L’agenda politique

Fév
27
lun
Emmanuel Macron présente sa stratégie sur l’Afrique @ Palais de l'Elysée
Fév 27 Jour entier

A deux jours d’une tournée africaine, Emmanuel Macron présentera ce lundi 27 février sa stratégie pour l’Afrique pour les quatre ans à venir afin d’“ approfondir le partenariat entre la France, l’Europe et le continent“,  a annoncé vendredi la Présidence. Dans un discours depuis l’Elysée, il précisera sa “vision du partenariat avec les pays africains“, “l’évolution de notre présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale“, et “le cap qu’il se donne“.  Ce discours programmé à 17 heures (16 heures GMT), sera suivi d’une conférence de presse avec des journalistes français et africains à distance.

Un discours qui donne “le la“ de la tournée africaine

Emmanuel Macron se rend du 1er au 5 mars dans quatre pays d’Afrique centrale : Gabon, Angola, Congo et République démocratique du Congo. Un déplacement pour les privilèges consentis dans une sphère d’influence de plus en plus disputée par la Russie et la Chine, au cours autorisé le chef de l’État assistera à un sommet attribué à la protection des forêts équatoriales . Le président  “exposera les objectifs de ce déplacement et, plus largement, ses priorités et sa méthode pour approfondir le partenariat entre la France, l’Europe et le continent africain“, a précisé l’Elysée dans un communiqué .

Un sentiment anti-français qui gagne du terrain

Ce discours devrait faire écho au discours prononcé à Ouagadougou, le 28 novembre 2017, dans lequel le président français, jeune élu, avait marqué sa volonté de tourner la page avec la politique africaine postcoloniale de la France, empreinte de collusions politiques et de liens sulfureux , et tendu la main à une jeunesse africaine de plus en plus méfiante vis-à-vis de la France. Le président avait alors déclaré devant 800 étudiants les “crimes incontestables“ de la colonisation et appelés à une “relation nouvelle“ avec l’Afrique.

Mais le sentiment anti-français a gagné du terrain : la Russie pousse de plus en plus ses pions dans l’ancien “pré carré“ de la France via les mercenaires du groupe Wagner, et ce alors que l’armée tricolore a été poussée hors du Mali et du Burkina Faso. L’Élysée dément toute “course à une influence regrettée“ ou tentative de “retour vers le passé“, insistant sur sa volonté de redéfinir la relation avec l’Afrique.

Les nouveaux contours de la présence française

Ce discours sera aussi l’occasion de présenter les nouveaux contours de la présence militaire française sur le continent après la fin de l’opération Barkhane et le retrait de l’armée du Mali et du Burkina Faso à la demande des juntes au pouvoir dans ces deux pays. Le chef de l’État pourra “expliquer davantage l’évolution de notre présence militaire en Afrique, une évolution qui concerne prioritairement l’Afrique de l’ouest mais aussi l’Afrique centrale“, précise un conseiller.

La Première ministre, Élisabeth Borne, au salon de l’agriculture @ Salon de l'agriculture
Fév 27 Jour entier

Elisabeth Borne est attendue ce lundi 27 février, au salon de l’agriculture qui se tient jusqu’au 5 mars à Paris Expo, Porte de Versailles. La Première ministre va y passer toute la journée pour un déplacement axé sur les territoires, précisait Matignon hier soir. Au programme : visite du hall des outre-mers, de celui des régions et une rencontre avec les acteurs de la pêche. Après quoi la cheffe du gouvernement participera à une table ronde au cours de laquelle elle précisera les contours du plan sur les pesticides annoncé par Emmanuel Macron samedi, depuis ce même salon.

Des précisions sur le nouveau plan “pesticides »

La Première ministre devrait en dire plus sur la doctrine du gouvernement sur les produits phytosanitaires, alors que la France vient d’interdire l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes à la suite d’une décision de la Cour de justice européenne. Elle devrait en particulier apporter des précisions sur les déclarations sur le sujet d’Emmanuel Macron.

“Pourquoi demander à nos agriculteurs des efforts que les voisins n’ont pas à faire ?“  Lors d’une déambulation marathon dans les allées du salon de l’agriculture, le chef de l’État a annoncé le lancement d’un plan sur l’usage des pesticides (insecticides, fongicides ou herbicides), afin de mieux coordonner l’action de la France et de l’Union européenne (UE).  “On a eu récemment des décisions qui sont un peu tombées trop brutalement, on a mis des agriculteurs face à des oukases, sans solution“, a-t-il déploré face à la presse. Emmanuel Macron a expliqué vouloir “une politique qui s’harmonise bien davantage“ au niveau européen. Il s’agira ainsi d’avoir “un calendrier européen qui correspond au calendrier français“ et donne “de la visibilité à nos agriculteurs“. C’est donc ce plan qui sera détaillé lundi par la cheffe du gouvernement.

