Un front intersyndical composé de la CGT, de la FSU et de Solidaires appelle à une grève nationale contre le projet de budget 2026, ce mardi 2 décembre. Revendications, perturbations, manifestations. Le point sur cette nouvelle journée de contestation.

Après les succès des mobilisations du 10, 18 septembre et du 2 octobre, la CGT, Solidaires et la FSU, entendent maintenir la pression sur le gouvernement, en plein examen du projet de budget pour 2026. Les trois organisations syndicales ont annoncé le jeudi 6 novembre, une nouvelle journée de grève et de manifestations partout en France ce 2 mardi décembre, “contre l’austérité et pour nos salaires“. L’appel à la mobilisation vise l’ensemble des salariés, du public comme du privé, ainsi que les jeunes, les retraités et les demandeurs d’emploi. À ce stade, les préavis de grève déjà déposés concernent surtout la fonction publique.
Budget : CGT, FSU et Solidaires veulent « lancer une alerte rouge »
Dans un communiqué commun, elles concentrent notamment leurs revendications autour de la justice sociale et fiscale, le retrait des suppressions d’emplois ou encore la hausse générale des salaires pour compenser le gel du point d’indice. Dans la fonction publique, la CGT fustige “44 milliards d’économies“ et “la casse des droits sociaux“, réclamant hausse du point d’indice, la retraite à 60 ans et la revalorisation immédiate des pensions.
La CGT, Solidaires et la FSU annoncent ce jeudi une nouvelle journée de grève et de manifestations partout en France le 2 décembre,“contre l’austérité et pour nos salaires“ Les syndicats entendent maintenir la pression sur le gouvernement et les députés, en plein examen du… pic.twitter.com/Eapvp4YtQ8
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 6, 2025
Quelles revendications ?
Cette mobilisation s’inscrit dans la contestation du projet de budget 2026, que les trois organisations jugent porteur de “régressions nombreuses et graves“ pour les travailleurs, les services publics et l’économie sociale. “Rien n’est encore joué, car le débat budgétaire durera jusqu’à mi-décembre. C’est le moment d’amplifier nos mobilisations de la rentrée pour mettre la pression pour obtenir la justice sociale, fiscale et environnementale dans ce budget. Nous voulons enterrer définitivement toutes ces régressions, gagner l’abrogation de la réforme des retraites, et obtenir les moyens nécessaires pour nos services publics !“, écrivent-elles. Une situation évoquée le 12 novembre dernier par la secrétaire générale de la CGT . “Il y a une série d’horreurs dans ce budget, qui doivent être retirées. Elles ne le seront que si nous nous mobilisons très largement“, a déclaré Sophie Binet.
Budget 2026: la CGT appelle à "faire grève et manifester le 2 décembre prochain" pic.twitter.com/FhUQut29e8
— RMC (@RMCInfo) November 12, 2025
Parmi les points notamment dénoncés par les trois syndicats :
- la suppression de 3000 postes dans la fonction publique ;
- le gel du salaire des agents de la fonction publique ;
- la baisse des moyens des services publics ainsi que la baisse des dotations aux associations ;
- la taxation des malades avec le doublement des franchises médicales ;
- la limitation à 15 jours des arrêts maladie et à 4 mois des arrêts en accidents du travail /maladies professionnelles ;
- l’année blanche et le gel des pensions de retraites jusqu’en 2030, ainsi que de toutes les prestations sociales…
Quelles perturbations ?
La journée de mobilisation nationale du mardi 2 décembre s’annonce perturbée dans plusieurs secteurs clés, à l’appel d’un front intersyndical composé notamment de la CGT, FSU et Solidaires.→https://t.co/8bYnYblt4e pic.twitter.com/u3u4v5t3a1
— Le Figaro (@Le_Figaro) November 30, 2025
Transports
SNCF
La CGT Cheminots appelle dans un communiqué, l’ensemble des agents à participer à la grève du 2 décembre, pour combattre l’austérité et l’éclatement du service public SNCF. Le syndicat évoque des retards et annulations possibles sur le réseau ferroviaire. Pour autant, sur le réseau ferré national, “les circulations seront normales » selon les prévisions de circulation annoncées ce lundi par le ministère des Transports, bien que “de légères adaptations sont possibles localement sur quelques lignes“. Dans le détail, le trafic des TGV sera “normal“. Sur le réseau Intercités, “quelques perturbations locales“ sont à prévoir. Sur les TER, le trafic sera “quasi normal“ hormis “quelques perturbations en Occitanie“. En Île-de-France, le trafic sera “normal“ sur le RER et le Transilien. Seules “quelques perturbations“ sont à prévoir sur la ligne C du RER.
