L’agenda politique

Juil
25
lun
Pouvoir d’achat : le projet de loi arrive au Sénat @ Sénat
Juil 25 – Juil 30 Jour entier

Après un peu plus de quatre jours et quelque de 1100 amendements déposés, dont seulement une poignée – autour de 80 – ont été finalement adoptés, les députés ont voté dans la nuit du 21 juillet, le projet de loi “portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat“, par 341 voix pour, 21 abstentions et 116 voix contre. Cette première étape franchie, le Sénat doit maintenant commencer l’examen du texte, en commissions (des finances, des affaires sociales et des affaires économiques), dès lundi, puis en séance à partir du jeudi 28 juillet.

Contrairement à l’examen du projet de loi sanitaire, qui avait été marqué par un coup de théâtre, les groupes oppositions n’ont pas réussi, malgré leurs efforts, à forcer l’exécutif à revoir sa copie en profondeur.

Ce que contient la version du texte transmise au Sénat

Revalorisation des retraites et des prestations sociales

Malgré les demandes répétées de la Nupes, aucun mécanisme d’augmentation salariale n’a été adopté. Les députés ont toutefois voté la revalorisation de 4%, des pensions de retraite et des prestations sociales comme le RSA, l’Allocation Adultes Handicapées (AAH) et l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (Aspa), avec effet rétroactif au 1er juillet 2022  Un niveau toutefois inférieur à l’inflation annuelle prévue par l’Insee (5,9 %). Dans le prolongement de cette mesure, les députés ont voté à l’unanimité, mercredi, la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés, une mesure réclamée de toutes parts mais que l’exécutif avait refusée lors de la précédente législature.

Augmentation du point d’indice des agents publics

Après 5 ans de gel, les 5,7 millions d’agents publics obtiendront dès le 1er juillet une augmentation de 3,5 % de la valeur du point d’indice, qui sert de base à leur rémunération.

Baisse des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants

Les 2,25 millions de travailleurs indépendants qui exercent en France doivent bénéficier d’une baisse pérenne de leurs cotisations sociales. Cette baisse devrait atteindre environ 550 € par an, pour un revenu au smic. Les indépendants touchant un revenu inférieur ou égal au smic n’auront ainsi plus de cotisations à régler.

Limitation de la hausse des loyers

L’Assemblée nationale a décidé de revaloriser les APL, de 3,5 %, tout en encadrant la hausse des loyers. Les députés ont en effet approuvé le principe d’un “bouclier loyer“ qui consiste à plafonner la variation de l’indice de référence des loyers (IRL) à 3,5% de juillet 2022 à juin 2023. Une manière là aussi de limiter l’impact de la forte inflation sur les hausses de loyer. Par un amendement soutenu par la majorité, les députés ont en outre adopté un bouclier renforcé pour les Outre-mer, afin d’y limiter les hausses de loyers à 2,5% maximum. Un amendement introduisant une modulation pour la Corse a été aussi voté, afin de prendre en compte les spécificités du territoire. La hausse pourra y être limitée jusqu’à 1,5 % sur un an.

Élargissement de la prime Macron et intéressement

Trois ans après son entrée en vigueur, la “prime Macron“  va être élargie. Son montant est ainsi triplé. Les employeurs qui le souhaitent pourront ainsi verser jusqu’au 31 décembre 2023 une prime exceptionnelle d’un montant maximal de 3 000 euros, et même 6 000 euros en cas de mise en place de mécanismes d’intéressement aux résultats. Le tout, exonéré d’impôt sur le revenu et de cotisations et contributions sociales, pour les salariés dont le revenu équivaut à moins de trois fois la valeur du Smic. À cette prime exceptionnelle, s’ajoute une prime pérenne pour les salariés du privé pouvant atteindre jusqu’à 3000 euros, dégrevée de cotisations sociales, mais soumise à l’impôt sur le revenu.

Le dispositif d’intéressement aux résultats est par ailleurs assoupli.  L’article 3 voté par les députés permet ainsi un dispositif d’intéressement sur “décision unilatérale“ des chefs des petites entreprises, en l’absence d’institutions représentatives du personnel ou en cas d’échec des négociations, quand l’entreprise n’est pas couverte par un accord de branche agréé prévoyant un dispositif d’intéressement. Le texte propose aussi plus globalement d’allonger la durée des accords d’intéressement de trois à cinq ans.