Elisabeth Borne dévoilera donc, selon l’un de ses conseillers, “la nouvelle méthode que l’on souhaite mettre en place sur la planification en matière phytosanitaire“. Autrement dit, le gouvernement veut pousser les différents acteurs concernés à réfléchir à des “alternatives chimiques ou non chimiques aux produits prochainement interdits“, avec une consigne claire : qu’elles soient “crédibles et efficaces“.  Le groupe Renaissance phosphore de son côté sur une proposition de résolution sur le sujet, a appris Playbook hier. Portée par l’ancien ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, elle viserait à “lutter contre la surtransposition des règles européennes“, pour éviter que les agriculteurs français ne se trouvent dans une “situation de concurrence déloyale“.

Le déroulé de la visite

La Première ministre accompagnée de M. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, arrivera au alentours de 10 heures au Salon international de l’agriculture. Suivront différentes séquences tout au long de la journée, clôturées par un point presse vers 17h30.

10h15 : arrivée de la Première ministre au Salon International de l’Agriculture.

De 10h15 à 13h : séquence 1 – Régions

  • Déambulation dans le hall Outre-mer.
  • Visite du stand de la Région Normandie.

13h : Déjeuner de travail avec le Conseil de l’agriculture française

De 15h30 à 16h30 : séquence 2 – Pêche et planification écologique

  • Echanges avec les acteurs de la filière pêche.
  • Table ronde avec des acteurs de la planification écologique.

De 17h à 19h : séquence 3 –  Rencontre avec les éleveurs

  • Passage devant la vache égérie “Ovalie“ et photo avec les représentants et organisateurs de la coupe du monde de rugby France 2023.
  • Déambulation et rencontre avec des éleveurs.
  • Table ronde (aux alentours de 17h30).

Un temps d’échange particulier pour les Outre-mer

La Première ministre commencera se déambulation dans le salon, par le pavillon Outre-mer. Le but pour Élisabeth Borne : se montrer à l’écoute des problématiques des agriculteurs ultramarins et leur consacrer un temps d’échange particulier. Parmi les problématiques et priorités : l’autonomie alimentaire, l’attractivité des filières ou encore le coût des intrants.

 

 

Fév
28
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Emmanuel Macron en Charente sur le thème de la santé @ Collège Jean Lartaut
Fév 28 Jour entier

Emmanuel Macron est attendu en Charente à Jarnac, par ailleurs ville natale de François Mitterrand, ce mardi 28 février. Il sera accompagné de Pap Ndiaye, ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse ainsi que de François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention. Cette visite sera orientée sur le thème de la vaccination des moins de 16 ans contre les infections à Papillomavirus humains (HPV). Elle  traduit, selon l’Elysée, l’ambition du chef de l’État de renforcer une médecine tournée vers la prévention, dès le plus jeune âge. La Charente est l’un des deux départements pilotes sur la vaccination gratuite au collège.

Dans le cadre de ce déplacement, le chef de l’État “assistera dans un premier temps à une séance de vaccination organisée au sein de l’établissement, puis à une séance de sensibilisation sur le papillomavirus, ses effets, et la possibilité offerte par la vaccination de l’éradiquer“, détaille un communiqué de l’Élysée.

 

La réforme des retraites arrive au Sénat @ Palais du Luxembourg
Fév 28 – Mar 2 Jour entier

Après quinze jours de débats chaotiques dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, et une pause parlementaire d’une semaine, le projet de réforme des retraites arrive au Sénat. Les sénateurs vont avoir 15 jours pour débattre de la réforme des retraites, ce qui devrait mener jusqu’au 12 mars à minuit. Ils examineront le texte en commission dès le 28 février, puis dans l’hémicycle à partir du 2 mars.

