Les députés en commission des Affaires sociales ont retoqué l’ensemble du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, malgré la suppression préalable de plusieurs mesures clivantes. Le texte, dont l’examen s’annonce sous haute tension, arrive à partir de ce mardi et pour toute la semaine, dans l’hémicycle.

Après avoir rejeté la partie recettes, les députés en commission des Affaires sociales, ont retoqué vendredi les dépenses, rejetant ainsi l’ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Un premier vote en forme de message au gouvernement, avant le débat dans l’hémicycle. Le texte y arrive à partir de ce mardi, dans la version initiale du gouvernement.
#PLFSS2026 🏛️🚨 Après avoir rejeté la partie recettes du budget de la sécurité sociale, les députés ont rejeté vendredi en commission, la partie dépenses, retoquant l’ensemble du projet de loi. Et ce, malgré la suppression de mesures clivantes, et l’adoption de l’article… pic.twitter.com/LMFQSFQrEd
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 1, 2025
On l’a dit, le texte qui arrive en séance ce mardi, est la version initiale du projet de budget du gouvernement. Pour autant, la suppression en commission des Affaires sociales de plusieurs mesures clivantes, comme le vote de plusieurs irritants, constituent des marqueurs à ne pas négliger, de la position des différentes forces politiques.
#Hausse de la CSG, suppression de la taxe sur les mutuelles : le budget de la Sécu déjà détricoté en commission à l’Assembléehttps://t.co/5vqcLNLpEi
— menasria (@MenasriaMomo) October 28, 2025
La suspension de la réforme des retraites, adoubée
Le projet de budget contient l’une des clés de la non-censure du gouvernement par le PS : la suspension de la réforme des retraites de 2023, qui porte progressivement l’âge légal de départ à 64 ans. Dans sa version actuelle, le projet du gouvernement décale dans le temps l’application de la réforme, jusqu’à janvier 2028, y compris le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein. La mesure de suspension été approuvée vendredi 31 octobre par 22 voix contre 12 en commission des Affaires sociales. Le Rassemblement national et les socialistes ont voté pour. Les députés Les Républicains, et Horizons qui prônent le maintien de la réforme, ont voté contre, invoquant la situation budgétaire et démographique. La France insoumise a elle aussi voté contre et les Ecologistes se sont abstenus, exigeant des concessions du gouvernement. Les députés du groupe Ensemble pour la République (EPR), se sont eux aussi pour la plupart abstenus.
Réforme des retraites : les députés approuvent sa suspension en commission https://t.co/oGGUKCNgqi
— Le Parisien (@le_Parisien) October 31, 2025
La suppression de plusieurs mesures clivantes
Le gel des pensions et prestations sociales, rejeté
Les députés de la commission des Affaires sociales de la commission des Affaires sociales ont supprimé l’article 44 du projet de loi qui prévoyait le gel des pensions et prestations sociales : pensions de retraite et d’invalidité, allocations familiales, aides personnalisées au logement (APL) notamment, habituellement indexées sur l’inflation. Des élus de presque tous les bords politiques, socialistes, Liot, Rassemblement national, Gauche démocrate et Républicaine, La France Insoumise et Écologistes ont déposé des amendements visant à supprimer cet article du budget de la Sécu. Alors que les parlementaires venaient de rejeter la mesure, le Premier ministre, Sébastien Lecornu a annoncé vendredi, que le gouvernement serait “favorable“ à l’abandon du gel des pensions de retraites et des minima sociaux en 2026, reconnaissant que “la question du gel des retraites“ n’était “pas acceptable“ ni “acceptée par nos concitoyens“.
"Le gouvernement est favorable à l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite", indique @SebLecornu, avant d'appliquer le même principe aux minimas sociaux, dans le cadre de l'examen du budget de la sécurité sociale. #DirectAN #Budget2026 pic.twitter.com/IElLMbOh0S
— LCP (@LCP) October 31, 2025
La surtaxe sur les contrats de complémentaires santé, balayée
Lundi 27 octobre, avant même de se prononcer sur la suspension de la réforme des retraites en tant que telle, les députés ont rejeté l’un des moyens de financement proposé par le gouvernement, à savoir, la surtaxe exceptionnelle de 2,25 % sur les contrats de complémentaires santé.
Réforme des retraites : au premier jour de l'examen du budget de la Sécurité sociale pour 2026 en commission, les députés refusent la surtaxe sur les mutuelles prévue par le gouvernement pour financer une partie de la suspension. #DirectAN A lire ⤵️https://t.co/n0FFJqUZ5Z
— LCP (@LCP) October 27, 2025
Le doublement des franchises médicales, bloqué
Budget de la Sécu : les députés s'opposent au gouvernement sur les franchises médicales https://t.co/IGYykpPC5K
— Les Echos (@LesEchos) October 30, 2025
Le rejet de la fin des exonérations sociales pour les apprentis
Les députés se sont également opposés à la suppression de l’exonération de cotisations sociales salariales dont bénéficient les apprentis, proposée par le gouvernement. Malgré l’avis défavorable du rapporteur général du PLFSS, Thibault Bazin (Droite républicaine), ils ont adopté très largement l’amendement du député Jean-Claude Raux (Écologiste et social), contre cette mesure.
🏛️ Budget de la Sécurité sociale : en commission, les députés s'opposent à la suppression de l'exonération de cotisations sociales salariales dont bénéficient les apprentis, qui était proposée par le gouvernement #PLFSS2026 https://t.co/2ON0fKbEU2 pic.twitter.com/QuLAsXDot7
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 28, 2025
La limitation des arrêts de travail, approuvée
Les députés ont en revanche approuvé en commission la limitation de la durée des arrêts de travail prescrits. Le gouvernement souhaitant la limiter à 15 jours, pour un premier arrêt de travail prescrit par un médecin de ville, et 30 jours à l’hôpital. Toute prolongation serait limitée à deux mois. Ils ont également approuvé la création d’un nouveau congé de naissance, qui s’ajouterait aux congés actuels de maternité et de paternité, permettant aux parents de prendre jusqu’à deux mois supplémentaires chacun, pour accueillir leur enfant.
Jusqu'à deux mois supplémentaires: les députés adoptent en commission la création d'un nouveau congé de naissancehttps://t.co/xx0IuvMLra pic.twitter.com/n2znbdQVYP
— BFM Business (@bfmbusiness) October 31, 2025