A quelques jours d’un appel à bloquer le pays, une nouvelle journée de mobilisation, portée par l’ensemble des syndicats, est prévue ce jeudi 18 septembre. De nombreux secteurs seront impactés par ce mouvement. Tour d’horizon des perturbations.

Et si la journée du 18 septembre n’était qu’un avant goût d’une rentrée sociale explosive ? Après l’appel à paralyser le pays le 10 septembre, une nouvelle journée de grève et de manifestations est annoncée ce jeudi. Plus traditionnelle dans son modèle, elle regroupe cette fois les principales organisations syndicales.
Divisées face au mouvement “Bloquons tout“, les huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) ont appelé dans un communiqué, à une nouvelle journée de mobilisation, contre les mesures d’économies budgétaires proposées par François Bayrou, dont le gouvernement est tombé dans l’intervalle. Une façon désormais de mettre d’emblée la pression sur le nouveau locataire de Matignon, acculé à boucler dans les meilleurs délais, le budget 2026. Les syndicats espèrent mobiliser largement. Pour cela, ils comptent s’appuyer sur les quelque 200 000 manifestants descendus dans la rue le 10 septembre.
Des perturbations importantes
Sur les rails, les routes, les aéroports, dans la Santé, ou encore l’Éducation… : de nombreux secteurs seront en grève ce jeudi. Ce sera “très probablement une journée noire“, a indiqué vendredi 12 septembre, Philippe Tabarot, ministre démissionnaire des transports. “Il est évident que la mobilisation du 18 [septembre] sera beaucoup plus forte que la mobilisation du 10 [septembre] quant au nombre de grévistes“, a t-il assuré sur france info.
Appel à la grève pour le 18 septembre : "La mobilisation du 18 sera beaucoup plus forte que la mobilisation du 10", redoute le ministre démissionnaire des Transports https://t.co/vLQR8wAQtM
— franceinfo (@franceinfo) September 11, 2025
Grève en vue à la SNCF
Les perturbations devraient ainsi être plus importantes sur les rails le 18 septembre, que le 10 septembre, où elles s’étaient limitées aux trains régionaux et aux Intercités. Trois syndicats de la SNCF, CGT-Cheminots, Unsa-Ferroviaire et CFDT-Cheminots, ont appelé à la grève dans un communiqué commun, encourageant “toutes les cheminotes et tous les cheminots à se mobiliser massivement le 18 septembre par la grève et à participer aux manifestations.“ SUD-Rail, troisième syndicat ferroviaire, qui avait appelé à la grève le 10 septembre, n’a pas signé ce communiqué. Les grévistes étant tenus de se déclarer 48 heures à l’avance dans les transports, les prévisions de trafic devraient être précisées mardi 16 septembre en fin de journée.
// COMMUNIQUÉ DE PRESSE // Budget d'austérité : l'@UNSAFerro_Off appelle tous les cheminots à la grève le 1️⃣8️⃣ septembre prochain ‼️ @afpfr @UNSA_officiel @GroupeSNCF
En savoir plus ▶ https://t.co/IbvtldgozW pic.twitter.com/KCtLUWPlwa
— UNSA-Ferroviaire (@UNSAFerro_Off) September 2, 2025
Les lignes de la RATP touchées par le mouvement de grève
La journée du 10 septembre s’annonce difficile dans les transports franciliens. Plutôt épargnées le 10 septembre, les lignes de transports gérées par la RATP en Île-de-France, en particulier le métro, devraient être plus touchées par cette nouvelle mobilisation. Dans un communiqué, les quatre principaux syndicats de la régie, la CGT-RATP, FO-RATP, l’Unsa-RATP et la CFE-CGC RATP, appellent toutes à la mobilisation contre le “projet d’austérité injuste de l’exécutif.“ Le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, qui a appelé à la grève le 10 septembre, n’a pour l’heure pas précisé s’il se joignait à la mobilisation du 18.
— UNSA MOBILITÉ GROUPE RATP (@RatpCml) August 31, 2025
Des turbulences qui pourraient être évitées dans l’aérien
Le SNCTA, principal syndicat des contrôleurs aériens français, qui avait appelé à faire grève ce jeudi, a annoncé reporter le mouvement de grève prévue le 18 septembre, faute d’interlocuteur au gouvernement pour faire aboutir ses revendications. Le syndicat entend néanmoins poursuivre son action du 7 au 9 octobre. “Compte tenu du fait qu’un nouveau Premier ministre a été nommé et qu’un certain temps va être laissé pour composer le gouvernement, on n’a pas d’interlocuteur pour réussir à aboutir sur les revendications du niveau ministériel d’ici le 18 septembre“, a déclaré Guillaume Sintes du syndicat SNCTA. “Dans ces conditions, on lève le préavis du 18 septembre“ a-t-il ajouté.
