L’agenda politique

Fév
17
lun
Examen en séance à l’Assemblée du projet de loi retraite @ Assemblée nationale
Fév 17 – Fév 21 Jour entier

Lundi 17 février, à partir de 16 heures, l’Assemblée nationale examine, en séance publique, le projet de loi instituant un système universel de retraite. Noyée sous 22.000 amendements, dont 19.000 des Insoumis, la commission spéciale retraites a dû interrompre ses travaux la semaine dernière, sans parvenir à balayer l’ensemble du texte. Conséquence : les députés repartiront de zéro dans l’hémicycle à partir de ce lundi, et examineront la version initiale du projet de loi, sans la vingtaine d’amendements adoptés en commission.  Afin de tenir compte de ses travaux, ces derniers devraient toutefois être repris par les rapporteurs en séance.

Un total de 41.000 amendements 

Quelques 41 000 amendements, dont 23.000 des Insoumis, ont été déposés sur le volet principal de la réforme qui sera examiné à partir de lundi dans l’hémicycle. Un record sous la législature en cours. Outre le groupe La France Insoumise (LFI) qui a déjà assumé l’obstruction en commission et promis une « noria » pour l’examen du texte en séance, les communistes sont à l’origine de 13 000 amendements. Le gouvernement en a déposé une soixantaine et les députés du groupe La République En Marche (laREM) quelque 600. Dans l’opposition, on en dénombre 2 300 chez les Républicains et environ 700 au crédit du Parti Socialiste (PS). Mais parmi ces amendements, certains pourraient être jugés irrecevables d’ici au début de la bataille parlementaire dans l’hémicycle.

Un vote en première lecture espéré avant les municipales

Tout va donc se jouer lors de l’examen du texte dans l’hémicycle. Ce dernier risque de virer au contre-la-montre si le gouvernement veut que les deux projets de loi (ordinaire et organique) soient votés, avant le premier tour des élections municipales de mars. Un responsable de la majorité estimait récemment que si c’était  « le même étiage » qu’en commission, les débats seraient  « tenables » sur trois semaines, soit une de plus que prévu à ce stade, ce qui représente déjà 84 heures selon le président de l’Assemblée Richard Ferrand (LREM). Le député Libertés et Territoires et ex-LREM Matthieu Orphelin n’est pour sa part, pas convaincu. « Il n’y a aucune chance que l’examen du texte soit terminé avant les municipales », a t-il indiqué dans un communiqué, dans lequel il réclame le report du débat de « quelques semaines ».

Le recours au 49.3 exclut… Pour l’instant

À ce stade, le gouvernement exclut tout recours au 49-3, arme de la Constitution qui permet d’abréger les débats et d’adopter le texte sans vote. « Cela reviendrait à tuer le débat, ce n’est pas une option considérée« , assure la vice-présidente du groupe LaREM à l’Assemblée, Marie Lebec. D’autant qu’au sein de la majorité, l’idée n’est pas très populaire. « Le groupe a encore besoin de mûrir un peu et de voir si c’est vraiment la solution de dernier recours », estime une cadre du parti présidentiel. « Déjà qu’on nous prive de participer au texte avec les ordonnances ou la conférence de financement, ce serait définitivement faire du Parlement une caisse enregistreuse » s’indigne pour sa part le député LR, Eric Woerth.  « Je regrette que les “insoumis” aient réussi une chose : on ne nous parle plus, dans les médias, que des amendements et du 49.3, plutôt que du fond du texte », déplore pour sa part Guillaume Gouffier-Cha, rapporteur général (LaREM) du texte.

 

Fév
22
sam
Emmanuel Macron au salon de l’agriculture @ Paris Parc des Expositions - Porte de Versailles
Fév 22 Jour entier

Pour la troisième fois depuis le début de son quinquennat, et la quatrième année consécutive, Emmanuel Macron se rendra au salon international de l’agriculture (SIA), dont c’est la 57ème édition sur le thème « L’Agriculture vous tend les bras ! » Selon l’Élysée, qui a confirmé sa venue, le président y est attendu le samedi 22 février prochain, jour de l’ouverture de cette traditionnelle grand-messe. « Je ne sais ni à quelle heure il arrivera, ni à quelle heure il repartira. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous avons bloqué la journée entière », plaisante l’un de ses conseillers. Le président de la république avait établi il y a un an un record en déambulant 14 heures et 40 minutes dans les allées du Parc des Expositions.

Bien que le salon s’ouvre cette année en dehors de toute crise majeure pour les filières françaises, les points de friction ne manquent pas. Le salon qui débute ce samedi devrait mettre en évidence les grandes lignes de fractures qui traversent le monde agricole français.

La Pac Agricole Commune

Depuis Bruxelles où se négociait le budget de l’Union européenne pour la période 2021-2027, Emmanuel Macron est monté au front jeudi à Bruxelles sur la Politique agricole commune (PAC), affirmant sa détermination à « se battre » pour la défendre face aux attaques de certains pays au sommet extraordinaire sur le budget européen. Le président de la République est toutefois revenu sans accord sur le maintien de l’enveloppe de la Politique agricole commune (PAC) dont il a fait sa priorité, mais sur lequel les 27 pays de l’union n’ont pas pu s’entendre.

