Troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC-3)

Du 9 au 13 juin, la 3ème Conférence des Nations unies sur l’océan réunit à Nice quelque 70 dirigeants mondiaux et des milliers de délégués, scientifiques et représentants d’ONG. Objectif : répondre à une urgence que les scientifiques jugent désormais proche du point de non-retour.

Après New York en 2017 et Lisbonne en 2022, la ville de Nice en France accueille du 9 au 13 juin, la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC3), dans un contexte international marqué par l’urgence climatique. Un sommet de haut niveau coprésidé par la France et le Costa Rica, qui a pour thème principal : “Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan“. Le coup d’envoi sera donné le 8 juin, Journée mondiale de l’océan, par une grande parade maritime en baie des Anges.

A noter que la Conférence sera précédée de trois événements spéciaux : le One Ocean Science Congress (3-6 juin 2025, à Nice), le Blue Economy and Finance Forum (7-8 juin 2025, à Monaco), et la Conférence dédiée à la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience (7 juin 2025, Nice).

Quels participants ?

L’UNOC vise à mobiliser tous les acteurs pour préserver les océans et garantir leur utilisation durable. Soixante dix États, membres des Nations Unies et  des milliers de délégués, scientifiques et représentants d’ONG sont ainsi attendus sur la côte d’Azur à partir de ce lundi. Parmi eux, la France dont le président Emmanuel Macron a indiqué qu’il participerait à l’UNOC3, mais aussi le Brésil, qui accueillera la COP30 sur le climat en novembre, et qui a confirmé sa présence. Les États-Unis, premier domaine maritime au monde, ne devraient quant à eux pas envoyer de délégation, confirmant les changements politiques liés au retour au pouvoir de Donald Trump, qui s’est retiré fin janvier de l’Accord de Paris sur le climat. La Russie n’a pour sa part, pas confirmé sa venue, en raison du contexte en Ukraine.

En marge de la conférence, le chef d’État sera l’invité de France 2, mardi 10 juin, pour la soirée “Urgence océan : un sommet pour tout changer“. Il “présentera les résultats de la Conférence des Nations unies sur l’océan et rappellera l’ambition de la France pour la protection des océans“, a annoncé le groupe audiovisuel public dans un communiqué publié le 3 juin dernier.

L’Union européenne sera également bien représentée. Outre la présidente de la Ursula von der Leyen, les commissaires en charge de la Pêche et des océans, Kóstas Kadís, de la Méditerranée, Dubravka Šuica et de l’Environnement et résilience de l’eau, Jessika Roswall, sont attendus à Nice. La délégation européenne sera complétée par une quinzaine de parlementaires membres des commissions de l’Environnement, du Climat et de la Sécurité alimentaire (ENVI), de la Pêche (PECH) et du développement (DEVE).

Quels enjeux ?

“La santé des océans se dégrade et, avec elle, le bien-être des êtres humains“, a rappelé le sous-secrétaire général de l’ONU Li Junhua, décrivant un “océan en état d’urgence.“  A l’approche de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan, 2 000 scientifiques internationaux ont formulé le jeudi 5 juin une série de dix recommandations, appelant les chefs d’État et de gouvernement à faire de l’océan, une priorité absolue dans les stratégies de développement durable.

Trois priorités

L’UNOC 3 vise à mettre en œuvre l’objectif de développement durable n°14 (ODD 14) des Nations unies sur l’environnement marin autour de trois priorités, afin d’aboutir à un projet d’accord ambitieux :

  • œuvrer à l’aboutissement des processus multilatéraux liés à l’océan – notamment le traité sur la haute mer (ratifié par l’UE et six États membres le 28 mai 2025) – afin de rehausser le niveau d’ambition pour la protection de l’océan ;
  • mobiliser des financements pour conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable et soutenir le développement d’une économie bleue durable ;
  • renforcer et mieux diffuser les connaissances liées aux sciences de la mer pour une meilleure prise de décision politique.

L’objectif de la conférence est d’aboutir à des résultats concrets avec la création du “Plan d’action de Nice pour l’Océan“ composé d’une déclaration politique et d’une liste d’engagements volontaires et financiers pour une gestion durable des ressources de l’océan.

Une mobilisation française déterminante

Avec l’organisation de l’UNOC-3, la France se positionne comme un acteur clé de la mobilisation internationale pour la mise en œuvre de l’ODD 14 en faveur de la préservation de l’océan. Lors de son discours au Sommet “Immersed in Change“ au Costa Rica, Emmanuel Macron a présenté cette conférence comme une étape décisive pour établir une nouvelle gouvernance pour l’océan. Le président français a fixé, lundi 31 mars, huit objectifs pour l’UNOC3, parmi lesquels  l’entrée en vigueur de l’accord sur la gouvernance de la haute mer, l’arrêt de la surpêche mondiale et la défense de la science à l’heure de sa remise en cause aux Etats-Unis. Le chef de l’Etat espère par ailleurs des “résultats tangibles“ sur la décarbonation du transport maritime – avec un objectif de totale neutralité en 2050 – ce qui doit passer par des “investissements massifs“ dans la transition vers les carburants durables. Il a aussi appelé à la “mobilisation de nouveaux financements“, dans l’électrification des ports, la recherche ou l’innovation.

Le programme 

Pendant cette semaine, se dérouleront en parallèle des séances plénières, plusieurs panels et divers événements. Les matinées seront réservées aux plénières, au cours desquelles les 193 États membres des Nations Unies exprimeront leurs engagements en faveur de l’océan. Les après-midis seront consacrés à deux sessions de dialogue réunissant les États membres, les agences onusiennes ainsi que des représentants de la société civile (ONG, scientifiques, entreprises…).  De nombreux ateliers et événements se tiendront également, dont des séquences de dialogues regroupant les États membres, les organisations internationales ainsi que des représentants de la société civile : ONG, scientifiques, et entreprises. Ces dialogues, les “Ocean Action Panels“, permettent d’ancrer la conférence dans l’action en proposant une liste d’engagements volontaires en faveur de l’océan avec l’ensemble de ses participants. 10 thèmes sont abordés.

Le programme complet 

 

Classé dans L'Agenda politique.

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