Un texte quasi identique à celui examiné par les députés

À quelques détails près, le texte transmis à la chambre haute est similaire à celui que le gouvernement a présenté à l’Assemblée nationale en première lecture. C’est en effet le projet de loi de l’exécutif, modifié par les amendements qui ont été votés avec un avis favorable du gouvernement par les députés, qui sera examiné les sénateurs. Quelques corrections ont toutefois été apportées à la version examinée par les députés. Elles concernent notamment l’index senior, rejeté par l’Assemblée nationale. Le gouvernement a réintégré l’article dans le texte en prévoyant qu’il concerne les entreprises de 50 salariés ou plus contre 300 et plus dans la version initiale du texte. Pour le reste,  il s’agit d’ajustements à la marge, comme la demande d’un rapport faisant converger les différents régimes de retraite, ou encore l’unification à 30% du taux de contribution patronale des indemnités de rupture conventionnelle et de départ à la retraite.

De possibles évolutions

A majorité de droite, le Sénat est plutôt favorable à la réforme du gouvernement et soutient dans son ensemble le texte. Et pour cause. La première ministre Elisabeth Borne s’est directement inspirée de l’amendement que dépose depuis plusieurs années la droite sénatoriale, en repoussant l’âge légal de départ à 64 ans et en accélérant la réforme Touraine qui porte à 43 ans le nombre d’année de cotisations. Les sénateurs entendent néanmoins marquer de leur empreinte le projet de loi de loi.

Carrières longues

La durée de cotisation pour les carrières longues devrait être un des points central du débat au Sénat. Le projet de loi initial prévoit des départs anticipés pour ceux ayant commencé à travailler avant 20 ans, 18 ans et 16 ans. Mais à la condition, pour ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans, d’avoir cotisé 44 années. Une partie de la droite pousse pour que cette durée de cotisation soit ramenée à 43 ans, comme pour les carrières classiques. Le gouvernement a d’ores et déjà promis de réajuster le tir en proposant de fixer la durée de cotisation à 43 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 15, 17, 19 et 20 ans. En revanche, la durée pour ceux ayant commencé à 14 ans, 16 ans et 18 ans, reste inchangée et fixée à 44 ans. Les Républicains au Sénat pourraient demander à faire bouger ces lignes. Un amendement de la sénatrice Laurence Muller-Bronn propose que pour “l’ensemble des niveaux du dispositif carrières longues, la condition de durée cotisée sera fixée conformément à la durée d’assurance requise pour le droit commun“, soit 43 ans à partir de la génération née en 1965.

Régimes spéciaux

Autre point en débat, la suppression au 1er septembre 2023 de cinq régimes spéciaux (RATP, Industries électriques et gazières, Banque de France, clercs et employés de notaires et Conseil économique social et environnemental). Seul article voté à l’Assemblée nationale, ces dispositions pourraient évoluer. Pour certains sénateurs, cette suppression limitée aux seuls nouveaux entrants dans le régime, n’est en effet pas suffisante.

Sur BFMTV, le ministre du travail, Olivier Dussopt s’est dit ce dimanche ouvert à l’accélération de la surpression des régimes spéciaux.Pourquoi pas“, a-t-il répondu à la question qui lui était posée. “Il faut voir comment est proposée la disposition et comment on l’articule“, a-t-il détaillé, concédant qu’il n’avait “pas de réserve“.

Carrières hachées des femmes

Un autre point qui fait débat pourrait lui aussi évoluer. Les femmes qui ont eu des enfants, devront travailler plus longtemps et risquent de perdre le bénéfice des trimestres accordés gratuitement pour la naissance et l’éducation des enfants. “Une injustice du système“ juge Bruno Retailleau dans une interview au JDD du 11 février. “Alors qu’elles contribuent à l’équilibre du régime grâce à leurs enfants, les femmes sont pénalisées par des carrières hachées. Nous proposerons que celles qui ont élevé au moins trois enfants aient le choix : travailler jusqu’à 64 ans et bénéficier d’une surcote sur leur pension, ou opter pour un départ anticipé à 63 ans“, déclare le patron des sénateurs Les Républicains (LR).

Pour limiter cet effet, la sénatrice LR Laure Darcos a déposé un amendement ouvrant la possibilité aux femmes ayant eu deux enfants ou plus et qui ont atteint la durée nécessaire pour obtenir le taux plein de continuer à pouvoir partir à la retraite à 62 ans.  “Le gouvernement est ouvert aux propositions des Républicains sur des amendements à la réforme des retraites, en particulier sur la situation des femmes“, a annoncé dimanche le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Index senior

L’index senior rejeté par les députés, fait son retour dans le texte. Peu convaincus par ce dispositif, les sénateurs Les Républicains lui préférerait un “CDI senior“, jumelé à une baisse de charges pour les employeurs. D’autres ajustements pourraient aussi être votés. Différents amendements ont ainsi été déposés pour encourager l’emploi des seniors.