Les zones de non traitement en question

Emmanuel Macron et son ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, devraient être interpellés sur la mise en place, au 1er janvier, des zones de non-traitement aux pesticides (ZNT) qui imposent de ne pas traiter les cultures avec des pesticides à moins de 3,5 ou 10 mètres (selon les cultures) des zones habitées. Voire parfois 20 mètres pour les produits les plus dangereux. Une mesure qui qui provoque un véritable tollé au sein du monde agricole. Les agriculteurs mettent tous leurs espoirs dans la possibilité de négocier des dérogations, via l’adoption de chartes d’engagement départementales entre agriculteurs et riverains sous l’égide des préfets. Fraîchement élu, le nouveau président des chambres d’agriculture, Sébastien Windsor, a appelé de ses vœux la mise en place d’un moratoire d’application,  « pour avoir une vision plus claire avec les organismes de recherche Anses et Inra, de tous les moyens modernes existants pour limiter les risques d’exposition » et pour pouvoir continuer le débat avec les collectivités.

Les accord de libre échange toujours très contestés

Depuis l’été, les syndicats agricoles majoritaires sont vent debout contre les différents accords de libre échange, entre l’Union Européenne et le Canada (CETA) ou avec les pays du Mercosur (Uruguay, Argentine, Paraguay et Brésil). Même si ce dernier a été suspendu par l’exécutif, les agriculteurs brandissent le risque que ces traités font peser sur la compétitivité de leurs exploitations. Le président se rendra aussi à la rencontre des viticulteurs, touchés par des sanctions douanières punitives américaines et qui réclament un fonds de compensation de 300 millions d’euros pour couvrir le manque à gagner sur leurs exportations aux États-Unis, leur premier client.

La loi egalim sur la brèche

La loi Egalim ou loi Alimentation était censée protéger les revenus des agriculteurs qui vendaient à perte, en visant une meilleure répartition de la valeur entre les maillons de la chaîne alimentaire, des producteurs aux distributeurs en passant par les transformateurs de l’industrie agroalimentaire. Après un an d’application, le bilan reste très mitigé, de nombreuses filières estiment que le compte n’y est pas et font état de négociations toujours aussi compliquées avec la grande distribution.

Les retraites au centre de la table

La question des retraites des agriculteurs sera à n’en pas douter au coeur des débats de ce 57ème salon de l’Agriculture. « Les agriculteurs sont parmi les premiers bénéficiaires de la réforme, et ils l’ont bien compris », veut-on croire à l’Élysée. Pour autant, fatigué d’être présenté comme le grand gagnant de la réforme, le monde agricole entend obtenir davantage. Encouragés par les concessions faites par l’exécutif à d’autres professions, les agriculteurs demandent l’extension de la mesure aux producteurs déjà partis à la retraite. Un sujet sur lequel leurs revendications n’ont pas abouti lors de la discussion en commission spéciale du projet de loi.

Primaire américaine démocrate : « caucus » du Nevada @ Nevada
Fév 22 @ 5:23 pm – 6:23 pm

La course à l’investiture démocrate connaît sa troisième étape, ce samedi, avec le caucus du Nevada. Les électeurs commenceront le caucus à 12 h PT (Pacific Time),  soit à 21 heures, heure de Paris. Après les scrutins de l’Iowa et du New Hampshire, où l’électorat est extrêmement blanc, le Nevada est le premier test avec une population diversifiée.

Un système de vote particulier

En réalité, deux processus cohabitent pour sélectionner des candidats à la présidentielle américaine : le caucus et la primaire. La primaire est un scrutin classique, qui se déroule tout au long d’une journée, alors que le caucus, fonctionne comme une assemblée de citoyens. Dans les huit états qui ont opté pour le caucus (Iowa, Maine…), dont le Nevada, des réunions se déroulent dans des écoles, des maisons ou des bâtiments publics, au cours d’une soirée. Un caucus n’est donc pas un rassemblement unique, mais se compose d’une multitude de réunions.  Il y a 2100 caucus du Nevada, mais beaucoup d’entre eux se tiendront sur le même site. Au total, le Nevada tiendra samedi des réunions de caucus dans 252 sites de l’état, pour 1 736 circonscriptions.

Pour ce système de vote particulier, pas d’isoloir, ni de bulletin : le vote est public. Après s’être fait enregistré à son arrivée, chaque électeur rejoint physiquement dans la salle son « capitaine » : le représentant du candidat à la primaire démocrate qu’il préfère. Chaque représentant pouvant tenter, pendant 30 minutes, de convaincre les votants d’autres groupes, ou les indécis, de le rejoindre. Au bout de 30 minutes, un premier comptage est effectué.Une fois que tous les participants ont terminé leur premier alignement, ceux dont les candidats ont atteint la viabilité sont verrouillés, sans possibilité de modifier les préférences.

Les groupes totalisant moins de 15 % des votants sont considérés comme « non-viables » et sont éliminés.  Les participants qui choisissent un candidat qui n’a pas suffisamment de soutien, sont alors obligés de se réaligner avec un groupe viable sur un deuxième alignement. En pratique, ils disposent de trois options : soit, soutenir un candidat qui est déjà viable, soit s’associer pour créer un groupe viable, pour l’un de leurs candidats, soit s’abstenir. Un second comptage est alors effectué.