Grève du 18 septembre : le principal syndicat des contrôleurs aériens reporte son mouvement, faute d’interlocuteur au gouvernement
Pour autant, des perturbations sont à craindre du côté des compagnies aériennes. Chez Air France, Force Ouvrière (FO), le premier syndicat du groupe, a appelé ses adhérents à rejoindre le mouvement du 18 pour “combattre l’austérité“, et déposé “un préavis de grève de une à vingt-quatre heures“, pour la journée. La CGT Air France, tout comme la CFDT, deuxième organisation représentative du groupe, sont sur la même ligne. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), première organisation de la profession, n’appelle en revanche pas à la grève.
Le secteur de l’Éducation et les fonctionnaires mobilisés
La mobilisation ne devrait pas épargner l’Éducation nationale. Les syndicats d’enseignants, dont le Snes-FSU, ayant décidé de s’associer à l’appel intersyndical à la grève générale. Côté syndicats étudiants, plusieurs organisations représentatives : le SNES-FSU, l’Unef, l’USL, l’Union étudiante et la CGT Jeunes appellent à se mobiliser le 18 septembre “contre Macron et le recul de nos conquis sociaux“.
Principal syndicat représentatif chez les fonctionnaires, la CGT fonction publique a appelé à la grève 18 septembre [et le 10 septembre], dans un communiqué publié le 1er septembre. La CFDT fonction publique, troisième organisation syndicale du secteur, qui n’a pas souhaite participer au mouvement “Bloquons tout“, a déposé un préavis de grève pour le 18 et sera “pleinement mobilisée“ selon Mylène Jacquot, sa secrétaire générale. Le syndicat FO a lui aussi confirmé se joindre au mouvement de grève.
Le gouvernement n'écoute pas les exigences sociales. Il y a de quoi être en colère.
C'est ce qui s'exprime aujourd'hui et le 18 septembre.
Nos demandes sont simples : l'abandon du budget Bayrou, l'abrogation de la réforme des retraites et la justice sociale. pic.twitter.com/JBjXgoD5fT
— La CGT (@lacgtcommunique) September 10, 2025
Pharmaciens et kinés rejoignent le mouvement
Remontés contre les mesures d’économies annoncées cet été par François Bayrou, en particulier celle diminuant leur marge sur les médicaments génériques, les syndicats de pharmaciens appellent à fermer les officines le 18 septembre. L’intersyndicale de la profession (Federgy, FSPF, UDGPO, UNPF et USPO) souhaite une “mobilisation historique“. Les kinés sont également appelés à “baisser le rideau“ ce jeudi par la la FFMKR, principal syndicat de la profession, pour dénoncer le report d’une hausse de leurs tarifs pour cause de dérapage des dépenses de santé. A noter enfin, la poursuite des actions dans le secteur de l’Énergie. Les salariés engagés dans un mouvement reconductible depuis le 2 septembre, à l’initiative de la fédération mines et énergie de la CGT, continuent leur mobilisation. Le syndicat FO-INV, qui avait déjà appelé le 10 septembre à la grève, demande aux chauffeurs de VTC, de se faire entendre le 18 septembre “pour exiger une justice sociale et fiscale“.
Des manifestations sur tout le territoire
De nombreux cortèges s’élanceront ainsi des quatre coins de l’hexagone : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Rennes, Lille, Montpellier, Nîmes, Perpignan, etc. Dans la capitale, le cortège partira à 14 heures de la place de la Bastille (parcours à venir). Rendez-vous est également donné en région à :
- Bordeaux : 14h00, place de la Bourse ;
- Lille : 14h30, porte de Paris ;
- Lyon : 11h00, manufacture des tabacs ;
- Marseille : 10h30, Vieux port ;
- Montpellier : 10h30, place Albert 1er ;
- Nantes : 10h30, le Miroir d’eau. Le cortège fera une boucle autour du centre-ville, via la préfecture, Talensac, la place Bretagne, le cours des 50-Otages et la croisée des trams pour revenir à son point de départ ;
- Nice : 10h00, à la gare ;
- Rennes : 13h00, Esplanade Général de Gaulle ;
- Rouen : 10h00, cours Clémenceau ;
- Strasbourg : 14h00, place de la République ;
- Toulon : 14h00, place de la Liberté.
Précisions à venir sur le parcours des cortèges.
Des cortèges s’élanceront également dans des villes de moindre importance, notamment à :
- Belfort : 10h00, Maison du peuple ;
- Brest : 10h30, place de la liberté ;
- Épinal : 14h30, Place Foch
- Évreux : 14h30, place du bel ebat ;
- Le Havre : 10h00 : cercle Franklin ;
- Metz : 14h30, place de la République ;
- Nancy : 14h00, Place de la carrière
- Saint Étienne : 10h00, bourse du travail ;
- Saint-Nazaire : 10 h00 de la place de l’Amérique-Latine ;
- Tours : 10h00, place de la Liberté ;
- Troyes : 14h00, place Jean Jaurès ;
- Vesoul : 10h00, Place du 11ème chasseur ;
- Vannes : 10h30, esplanade du Port
Une carte interactive des manifestations du 18 septembre 2025 publiée par la CGT recense les lieux et horaires des rassemblements dans chaque département. La CFE-CGC donne également une liste des mobilisations en région, le 18 septembre.