Emmanuel Macron est attendu en Amérique Latine, cette semaine. D’abord au Brésil, quelques jours avant l’ouverture de la COP30, puis au Mexique, pour une visite officielle auprès de la présidente Claudia Sheinbaum. Un déplacement qui vise à consolider les liens politiques, culturels et économiques de la France en Amérique du sud.

Côté français, cette séquence latino-américaine sert plusieurs objectifs : appuyer la dynamique de la COP30 (multilatéralisme, NDC rehaussées, financements), soutenir des projets concrets dans l’énergie et l’industrie au Brésil et au Mexique, et valoriser l’attractivité française auprès des grands groupes régionaux.
Ces priorités qui ont été explicitement mises en avant dans les échanges bilatéraux franco-brésiliens du mois de juin, sont également appelées à structurer la visite du président français au Mexique. Ce double déplacement sur le continent sud-américain vise a à raffermir les liens avec l’Amérique latine, dans un paysage bouleversé par la prééminence chinoise et le retour du président américain, Donald Trump, à la Maison Blanche.
Le Brésil en amont de la Cop 30
Moins d’une semaine avant la COP30, conférence annuelle sur les négociations climatiques, le chef de l’État se rend du 5 au 6 novembre au Brésil, pour participer notamment à un rassemblement de chefs d’État qui se tiendra à Belem, ville portuaire d’Amazonie.
Culture et diplomatie à Salvador de Bahia
Emmanuel Macron est attendu à Salvador de Bahia le mercredi 5 novembre pour “confirmer la densité de notre partenariat avec le Brésil“ mais aussi “célébrer et travailler avec Brasilia à une relation transatlantique réimaginée, associant nos partenaires africains“, a indiqué l’Élysée dans un communiqué. Une première étape qui s’inscrit dans la séquence de relance du partenariat culturel franco-brésilien, soulignée lors de la visite d’État du président Lula à Paris début juin. Dans ce cadre, le chef de l’État visitera la galerie du photographe Pierre Verger, “figure emblématique du dialogue entre les cultures européennes et afro-atlantiques“. Ou encore, l’exposition “Je suis un fleuve noir“, dont la commissaire, la Franco-sénégalaise Salima Tadiop, est résidente de la Villa Fatoumbi, un programme d’échange transatlantique qui met en relation des artistes, institutions, festivals et structures culturelles en France, au Brésil et en Afrique.
Transition énergétique et climat à Belém
Le président français est ensuite attendu à Belém, où un rassemblement de chefs d’État est prévu les 6 et 7 novembre, en amont de la COP30. Le “Belém Climate Summit“ (6–7 novembre) doit aborder trois thèmes : les forêts et océans, la transition énergétique, et les dix ans de l’Accord de Paris. Il s’inscrit dans la séquence officielle de la COP30, programmée du 10 au 21 novembre.
More inspiring leaders are joining the World Climate Summit & Investment COP 2025 in Belém!
Over two days, connect with peers and senior decision-makers to exchange insights, forge transformative partnerships, and accelerate climate action across sectors and regions.
Our… pic.twitter.com/tOGEqmJ2CO
— World Climate Foundation (@wclimate) October 31, 2025
Lors de cette dernière, Emmanuel Macron doit défendre avec le président Lula, un agenda copieux : protection de l’Amazonie, financements innovants pour la biodiversité, et réduction des émissions de méthane. L’enjeu, selon l’Élysée, n’est plus de “négocier“, mais d’accélérer la transition en mobilisant États, entreprises et sociétés civiles, dans l’esprit des One Planet Summit. Un vrai défi alors que moins de 60 dirigeants mondiaux ont confirmé leur présence au sommet qui se tient en prélude à la COP30.
Depuis le printemps, Paris et Brasilia affichent une coordination accrue sur le climat. Dans un communiqué conjoint publié le 5 juin, les deux pays ont mis l’accent sur le renforcement du multilatéralisme, la hausse de l’ambition climatique et l’accélération de la mise en œuvre (marchés carbone, triplement des renouvelables et doublement des gains d’efficacité d’ici 2030). Le Brésil dispose d’un mix électrique très largement décarboné (hydroélectricité majoritaire, recours croissant à l’éolien et au solaire) et d’un secteur des biocarburants de premier plan. Mais la situation énergétique du pays se caractérise aussi par le rôle croissant joué par le pétrole offshore. Des acteurs français sont engagés dans le secteur énergétique brésilien. En particulier, TotalEnergies qui aux côtés de Petrobras, a lancé en mai 2024 l’extension de deux nouveaux champs pétroliers, dont le démarrage des phases 2 se fera à partir de 2029.
Mexique : une première visite officielle
Dans la soirée du 6 novembre, Emmanuel Macron quittera Belém pour se rendre au Mexique jusqu’au 7 novembre, à l’invitation de la présidente Claudia Sheinbaum. Il s’agira de sa première visite officielle dans le pays, depuis la prise de fonction de son homologue mexicaine, il y a tout juste un an. Selon l’Élysée, la venue du président français visera à renforcer les liens politiques et stratégiques entre la France et le Mexique, respect du multilatéralisme, engagements dans la lutte contre le changement climatique, solidarité internationale, diplomatie féministe mais aussi à approfondir leurs liens économiques. Claudia Sheinbaum qui a confirmé la venue d’Emmanuel Macron avec une séquence officielle le 7 novembre à Mexico, a indiqué que les entretiens porteraient notamment sur des enjeux économiques, mais aussi culturels.
La restitution des codex au cœur de la rencontre bilatérale
Si le chef de l’État français doit aborder des questions économiques, la présidente mexicaine a clairement établi une priorité symbolique et historique : le rapatriement de codex mésoaméricains majeurs, ces manuscrits pictographiques ancestraux, réalisés par les peuples de Mésoamérique, qui sont encore conservés en France.
Le Mexique cherche à obtenir le retour de manuscrits majeurs conservés en France https://t.co/44KFeLfnq7
— France Antilles Gpe (@FAGuadeloupe) October 30, 2025