Les participants désignent ainsi des délégués qui les représenteront lors des conventions des comtés. Ceux-ci éliront alors des délégués pour les districts, qui éliront à leur tour les délégués nationaux, qui désigneront le candidat à la présidentielle lors de la convention du parti républicain.

Les démocrates du Nevada ont par ailleurs conçu un système  pour permettre le vote des absents. Ce qui pourrait compliquer le processus de décompte des soutiens dans les caucus individuels. Les électeurs qui ne peuvent pas assister à un caucus ont pu remplir un bulletin de vote au cours de la période de vote anticipé de quatre jours. Ces bulletins de vote sont ensuite utilisés dans leur circonscription comme si l’électeur y participait en personne, les bénévoles incluant leurs préférences dans les tableaux. A trois jours du Caucus, 70.000 personnes avaient déjà voté selon la correspondante du Monde.

Qui peut voter ?

Tout électeur éligible du Nevada qui aura au moins 18 ans, avant le 8 novembre, jour du scrutin 2020 peut participer au Caucus. Les électeurs ne peuvent voter que pour le parti correspondant à leur inscription électorale, mais ils sont autorisés à s’inscrire ou à changer les affiliations à un caucus.

Combien de délégués démocrates sont en jeu ?

Dans le Nevada, 36 délégués de congrès nationaux démocrates sont en jeu, auxquels il faut rajouter 12 superdélégués. Sur les délégués à la convention nationale promis, 23 sont distribués proportionnellement sur la base des résultats du district du Congrès, tandis que les 13 autres sont répartis proportionnellement sur la base du résultat total à l’échelle de l’État. Les candidats doivent atteindre le seuil de 15% à la fois dans tout l’État et dans les districts du Congrès pour recevoir une part de ces délégués.

Le « bug » de l’Iowa peut-il de se reproduire ?

 « Nous avons tiré les leçons de l’Iowa » a déclaré mercredi, sur les ondes de CNN, Tom Perez. Le président du comité national démocrate, s’est montré rassurant deux semaines après le fiasco qui a retardé la diffusion des chiffres de l’Iowa et jeté le discrédit sur le départ de la primaire. C’est que la même application, développée par Shadow et qui a fait capoter de manière magistrale le dévoilement des résultats dans le Midwest, devait être utilisée au Nevada. Le Parti démocrate local a a opté pour une solution de rechange. Il a indiqué  jeudi qu’il prévoyait d’utiliser des iPads chargés de l’application d’enquête Google Forms pour calculer les résultats des votes dans les caucus de la semaine prochaine  L’application sera chargée sur 2 000 iPads achetés par le parti et distribués aux présidents de circonscription. L’application de Google calculera et soumettra les résultats par voie électronique, tandis qu’une deuxième étape reposera sur des soumissions également effectuées par téléphone.

Quels enjeux ?

Les caucus du Nevada, qui ont lieu ce samedi 22 janvier seront le premier véritable test pour savoir quel candidat a les faveurs de l’électorat latino aux primaires démocrates de 2020. Alors que l’Iowa et le New Hampshire sont très majoritairement blancs, dans le Nevada, les hispaniques représentent en effet près d’un tiers – 29 % – de la population, et presque 20 % des électeurs de l’État. Si on attend une victoire de Bernie Sanders, Joe Biden et Elizabeth Warren se battent déjà pour sauver leur campagne, alors que Pete Buttigieg et Amy Klobuchar veulent poursuivre sur leur lancée. Le résultat dans cet état est d’autant plus important, que ce vote donne le ton pour la suite des primaires, même si une victoire dans cet État ne garantit pas un succès final.

Bernie Sanders

Tout le monde le donne gagnant. Une place autre qu’une première place serait une déception pour M. Sanders et menacerait de ralentir son élan après une égalité virtuelle dans l’Iowa et une victoire serrée dans le New Hampshire .

Pete Buttigieg

Il a obtenu plus de délégués que quiconque dans la course des deux premiers États candidats. Cela se terminera samedi pour lui si, comme prévu, M. Sanders gagne le Nevada. Le test pour M. Buttigieg est de savoir comment il se comporte dans les quartiers noirs et latinos de l’État. Il dispose d’une solide organisation politique sur le terrain et espère de nouveau dépasser les attentes. Mais c’est la première fois qu’il est exposé à une masse critique d’électeurs de couleur.

Elisabeth Warren

Le meilleur scénario pour Mme Warren est qu’elle prenne la deuxième place et devienne la candidate dynamique de la course à la Maison blanche. Le pire, serait pour elle une autre quatrième place et un autre échec à percer dans le peloton de tête de la course.

Amy Klobuchar

Elle a mené une campagne restreinte au Nevada, important du personnel de l’Iowa et du New Hampshire quelques jours avant les caucus. Comme M. Buttigieg, elle a montré un attrait limité auprès des électeurs de couleur. Dans l’Iowa et le New Hampshire, Mme Klobuchar s’est vendue comme candidate à la hausse. Maintenant, avec des attentes plus élevées, la question est de savoir si elle peut être à la hauteur du battage médiatique.

