4ème conférence pour la reconstruction de l’Ukraine, à Rome

Une quinzaine de dirigeants et quelque 5 000 participants de 60 pays sont attendus ces 10 et 11 juillet à Rome pour la quatrième Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine. Un rendez-vous dédié à l’avenir du pays après trois ans et demi de guerre, et alors que le soutien américain s’amenuise. Ce qu’il faut savoir.

Après Lugano en 2022, Londres en 2023 et Berlin en 2024, une quinzaine de chefs d’États et de gouvernement et des investisseurs privés se retrouvent à Rome jeudi 10 et vendredi 11 juillet, pour la quatrième édition de la Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine (URC2025). L’objectif de ce sommet dans la capitale italienne est d’aboutir à une feuille de route détaillée pour la reconstruction du pays. 

Giorgia Meloni et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ouvriront la conférence dans le cadre du vaste centre de congrès La Nuvola. Une occasion pour la cheffe du gouvernement italien de marquer son engagement. Plusieurs dirigeants de premier plan sont attendus : le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre polonais Donald Tusk, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Paris sera représenté par son chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot, tandis que les États-Unis enverront leur émissaire, Keith Kellogg.

Poursuivre l’effort de guerre et préparer l’après

Les dommages subis par l’Ukraine, tels qu’évalués par la Banque mondiale à la fin 2024, sont énormes : 176 milliards de dollars, soit plus d’une fois le PIB ukrainien. Des destructions qui touchent pour 33% des logements, pour 21% des infrastructures de transport, et pour 12% les secteurs minier et de l’énergie. La Banque mondiale estime que le plan de reconstruction sur dix ans coûtera 446 milliards d’euros sur la prochaine décennie, soit approximativement 2,8 fois l’estimation du PIB ukrainien pour 2024. Une somme colossale, alors que l’objectif est de reconstruire mieux qu’avant, en vertu du principe “Building Back Better“ établi en 2022 à Lugano. En 2024, la priorité des actions était la reconstruction des infrastructures énergétiques, cibles privilégiées des frappes russes. Aujourd’hui, Volodomyr Zelensky est à la recherche d’aides financières pour poursuivre l’effort de guerre et surtout préparer l’après. En ligne de mire, notamment : l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne. Au vu de l’ambition, les capacités d’investissement de l’Ukraine seront forcément insuffisantes. Et nécessiteront le soutien massif de capitaux privés étrangers.

De cette conférence, les participants espèrent que les promesses d’engagements dépasseront les 16,5 milliards signés à la conférence de Berlin. Et surtout, l’Union européenne devrait y annoncer la création d’un fonds de 100 milliards d’investissements directs en Ukraine, échelonnés sur sept ans.

Une procédure d’adhésion accélérée

À Rome, il sera aussi question de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Dès 2023, la Commission a fait pression sur les États membres pour initier une procédure accélérée d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Mais la perspective d’une intégration complète, même avec l’engagement exceptionnel d’Ursula von der Leyen, prendra au moins une décennie.

 

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