“Souveraineté énergétique“ de la France

Afin de faire face aux risques de pénurie, en particulier de gaz, liées à la guerre en Ukraine, le texte voté comporte plusieurs mesures. Il permet ainsi de relever les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre, en cas de “menace sur la sécurité d’approvisionnement en électricité“, à la condition de compenser les émissions. Des dérogations et simplifications administratives ont, par ailleurs, été adoptées pour accélérer la mise en service, en septembre 2023, d’un terminal méthanier flottant dans le port du Havre, afin de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz. L’article 12 du texte, qui permet de réquisitionner des centrales à gaz ou de suspendre leur activité a également été adopté. Sa durée d’application ne pourra excéder cinq ans. Un amendement présenté par la députée écologiste Delphine Batho proposant un embargo immédiat sur le gaz russe, a en revanche été rejeté.

Sur un tout autre sujet, mais toujours en rapport avec le conflit ukrainien, un amendement défendu par le secrétaire national d’Europe Écologie Les Verts (EELV), Julien Bayou, a aussi autorisé l’usage d’huile de friture en guise de carburant, une pratique courante, mais jusqu’alors illégale. Le but : répondre aux problèmes du moment sur les prix du carburant et la “souveraineté énergétique“ de la France, mise à mal par la dépendance aux fossiles russes.

Protection du consommateur et résiliation de contrats en ligne

Les députés ont voté à l’unanimité la facilitation des procédures de résiliation en ligne de contrats souscrits par les consommateurs. Contre l’avis du gouvernement et de la commission, l’Assemblée a adopté deux amendements des groupes LFI et LR, qui élargissent aux contrats conclus hors-ligne (et donc plus seulement par voie électronique), l’option obligatoire de résiliation simplifiée.

Les démarches de résiliation en ligne aux contrats d’assurance ont aussi été simplifiées. Les sanctions pénales encourues en cas de pratique commerciale trompeuse ou abusive dès lors qu’elle est suivie de la conclusion d’un contrat ont aussi été renforcées, malgré le scepticisme affiché par la gauche et une partie de la droite. Des amendements de la droite comme de la gauche ont aussi limité les frais de résiliation pour les personnes en situation de surendettement.

 

Tournée africaine d’Emmanuel Macron @ Cameroun, Bénin, Guinée-Bissau
Juil 25 – Juil 28 Jour entier

Emmanuel Macron, s’envole lundi pour une tournée sur le continent africain. Une tournée en Afrique subsaharienne qui l’emmènera d’abord au Cameroun lundi et mardi puis au Bénin et en Guinée-Bissau les jours suivants, pour un retour jeudi. Le chef de l’État sera accompagné lors de ce déplacement des ministres des Affaires étrangères et des Armées, Catherine Colonna et Sébastien Lecornu, du ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht ainsi que de la secrétaire d’État chargée du Développement, Chrysoula Zacharopoulou.

C’est une première pour le président français qui ne s’était encore jamais rendu dans l’un de ces trois pays. Privilégiant au cours de son premier mandat les visites dans les pays du Sahel et les pays non-francophones d’Afrique comme le Nigéria, l’Éthiopie ou l’Afrique du Sud, il a ainsi délaissé ceux de l’ancien précarré français en Afrique centrale dont le Gabon ou le Cameroun qui, parallèlement, ont développé leurs relations politiques et économiques avec d’autres puissances comme la Chine, la Russie ou l’Allemagne. L’Élysée dit aujourd’hui vouloir “garder le fil du renouvellement de la relation de la France avec ses partenaires africains.“

Crise alimentaire et questions sécuritaires

Ce déplacement en Afrique du président de la République, le premier depuis la réélection en avril, aura notamment pour thèmes la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine, les enjeux de production agricole et les questions sécuritaires, selon la présidence. L’Élysée veut d’abord mettre en avant l’initiative Farm. Lancée fin mars avec l’Union européenne, le G7 et l’Union africaine, elle a pour objectif de doper la production agricole dans un contexte mondial d’insécurité alimentaire.

Mais, avec cette visite, la première hors d’Europe depuis sa réélection en avril, le président entend “adresser un signal de priorité politique accordée au continent africain“, affirme l’Élysée. Cette tournée intervient alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière sa volonté de “repenser d’ici l’automne l’ensemble“ des dispositifs militaires de la France “sur le continent africain“, alors que la force anti-djihadiste Barkhane boucle son départ du Mali.