Joseph R. Bidden

Sa propre équipe a déclaré qu’il avait besoin d’une deuxième place pour reprendre son élan, après des performances décourageantes dans l’Iowa et le New Hampshire . Mais comme dans ces deux États, M. Biden a peu a suscité d’excitation de la part des démocrates locaux. Il pourrait toutefois profiter de la loyauté et des bons sentiments des démocrates qui se souviennent de lui de l’administration Obama. Si cela ne se produit pas au Nevada, la Caroline du Sud se profile comme le dernier coup pour l’ancien favori.

Tom Steyer

La plus grande conséquence du scrutin limité du Nevada est que personne ne sait quoi penser de M. Steyer. Tout son argent lui vaut-il une circonscription? Cet ancien investisseur de « hedge funds » se révélera-t-il un amateur de caucus, lui qui n’a jamais rompu avec des chiffres faibles, malgré des dépenses énormes en Iowa et au New Hampshire?

 

 

Fév
24
lun
Réforme des retraites : deuxième semaine de débats à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Fév 24 – Fév 29 Jour entier

Après une première semaine chaotique, les débats sur le projet de loi de réforme des retraites reprennent à partir de ce lundi à l’Assemblée, pour une deuxième semaine. Au bout de 65 heures d’échanges, soit une semaine nuit et jour, week-end compris, les députés n’ont examiné que 1 800 amendements, près de 34 000 restant à étudier. A force d’amendements et de sous-amendements, la discussion du texte pourrait prendre encore 150 jours, a calculé Richard Ferrand dans la semaine.

Entre rappels au règlement et suspensions de séance à répétition, il aura fallu 70 heures de débats pour venir à bout des quelque 2.200 amendements et sous-amendements déposés par les oppositions sur l’article premier du texte qui fixe les principes généraux du futur système par points. Ce dernier a enfin été validé ce lundi, par 89 voix contre 46.

La majorité dénonce une volonté de bloquer la réforme. « Ils n’ont fait que des amendements pour remplacer des ‘de temps en temps’ par ‘parfois’ ou des ‘virgules’ par des ‘points-virgules' », reproche Cendra Motin, députée de la République en Marche (LaREM) . Alors que Roland Lescure (LaREM) épinglait des amendements point virgule de la gauche de la gauche, Eric Coquerel (LFI) a demandé que la majorité cesse de culpabiliser l’opposition et réclamé 7-8 semaines d’examen dans l’hémicycle, au lieu des trois actuellement prévues pour convenance par rapport aux municipales en mars.

Quelques amendements symboliques adoptés

Samedi, au sixième jour de débats au ralenti sur la réforme des retraites, les députés ont adopté sous les applaudissements de la majorité deux premiers amendements. Le premier qui concerne les aidants, ajoute dans les principes généraux de la réforme leur prise en considération dans les objectifs de solidarité du système universel de retraite.Le secrétaire d’État Laurent Pietraszewski s’y est dit favorable, comme le co-rapporteur Nicolas Turquois (MoDem). Dans la soirée, et également avec l’avis favorable du gouvernement, les députés ont adopté un deuxième amendement, proposé par des députés du groupe LR et des élus Libertés et territoires. Il prévoit que le futur système de retraite tiendra compte de la situation des personnes ayant un handicap.

Dimanche 22 février, dans un rare moment d’harmonie, les députés ont voté durant la matinée un amendement gouvernemental fixant symboliquement un « objectif de garantie d’un niveau de vie satisfaisant et digne aux retraités » dans les principes généraux du système universel des retraites, objet de l’article 1er.

En fin d’après-midi, ils ont repris deux amendements votés en commission. Le premier, à valeur symbolique, souligne le caractère « solidaire » des cotisations et contributions retraite. Le second, soutenu par la gauche, insiste sur la prise en compte « des gains de productivité » dans le pilotage du système des retraites. Le soir, ils ont adopté un ultime amendement de Thierry Benoît (UDI), symbolique encore, pour se fixer « un objectif de confiance des jeunes générations dans la garantie de leurs droits à retraite futurs ».

Le spectre du 49.3

Dans les rangs de la majorité, la question n’est plus de savoir si le gouvernement y recourra, mais quand. Après huit jours de débats chaotiques, l’emploi de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement paraît en effet en de plus en plus inéluctable. « Arme ultime », à double tranchant, cette mesure d’exception, souvent synonyme d’un « passage en force » de l’exécutif, permettrait au gouvernement de faire adopter la loi sans passer par le vote du parlement. Et ainsi contourner le tir de barrage de la gauche.

Si 49-3 il doit y avoir, ça ne doit pas être un 49-3 couperet, bête et méchant, prenant tel quel le texte initial, a estimé le président du groupe LaREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, lundi matin, sur Radio ClassiqueIl doit tenir compte de toutes les dynamiques politiques internes, de ce que le groupe porte comme amélioration. « Ce que nous voulons, c’est que le texte qui sortira, quelle que soit la procédure – procédure normale ou procédure 49-3-, soit enrichi de tout le travail énorme que nous avons produit, a-t-il ajouté.

Une autre option pour le gouvernement, serait de sortir de sa manche un autre alinéa de la Constitution : l’article « 44.3 ». Il prévoit la possibilité de solliciter un vote bloqué sur tout ou partie du texte, en ne mettant au vote que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement. Cette procédure « ne permet toutefois pas de faire obstacle à la discussion (…) des amendements non retenus par le Gouvernement », précise le site de l’Assemblée nationale.

Fév
25
mar
10ème débat de la primaire démocrate en Caroline du Sud @ Gaillard Center
Fév 25 Jour entier

Après le caucus du Nevada, les candidats à la présidentielle démocrate remontent sur scène, cette fois en Caroline du Sud. Le 10e débat de la primaire démocrate aura lieu le mardi 25 février, à 22h30 (4h30 heure de Paris), à Charleston (Gaillard Center). Ce débat sera la dernière occasion pour les candidats de débattre en direct avant les votes de la primaire de Caroline du Sud prévue le samedi 29 février et surtout le Super Tuesday, le 3 mars prochain.

Qui organise et anime le débat?

Cette fois, le débat sera organisé par CBS News et le Congressional Black Caucus Institute, avec Twitter en partenariat avec l’événement. Il sera diffusé en direct par CBS (et BET ), sur le site Web de la chaine , sur l’application CBS News  et sur Twitter à  @CBSNews . Le débat sera animé par :

  • Norah O’Donnell, présentatrice et rédactrice en chef de CBS Evening News
  • Gayle King, co-animatrice de CBS This Morning
  • Margaret Brennan, modératrice Face the Nation et correspondante principale des affaires étrangères
  • Major Garrett, correspondant en chef de Washington
  • Bill Whitaker, correspondant de 60 Minutes.

Qui sera sur scène?

Le Comité national démocrate (DNC) a fixé deux voies pour se qualifier pour le débat en Caroline du Sud. Pour être admissibles, les candidats doivent réunir un soutien de 10% dans quatre sondages nationaux ou de Caroline du Sud approuvés par le DNC, ou 12% dans deux sondages spécifiques approuvés en Caroline du Sud. Ils sont également qualifiés s’ils ont gagné au moins un délégué promis dans les caucus de l’Iowa du 3 février, la primaire du 11 février dans le New Hampshire ou les caucus du Nevada du 22 février.

Les six candidats présents sur la scène du débat au Nevada ainsi que le milliardaire Tom Steyer se sont qualifiés pour le débat du 25 février en Caroline du Sud, selon Politico :

Quels enjeux?

Dynamisé par sa victoire écrasante dans les caucus du Nevada, le sénateur Bernie Sanders sera sans doute « l’homme à abattre » ce mardi. Le débat en Caroline du Sud pourrait être la dernière chance de ses adversaires de le ralentir. Leurs chances de l’empêcher d’obtenir la nomination démocrate sont désormais minces. Faire trébucher le sénateur du Vermont sera particulièrement vital pour Pete Buttigieg, en Caroline du Sud, puis lors du Super Tuesday, s’il doit tenir jusque-là.

Le débat de mercredi au Nevada a été difficile pour Bloomberg, qui a été la cible de nombreuses attaques, en particulier de la part de la sénatrice Elisabeth Warren. Si l’ancien maire de New York apparaît à Charleston comme non préparé, comme il l’a fait au Nevada, cela pourrait être le début de la fin de son effort présidentiel, malgré les centaines de millions de dollars  investis dans sa campagne. Une victoire en Caroline du Sud est essentielle à sa survie. Pour plusieurs candidats qui se battent à un chiffre près à l’échelle nationale et qui n’ont pas encore réussi à gagner une primaire – Tom Steyer, le sénateur Amy Klobuchar et le sénateur Elizabeth Warren (D-Mass.) – ce débat pourrait être leur dernière chance de convaincre les électeurs de la pertinence de leur candidature.

 

 

Fév
29
sam
Primaire démocrate : scrutin en Caroline du Sud @ Caroline du Sud
Fév 29 Jour entier

Depuis le 3 février et jusqu’au 6 juin, les démocrates américains votent pour choisir le candidat qui affrontera Donald Trump, lors de l’élection présidentielle de novembre 2020. Après les « caucus » de l’Iowa et du Nevada et la primaire du New Hampshire, la primaire de Caroline du Sud constitue la quatrième étape de ce processus de désignation. Elle a lieu lieu samedi 29 février, 4 jours avant le « Super Tuesday« . 54 délégués sont en jeu. Dans cet Etat, 60% des afro américains votent démocrate et leur soutien est crucial pour décider de l’adversaire  de Trump à la présidentielle de novembre. Historiquement, tous les vainqueurs de la primaire dans l’Etat ont emporté l’investiture, à une exception près en 2004.

Un nouvel outil de vote

Les électeurs de la Caroline du Sud seront les premiers à expérimenter samedi, un tout nouvel équipement de vote. C’est l’un des douze états qui remplacent la totalité ou la plupart de leurs machines à voter cette année, en partie en raison de problèmes de sécurité après l’ingérence russe lors des  élections de 2016 . Les anciennes machines à voter reposaient sur une technologie à écran tactile qui ne laissait pas de trace papier pouvant être vérifiée après les élections. Les nouvelles marqueront un bulletin de vote papier avec un code-barres et les noms des candidats sélectionnés. Les bulletins de vote seront ensuite insérés dans un scanner pour le  comptage. Les responsables démocrates de la Caroline du Sud ont souligné la fiabilité de l’équipement après la débâcle du caucus de l’Iowa, où une application défectueuse a retardé la communication des résultats précis pendant des  semaines.

Les tendances

Le résultat de la primaire de Caroline du Sud est crucial car il influencera de manière décisive l’élan des candidats juste avant le Super Tuesday, lorsque 14 États voteront le 3 mars.

Bernie Sanders

Grand favori des primaires démocrates, le sénateur du Vermont, est désormais en tête des intentions de vote de la primaire démocrate. Un sondage Fox News publié jeudi montre qu’environ les deux tiers des démocrates croient qu’il pourrait battre Donald Trump. Assailli de critiques par ses rivaux lors d’un nouveau débat mardi soir, Bernie Sanders a martelé que son programme très à gauche pouvait le porter vers une victoire face au président républicain. Mais il pourrait se heurter au même problème qu’en 2016 : l’électorat noir. Or, pour le moment, cet électorat préfère largement Joe Biden. L’ancien vice-président devance Bernie Sanders de 22 points en Caroline du Sud, selon un sondage Fox News publié la semaine dernière.

Joe Bidden

Après avoir longtemps endossé le costume de favori, l’ancien vice-président fait désormais pâle figure. Son avance de près de quinze points dans les sondages en Caroline du Sud a fondu en quelques semaines et il se retrouve aujourd’hui talonné par Bernie Sanders. Avec 28 % des intentions de votes d’après une récente enquête YouGov, il ne compte plus que cinq points d’avance sur le sénateur du Vermont. Même si le dernier sondage CBS News / YouGov a révélé que plus d’un tiers (35%) des électeurs noirs de la Caroline du Sud l’ont choisi comme premier choix, c’est une baisse importante chez ces électeurs.

Après deux déroutes, dans l’Iowa et le New Hampshire, et un sursaut dans le Nevada, il doit donc prouver samedi qu’il est encore une option crédible pour porter le flambeau des démocrates modérés et endiguer la vague Sanders. La Caroline du Sud, avec son électorat afro-américain, est pour lui la dernière carte. Tout au long de la campagne, Biden est resté le candidat préféré des Noirs. Parmi les facteurs de sa popularité auprès des afro américains : sa notoriété, son travail auprès de Obama et son expérience. Mais le temps lui est compté : il ne dispose en effet, ni des moyens financiers illimités de l’ancien maire de New York Michael Bloomberg, ni de l’armée de petits donateurs du sénateur du Vermont.

Les données de CBS News / YouGov montrent également que Tom Steyer (18%), la sénatrice du Massachusetts, Elizabeth Warren (12%) et l’ancien maire de South Bend Pete Buttigieg (10%) sont les seuls autres candidats à obtenir un soutien à deux chiffres parmi les probables de la Caroline du Sud.

Tom Steyer

Le milliardaire Tom Steyer, qui s’est illustré lors des récents débats, s’est concentré sur la communauté noire de l’État à coups de publicités et de réunions publiques. Une stratégie qui lui permet de se hisser en troisième position des intentions de vote, selon une moyenne réalisée par le site RealClearPolitics. Quasiment inconnu jusqu’à récemment, l’ancien gestionnaire de fonds d’investissement a dépensé des millions de dollars avant la primaire démocrate de samedi, ciblant l’électorat afro-américain en promettant notamment de dédommager les descendants d’esclaves.

Pete Buttigieg

La primaire de samedi en Caroline du Sud est également cruciale pour Pete Buttigieg. Après ses bons résultats dans l’Iowa et le New Hampshire, l’ex-maire de South Bend (Indiana), 38 ans, doit absolument démontrer en Caroline du Sud, s’il veut rester en lice, qu’il peut mieux faire auprès des minorités.

Amy Klobuchar

L’équation est la même pour une autre candidate modérée, la sénatrice Amy Klobuchar, 59 ans, qui arrive toutefois bien plus bas dans les sondages nationaux.

Elisabeth Warren

La pression sera grande samedi sur la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, 70 ans, qui avait un temps fait figure de favorite mais n’a pas percé lors des premiers scrutins. Elle table sur de bons résultats lors du « Super Tuesday » mais un nouveau petit score en Caroline du Sud pourrait l’affaiblir encore davantage.

Michael Bloomberg

Troisième des sondages nationaux, le multi milliardaire, Michael Bloomberg, passera encore une fois son tour en Caroline du Sud. L’ancien maire de New York, âgé de 78 ans, entrera dans la course lors du « Super Tuesday » après avoir puisé plus que n’importe quel autre candidat à une présidentielle américaine dans sa fortune personnelle pour faire campagne.

Mar
2
lun
Retraites : après le 49-3, l’intersyndicale se mobilise @ Paris
Mar 2 Jour entier

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a annoncé samedi 29 février, une mobilisation dès la semaine prochaine des syndicats, pour protester contre le recours par le Gouvernement, à l’article 49-3 de la Constitution, sur le projet de réforme des retraites.

