A la veille des grands départs en vacances, le deuxième syndicat des contrôleurs aériens français, l’UNSA-ICNA, a indiqué maintenir son appel à la grève pour les 3 et 4 juillet. Le troisième syndicat, l’USAC-CGT, a annoncé un préavis de grève pour le 3 juillet. Un mouvement social qui risque de provoquer d’importantes perturbations dans les aéroports français.
Le syndicat UNSA-ICNA, deuxième organisation représentative des contrôleurs aériens, a confirmé son appel à la grève les 3 et 4 juillet, alors que le troisième syndicat, l’USAC-CGT, a annoncé un préavis de grève pour le 3 juillet. Le premier syndicat de contrôleurs aériens, le SNCTA, a déclaré ne pas prendre part au mouvement de grève. Cette mobilisation intervient à un moment stratégique : les premiers grands départs en vacances scolaires, prévus dès le samedi 5 juillet. L’an dernier, un mouvement similaire avait entraîné l’annulation de 50 % des vols dans plusieurs grands aéroports.
Quelles motivations ?
Les syndicats dénoncent “un management toxique“. L’UNSA-ICNA “appelle à un changement de cap pour renforcer les effectifs, faire aboutir les projets de modernisation technique, et remettre les priorités opérationnelles au cœur des décisions“ de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), a t-il annoncé dans un communiqué transmis à l’AFP. Le syndicat y “dénonce les dérives managériales au sein de la Direction des services de la navigation aérienne, dont le mode de management autoritaire, brutal, reniant ses engagements et déconnecté des réalités opérationnelles, entretient un climat de pression constante et de défiance incompatible avec les exigences en matière de sérénité et de sécurité du métier de contrôleur aérien“, détaille t-il.
La Direction générale de l’Aviation civile, qui a reconnu une situation de “sous-effectif chronique“, a rencontré le syndicat de contrôleurs aériens, le 25 juin dernier. Une réunion de conciliation restée infructueuse. A l’issue de cette rencontre avec la DGAC l’’UNSA-ICNA a déclaré : “Le constat au sortir de la réunion du jour est malheureusement sans appel : la DGAC ne formule aucune réponse aux alertes transmises pourtant depuis des semaines par l’UNSA-ICNA (sous-effectif structurel, projets techniques en échec, management toxique)“.
De son côté, l’USAC-CGT dénonce comme l’UNSA-ICNA des effectifs insuffisants, ainsi qu’un “contexte social fortement dégradé“ à la DGAC. La troisième organisation représentative des aiguilleurs du ciel réclame, dans un communiqué, entre autres “l’augmentation du plafond d’emploi DGAC qui ne permet pas actuellement d’anticiper les départs en retraite“, “l’ouverture d’une négociation sur le maillage territorial des services de la DGAC qui a été imposé en force“, ainsi qu’“une remise à plat des règles de fonctionnement du dialogue social“.
Selon la DGAC, les revendications portent sur “le contrôle de présence des contrôleurs, les rémunérations, et le recrutement“. La Direction générale de l’Aviation civile reconnaît des difficultés liées au sous-effectif chronique et met en avant un plan de recrutement pluriannuel. Elle regrette le choix de ces dates et appelle à la poursuite du dialogue pour éviter une paralysie du trafic aérien.
Le gouvernement veut aller au bras de fer
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s’est dit mercredi 2 juillet “résolu à tenir bon“ face aux syndicats de contrôleurs aériens. “Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés“, a déclaré le ministre, en clôturant le congrès annuel de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), porte-voix du secteur.
« Une grève inacceptable » : le gouvernement tire à boulets rouges sur les contrôleurs aériens https://t.co/owW3nsDNdy
— Les Echos (@LesEchos) July 2, 2025
A quelles perturbations s’attendre ?
La Direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui cherche à mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leurs postes et les vols à gérer afin d’éviter des perturbations supplémentaires, a demandé aux compagnies aériennes une réduction du nombre de vols. Devraient s’en suivre des perturbations pour des milliers d’usagers. Le trafic s’annonce ainsi très perturbé jeudi dans les aéroports en Ile de France et du sud de la France. Un quart des vols seront ainsi annulés dans les aéroports parisiens tandis que l’administration a réclamé des annulations pour 30 % des vols au départ et à l’arrivée de Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari. Vendredi, 40 % des vols prévus dans les aéroports parisiens seront annulés, a annoncé mercredi la DGAC) De nombreuses annulations sont également prévues dans les aéroports du sud de la France (50 % à Nice, 30 % à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari).
Grève des #contrôleurs #aériens les 3 et 4 juillet : jusqu’à 50% des #vols annulés à #Nice, #Bastia, #Calvi
25% supprimés à #Roissy, #Orly et #Beauvais #Retards & perturbations à prévoir dans tous les #aéroports
À lire : https://t.co/TZIrhDsqlU pic.twitter.com/CXXN3bNVxB— Kim Bedouani (@hkernane) July 2, 2025
Dans le détail, il y aura
Le jeudi 3 juillet :
- 50% de vols en moins sur les aéroports de Nice, Bastia et Calvi
- 30% de vols en moins sur les aéroports de Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari
- 25% de vols en moins sur les aéroports de Paris-Charles-De-Gaulle, Paris-Orly et Beauvais
Le vendredi 4 juillet :
- 50% de vols en moins sur l’aéroport de Nice
- 40% de vols en moins sur les aéroports de Paris-Charles-De-Gaulle, Paris-Orly et Beauvais
- 30% de vols en moins sur les aéroports de Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari