Blocage, grèves à répétition : vers un septembre noir ?

Les appels à la grève le 18 septembre se multiplient dans plusieurs secteurs clés, de l’aérien à l’énergie, en passant par les transports ou la Santé. Mais le point d’orgue de cette séquence contestataire, sera la mobilisation du 10 septembre, sous le mot d’ordre “Bloquons tout“. Un mouvement “nébuleux“ qui pourrait paralyser une partie du pays.

C’est un mois de septembre sous très haute tension qui se profile. L’annonce par le Premier ministre de mesures d’économies le 15 juillet, a provoqué un véritable tsunami syndical. De nombreux secteurs mobilisés dès le début de ce mois mois ont confirmé se joindre au mouvement de grève du 18 septembre. Un appel à l’action, prévu le 10 septembre sous le mot d’ordre “Bloquons tout“,  devrait marquer une nouvelle étape dans cette séquence sociale.

10 septembre : un appel à bloquer le pays

Mettre la France à l’arrêt“ à partir du 10 septembre. C’est le mot d’ordre du mouvement “Bloquons tout“ qui a émerge sur les réseaux sociaux depuis les annonces budgétaires faites par le Premier ministre. Ce mouvement nébuleux qui rappelle celui des Gilets Jaunes en 2018 se revendique “apartisans“. Blocages de sites, barrages filtrants, journées sans consommer, non-utilisation de la carte bancaire ce jour-là: des propositions d’action sont apparues en juillet dernier pour protester contre les économies annoncées par le Premier ministre pour le budget 2026.

La gauche mobilisée

Insoumis, Ecologistes, communistes et, dans une moindre mesure, socialistes, voient tous d’un bon œil les appels de collectifs citoyens à “tout bloquer“ en France le 10 septembre. Depuis les Universités d’été de la France insoumise, à Châteauneuf-sur-Isère, Jean Luc Mélenchon a ainsi appelé à la grève générale le 10 septembre, déclarant : “Il faut que le 10 septembre soit un jour de blocage général, c’est-à-dire, pour ce qui concerne le salariat, que le 10 septembre, ce soit la grève générale.“

Plus réservée au départ, le Parti Socialiste (PS) a rejoint les autres forces de gauche dans la bataille. Lors d’un discours prononcé aux Journées d’été des Écologistes à Strasbourg, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé que le mouvement qui se prépare pouvait “être massif“.Nous devons l’accompagner“ pour “lui offrir un débouché politique“ de gauche, a-t-il défendu. Les Ecologistes et les communistes se sont eux aussi engagés dans le soutien au mouvement du 10 septembre.

Les syndicats partagés

Alors que la mobilisation du 10 septembre, jugée nébuleuse, était regardée avec circonspection par les organisations syndicales, la CGT a finalement décidé d’apporter son soutien au mouvement, le 29 août. Sophie Binet, sa secrétaire générale, avait appelé au préalable, à une “première étape réussie“ avec cette journée de mobilisation, et lancé un appel à la grève“ partout où c’est possible“, contre les mesures budgétaires de François Bayrou.

La CFDT a elle pris ses distances, déclarant le 28 août qu’elle ne manifesterait pas. À Force ouvrière, les débats sont également ouverts : Frédéric Souillot, secrétaire général de FO, ayant expliqué ne pas vouloir s’associer à l’appel à tout bloquer. La CFE-CGC  n’appelle également pas à rejoindre la manifestation du 10 septembre.

Les appels à la grève

La journée du 10 septembre s’annonce difficile dans les transports franciliens. Dans un communiqué, la CGT-RATP, FO-RATP, l’Unsa-RATP et la CFE-CGC RATP appellent toutes à la mobilisation contre le “projet d’austérité injuste de l’exécutif.

Dans le ferroviaire, le syndicat Sud-Rail, premier à se mobiliser, a appelé  à “tout bloquer “ le 10 septembre, dénonçant une “régression sociale“ après les annonces budgétaires du premier ministre. La CGT Cheminots, premier syndicat de la SNCF, a également appelé à “participer massivement“ à la grève le 10 septembre.