« L’attitude du gouvernement est profondément scandaleuse, et donc il y aura une réaction à la hauteur« , a déclaré à l’AFP M. Martinez. Le dirigeant syndical a précisé que l’intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU et organisations de jeunesse) opposée au système universel de retraites par points, se réunirait dès lundi matin, pour discuter d’une nouvelle mobilisation « dès la semaine prochaine ».  C’est-à-dire « à l’occasion du débat sur le 49-3 et l’éventuelle motion de censure », a-t-il précisé.

Après deux mois et demi de conflit et dix journées interprofessionnelles entre le 5 décembre et le 20 février, les syndicats opposés à la réforme des retraites avaient semblé temporiser en repoussant leur prochaine mobilisation au 31 mars, après les élections municipales. Le recours au 49-3 a changé la donne. « C’est pas nous qui avons modifié le calendrier, c’est le gouvernement », a relevé M. Martinez. « Quand on n’arrive pas à convaincre, on peut contraindre, c’est typiquement ce que fait le gouvernement », a déploré le numéro un de la CGT. M. Martinez a critiqué la méthode de l’exécutif, « qui a fait un Conseil des ministres extraordinaire ce (samedi) matin pour parler du problème sanitaire qui frappe notre pays et la planète (le coronavirus, NDLR), puis en est ressorti avec un 49-3. C’est pour le moins étrange ».

De son côté, le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, a dénoncé « l‘attitude incompréhensible et inacceptable » du gouvernement, qui a décidé samedi de recourir à l’article 49-3 de la Constitution. » FO « en appelle en conséquence à « stopper le processus parlementaire », « alors qu’après trois ans le gouvernement n’a su ni expliquer, ni convaincre, et présente un projet aux projections lacunaires, incertain tant juridiquement que constitutionnellement », a t-il  ajouté.

 

 

Mar
3
mar
49. 3 : Les syndicats appellent à la mobilisation dans tout le pays @ France
Mar 3 Jour entier

Les organisations syndicales opposées à la réforme des retraites (CGT, FO, la CFE-CGC, la FSU et Solidaires, les organisations de lycéens Fidl, MNL, UNL et d’étudiants Unef ) qui étaient réunie ce lundi matin, appellent à des mobilisations partout en France mardi 3 mars, pour protester contre le recours à l’article 49.3 de la Constitution, « nouvelle preuve » que le gouvernement veut « faire passer en force son projet de régression sociale ». Les syndicats prévoient de « multiplier partout localement des rassemblements dès  le lundi 2 mars et à organiser des manifestations devant les préfectures et sous-préfectures le mardi 3 mars, y compris par le recours à la grève ».

Dans un communiqué commun, l’intersyndicale dénonce une procédure qui « démontre l’impuissance du gouvernement à répondre aux interrogations sérieuses et légitimes des parlementaires à propos de ce projet incomplet, très approximatif, aux multiples inconnues ». « C’est une nouvelle preuve, si celle-ci était nécessaire, que le gouvernement refuse le débat et veut faire passer en force ce projet de régression sociale minoritaire dans l’opinion publique », ajoutent les organisations syndicales.

La CFE-CGC, qui a participé à quelques-unes des journées interprofessionnelles organisées par l’intersyndicale depuis le 5 décembre, n’appelle pas cette fois à la mobilisation de mardi. Mais elle co-signe le communiqué commun et l’analyse sur l’utilisation du 49-3.

A Paris, après un rassemblement lundi, pour dénoncer le recours au 49.3, une manifestation et un rassemblement devant l’Assemblée nationale à l’heure du vote des  motions de censure, sont organisées ce mardi à l’appel de l’intersyndicale parisienne.

 

Examen de deux motions de censure @ Assemblée nationale
Mar 3 Jour entier

Après l’annonce, par le Premier ministre samedi, d’un recours au 49.3 pour adopter le projet de loi de réforme des retraites à l’Assemblée, les oppositions, de droite comme de gauche ont unanimement condamné cette méthode. Dès samedi, les députés LR d’un côté et les députés de gauche de l’autre (LFI, GDR et PS), ont déposé deux motions de censure. Elles seront débattues jusque tard dans la soirée après une séance de questions au gouvernement. Les motions feront l’objet d’une discussion commune lancée par Damien Abad (LR) et André Chassaigne (PCF). Suivront les autres chefs de file des groupes politiques. Avant les votes sur chacune dans la soirée, le Premier ministre donnera la réplique.

Une motion propre pour la droite

« Les députés Les Républicains ont déposé une motion de censure contre le gouvernement, qui a engagé sa responsabilité via le 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites », a indiqué samedi leur chef de file, Damien Abad. Cette motion, « au nom du groupe LR« , « vient d’être déposée« , a déclaré le patron du premier groupe d’opposition. « Nous avons refusé tout velléité de motion commune » avec la gauche, a-t-il ajouté.