Agriculture et lutte anti-djihadiste à Yaoundé (Cameroun)

La première étape de ce déplacement sera le Cameroun, première économie d’Afrique centrale. il s’agira de la première visite d’un président français depuis 2015. Le dernier à s’être rendu au Cameroun était François Hollande, il y a sept ans. Emmanuel Macron s’entretiendra le 25 juillet avec son homologue, le président Paul Biya, 89 ans dont 40 passés à la tête du pays. Une table ronde est également prévue à Yaoundé afin de permettre à de jeunes Camerounais ayant participé au sommet Afrique-France à Montpellier d’interagir directement avec le président français.

Au menu des discussions,  l’initiative Farm qui entend faire du Cameroun un exemple, avec la perspective d’investissements français dans l’agriculture camerounaise, d’après l’Élysée. Les enjeux de lutte antidjihadiste dans le nord du Cameroun seront également abordés. “Dans la lutte contre Boko Haram, contre la criminalité transfrontalière, la France se tient fermement aux côtés du Cameroun“ , explique la présidence camerounaise dans un communiqué présentant le déplacement d’Emmanuel Macron à Yaoundé. “De cette visite du Président Macron, le Cameroun est en droit d’attendre un appui pour la reconstruction du Nord Ouest, du Sud-Ouest, et de l’Extrême Nord et au renforcement du processus de décentralisation“, indique ce document.

Sur le passé, l’Élysée ne dit pas s’il y aura des annonces, mais Emmanuel Macron emmène avec lui l’historien Achille Mbembe et l’artiste Blick Bassy, dont l’album 1958 rend hommage à Ruben Um Nyobé, figure de la lutte pour l’indépendance dont se revendiquent des militants upécistes.

Lutte contre le terrorisme à Cotonou (Bénin)

Emmanuel Macron poursuivra son déplacement au Bénin où il est attendu à Cotonou, dans la matinée de mercredi. A midi, il aura un tête-à-tête avec le chef de l’Etat béninois Patrice Talon. Au terme de l’entretien, le président français visitera l’exposition Art du Bénin. Une conférence de presse est prévue juste après la visite. Dans l’après-midi, le chef de l’État se rendra au lycée français Montaigne de Cotonou. A Sémè City, il échangera avec des étudiants béninois.

Comme il l’a fait mardi à Yaoundé, le président français va sans doute tenter de rassurer son homologue béninois en promettant que la France ne lâchera pas “la sécurité du continent africain“.  Un engagement d’autant plus vital pour le pays, que cette dernière ne cesse de se dégrader au Bénin. Les groupes terroristes basés Burkina Faso, pays frontalier confronté à la violence de mouvements affiliés à l’Etat islamique ou à Al-Qaïda, gagnent du terrain dans le nord du Bénin. Une vingtaine d’attaques ont déjà eu lieu depuis huit mois.

Cette étape béninoise sera aussi marquée par la question des restitutions des biens culturels et celle du glissement vers les pays côtiers de la menace terroriste qui touche le nord du pays confronté à une multiplication d’attaques meurtrières. Cotonou souhaite un appui français en matière de soutien aérien, de renseignement et d’équipements, selon l’Élysée. Le site du journal béninois La Nouvelle Tribune indique que les cas des opposants Reckya Madougou et Joël Aivo, en détention depuis 2021, seront évoqués durant la visite officielle. De même, la délégation française devrait visiter les 26 trésors royaux d’Abomey restitués par la France.

Soutien réitéré à la Guinée-Bissau

Jeudi, Emmanuel Macron achèvera sa tournée en Guinée-Bissau, petit pays ouest-africain abonné aux crises politiques. Il doit y rencontrer son homologue Umaro Sissoco Embalo, qui est, à 49 ans, le plus jeune dirigeant de la région, choisi pour prendre la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Au cours de ce déplacement, “les enjeux de gouvernance et l’État de droit seront traités à chaque étape, sans injonction médiatique mais sous forme d’échanges directs avec ses homologues“, souligne la présidence française. L’un des dossier au menu des deux hommes sera la situation au Sahel.

Juil
28
jeu
Bilan de la PFUE 2022 : déclaration du gouvernement @ Assemblée nationale
Juil 28 Jour entier

Jeudi 28 juillet à 9h, une déclaration du Gouvernement suivie d’un débat sur le bilan de la Présidence française de l’Union européenne (PFUE), se tiendra à l’Assemblée nationale.

Du 1er janvier au 30 juin 2022, la France a présidé le Conseil de l’Union européenne. Cette présidence a été marquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Afin de construire une réponse européenne, plusieurs sommets, réunions ministérielles formelles et informelles, ont été organisés en France, à Bruxelles et à Luxembourg. Le Président de la République, Emmanuel Macron a notamment rassemblé les chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union européenne à Versailles les 10 et 11 mars lors d’un sommet qui a permis d’adopter des sanctions à l’encontre de la Russie et de se coordonner, en Européens, sur une réponse commune.

Dans ce contexte de crise, la PFUE a œuvré pour atteindre des objectifs ambitieux afin d’assurer les transitions écologique et numérique, protéger et adapter le modèle social français, permettre la relance économique, répondre aux enjeux de défense ou encore réaffirmer les intérêts et l’importance des valeurs européennes Avec plus de 400 événements organisés en France et plus de 2 000 réunions de responsables européens, la présidence française a permis, dans un contexte exceptionnel de guerre en Ukraine, des avancées concrètes avec 130 textes adoptés sur des sujets politiques prioritaires pour une Europe plus souveraine, plus sociale, plus verte et plus proche des citoyens.

La France a passé le relais le 1er juillet à la République tchèque, qui prend la présidence du Conseil de l’UE pour les six prochains mois.

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Mohammed Ben Salman à l’Elysée @ Elysée
Juil 28 Jour entier

De retour ce jeudi de sa tournée africaine, Emmanuel Macron enchaîne sur une nouvelle séquence diplomatique. Le président français reçoit ce jeudi soir à l’Elysée, le  prince saoudien Mohammed Ben Salman, huit mois après son déplacement à Djedda.

 Le prince héritier saoudien, dénommé aussi par l’acronyme  ”MBS ”, effectue sa première visite en Europe depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien en Turquie en 2018. Les renseignements américains, tout comme les Nations Unies, estiment qu’il est responsable de l’assassinat du journaliste, figure de l’opposition contre le régime saoudien. A l’époque, Joe Biden avait déclaré que le prince héritier serait mis au ban du de la communauté internationale et traité en tant que  ”paria ”. Mais dans la guerre en Ukraine est passée par là, et le prince fait son retour sur la scène internationale — symbolisé par le check poing contre poing entre MBS et Biden lui-même, lors de sa visite en Arabie Saoudite.

Face à une crise de l’énergie causée en grande partie par les tensions entre Russie et pays occidentaux, les dirigeants de l’Ouest ont  ”changé de braquet ” et sont désormais plus amènes avec les régimes autoritaires des états pétrolifères ou riches en gaz du Moyen-Orient. Depuis la semaine dernière, Emmanuel Macron a d’ailleurs enchainé les rencontres, d’abord avec le président des Émirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al Nahyane, puis avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Une série de rencontres qui a fait bondir les défenseurs des droits de l’homme hier sur Twitter comme ailleurs.

L’exécutif se sait ici en terrain miné. Un ministre interrogé par Politico hier anticipait que les oppositions, dont la Nupes, allaient  ”se jeter là-dessus ”, pour attaquer le gouvernement. D’où la discrétion autour de la visite et une organisation minimale : pas de conférence de presse prévue et pas de dîner d’État, juste un dîner de travail pour le prince héritier.

L’Arabie Saoudite étant le premier exportateur mondial de brut, les discussions autour de la table tourneront bien sûr autour du pétrole. Les Occidentaux espèrent convaincre l’Arabie Saoudite et d’autres d’augmenter leur production, pour compenser l’embargo européen qui frappe le pétrole russe. Le président français espère être au centre de ces négociations-là et tirer profit de ses bonnes relations avec les Emirats arabes unis, mais aussi de sa décision d’être le premier dirigeant européen à rendre visite à MBS décembre dernier.

Pour l’instant les Saoudiens résistent aux pressions, et refusent d’augmenter leur production, étant très attachés à l’accord de l’OPEP+ avec la Russie qui détermine les niveaux de production mondiaux. Et selon une interview de François-Aïssa Touazi, du Medef international, dans l’Opinion, L’Arabie Saoudite rencontre aussi des problèmes de maintenance des infrastructures et d’investissement à cause de la pandémie de COVID. Mais Jean-René Cazeneuve, député et président de la commission des finances à l’Assemblée Nationale, espère bien que Ben Salmane sera sensible aux arguments de Macron parce que “l’économie ralenti au niveau mondial” face à la flambée des prix. MBS “n’a pas intérêt à ce qu’on rentre dans une récession mondiale”, ce qui entraînera une chute de demande de pétrole, dit-il.

Août
2
mar
Comptes publics : les députés débattent du programme de stabilité @ Assemblée nationale
Août 2 Jour entier

 

Le gouvernement fait ce mardi 2 août, à 17 heures, une déclaration à l’Assemblée nationale sur son projet de programme de stabilité 2022-2027. Bien que n’étant soumise à aucun vote, cette déclaration sera toutefois débattue par les députés dans la foulée de l’allocution, comme le prévoit l’article 50-1 de la Constitution.

Dans ce document-clé, l’exécutif établit une trajectoire des finances publiques. Concrètement, ce programme de stabilité, ou PSTAB, élaboré par le Trésor à Bercy, est une feuille de route budgétaire qui actualise tous les ans les prévisions de croissance. Présenté en Conseil des ministres le 29 juillet, le  PSTAB 2022-2027 expose les prévisions de croissance et la trajectoire de finances publiques que le Gouvernement s’est fixées à horizon 2027. Et cette année, la discussion promet d’être animée. Rompant avec le “quoi qu’il en coûte“ des années Covid, le programme promet “un retour à la maîtrise des finances publiques afin d’assurer la soutenabilité de la dette publique“  sur la période 2022-2027, ce qui pourrait bien faire tiquer les oppositions, union de la gauche et Rassemblement national en tête.

Une feuille de route qui présente des faiblesses selon le HCFP

La trajectoire présentée par le gouvernement traduit l’objectif de retour à des comptes publics normalisés une fois la crise sanitaire passée : le déficit public reviendrait sous le seuil de 3 % à l’horizon 2027 et le poids de la dette publique dans le PIB commencerait à décroître à compter de 2026. Une copie qui “présente de nombreuses faiblesses“ selon l’avis du Haut Conseil des Finances publiques, publié au JO du 30 juillet. Depuis vendredi, l’Insee évalue à 2,5 % l’acquis de croissance pour 2022.

 

Cette feuille de route promet donc des discussions animées dans l’hémicycle, entre la droite qui juge que le gouvernement creuse la dette et les Insoumis qui, pendant les législatives, avaient affirmé qu’Emmanuel Macron cachait un projet d’austérité avec ce texte. Les députés pourraient aussi porter les craintes des collectivités locales, invitées par le programme de stabilité à modérer la hausse de leurs dépenses.

Une feuille de route remise à Bruxelles

Après avoir été débattu dans l’hémicycle ce mardi, le PSTAB sera envoyé à Bruxelles. La Commission européenne dressera alors une évaluation de la feuille de route budgétaire de la France pour la période 2022-2027, puis transmettra ses recommandations, adoptées par le Conseil de l’Union européenne. À noter que le rapport devait initialement être présenté en avril, avant d’être repoussé en août, après la présidentielle.

 

Août
25
jeu
Journées d’été des Écologistes @ Université Grenoble-Alpes
Août 25 – Août 27 Jour entier

Les écologistes tiennent leur université d’été du 25 au 27 août, précédée du summer camp des jeunes écolos à Lyon, du 22 au 24 août. C’est à Grenoble, capitale verte européenne 2022, que se déroulent ces journées d’été, plus précisément à l’Université Grenoble-Alpes, où Europe-Écologie-Les-Verts (EELV) investit une partie du campus de Saint-Martin-d’Hères. Les inscriptions (payantes) sont d’ores et déjà ouvertes.

Des Journées d’été, écrit Julien Bayou en ouverture du programme, qui “interviennent dans une période troublée“. “Nous affrontons un été qui voit le dérèglement climatique se faire chaque jour plus palpable […]. Canicules, records de chaleur et méga-feux sont venus rappeler à nos concitoyen·nes la violence de ce que nous allons vivre dans les années qui viennent“, estime le secrétaire national d’EELV.

