
Vote d’une motion de censure contre le gouvernement Bayrou
4 juin
Le Premier ministre, François Bayrou affronte ce mercredi 4 juin, une nouvelle motion de censure déposée par les députés du groupe La France insoumise et des députés du groupe “Ecologiste et social“, après le rejet tactique de la proposition de loi dite Duplomb, par le bloc central et l’extrême droite.
Ce sera la septième du genre à laquelle le Premier ministre François Bayrou et son gouvernement vont devoir faire face. Des députés de La France insoumise (56) et du groupe “Écologiste et social“ (2) ont déposé vendredi 30 mai, une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, après le rejet tactique d’une proposition de loi agricole par le bloc central et l’extrême droite. Elle sera soumise au vote des députés ce mercredi 4 juin à partir de 14 heures.
🛎️ Motion de censure déposée par @TrouveAurelie et 57 députés, en application de l'article 49 alinéa 2 de la Constitution.
🗓️ La date de son examen sera déterminée ultérieurement par la Conférence des présidents.#DirectAN pic.twitter.com/n4JQJPvQqW
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) May 30, 2025
“Une nouvelle forme de 49-3“
Une censure du gouvernement annoncée par la députée, Mathilde Panot, le 26 mai. “Ce que nous venons de voir est tellement grave que nous déposerons une motion de censure que nous proposerons à d’autres groupes, et notamment au groupe Ecologiste“, avait annoncé la présidente du groupe LFI, à l’Assemblée nationale. Les signataires de la motion dénoncent ce qu’ils qualifient de “49.3 parlementaire“, à la suite du vote d’une motion de rejet sur une proposition de loi (PPL) visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Pour contourner les quelque 1500 amendements écologistes et 800 LFI déposés, les partisans (bloc central et extrême droite) de cette proposition de loi, dite Duplomb, ont eux-mêmes approuvé lundi 26 mai une “motion de rejet“ du texte. Empêchant de fait son examen dans l’hémicycle. La PPL sera désormais examiné à huis clos par une commission mixte paritaire (CMP) de sept sénateurs et sept députés. Un “coup de force anti-démocratique“ qui “crée un précédent dangereux“, dénoncent les signataires de la motion de censure.
Loi "Duplomb" sur le métier d'agriculteur : "Ce que nous venons de voir est tellement grave que nous déposerons une motion de censure que nous proposerons à d'autres groupes, et notamment au groupe Ecologiste", annonce @MathildePanot (LFI).#DirectAN pic.twitter.com/oNTGQnt7Uq
— LCP (@LCP) May 26, 2025
La cheffe de file des Insoumis au Palais Bourbon, motive cette motion de censure par la nécessité de bloquer cette proposition de loi, et sa mesure phare sur la réintroduction à titre dérogatoire de certains pesticides néonicotinoïdes. “Nous refusons que par un coup de force il y ait un pesticide aussi dangereux qui crée des malformations d’enfants, qui crée aussi des cancers pédiatriques“, a t-elle expliqué au micro de BFMTV, le mercredi 28 mai.
Loi Duplomb: "Il faut sortir l'agriculture de l'agrobusiness dans lequel on a enfermé les agriculteurs et agricultrices", déclare Mathilde Panot pic.twitter.com/vYWnDF172f
— BFMTV (@BFMTV) May 28, 2025
Interrogé la veille sur le même plateau, François Bayrou avait balayé d’un revers de la main cette nouvelle menace : “Je sais avec certitude que ce sera la septième depuis que nous sommes arrivés, c’est-à-dire une espèce de record du monde des motions de censure. J’en ai vu d’autres. (…) Ça n’a aucune importance“
Socialistes et Communistes se désolidarisent
289 voix sont nécessaires pour “faire tomber“ le gouvernement. La motion de censure a très peu de chance d’être adoptée, faute de soutiens, en particulier à gauche. Mathilde Panot espère obtenir la signature des autres députés des groupes de gauche à l’Assemblée nationale. Or pour l’heure, les Socialistes et les Communistes n’ont pas souhaité s’associer à cette motion de censure. “Ce sont les députés eux-mêmes qui ont voté la motion de rejet, pas le gouvernement. Ça n’a donc pas de sens ici de censurer le gouvernement“ a expliqué à l’AFP une source au groupe socialiste. Quand bien même ce texte ferait le plein à gauche, il faudrait que le Rassemblement National ajoute ses voix pour que le gouvernement tombe, comme ce fut le cas avec Michel Barnier cet automne.