Principal syndicat représentatif chez les fonctionnaires, la CGT fonction publique appelle à la grève et à “tout bloquer“ les 10 et 18 septembre, dans un communiqué publié lundi. Force ouvrière fonction publique (FO) a confirmé se joindre au mouvement de grève du 18 septembre mais doit trancher dans la semaine sur sa participation à la journée du 10 septembre. La CFDT fonction publique, troisième organisation syndicale à l’échelle de l’ensemble de la fonction publique, a acté qu’elle ne participerait pas au mouvement “Bloquons tout“. Elle a toutefois déposé un préavis de grève et sera “pleinement mobilisée“ pour la grève du 18 septembre, a déclaré Mylène Jacquot, sa secrétaire générale.

Mouvement "Bloquons tout" : la CGT appelle à la grève dans la fonction publique les 10 et 18 septembre🗞️ Le Figaro – 🕐 01/09 11:33#actu #news #presse #lefigaro

Actus FR (@actusfr.bsky.social) 2025-09-01T13:00:53+00:00

Dans l’aérien, le syndicat Sud appelle à la grève et au blocage des aéroports le 10 septembre, en rejoignant le mouvement national contre l’austérité. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a déclaré à l’AFP ne pas avoir encore de position “tant sur le mouvement du 10 septembre que sur celui du 18 septembre“. Il prévoit de consulter ses instances.

En Île-de-France, les syndicats CGT, FO, CFTC et UNSA qui préparent une grève à l’AP-HP, qui regroupe 38 hôpitaux et 100.000 professionnels de santé,  appellent à la mobilisation le 10 septembre.

18 septembre : une grève intersyndicale massive

La journée du 18 septembre s’annonce particulièrement perturbée avec l’appel des huit confédérations syndicales françaises (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires) à une journée “unitaire et interprofessionnelle“ de grève et de manifestation. Dénonçant le “musée des horreurs du projet de budget de François Bayrou“, l’intersyndicale a appelé le vendredi 29 août à une journée de mobilisation coordonnée. Dans un communiqué, les organisations représentatives dénoncent la “brutalité sans précédent“ des mesures avancées par le premier ministre à la mi-juillet. “Nos organisations syndicales refusent que ce soient encore les travailleurs, les demandeurs d’emploi, les jeunes et les retraités qui paient la facture“ de la dette, écrivent-elles. Elles regrettent que “plutôt que de modifier son projet de budget“ face à la colère et à “la situation inédite du déficit“, François Bayrou ait choisi “une stratégie de diversion en se soumettant à un vote de confiance le 8 septembre“.

Les appels à la grève

Sur les rails, les routes, les aéroports, à l’hôpital, dans les pharmacies. La liste des secteurs mobilisés le jeudi 18 septembre, est longue. La mobilisation démarrera dès le 2 septembre, avec l’appel à la grève lancée par la fédération mines et énergie de la CGT qui appelle à la mobilisation à partir du mardi 2 septembre, pour une durée de 24 heures reconductible. Le syndicat réclame l’abrogation de la dernière réforme des retraites, une baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur les factures de gaz et d’électricité et un certain nombre de mesures salariales.

À la RATP, les quatre syndicats majoritaires (CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC) ont rejoint la mobilisation du 18 septembre dans un communiqué commun, et appellent à “une journée de grève et de manifestation massive“. Des perturbations importantes sont attendues sur l’ensemble du réseau métro, RER et bus francilien.

Du côté de la SNCF, la CFDT Cheminots s’inscrit dans l’appel à la mobilisation du 18 septembre, tandis que Sud-Rail décidera dans les prochaines semaines de sa participation. La CGT-Cheminot n’a pas encore fait connaître sa position pour cette date. Dans le secteur aérien, le syndicat majoritaire chez les contrôleurs aériens français, le SNCTA, annonce lui aussi se joindre à la mobilisation le 18 septembre, dans communiqué publié le 28 août dernier. 

#greve ✈️ Le syndicat majoritaire chez les contrôleurs aériens français, le SNCTA (60% des voix dans la profession) a annoncé une nouvelle grève le jeudi 18 septembre, évoquant un "échec du dialogue social", dans un communiqué publié le jeudi 28 août t.co/qzGjYYrATi

L’Échiquier Social (@echiquiersocial.bsky.social) 2025-09-01T14:19:12.712Z

Après avoir déjà appelé à fermer les officines le 16 août dernier, la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF), syndicat majoritaire, appelle pour sa part dans un communiqué commun avec d’autres organisations de pharmaciens (Uspo, UNPF, Federgy, UDGPO), à baisser le rideau le 18 septembre, puis “tous les samedis à compter du 27 septembre“.

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