RATP
Un préavis de grève a également été déposé à la RATP, du lundi 1er décembre 18h au mercredi 3 décembre 7h. L’ensemble des personnels du métro, RER, tramway et bus sont appelés à se mobiliser. Les revendications spécifiques à la RATP concernent principalement l’augmentation des salaires, le maintien des postes, l’amélioration des conditions de travail et la défense du service public de transports urbains face aux menaces d’ouverture à la concurrence et de démantèlement. La régie des transports parisiens ne prévoit là encore “aucun impact“ sur la circulation. Le trafic sera “normal“ sur le réseau RATP, confirme le ministère des Transports.
Secteur aérien
S’agissant du secteur aérien, deux syndicats minoritaires chez les pilotes de la compagnie Air France entendent protester les 2 et 3 décembre contre les suppressions d’emploi. Aucun impact n’est à redouter sur les programmes de vol, indique le ministère des Transports, qui dénombre “trois grévistes déclarés», qui n’auront “pas d’impact anticipé sur le programme de vol“.
Éducation nationale
L’éducation nationale devrait être fortement impactée, avec le SNUipp-FSU, première organisation syndicale des professeurs des écoles, qui appelle à la grève contre les suppressions de quelque 4.018 postes dans le secondaire et des réductions d’effectifs également dans le primaire, et pour la revalorisation salariale. Comme lors de chaque journée de mobilisation, des fermetures de classe, des absences d’enseignants sont donc à prévoir. Certaines écoles pourraient assurer un service minimum pour accueillir les élèves, d’autres seront entièrement fermées. Les cantines scolaires, accueils du matin et du soir ainsi que les activités périscolaires devraient aussi être perturbés.
Hôpitaux, administrations publiques…
Les services de certaines administrations et services publics seront également impactés par cette journée de mobilisation, puisque le préavis concerne la fonction publique d’État et territoriale. A la clé de ce mouvement, vraisemblablement des fermetures partielles de mairies, préfectures, centres des impôts, agences France Travail et caisses de prestations sociales. Enfin, les services de certains hôpitaux pourraient être aussi impactés. Dans certains établissements de santé, comme des hôpitaux, l’intersyndicale indique la mise en place d’un service minimum, avec une présence limitée d’agents qui ne sont pas grévistes.
Des cortèges annoncés dans toute la France
La journée de mardi sera aussi marquée par de nombreuses manifestations et rassemblements. 150 actions sont déjà ainsi annoncés aux quatre coins de l’hexagone.
Dans la capitale
A Paris,
Deux rassemblements dans la capitale. Un premier, dans le 2ème arrondissement. Rendez-vous est donné à 14h, place de la Bourse, d’où le cortège prendra la direction de la place de la République, en empruntant les grands boulevards.
Dès 14h, la manifestation va s’élancer depuis la place de la Bourse avant de se rendre progressivement vers la place de la République, en empruntant sur son passage les Grands Boulevards.
et un second à 16h Place de l’Opéra.
rendez-vous est donné à 16h, place de l’Opéra. Selon le Monde, la préfecture de police de Paris a interdit les rassemblements prévus à 17 h à la gare Saint-Lazare et au Palais-Royal, en vue de former deux cortèges qui devaient se réunir place de l’Opéra. Des manifestations s’élanceront également dans les grandes villes de France. Rendez-vous est notamment donné, à :
- Bordeaux : 12 h00, au Rectorat ;
-
Lyon : 11h00, place des Cordeliers ;
- Marseille : 10h30, vieux port ;
- Montpellier : 10h30, CPAM ;
- Nantes : 10h00, préfecture ;
- Nice : 10 h00, gare de Nice Ville ;
- Rennes : 13h00, place de la République ;
- Rouen : 10h00, cours Clémenceau ;
- Strasbourg : 14h00, Place de la République
- Amiens : 14h30, Maison de la Culture ;
- Arles : 10h30, Kiosque à musique ;
- Bayonne : 10h30, Les Halles ;
- Bergerac : 15 h00, Palais de Justice ;
- Bourges : 14h00, place Séreaucourt ;
- Caen : 17h30, Préfecture ;
- Charleville-Mézières : 14h00, Préfecture ;
- Dax : 18 h00, Place de la Fontaine Chaude ;
- La Rochelle : 10 h 30, place de l’Hôtel de Ville ;
- Le Havre : 10h30, cercle Franklin ;
- Le Mans : 10h30, Préfecture ;
- Limoges : 14h30, Carrefour Tourny ;
- Narbonne : 10h30, Bourse du Travail ;
- Nancy : 14h00, Place Driant ;
- Orléans : 10h30, cathédrale ;
- Saint-Étienne : 10h00, Bourse du travail ;
- Saint-Nazaire : 10h00, place de la Gare ;
- Toulon : 10h30 : place de la Liberté…