L’agenda politique

Déc
7
lun
L’exécutif livre à la CCC ses ultimes arbitrages sur le projet de loi climat @ Paris
Déc 7 – Déc 8 Jour entier

Lors d’un Conseil de défense écologique ce vendredi 27 novembre, l’exécutif a arrêté ses derniers arbitrages sur le futur projet de loi climat. D’ultimes arbitrages qui ne sont pas sans inquiéter les membres de la convention citoyenne pour le Climat (CCC). Les 150 Français tirés au sort sauront cette semaine ce que le Président entend par “ajuster“ certaines de leurs propositions, en raison de la crise économique et sanitaire.

En juillet, Emmanuel Macron leur avait promis de reprendre “sans filtre“,  146 mesures sur les 149 proposées par la convention citoyenne. Depuis, les renoncements se sont accumulés. Parmi les 150, beaucoup voient aujourd’hui ces arbitrages comme autant de coups de canif dans “le contrat moral“ passé avec le chef de l’État. Les autres, sans soute plus réalistes, indiquent qu’ils jugeront sur pièces. D’autant que, parmi les 146 ­mesures, entre 60 et 70 seulement sont transposables dans la loi.

Alors qu’ils sont sont convoqués en visioconférence, lundi et mardi par le gouvernement pour découvrir les derniers arbitrages ministériels sur le projet de loi climat, le débat agite une partie des 150 membres de la CCC, qui n’ont été prévenus que mercredi, de ce rendez-vous virtuel. “Être convié à la dernière minute, ce n’est pas sérieux“, s’exaspère Sylvain Burquier, l’un de ses membres. “On n’a même pas les documents!“, ajoute t-il. Beaucoup craignent d’être mis devant le fait accompli. Certains ont même envisagé de boycotter ces rencontres.

Car la méthode pose elle aussi problème. Deux réunions de travail ont ainsi été organisées le 6 et le 27 octobre pour trancher la question du “crime d’écocide“. Lors de la première, la Convention a présenté ses mesures juridiques ; durant la seconde, le ministère a fait valoir que la notion de “crime“ posait problème. Les citoyens ont alors proposé plusieurs aménagements.

Alors qu’un troisième round de concertation était prévu le lundi 23 novembre, les 150 citoyens ont reçu un courriel précisant les contours du nouveau “délit d’écocide“, avant de découvrir en ligne dans les colonnes Journal du dimanche (JDD), la position des ministres Eric Dupond-Moretti et Barbara Pompili. Le travail mené avec les services des ministères n’a servi à rien, indique Guy Kulitza, retraité, ovationné en juin, lors de sa présentation du crime d’écocide. “Ils ne représentent pas ce que nous avons défendu“, réagit-il.

Déc
9
mer
Jour de deuil national en mémoire du président Valéry Giscard d’Estaing @ France
Déc 9 Jour entier

Au lendemain de la disparition de Valéry Giscard d’Estaing, qui s’est éteint mercredi 2 décembre à l’âge de 94 ans des suites du Covid-19, Emmanuel Macron a rendu hommage au troisième président de la Ve République, locataire de l’Élysée de 1974 à 1981.

Un discours court, dont on retiendra qu’un jour de deuil national a été décrété ce mercredi, pour cette “figure centrale de l’histoire de notre République“. “En accord avec son épouse, ses enfants et ses petits-enfants (…), je décréterai un jour de deuil national le mercredi 9 décembre“ prochain, a précisé Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée. “Les Français qui le souhaitent pourront écrire quelques mots d’hommage dans nos mairies et à Paris, au Musée d’Orsay, ce haut lieu de culture que nous lui devons “, a-t-il poursuivi.

La mort de Valéry Giscard d’Estaing est le dixième événement de l’histoire de France qui justifie le décret d’une ou plusieurs journée(s) de deuil national. Ces dernières années, ces journées ont eu tendance à se multiplier, en raison des attentats terroristes commis sur le territoire. Avant ces événements tragiques, seules les morts des anciens présidents Charles de Gaulle (1970), Georges Pompidou (1974) et François Mitterrand (1996), ainsi que les inondations du bassin du Tarn en 1930, avaient justifié par décret, de telles journées.

Depuis, les attentats de New York (2001), ceux de Charlie Hebdo et du 13 novembre (2015) ou de Nice (2016), sont passés par là. Après les tueries de novembre 2015 et juillet 2016, ce sont même trois jours de deuil national qui on été à l’époque décrétés par François Hollande. En janvier 2015, les drapeaux étaient restés en berne pendant trois jours. L’an dernier, la mort de Jacques Chirac avait elle aussi été honorée par une journée de deuil national.

En quoi consiste cette journée ?

Ce type de journée à caractère exceptionnel est décrétée “pour marquer l’hommage de la Nation à un président de la République défunt ou à des personnes décédées dans des circonstances marquantes“, indique le site vie-publique.fr.  Un ou plusieurs jours de deuil peuvent être décidé(s) : c’est au Premier ministre d’en déterminer les modalités.

Il existe peu de dispositions sur la façon dont doivent se tenir ces journées, si ce n’est que les drapeaux sont mis en berne sur tous les bâtiments et édifices publics. Ce sera le cas ce mercredi, comme le prévoit une circulaire du 3 décembre, publiée au Journal Officiel du 4 décembre. Ce texte précise par ailleurs à l’attention des membres du gouvernement : « Selon des modalités qu’il vous appartiendra de fixer et dans le strict respect des règles sanitaires, vous veillerez à organiser à 12 heures un moment de recueillement permettant aux agents des services publics relevant de votre autorité ou placés sous votre tutelle de s’associer à ce deuil national“.  Une minute de silence sera ainsi organisée à 12 heures dans plusieurs institutions.

Les préfets prendront l’attache des maires pour organiser les modalités selon lesquelles les Français qui le souhaitent pourront déposer un message d’hommage. Enfin, les enseignants qui le souhaitent pourront également consacrer un cours de cette journée à l’évocation de la mémoire de l’ancien Chef de l’Etat.

Présentation du projet de loi contre les séparatismes @ Ministère de l'Intérieur
Déc 9 Jour entier

Transmis le 17 novembre aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, le projet de loi visant à lutter contre les séparatismes est présenté ce mercredi 9 décembre, en conseil des ministres. Et l’exécutif qui joue gros entend bien porter l’ensemble de ses mesures. “Ni renoncement, ni reniement“, prévient l’Elysée, alors que le contexte, entre tensions policières et accusations de droitisation, aurait pu conduire Emmanuel Macron à revoir sa copie.

Le gouvernement veut aller vite pour l’examen de ce texte au Parlement, et l’exécutif mise sur une arrivée dès le mois de janvier devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale et en février en séance plénière.

Ce que prévoit le projet de loi

Rebaptisé projet de loi “confortant les principes républicains“, la version finale du texte transmise il y a un mois au Conseil d’Etat pour avis, devrait largement reprendre les annonces faites par Emmanuel Macron le 2 octobre, aux Mureaux.

Le premier ministre, Jean Castex, révèle dans un entretien au “Monde“ les arbitrages du projet de loi “confortant les principes républicains“. Un texte qui vise à lutter contre “l’islamisme radical“, sans stigmatiser les musulmans. Jean Castex défend une ligne dure. Tout en assurant vouloir éviter l’amalgame et la stigmatisation, le chef du gouvernement assume que ce texte vise principalement à lutter contre l’islamisme radical, un “ennemi qui s’attaque à nos valeurs“.

Les principales mesures

Replacé au cœur de l’actualité par la récente résurgence du djihadisme sur sol français, le projet de loi se veut une réplique forte à l’activisme des militants de l’islam politique. Il vise à conforter les valeurs de la République et à lutter contre l’islam radical, avec une batterie de mesures telles que l’élargissement du pouvoir de dissolution d’associations radicalisées, ou encore un volet sur “la transparence des conditions de l’exercice du culte“. “Un texte ni de droite, ni de gauche“, assure Matignon.

Pouvoir des préfets

Parmi la cinquantaine d’articles qu’il contient, le projet de loi renforce dans son article 2 le rôle des préfets, leur contrôle sur les maires et leur pouvoir répressif. Selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, “désormais, les préfets pourront réformer un certain nombre de décisions des collectivités locales concernant les associations manifestement communautaristes.“ Le texte vise également à renforcer l’obligation de neutralité pour les délégations de service public. Il entend aussi mettre de l’ordre dans le secteur associatif, en conditionnant le versement d’aides publiques à un “contrat d’engagement des valeurs de la République“.

Transparence des conditions d’exercice des cultes

Dans un autre volet, le projet de loi entend  “garantir la transparence des conditions de l’exercice du culte“. Il modifie pour cela la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat en matière de financement des associations cultuelles pour plus de transparence. Et il renforce à cet égard les obligations de transparence comptable, ainsi que le ­contrôle des financements étrangers.

Volet éducation

Le projet de loi comporte par ailleurs un volet éducation visant à lutter contre les écoles associatives clandestines et à mettre fin à la scolarisation à domicile pour tous les enfants dès 3 ans, sauf “motifs très limités tenant à la situation de l’enfant ou à celle de sa famille“. A ce titre, Emmanuel Macron a voulu se prémunir de l’avertissement livré en fin de semaine dernière par le Conseil d’Etat, qui rendra son avis définitif lundi. Les Sages avaient estimé que l’interdiction d’instruction à domicile des enfants était possiblement attentatoire aux libertés. La rédaction de l’article 18 a donc été élargie afin d’élargir les mesures dérogatoires à cette obligation qui concernaient jusque-là le seul cas des enfants malades.

Les dernières mesures

Une semaine après l’attaque contre Samuel Paty, Jean Castex a annoncé une modification du projet de loi contre les séparatismes,  renforcé par deux nouvelles mesures. Le texte prévoit notamment de sanctionner “ceux qui mettent en ligne des informations personnelles“ menaçant “la vie d’autrui“ ainsi que de “pénaliser ceux qui font pression“ sur les fonctionnaires “par des propos ou des comportements“. 

Déc
10
jeu
Covid-19 : conférence de presse du Premier ministre, Jean Castex @ Palais de l'Elysée
Déc 10 Jour entier

A quelques jours de la date prévue pour la levée du confinement, le Premier ministre, Jean Castex, et son ministre de la Santé, Olivier Véran, prendront à nouveau la parole ce jeudi à 18 heures pour annoncer aux français si les mesures  mesures d’allègement du confinement dès le 15 décembre, entreront bien en vigueur le mardi 15 décembre, comme annoncé par Emmanuel Macron. Rien n’a filtré sur les derniers arbitrages de l’exécutif, après le Conseil de défense qui s’est tenu mercredi à l’Elysée. Les options sur la table.

Sommet européen @ Bâtiment du Conseil européen
Déc 10 – Déc 11 Jour entier

Les dirigeants de l’Union Européenne (UE) se retrouvent à Bruxelles jeudi 10 et vendredi 11 décembre, pour débattre de la poursuite des mesures de coordination liées à la COVID-19, du changement climatique, de la sécurité et des relations extérieures, selon l’ordre du jour officiel.

Mais deux sujets seront au coeur des préoccupations des vingt-sept :  le blocage du budget et du plan de relance européens par la Pologne et la Hongrie et, le Brexit. Ce sommet qui clôturera une semaine décisive, aura valeur de test sur la capacité des états membres à se construire un destin commun.

Point presse d’Emmanuel Macron lors de son arrivée à Bruxelles

Contourner le veto hongrois et polonais

Excédés par le mécanisme qui prévoit de conditionner l’accès à tout financement européen au respect de l’Etat de droit, la Pologne et la Hongrie ont bloqué le 16 novembre dernier sa mise en oeuvre. L’urgence est désormais absolue : outre le fait de mettre à l’arrêt les finances de l’UE, les deux pays menacent la cohésion même du bloc. “Le prochain Conseil européen doit adopter les mécanismes nécessaires pour que l’UE soit prête le 1er janvier, sinon nous paralyserons toutes les activités, la politique de cohésion et tout le reste“, a rappelé Antonio Costa, le Premier ministre portugais, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Parlement européen, David Sassoli.

La Commission européenne et la présidence allemande évaluent toutes les solutions possibles pour contourner le veto de la Hongrie et de la Pologne sur le paquet budgétaire. Si aucun accord n’est trouvé lors du sommet européen des 10 et 11 décembre, l’hypothèse la plus extrême pourrait être envisagée, celle de mettre en œuvre le budget de l’UE à 25, en excluant la Pologne et la Hongrie. Au moins pour 2021.

La Commission européenne, depuis plusieurs jours, fait savoir qu’elle travaille aux façons de concrétiser un tel scénario. Vendredi, c’est Johannes Hahn, le commissaire en charge du Budget, qui a été le plus clair à ce sujet, dans une interview au “Financial Times “ . Varsovie et Budapest “ne peuvent pas nous empêcher d’aider nos citoyens“, a-t-il prévenu, tandis que la Commission envisage la création d’un dispositif spécial qui permettrait aux 25 autres Etats membres de s’endetter collectivement afin de disposer, ensemble, de financements pour la relance.

Alors que vendredi matin, il semblait possible pour la première fois d’envisager que la Pologne adoucisse sa position, le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Muller, a douché cette lueur d’espoir. Sur Twitter, il  a affirmé que son pays “maintient sa position dans son entièreté“. La Hongrie, quant à elle, joue la carte de la fermeté absolue. “La Hongrie est catégorique sur le fait que les deux sujets doivent être séparés“ a affirmé Viktor Orban, son Premier ministre, en référence aux financements européens et aux normes démocratiques.

Une incertitude maximale au sujet du Brexit

L’urgence est désormais également absolue sur les négociations du Brexit, qui doivent impérativement aboutir dans les tout prochains jours. La France a menacé vendredi d’opposer son “veto“ à un accord commercial post-Brexit qui ne lui conviendrait pas.

Mais, plusieurs sources européennes affirment à l’inverse que l’Allemagne, qui occupe la présidence tournante de l’UE, et la Commission européenne cherchent à obtenir “un accord  à tout prix“. “Nous allons tenir bon jusqu’au dernier moment, la dernière seconde de ce processus pour garantir l’unité entre nous“, a assuré pour sa part vendredi le président du Conseil européen, Charles Michel.

Les autres questions au menu du sommet

Les vingt-sept débattront également lors de ce sommet de la poursuite des mesures de coordination liées à la COVID-19, du changement climatique, de la sécurité et des relations extérieures. Des questions à plus long terme, qui pour certaines – la Turquie, mais aussi les engagements climatiques – sont également source de divisions.

Covid-19

Le Conseil européen fera le point de la situation et débattra de l’effort de coordination générale déployé pour faire face à la pandémie de COVID-19, en particulier les travaux sur les vaccins et le dépistage ainsi que la levée progressive des restrictions en Europe.

Changement climatique

Les dirigeants de l’UE s’efforceront de convenir d’un nouvel objectif de réduction des émissions de l’UE à l’horizon 2030. Ceci afin de permettra à l’UE de présenter sa contribution actualisée au niveau national, à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques avant la fin de 2020.

Sécurité

Le Conseil européen abordera des questions de sécurité et, en particulier, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, y compris en ligne.

Relations extérieures

Conformément à ses conclusions d’octobre 2020, les vingt-sept reviendront sur la situation en Méditerranée orientale et sur les relations avec la Turquie. Ils débattront également des relations de l’UE avec le voisinage méridional.

Déc
14
lun
Cafés, hôtels, restaurants : l’UMIH et le GNI appellent à un grand rassemblement @ Esplanade des Invalides
Déc 14 Jour entier

A plus d’un mois de la réouverture prévue pour leurs établissements, et alors que le doute gagne la profession après les annonces de ce jeudi pour le monde de la culture, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UIMH) et le Groupement national des indépendants hôtellerie et restauration (GNI) appellent à manifester lundi 14 décembre aux Invalides à Paris. Le rendez-vous est fixé à 13 heures sur l’Esplanade des Invalides (côté rue de l’Université) dans le 7ème arrondissement.

Quelques 5 000 professionnels venus de toute la France sont attendus lors de cette manifestation qui devrait réunir tous les acteurs, partenaires et professionnels de la filière du tourisme : restaurants, cafés, brasseries, traiteurs, hôtels, discothèques et établissements de nuit, bowlings et établissements de loisirs, ainsi que les prestataires et fournisseurs, producteurs, brasseurs, viticulteurs, spiritueux, agriculteurs, métiers de bouche, primeurs, blanchisseurs, grossistes …

Ce grand rassemblement national d’une ampleur inédite va montrer l’unité de toute une filière pour défendre ses emplois, la pérennité de ses entreprises, les savoir-faire et l’expertise des métiers et d’artisanat, le travail et l’investissement, de parfois toute une vie, et ce que représentent nos secteurs en tant que valeur ajoutée apportée à l’économie nationale“, indique un communiqué commun.

Face aux incertitudes liées à la crise sanitaire, les professionnels de l’hôtellerie-restauration sont de plus en plus inquiets. Selon un sondage réalisé au mois de novembre 2020, auprès de ses adhérents par le GNI, “66 % [des professionnels du secteur, ndlr] “se disent très inquiets pour la reprise“ . Ils sont d’ailleurs 30 % à envisager de “déposer le bilan ou de raccrocher“.

“Il y a un véritable ras le bol sur la fermeture des établissements de nos métiers. Avec les acteurs de la culture, on est les seuls à être fermés. On a l’impression d’être pris pour cible depuis le début par le gouvernement alors qu’il n’y a aucune étude statistique concrète qui prouve que le virus est diffusé dans nos établissements“,  indique David Zenouda, membre de l’Umih et créateur du mouvement Restons ouverts .

 

Covid-19 : lancement des opérations de dépistage massif @ Charleville Mézières, le Havre
Déc 14 – Déc 19 Jour entier

Comme annoncé le 10 décembre par le ministre de la Santé, ce lundi 14 décembre marque le début des opérations de dépistage massif du Covid-19, en France. “Des dépistages de masse seront menés dans quatre métropoles avant et après Noël, a annoncé ce jeudi, Olivier Véran.“Une première en France, mais qui restera basée sur le volontariat“, a précisé le ministre. “Nous n’avons pas en France l’obligation de nous faire tester (…) ce n’est pas possible en France“, mais “nous l’encouragerons“, a-t-il ajouté.

Pour le gouvernement, l’enjeu est d’améliorer la stratégie “tester, alerter, protéger“ (TAP), qui sera ­présenté en détail cette semaine devant le Parlement. L’idée est de procéder en 2021 à des campagnes de tests répétées et ciblées dans certains bassins de vie. “Ces opérations sont organisées main dans la main avec les collectivités territoriales, en lien avec les préfets et les agences régionales de santé“, a assuré Olivier Véran, indiquant que seraient ciblés les “publics vulnérables“ et “les publics les plus exposés aux risques de clusters“. 

Si les tests sont positifs, il s’agira de “mettre en place du ‘contact tracing’ (prévenir les cas contacts) immédiat et garantir des bonnes conditions de mise à l’abri des patients positifs“, a indiqué Olivier Véran. “Ces opérations sont autant un moyen de limiter la propagation du virus dans les collectivités concernées, qu’un levier d’expérimentation de notre stratégie tester-alerter-protéger [qui] évolue (…) à mesure que nous apprendrons comment faire face à cette pandémie“, a-t-il expliqué.

Charleville-Mézières et le Havre ouvrent le bal

Les premières campagnes de dépistage massives du Covid-19  se dérouleront dans des villes particulièrement touchées par la deuxième vague de l’épidémie. Le Havre et à Charleville-Mézières ouvrent le bal ce lundi 14 décembre, pendant toute la semaine pour la première et jusqu’au 30 décembre, pour la seconde. Suivront, les villes de Roubaix et Saint-Etienne aux alentours du 11 janvier, a précisé Olivier Véran.

Olivier Véran attendu au Havre lundi

Plus de 150 personnes spécialement formées à l’occasion de cette opération seront déployés sur la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole Seine maritime. Près de vingt centres de dépistage seront accessibles aux 270000 habitants de la Communauté urbaine du Havre, sans prise de rendez-vous, et sans ordonnance. Edouard Philippe, maire du Havre, a expliqué dans Le Journal du dimanche qu’il entend proposer aux habitants de la communauté urbaine de se faire tester gratuitement et rapidement, “Avec un résultat dans la demi-heure“ explique-t-il, précisant que pour l’essentiel ce sont des tests anti-géniques qui seront utilisés.

Le ministre de la Santé sera présent au Havre lundi pour le lancement de la campagne de dépistage massif. Il visitera dans la matinée des centres de dépistage, au Havre (Seine maritime) et dans plusieurs communes de l’agglomération : à Montivilliers, à Gonfreville-l’Orcher ainsi que dans l’usine Safran Nacelles, pour rencontrer les responsables de l’usine et le médecin du travail.

Les Ardennes en première ligne

Tous les habitants d’Ardenne Métropole sont invités à venir se faire tester, du 14 au 30 décembre 2020. Une campagne de dépistage massif organisée dans le département actuellement le plus touché de France par la Covid-19, avec un taux d’incidence en hausse depuis décembre, de 299 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Face à la crainte d’une nouvelle vague à l’occasion des fêtes de fin d’année la collectivité Ardenne Métropole avait demandé la semaine dernière aux services de l’Etat l’organisation d’un dépistage massif, alors que des territoires d’expérimentations étaient annoncés par le Premier ministre. Une demande “rapidement acceptée“ selon le président d’Ardenne Métropole et maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon.

 

Les détails de la campagne

Des centres de dépistages seront installés dans les communes de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville, Villers-Semeuse et Vrigne-aux-Bois. Au total, quelques 158 sites de dépistage déjà opérationnels vont élargir leurs horaires d’ouverture, dès ce lundi. Ils seront renforcés par 8 nouveaux centres de tests aménagés dans des gymnases de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville, Villers-Semeuse et Vrigne-aux-Bois. Ces centres seront ouverts de 15h à 19h, jusqu’au 19 décembre, puis du 21 au 23 et du 28 au 30 décembre.

Pour l’occasion, les autorités ont fait appel à une centaine de renforts : médecins libéraux, élèves infirmiers, sapeurs-pompiers, agents de la Protection Civile et bénévoles de la Croix-Rouge. Quatre équipes mobiles seront aussi déployées pour se déplacer dans les entreprises du département. “Nous espérons toucher entre 15 et 20% de la population ardennaise soit environ 50.000 personnes“, a indiqué le préfet du département, Jean-Sébastien Lamontagne.

L’Agence régionale de santé Grand Est a annoncé pouvoir réaliser quelque 4500 tests PCR par jour dans les Ardennes pour cette campagne à grande échelle. “Nous avons également reçu plus de 30.000 tests antigéniques qui s’ajoutent aux 20.000 que nous avons en stock“, a précisé Guillaume Mauffré, délégué territorial de l’ARS dans les Ardennes.

Déc
15
mar
Manifestation des professionnels du spectacle @ Place de la Bastille
Déc 15 Jour entier

Salles fermées, concerts et représentations annulés : l’annonce par le Premier ministre, jeudi 10 décembre, du report de trois semaines de la réouverture des établissements culturels, a porté un nouveau coup dur à l’activité des acteurs du secteur, qui espéraient recommencer à se produire devant du public dès le 15 décembre.

Professionnels du secteur et hommes politiques ont dit leur incompréhension et leur colère face à la décision du gouvernement, de ne pas rouvrir cinémas, théâtres, musées à l’occasion de l’allègement du confinement. “La culture est donc une fois de plus sacrifiée“, a déploré sur les réseaux sociaux le violoncelliste Gautier Capuçon, résumant un sentiment répandu, des grands musées aux cinémas et théâtres.

La colère gronde donc de partout dans le monde de la culture. Conscient du tollé que suscité sa décision, Jean Castex, a promis de poursuivre son soutien économique. Mais le baume ne semble pas apaiser la douleur. “Nous sommes consternés et révoltés“ a réagi le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, Marc-Olivier Sebbag, en appelant le monde de la culture à se mobiliser.

Cette journée de mobilisation intervient au moment où syndicats et artistes s’apprêtent à déposer un « référé liberté« , une procédure d’urgence devant le Conseil d’Etat. L’appel à soutenir ce recours a été relayé par plusieurs centaines de directeurs et directrices de théâtres et compagnies à travers la France.

Les manifestations parisiennes

Un rassemblement à midi place de la Bastille

Un “rassemblement « sonore et revendicatif »“, pour protester contre la “politique du yoyo du gouvernement“ est annoncé ce mardi 15 décembre à Paris. La CGT-spectacle invite les acteurs du monde du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel, à rejoindre le rassemblement organisé à 12 heures à Paris, place de la Bastille.

Une manifestation à 18h30 devant le théâtre de l’Atelier

Les acteurs Jacques Weber, Audrey Bonnet et François Morel appellent pour leur part appelé à protester mardi 15 décembre à 18h30. “A l’heure même où nous aurions dû rouvrir nos portes, nous serons sur le trottoir, dans la rue, devant le Théâtre de l’Atelier“, pour exprimer “dégoût“ et “colère“ face à “l‘absurdité“ des décisions prises par le gouvernement. “Nous ne sommes pas des rebelles. Nous ne sommes pas des révolutionnaires. Nous ne sommes pas des agitateurs. Nous ne sommes pas fous, nous ne sommes pas inconscients“, indique le communiqué du théâtre. “En retour, nous demandons juste à être traités avec respect, intelligence et discernement.“

Des actions en régions

De nombreuses actions sont également prévues en régions ce mardi.Des manifestations se tiendront ainsi à Nantes, Bordeaux, Lyon, Nice, Marseille ou encore La Rochelle et Strasbourg.

 

 

Déc
16
mer
La stratégie vaccinale présentée au Parlement @ Assemblée nationale
Déc 16 – Déc 17 Jour entier

La stratégie vaccinale du gouvernement face au Covid-19 sera présentée le mercredi 16 décembre devant l’Assemblée nationale. Le Premier ministre et le ministre de la Santé Olivier Véran doivent s’exprimer devant les députés à partir de 16h30, avant un débat sans vote (en application de l’article 50-1 de la Constitution). Le même exercice aura ensuite lieu jeudi, à 10h30 devant le Sénat.

Le Premier ministre a exposé, jeudi 3 décembre, en conférence de presse, la stratégie du gouvernement sur les vaccins. Jean Castex a annoncé “une vaccination gratuite pour tous“et qui ne sera pas obligatoire, même s’il souhaite que les Français “soient les plus nombreux à se faire vacciner, pour se protéger et protéger les autres. “ L’État a déjà budgété un investissement de 1,5 milliard d’euros dans le budget 2021 de la Sécurité Sociale.

200 millions de doses

La France a tablé sur un volume de 200 millions de doses commandées. Le vaccin Pfizer-BioNTech devant être administré en deux fois. “Cela concerne 100 millions de personnes, avec une marge de sécurité“, a assuré Jean Castex. “Notre premier objectif est de garantir que la France ait suffisamment de vaccins pour sa population. Et évidemment, et c’est un autre atout des négociations conduites au niveau européen, nous ne paierons à la fin que ce qui nous sera effectivement livré“, a souligné le Premier ministre.

Trois grands principes

Trois principes seront respectés“ a indiqué le 3 décembre, le ministre de la Santé, Olivier Véran. Le premier de ces principes, est le libre choix des patients quant à la vaccination. Le deuxième est la gratuité du vaccin et le troisième, la sécurité.“

Trois grandes phases de vaccination

La stratégie du gouvernement s’appuie sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui retient trois phases principales.

Première phase

Cette première phase débutera dès “les derniers jours de décembre“, a garanti Jean Castex. Elle s’étalera sur les mois de janvier-février 2021 et concernera :

- les personnes âgées résidant en établissements ( EHPAD, maisons de retraite), c’est-à-dire en priorité “les personnes pour lesquelles le virus est le plus dangereux“;
- les professionnels exerçant dans ces établissements et présentant un risque élevé (âge supérieur à 65 ans, pathologies).


Ces publics représentent environ un  million de personnes. “Le choix des personnes qui devront être vaccinées en premier ne dépendra pas du gouvernement, a rappelé Jean Castex. Le rôle de l’Etat, c’est que les publics prioritaires puissent accéder au vaccin dans des conditions de sécurité et de transparence “, a t-il ajouté.

Deuxième phase

La deuxième phase (14 millions de personnes) élargira l’administration des vaccins aux personnes présentant un facteur de risque élevé, lié à l’âge ou à la santé. “Elle se déroulera du mois de février au printemps“ 2021 a indiqué  le Premier ministre. Cette phase concernera les personnes âgées de plus de 75 ans, puis celles de plus de 65 ans et atteints de pathologies, ainsi que les professionnels de santé et du médico-social de plus de 50 ans et atteints de pathologies.

Troisième phase

La dernière phaseà partir du printemps 2021, concernera le reste de la population.

Le parcours vaccinal

En raison des contraintes liées à la conservation des vaccins à moins quatre-vingt degrés, deux circuits seront utilisés lors de la première phase de vaccination :

- Pour les EHPAD, un circuit existant :

  • l’usine de production livrera les vaccins aux plateformes privées (11 sur le territoire), capables de le stocker à -80°C et spécialisées dans ce genre d’activité,
  • ces plateformes les livreront ensuite aux pharmacies de ville et directement aux EHPAD.

- Pour les services accueillant des personnes âgées associés à un établissement hospitalier, un circuit s’appuyant sur les établissements hospitaliers :

  • Les vaccins seront livrés à 100 établissements hospitaliers en mesure de stocker les vaccins à – 80°
  • Ces établissements hospitaliers fourniront les vaccins aux structures accueillant des personnes âgées qui leur sont associées.

Déc
17
jeu
Appel à la grève à la RATP le 17 décembre @ Ile de France
Déc 17 Jour entier

Cinq syndicats de la RATP ont lancé lundi 30 novembre, un appel à faire grève le jeudi 17 décembre pour protester contre “les conséquences“ pour les agents de la prochaine ouverture à la concurrence des réseaux de la régie parisienne. Cet appel “à se mobiliser massivement“ est lancé à “l’ensemble du personnel de l’entreprise“ par les deux premières organisations représentatives de la régie- l’Unsa et la CGT -, et  les syndicats SAT, Solidaires et SUD.

La crainte d’un démantèlement de la RATP  

Les syndicats s’inquiètent des conditions de transfert des agents RATP chez des opérateurs privés, quand les réseaux de la régie seront ouverts à la concurrence.  Plus précisément, ils craignent que les conditions de travail des agents, définies dans un Cadre Social Territorial (CST), se détériorent avec l’ouverture à la concurrence des marchés des bus, métros et RER du réseau RATP, qui devrait être effective dans 4 ans. Le réseau autobus sera le premier concerné, à partir du 1er janvier 2025. “Suppressions des jours de congés, transfert des agents, hausse du temps de travail, abandon des derniers dispositifs statutaires favorables, voilà ce qui nous attend si nous laissons faire“, expliquent-ils.

Dans un communiqué publié lundi 30 novembre, ils dénoncent “les conséquences« “pour les agents de cette ouverture à la concurrence des réseaux et invitent le personnel à manifester et à faire grève le 17 décembre prochain “pour illustrer le mécontentement et l’inquiétude qui animent chaque agent de la RATP sur les conséquences de la mise en concurrence“.

Bien que maintenant son opposition à l’ouverture à la concurrence sur les réseaux de transports en commun urbains en Ile-de-France, la CFE-CGC groupe RATP, indique pour sa part dans un communiqué, qu’elle ne se joindra pas à ce mouvement, le 17 décembre, privilégiant “d’autres moyens d’action“.

Les prévisions de trafic

Invitée le 14 décembre sur RTL, la PDG de la RATP, Catherine Guillouard, a estimé que cette grève n’aura pas d’incidence sur le trafic du métro et du RER, et quasiment pas dans le bus. “Aujourd’hui, on est très confiants pour le 17 (décembre). On pense qu’on aura un trafic normal sur le (réseau) ferré et quasi normal sur le bus“, a-t-elle déclaré. 

Malgré la mobilisation intersyndicale, le trafic devrait être en effet peu perturbé. Le trafic du métro sera normal à Paris et sur les RER en Île-de-France. Le trafic des tramways et bus sera lui légèrement perturbé.

Prévisions sur les tramways : 

  • T3a : deux rames sur trois ;
  • T7 : trois rames sur quatre :
  • Autres lignes : service normal.

Prévisions sur les bus :

  • Service non assuré : 25, 107, 109, 181, 184, 193, La Navette ;
  • Un bus sur trois : 201 ;
  • Un bus sur deux : TVM, 40, 104, 106, 108, 110, 111, 183, 187, 192, 259, 292, 306, 317, 396, N22 ;
  • Deux bus sur trois : 22, 24, 28, 52, 66, 73, 101, 103, 112, 114, 117, 118, 124, 125, 131, 132, 138, 166, 169, 171, 172, 182, 185, 196, 208, 213, 217, 238, 244, 258, 281, 285, 286, 303, 308, 325, 367, 393, La Traverse Batignolles-Bichat, N71 ;
  • Trois bus sur quatre :  Orlybus, 21, 27, 39, 42, 47, 59, 62, 63, 67, 70, 72, 82, 83, 84, 87, 91, 120, 123, 137, 141, 157, 158, 159, 160, 165, 167, 179, 180, 186, 190, 194, 207, 221, 235, 239, 253, 272, 275, 276, 290, 294, 320, 349, 350, 356, 380, 385, 389, 395.