Trois groupes de gauche derrière la motion de gauche

L’épisode aura eu l’avantage de ressouder, au moins temporairement, la gauche. Les groupes LFI, PS et PC se sont mis d’accord dès samedi soir pour déposer ensemble leur propre motion de censure.  « Il a été extrêmement facile de trouver une stratégie commune entre-nous », s’est félicité le socialiste David Habib. Les trois groupes de gauche à l’Assemblée ainsi que la députée Jennifer de Temmerman (non-inscrite, ex-LaREM), soit 63 députés, dénoncent dans cette dernière, « un gouvernement qui piétine la procédure parlementaire ». « L’héritage du Conseil national de la résistance ne peut ainsi être remis en question » par cette réforme prévoyant un système universel de retraite par points », proclament-ils aussi.

Ces deux motions de censure, auxquelles Edouard Philippe devra répondre mardi, ne menacent en rien son gouvernement. Compte tenu du poids de la majorité, elles n’ont en effet pas de chance d’aboutir. Et ce, même si le Rassemblement National (RN) a affiché son intention de les voter. « Il faut déposer une motion de censure, nous n’avons pas la capacité car nous n’avons pas de groupe, mais nous voterons toutes les motions de censure qui seront présentées, quelle que soit leur origine », a annoncé samedi sur franceinfo, la présidente du RN, Marine Le Pen, après l’annonce du Premier ministre de recourir à l’article 49.3.

Un débat qui s’annonce animé

Les débats à l’Assemblée s’annoncent pour le moins animés. À droite comme à gauche, les députés de l’opposition ne décolèrent pas. « Il était inimaginable – et pourtant ils l’ont fait – de faire voter un texte comme celui-là sans le volet financier », s’étouffe le député LR, Éric Woerth. Damien Abad, le président du groupe LR qui défendra la motion de censure de droite, est tout aussi remonté : «  dégainer le 49.3 un samedi après un conseil des ministres extraordinaire qui devait être consacré à l’épidémie c’est se moquer du monde ». « Edouard Philippe a fait voler en éclat le consensus national » a lancé le parlementaire samedi, à l’annonce du recours au 49.3. Coup de colère également du chef de file des Insoumis, sur le passage en force du gouvernement « C’est un procédé particulièrement fourbe […] » a indiqué M. Mélenchon.

Motion de censure : comment ça marche ?

Prévue à l’article 49-2 de la Constitution, la motion de censure permet à l’Assemblée nationale de « mettre en cause la responsabilité du gouvernement« . Elle doit être signée par au moins un dixième des députés (soit 58).  Ce qui a été une formalité pour le groupe LR (104 membres),  mais a nécessité, pour les Insoumis, socialistes et communistes, d’unir leurs forces. Pour être adoptée, la motion de censure doit recueillir la majorité absolue des membres de l’Assemblée, soit au moins 289 suffrages favorables. Car seules ces voix « pour » sont comptabilisées. On considère en effet que même les députés qui s’abstiennent soutiennent le gouvernement.

Reste qu’aucune de ces motions n’a quasiment aucune chance d’être adoptée. Le pouvoir constitutionnel de renverser un gouvernement se heurte en effet à une réalité arithmétique. La majorité LaREM-Modem truste 345 sièges (299 + 46) de l’hémicycle, tandis que l’opposition ne rassemble que 214 députés. Et encore, si l’on compte le groupe UDI -Agir (27 membres), qui n’est pas parti pour voter « pour ». L’Assemblée n’est d’ailleurs parvenue qu’une fois, sous la Ve république, à renverser le gouvernement. C’était en 1962, contre le gouvernement de Georges Pompidou.

Primaire américaine : « Super Tuesday » @ Etats Unis
Mar 3 Jour entier

Ce mardi 3 mars est une étape clé dans le processus de désignation des candidats à la présidentielle américaine du 3 novembre prochain. Ce jour là, plus d’une dizaine d’états dont les Samoa américaines organisent conjointement des primaires. Un jour appelé « Super Tuesday« , le Super mardi. Si en 2016, douze états représentants 18% des déléguées étaient en jeu lors du Super Tuesday, cette édition 2020 s’annonce encore plus importante. Pas moins de 15 états  (Alabama, Colorado, Minnesota, Utah, Massachussetts, Virginia…) totalisant plus de 30% des suffrages, voteront. A titre de comparaison, les quatre premiers scrutins n’ont déterminé que 155 délégués.

Ces états désigneront un tiers des délégués promis : 1 344 sur les 1 991 nécessaires pour gagner à la Convention nationale démocratique de Milwaukee. Certains états ont plus de poids. C’est le cas de la Californie (415 délégués), nouvelle venue du « Super Tuesday « cette année. Mais aussi du Texas (228 délégués) et  de la Caroline du Nord (110 délégués). Si l’on ajoute les 155 délégués désignés par les premiers États votants – Iowa, New Hampshire, Nevada et Caroline du Sud, près de 40% du nombre total de délégués seront désignés au lendemain du « Super Tuesday ».

Deux facteurs rendent l’événement de cette année différent de ceux du passé. La première est que le Super Tuesday tombe trois jours seulement après la primaire de Caroline du Sud, plutôt que 10 jours comme en 2008. Cela laisse peu de temps aux candidats pour mener une campagne sérieuse dans la plupart des États et soulève la question de l’impact de la victoire de Biden dans le Sud. L’autre différence est que le champ des candidats en compétition ce mardi est plus grand que lors des précédents « Super Tuesday ».