La gauche sénatoriale opposé au texte

Opposé à la réforme du gouvernement, les sénateurs de gauche, et non de la Nupes, qui n’existe pas au Sénat, entendent néanmoins que les principaux points du texte passent en séance. L’ensemble des groupes de gauche du Sénat – socialiste, communiste, écologiste- tiendront à ce sujet une conférence de presse commune, mercredi. Contrairement à l’Assemblée, l’article 7 sur le report de l’âge légal à 64 ans sera ainsi examiné et débattu, comme  l’assurait à Public Sénat, Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat.

Les sénateurs de gauche ne feront quoiqu’il en soit pas d’obstruction massive. Environ 2000 amendements devraient être déposés au total par les socialistes, les communistes et les écologistes. “Il n’y aura pas d’amendements changeant une virgule ou d’amendement feuille de salade“, prévient ainsi Patrick Kanner. La stratégie a d’ailleurs suscité quelques tensions entre les sénateurs et Jean-Luc Mélenchon, qui leur a “solennellement demandé de  tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans au Sénat.“ Une forme d’injonction qui a été perçue comme une « ingérence », par les sénateurs des groupes de gauche.

Ces derniers entendent néanmoins marquer de leur empreinte le projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, choisi par le gouvernement pour porter sa réforme. Les sénateurs LR seront particulièrement attentifs à “la prise en compte des carrières de mères de famille, la retraite progressive, la prise en compte de la pénibilité“. “Ce seront nos grands axes“ explique le rapporteur LR du texte, René-Paul Savary.

 

 

 

Mar
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Emmanuel Macron en tournée en Afrique centrale @ Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo
Mar 1 – Mar 5 Jour entier

Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo, Emmanuel Macron va entamer, mercredi 1er mars et jusqu’au 5 mars, une tournée en Afrique centrale. Une séquence qui intervient après la présentation lundi 27 février par le chef de l’état, de sa stratégie pour les quatre ans à venir en Afrique.

Prenant acte d’un ressentiment croissant envers la France, ex-puissance coloniale, Emmanuel Macron a appelé lundi à “bâtir une nouvelle relation, équilibrée, réciproque et responsable avec l’Afrique. Il a aussi annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le djihadisme au Sahel, mais devenue l’incarnation de l’héritage colonial aux yeux d’une jeunesse avide de “nouvelle indépendance“.

Quatre pays  en cinq jours

Le président français se rendra du 1er au 5 mars dans quatre pays d’Afrique centrale : Gabon, Angola, Congo et République démocratique du Congo (RDC). Au cours des différentes étapes de cette tournée, il aura des entretiens en tête-à-tête avec les présidents Ali Bongo Ondimba, João Lourenço, Denis Sassou N’Guesso et Félix Tshisekedi.

Libreville (Gabon) : le “One Forest Summit“

A Libreville, au Gabon, les 1er et 2 mars, Emmanuel Macron participera au One Forest Summit consacré à la préservation et la valorisation des forêts du bassin du fleuve Congo, a annoncé le 23 février dernier, l’Elysée. Un rendez-vous auquel prendront part plusieurs chefs d’État et de gouvernement, des scientifiques, organisations non gouvernementales de défense de l’environnement, des institutions financières, des chefs d’entreprise, tous les acteurs concernés par la préservation des forêts tropicales.

Avec 220 millions d’hectares de forêts, le bassin du Congo représente le deuxième massif forestier et le deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie à travers plusieurs pays (République démocratique du Congo, Congo-Brazzaville et Gabon notamment). De l’Afrique au Brésil et l’Asie du Sud-est, ces forêts sont désormais menacées par la surexploitation agricole et industrielle et dans certains cas la production pétrolière.

La visite du chef de l’Etat français se veut stratégique alors que le Gabon, pays de l’ancien pré carré français, rejoint le Commonwealth. Ce voyage suscite aussi la colère d’une partie de la société civile et de l’opposition gabonaise, à quelques mois de l’élection présidentielle. Cette opposition suspecte Emmanuel Macron de vouloir apporter, via cette visite, son soutien à Ali Bongo Ondimba.

Luanda (Angola) : un partenariat en matière agricole

Le chef de l’État qui souhaite intensifier les relations avec les pays anglophones et lusophones du continent, se rendra ensuite à Luanda en Angola le 2 mars, afin de lancer un partenariat de production franco-angolais en matière agricole. Un pays dont la France n’a cessé de se rapprocher ces dernières années.

Important partenaire énergétique de la France, l’Angola cherche à nouer de nouvelles collaborations avec Paris, notamment dans le domaine agricole, le pays important la quasi-totalité de ce qu’il consomme. Comme beaucoup d’autres en Afrique, il a révélé sa très grande dépendance lors du blocage des céréales ukrainiennes par le blocus russe en mer Noire. Sur le plan de l’énergie, les conseillers du président français affirment vouloir doper les investissements étrangers dans les infrastructures énergétiques afin qu’elles profitent d’abord au continent avant d’évoquer les exportations angolaises de gaz naturel liquéfié vers l’Europe dans la mesure où 600 millions d’Africains n’ont toujours pas d’accès à l’électricité.

Brazzaville (Congo) : guerre en Ukraine

A l’invitation du président Denis Sassou N’Guesso, Emmanuel Macron atterrira le 2 mars à Brazzaville au Congo, où la dernière visite d’un président français remonte à 2009. Le conflit en Ukraine devrait alimenter les discussions entre les deux chefs d’Etat, alors qu’à l’Organisation des Nations unies, le Congo s’est toujours abstenu de s’immiscer dans ce conflit. Le président devrait également évoquer avec son homologue congolais, les problèmes de la région centrale de l’Afrique.

Kinshasa (RDC) : l’approfondissement de la relation franco-congolaise

La République démocratique du Congo (RDC) les 3 et 4 mars constituera la dernière étape de cette tournée en Afrique centrale. À Kinshasa, le déplacement sera consacré à “l’approfondissement de la relation franco-congolaise dans les domaines de l’éducation, de la santé, la recherche, la culture et de la défense“, a indiqué la présidence française.

Quels enjeux ?

Cette tournée intervient alors que l’inquiétude grandit à Paris face au rôle croissant de la Russie dans les pays africains francophones, parallèlement à une poussée d’influence chinoise qui se fait sentir depuis quelques années. Du Mali à la Centrafrique, l’influence de la France est bousculée par la Russie et le groupe de mercenaires russes Wagner en Afrique francophone. Poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes militaires, elle est en outre confrontée, sur le terrain, à un sentiment anti-français grandissant. Après le retrait de ses troupes de ces deux pays la France s’efforce, non sans difficulté, de refonder ses relations avec le continent africain. D’où l’importance des enjeux de cette tournée en Afrique centrale.

One Forest Summit de Libreville @ Radisson Blu
Mar 1 – Mar 2 Jour entier

C’est à Libreville au Gabon qu’est lancé, ce mercredi 1er mars, le One Forest SummitUn sommet organisé sous l’égide de la France, consacré à la protection des forêts tropicales. Avec 220 millions d’hectares de forêts, le bassin du Congo représente le deuxième massif forestier et le deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie à travers plusieurs pays (République démocratique du Congo, Congo-Brazzaville et Gabon notamment).

En séquestrant des centaines de millions de tonnes de CO21, ces bassins forestiers jouent un rôle critique dans la régulation du climat. Or, de l’Afrique au Brésil et l’Asie du Sud-est, ils sont désormais menacés par le réchauffement climatique, la surexploitation agricole et son corolaire, la déforestation et dans certains cas la production pétrolière.

Amorcer les discussions autour de 3 facteurs bloquants

Ce Sommet, qui rassemblera des chefs d’Etat et des ministres de tous les continents, permettra d’aborder les enjeux liés à la préservation des trois grands bassins forestiers, au lendemain de l’accord historique obtenu à Montréal sur la protection de la biodiversité. Le One Forest Summit de Libreville n’aura pas pour objectif de faire adopter de nouvelles déclarations politiques, mais de mettre en application le cadre fixé par l’Accord de Paris et ensuite à Glasgow, puis à Montréal lors de la COP15, en proposant aux pays forestiers, une plateforme de solutions scientifiques et économiques pour les aider à concilier protection de leurs forêts et développement économique. Le sommet de Libreville doit ainsi permettre de déboucher sur de nouveaux engagements et des initiatives concrètes concernant  :

  • La progression des connaissances et la promotion de la coopération scientifique sur les écosystèmes forestiers
  • La promotion de chaînes de valeur durables dans le secteur forestier
  • Le développement de sources de financement innovantes notamment en explorant les solutions de conservation de la biodiversité fondées sur le marché.

Concrètement, Il doit surtout permettre d’amorcer les discussions autour de trois facteurs bloquants. D’abord le manque de connaissance scientifique sur ces forêts, avec la nécessité de financer des programmes scientifiques. Autre axe de travail : l’absence, aujourd’hui, d’une chaîne de valeur durable. Si on produit du bois responsable, il faut être sûr de le vendre, explique un diplomate qui a participé aux discussions. Il faut donc des entreprises qui s’engagent à l’acheter alors qu’il sera plus cher, ajoute-t-il. Enfin, et c’est le sujet le plus sensible : les financements carbones. Les forêts du bassin du Congo sont aujourd’hui celles qui captent le plus de gaz à effet de serre, et les pays veulent monnayer ce rôle. Payer la tonne de CO2 – 3 à 5 dollars –  n’a pas de sens, estiment les spécialistes, qui appellent à fixer le prix entre 30 et 50 dollars.

Des chefs d’état, des ONG, des scientifiques et des institutions financières

Une douzaine de chefs d’État et de Gouvernement et une quinzaine de ministres de tous les continents sont conviés à ce sommet. Sont également invitées des ONG de défense de l’environnement, des scientifiques, mais aussi des institutions financières et des chefs d’entreprises.

Selon la liste des invités dévoilée par Jeune Afrique, les présidents des États de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), sont attendus à Libreville, à savoir Denis Sassou Nguesso, João Lourenço et Félix Tshisekedi, l’Équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, le Rwandais Paul Kagame, le Burundais Évariste Ndayishimiye et le San-Toméen Manuel Pinto da Costa.

Côté européens, seront également présents, Emmanuel Macron, Olaf Scholz, le chancelier allemand, en tant que facilitateur du  Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo, la PFBC ; Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, dont le pays est un gros bailleur de fonds du partenariat, ainsi que la présidente de la Commission de l’Union européenne, Ursula Von der Leyen. La Grande-Bretagne sera, elle aussi, représentée, les organisateurs du sommet ayant notamment sollicité une intervention par visioconférence du roi Charles III.

Le président français est attendu en fin d’après-midi dans la capitale du Gabon, première étape d’une tournée en Afrique centrale,  qui le conduira ensuite en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo.

Plusieurs personnalités engagées dans la protection des forêts tropicales sont par ailleurs attendues : l’acteur américain Harrison Ford ; l’éthologue britannique Jane Goodall ; le chercheur spécialiste des tourbières de la cuvette congolaise Simon Lewis, lui aussi Britannique ; le photographe franco-brésilien Sebastião Salgado, et la primatologue ougandaise Gladys Kalema.

Programme des deux jours

Le première jour du sommet, le 1er mars, réunira des membres de gouvernements et de la société civile ainsi que des experts afin d’avancer sur l’ambition portée par les trois principaux axes du One Forest Summit. Les participants auront l’opportunité de prendre part à des événements ministériels et des sides events sur ces trois piliers du Sommet. La seconde journée, le 2 mars, sera consacrée à la séquence de haut niveau du One Forest Summit, réunissant les chefs d’Etats et de gouvernements sur le sujet du bassin du Congo et des défis communs rencontrés par les bassins forestiers tropicaux africain, amazonien et asiatique.

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Suivre en Direct le One Forest summit

 

Mar
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Grève du 7 mars : les actions prévues partout en France @ France
Mar 7 Jour entier

Selon une note des renseignements, entre 1,1 et 1,4 million de personnes devraient manifester dans toute la France ce mardi, à l’occasion de la 6ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Pas moins de 320 manifestations sont recensées dans tout l’hexagone. Dans le détail, à Paris entre 60 000 et 90 000 manifestants sont attendus, dont 400 à 800 et Gilets jaunes, ainsi que 300 à 500 éléments radicaux, notamment “d’ultra-gauche“. L’ultra-droite sera aussi surveillée, même si les renseignements estiment que “la thématique des retraites n’est pas une priorité pour elle“ . En régions, les principaux cortèges se situeront à Nantes (32 500), Toulouse et Lyon (30 000), ainsi qu’à Rennes, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand (20 000), selon les informations de BFMTV.

Le cortège parisien

A Paris, rendez-vous est donné à 13 heures place le Corbusier  (métro Sèvres – Babylone 6ème arr.) pour un départ du cortège à 14 heures, en direction de la place d’Italie (13ème arr.), en passant par le boulevard du Montparnasse, le boulevard de Port-Royal, et l’avenue des Gobelins.

La préfecture de police de Paris a annoncé la mise en place d’un dispositif de circulation autour de la manifestation, entre les boulevards Raspail, du Montparnasse, de Port-Royal, Saint-Germain, de l’Hôpital, des Invalides, Auguste Blanqui, les avenues des Gobelins, de Choisy, d’Italie, d’Ivry, le quai Saint-Bernard, la place Valhubert ainsi qu’autour de la place d’Italie.

Manifestations en régions

On l’a dit quelque 320 manifestations sont programmées sur tout le territoire. Dans les grandes villes, mais aussi les moyennes et les plus petites. Les rendez-vous suivants sont notamment fixés ce mardi 7 mars :

  • Marseille : 10h30 au Vieux-Port
  • Avignon : 10 h 30, départ devant la préfecture ;
  • Bordeaux : Manifestation à 10h pour un concert place de la Bourse et départ du cortège à 12h00
  • Toulon : 10 h 30, départ place de la Liberté ;
  • Lyon : 11h00, Manufacture des Tabacs (8ème arr.), en direction de la place Bellecour, en passant par le cours Gambetta ;
  • Nantes : 11h00, au miroir d’eau. 5 autres manifestations sont prévues en Loire Atlantique : à Saint-Nazaire, rendez-vous à 10h pl. de l’Amérique-Latine, à Ancenis, à 10h à la station Esso, à Châteaubriant à 10h, au rond-point de la ville en Bois, à Clisson, à 15h sur le parvis de la gare SNCF ;
  • Rennes : 11h00, esplanade Charles de Gaulle ou Place de Bretagne ;
  • Strasbourg : 14h00, avenue de la Liberté. Le cortège poursuivra le trajet habituel
  • Toulouse : 15h00, métro saint-Cyprien. De Saint-Cyprien, le cortège se rendra aux allées Jean Jaurès en passant par les boulevards et Jeanne d’Arc, puis se terminera au Monument aux morts à François Verdier ;
  • Nice : 10h00, devant le théâtre de Verdure. Les cortèges remonteront ensuite l’avenue de Verdun, l’avenue Jean-Médecin et Malausséna avant de s’arrêter sur la place du général de Gaulle .
  • Angers : 14h00, Place Leclerc ;
  • Lille : 14h30 : Porte de Paris. Douze villes dans le Nord-Pas-de-Calais seront mobilisées ce mardi : Arras, Béthune, Boulogne-sur-Mer, Calais, Fourmies, Maubeuge : 9h30, Valenciennes et Douai : 10h, Cambrai : 10h30, Dunkerque : 12h00 devant l’usine d’ArcelorMittal puis 14h30 sur la place de la Gare, Caudry, 14h30 ;
  • Montpellier : 14h00, sur les Rives du Lez ;
  • Le Mans :  13 h 30, au niveau de l’arrêt Setram Saint-Martin, sur l’avenue Jean-Jaurès. Pour plus de fluidité du cortège, ce dernier sera scindé en deux au niveau de la place Washington ;
  • Poitiers : 14h00,  rond point Champlain ;
  • La Rochelle : 14h30 sur le parvis de la gare ;
  • Grenoble : 10h00 sur le parvis de la gare. Le cortège empruntera l’avenue Alsace-Lorraine avant de terminer son parcours à l’anneau de vitesse. Six autres manifestations sont organisées en Isère
  • Narbonne : 14h30 au niveau du théâtre Narbonne ;
  • Cannes : 10h00 devant la gare SNCF ;
  • Annecy : 14h00 devant la préfecture ;
  • Agen : 10h00, Place de la préfecture ;
  • Reims : 10 h devant la maison des syndicats (15bd de la paix) ;
  • Carcassonne : 14h30 Square André Chénier ;
  • Besançon : 14h00  au niveau du Parking Battant ;
  • Dijon : 14h00, Place de la Libération ;
  • Metz : 14h00, Place Mazelle ;
  • Nancy : 14h place Carnot en direction de la place Stanislas.
  • Tours : 10h00, Place Anatole France ;
  • Bastia : 10h00 au Tribunal ;
  • Bayonne : 10h30, Place Sainte-Ursule

La carte des mobilisations

 

Réforme des retraites : grève du 7 mars @ France
Mar 7 Jour entier

C’est un mardi noir qui se profile pour les français.  De fait, les principaux syndicats entendent envoyer un signal fort au gouvernement lors de cette 6ème journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites. “Ensemble, le 7 mars, mettons la France à l’arrêt.“ Tel est le mot d’ordre lancé par l’intersyndicale dans un communiqué daté du 21 février.