Au programme, des dédicaces, des rencontres et des concerts… Et surtout beaucoup d’ateliers. Sur des thématiques aussi diverses que le  “féminisme transinclusif “, la guerre en Ukraine, “la transition écologique depuis les quartiers populaires“, ou encore la “réinvention de la ville avec et pour les enfants“. Sans oublier des formations, sur les codes des réseaux sociaux, ou “la présence de l’écologie politique“ sur Wikipédia. Un discours de Julien Bayou est prévu ce jeudi à 20h30 et un débat intitulé “la Nupes de toutes les batailles » est prévu de 21h à 22h30.

Mais en filigrane, ces universités d’été seront aussi celles de la succession de Julien Bayou. Élu député au mois de juin, l’actuel secrétaire national d’EELV, doit en effet renoncer à ses fonctions à la direction du parti, conformément à ses statuts. Un congrès doit avoir lieu au mois de décembre pour désigner son successeur.

À l’initiative d’un groupe de réflexion baptisé “La Suite“, l’écologiste Marine Tondelier avance vers une candidature à la direction d’Europe-Ecologie-Les-Verts. Posant “le premier acte de sa candidature“ à la tête du parti, l’élue d’Hénin-Beaumont a publié une tribune dans le Journal du dimanche appelant à la “refondation“ d’EELV. Ces Journées d’été devraient lui fournir l’occasion de faire un pas supplémentaire.

Dans un texte, baptisé “Le vivant ou les cendres. De l’urgence d’un nouveau mouvement pour refonder l’écologie politique“, plus de 600 cadres et élus d’EELV ainsi que des militants non encartés appellent dans cette tribune à une refondation du parti, avec pour ambition majeure de répondre à la gravité des enjeux climatiques et sociaux. Ces signataires, dont Marine Tondelier, le philosophe Dominique Bourg, la maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, et le mathématicien et ex-député Cédric Villani proposent de s’appuyer sur une force politique plus large, pour que l’écologie l’emporte aux prochaines élections.

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La France Insoumise tient les “AmFis 2022” @ Palais des Congrès Sud Rhône-Alpes
Août 25 – Août 28 Jour entier

La France Insoumise (LFI) tient ses classes d’été, les “AmFis 2022“ comme l’an dernier, près de Valence, sur le site du Palais des Congrès de Châteauneuf-sur-Isère, du jeudi 25 au dimanche 28 août.

Plus d’une centaine de débats, conférences et ateliers sont prévus lors de ces 4 journées. Sans oublier les animations culturelles et les concerts prévus. Les inscriptions sont accessibles via ce lien

Les principales têtes d’affiche du mouvement seront là. Quant aux personnalités politiques présentes, deux membres du gouvernement se joindront à Olivia Grégoire, déjà annoncée, pour croiser le fer avec des figures de La France Insoumise (LFI). Le vendredi 26 août, l’ex secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa, aujourd’hui chargée de l’économie sociale et solidaire, échangera avec Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, sur le thème “Etre républicain aujourd’hui“. Ce même jour, le nouveau ministre des Transports, Clément Beaune, se mesurera à l’eurodéputée Manon Aubry sur un sujet brûlant entre macronistes et insoumis : “Faut-il désobéir à l’Union européenne pour faire face aux urgences sociales et écologiques ?“. 

Le samedi 27 août, ce sera le tour d’Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Petites et moyennes entreprises au sein du gouvernement, de croiser le fer avec Adrien Quatennens, député LFI du Nord. Au programme, le pouvoir d’achat, l’inflation, et les salaires et le rôle de l’Etat, autant de thématiques couvertes par cette question : “Que faire face à la vie chère ?“. Le débat, animé par un journaliste, devrait durer une heure et demie.

Également annoncée à Valence, la cheffe de file de la droite parisienne et ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati. L’ancienne garde des Sceaux participera à un débat sur la sécurité avec le député LFI Ugo Bernalicis, à quelques jours de la présentation par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’un projet de loi sur le même thème.

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Emmanuel Macron en visite en Algérie @ Alger
Août 25 – Août 27 Jour entier

Emmanuel Macron, se rend de ce jeudi 25 août au samedi 27 en Algérie. Il s’agira de son deuxième voyage dans le pays, après une visite d’une douzaine d’heures, sous la présidence Bouteflika, en décembre 2017, au début de son premier quinquennat. Le chef de l’État sera accompagné d’une délégation de presque cent personnes dont une demi-douzaine de ministres et un grand nombre de personnalités du monde économique et social. Parmi ces dernières, on notera la présence de Jean-Pierre Chevènement, de Jack Lang, qui préside l’Institut du monde arabe, et d’Arnaud Montebourg, dont la mère est native d’Oran.

Relancer la relation franco-algérienne

Une visite à l’invitation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, destinée à relancer le partenariat entre les deux pays après plusieurs mois de crise. “Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires“, a déclaré la présidence française.

Une visite tournée vers “la jeunesse et l’avenir“ selon l’Élysée. Le président français entend faire de cette deuxième visite en Algérie,  celle du “renouvellement“ de la relation afin de la  “tourner vers l’avenir“, indique la Présidence. Emmanuel Macron aura des entretiens à trois reprises avec le président Tebboune, dont un qui réunira également le ministre des Armées, Sébastien Lecornu et le chef d’état-major des armées, le général Burkhard. Il sera notamment question de la situation au Sahel et des conséquences dans la région de la guerre en Ukraine.

Paris et Alger espèrent ainsi tourner la page d’une série de malentendus et tensions qui ont culminé avec le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en octobre 2021 après des propos du président français sur le système “politico-militaire“ algérien et la nation algérienne. 

Quels enjeux ?

Ce déplacement intervient au terme d’une séquence chargée de symboles avec notamment le 60e anniversaire des Accords d’Evian (18 mars 1962), qui ont mis fin à plus de sept ans de guerre entre insurgés algériens et armée française, et de l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962) après 132 ans de colonisation française. Le président français a depuis multiplié depuis les gestes mémoriels, reconnaissant la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien Maurice Audin ou de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, sans aller toutefois jusqu’à présenter des excuses pour la colonisation française.

Les relations se sont progressivement réchauffées depuis. Fin avril, le président algérien a félicité son homologue pour sa réélection et l’a invité à se rendre en Algérie. En juin, les deux dirigeants ont exprimé leur volonté d’“approfondir“ les liens entre les deux pays. Et dans une lettre au président Tebboune pour le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, Emmanuel Macron a souligné sa volonté de “poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français“.

“En choisissant Alger comme destination pour le début de son mandat, le président Macron montre que l’Algérie est en train de revenir sur la scène régionale et internationale“, relève Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève. “L’Algérie ne peut pas non plus faire l’impasse sur une bonne entente avec Paris“, estime-t-il, pointant notamment l’importance du dossier du Sahara occidental aux yeux des Algériens face à leur voisin marocain.

“Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires“, a indiqué de son côté, le même jour, la présidence française.

Sécurité au Sahel, coopération économique, immigration et exportations de gaz seront au menu des discussions entre le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Le président est aussi, bien sûr, attendu de part et d’autre de la Méditerranée sur les sujets dits “mémoriels“. Mais les questions d’actualité sont pressantes : avec la guerre en Ukraine, l’Algérie, un des plus importants producteurs de gaz au monde, est de plus en plus courtisée, alors que l’Europe cherche à diversifier ses approvisionnements et à se sevrer du gaz russe.

Les droits humains en filigrane

Une douzaine d’organisations de la diaspora algérienne, parmi lesquelles Debout l’Algérie, Action citoyenne pour l’Algérie, Groupe Algérie Droit Devant, le Collectif des Familles de disparus en Algérie ou la Coordination des Algériens du monde – ont adressé, samedi, au président français une lettre ouverte, l’exhortant à “ne pas occulter“  lors de sa visite en Algérie,  la question de la “dégradation“ des droits humains dans ce pays, et “à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien“. « Un sujet grave qui ne doit pas être oublié“, exhortent les signataires de cette tribune.

Le programme

La première journée du voyage doit être dédiée à des rencontres avec le régime algérien. Puis Emmanuel Macron s’est fait concocter, pour la suite, un programme résolument tourné “vers l’avenir, vers la jeunesse“, selon les mots de l’Elysée. Des rencontres avec de jeunes Algériens, dont des entrepreneurs et des sportifs, sont notamment prévues et devraient laisser un peu plus de place aux imprévus. Une légère prise de risque qui illustre la volonté présidentielle d’ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales et surtout de purger ce qu’un conseiller de l’Elysée qualifiait d“”incompréhensions“, mercredi.

Le chef de l’État se rendra vendredi matin, au cimetière Saint-Eugène d’Alger où reposent de très nombreux Français, chrétiens et juifs, morts avant l’indépendance du pays en 1962. Emmanuel Macron rendra hommage aux Français d’Algérie morts pour la France au côté de l’archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui devait l’accompagner dans cette visite, ne sera finalement pas du voyage après avoir été testé positif au Covid-19. L’entretien des cimetières européens en Algérie est une question récurrente dans les relations franco-algériennes avec près de 60 000 tombes juives, selon les chiffres du Consistoire israélite, laissées à l’abandon depuis des décennies. Un plan d’action et de coopération avait été conclu avec les autorités algériennes en 2003 avec un budget de réhabilitation de plus de 4 millions d’euros mais sa mise en œuvre dépend en grande partie des collectivités locales algériennes.

Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tabboune se retrouveront ensuite pour un déjeuner élargi avec des membres de leurs gouvernements et les chefs d’Etat-major des armées des deux pays. Les sujets de sécurité régionaux, notamment au Sahel et en Libye, seront mis sur la table. Paris espère convaincre Alger de développer son partenariat militaire avec la France, mais là encore, rien n’est simple. L’Algérie est un allié de longue date de la Russie, avec laquelle sont prévus des exercices militaires conjoints en novembre. Dans l’espoir d’encourager un changement de partenaire stratégique de l’Algérie, Macron a évoqué l’Ukraine et “l’attachement” de son pays hôte à “la souveraineté et à l’intégrité territoriale” des nations.

Le président de la République participera à une réception en l’honneur de la communauté française résidant en Algérie à la villa des Oliviers, puis il se rendra ensuite dans l’après-midi à la Grande Mosquée d’Alger, la plus importante d’Afrique, pour un moment de recueillement, où il sera accompagné du recteur de la Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz. Le chef de l’état se rendra dans la soirée à Oran.

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“Campus d’été“ du parti socialiste @ Blois
Août 26 – Août 28 Jour entier

Pour la troisième année consécutive l’université d’été du Parti Socialiste (PS), se tiendra à Blois du vendredi 26 au dimanche 28 août.Les inscriptions sont accessibles via ce lien.

L’an passé, c’est Anne Hidalgo qui avait concentré les regards lors de ce campus, à l’aube d’une campagne présidentielle qui n’a pas, loin de là, rencontré ensuite le succès escompté. Depuis, notamment sous l’impulsion du premier secrétaire Olivier Faure, le mouvement s’est rapproché des Insoumis de Jean-Luc Mélenchon, au sein de la Nupes, ce qui a permis de sauver les meubles lors des législatives. Un choix dont il sera, on l’imagine, beaucoup question lors des débats et rencontres de ce week-end blésois dont le thème sera “Vers un nouveau Parti socialiste“. L’évènement sera l’occasion de travailler 3 axes : l’identité du PS, son avenir et sa place parmi les autres formations de la Nupes.

Blois 2022 _ le programme - Parti Socialiste

 

Université d’été du PCF @ Strasbourg
Août 26 – Août 28 Jour entier

Le Parti Communiste Français (PCF) prend ses quartiers à Strasbourg du 26 au 28 août pour son université d’été. Les inscriptions sont accessibles via ce lien. Analyses, propositions, projet, ateliers pratiques, découvertes, fraternité… Les ingrédients traditionnels du cocktail de ces journées d’été sont réunis pour cette édition 2022.

Quelques thèmes ont déjà été dévoilés par le parti sur son site internet : environnement, sortie du capitalocène, enjeux de la cyber-révolution… ainsi que quelques guests, comme l’ancien Défenseur des Droits Jacques Toubon. Parmi les temps forts de ces universités, l’ allocution du secrétaire général du PCF,  Fabien Roussel le 27 août en milieu de journée.

Les communistes tiendront également des journées parlementaires les 15 et 16 septembre à Moulins (Allier), sans oublier l’incontournable Fête de l’Humanité du 9 au 11 septembre, relocalisée dans l’ancienne base aérienne du Plessis-Pâté (Essonne).

Programme PCF 2022