A quoi s’attendre ? Très certainement  “A ce  que les mobilisations continuent et s’amplifient jusqu’à ce que le gouvernement entende les salariés“, comme l’estime Philippe Martinez, dans une interview au JDD. A ses yeux, “la balle est désormais dans le camp du Président. À lui de retirer cette réforme“.“ Pour nous, il n’est pas question de laisser tomber, même si Emmanuel Macron s’entête“, affirme le patron de la CGT.

Même si aucune fédération n’est à ce jour en mesure de prédire avec précision l’ampleur des grèves, toutes s’attendent à une mobilisation de très grande ampleur. Pour cette sixième journée de mobilisation, les renseignements attendent plus d’un million de personnes dans toute la France, dont entre 60 000 et 90 000 manifestants dans la capitale. Le ministre des Transports, Clément Beaune, invité de France 3 dimanche 5 mars, prévoit “une des journées les plus difficiles qu’on ait connues“. “Les choses ne s’arrêteront sans doute pas le 7 mars au soir ou le 8 mars au petit matin“, a t-il renchéri.

SNCF : une grève reconductible par période de 24 heures

Des perturbations massives et durables sont à craindre sur le rail. A la SNCF, les cheminots ont annoncé que leur mobilisation ne se limiterait pas à une seule journée d’action. La CFDT-Cheminots a ainsi rejoint la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire et SUD-Rail dans un appel à une grève reconductible.

A l’issue d’une réunion jeudi 2 mars , les cinq branches syndicales de la CGT se sont accordées pour durcir leur lutte contre la réforme des retraites. Laurent Brun de la CGT-Cheminot a souligné qu’un accord a été trouvé pour “une grève reconductible par période de 24 heures.“ Un mouvement qui commencera dès le lundi 6 mars dans la soirée.

En Savoir Plus

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Grève féministe du 8 mars @ France
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Le 8 mars, on arrête toutes !“ C’est le mot d’ordre lancé par plusieurs syndicats, 45 organisations féministes, des organisations de jeunesse et des partis politiques, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes,  En filigrane de la contestation contre réforme des retraites, ils appellent à une “grève féministe historique“ contre les inégalités “au travail et dans la vie“. Ce 8 mars est “l’occasion d’appeler les femmes à investir massivement les rues pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites, qui va les pénaliser plus sévèrement“, précise Youlie Yamoto, porte-parole d’Attac France et cofondatrice du groupe féministe les Rosies.

Des manifestations dans environ 150 villes

Des manifestations sont prévues dans quelque 150 villes en France, dont Bordeaux, Lyon, Marseille et Nantes mais aussi dans des agglomérations plus petites, telles qu’Arras, Blois ou Carcassonne.

Le cortège parisien

A Paris, le rendez-vous est donné à 13h30 sur la place de la République. Le cortège s’élancera à 14 heures en direction de la place de la Nation, via le boulevard voltaire. Un rassemblement est également prévu à 13h au Palais de Justice de Paris.

Les manifestations en régions

De nombreux rassemblements sont également programmés partout en France, dans les grandes villes, mais aussi les plus petites. Les rendez-vous suivants sont notamment fixés :

  • Marseille : 10h30 de la Place Général de Gaulle à la Porte d’Aix / manifestation féministe à 18h Place du Ralliement :
  • Lyon : 17h Place Bellecour pour un départ de la manifestation à 18h ;
  • Toulouse :  14h à Saint-Cyprien ;
  • Nice : 10h de la Place Massena à la Libération ;
  • 10h30 au départ de la Place Royale pour rejoindre à 12h le Miroir d’Eau ;
  • Montpellier : 14h Place Zeus (assemblée générale des grévistes à 11h à la Maison des syndicats) ;
  • Strasbourg : 14h Place Kléber ;
  • Bordeaux : 14h Place de la Bourse ;
  • Lille : 13h pour un devant la Préfecture du Nord, sur la Place de la République, puis 14h30 pour une manifestation contre la réforme des retraites ;
  • Rennes : 14h sur l’Esplanade Charles-de-Gaulle ;
  • Toulon :  14h30 Place de la Liberté ;
  • Saint-Étienne : 17h à la Bourse du Travail ;
  • Le Havre : 18h centre commercial Coty ;
  • Dijon : 14h à 16h dans le centre-ville au départ de la Place Wilson ;
  • Nîmes : 14h30 Jardins de la Fontaine ;
  • Le Mans :  14h30 Place de la République ;
  • Tours : 14h Place Anatole France (rassemblement dès 12h) ;
  • Amiens : 14h à la Maison de la Culture ;
  • Le Mans : 14h30 place de la République ;
  • Annecy : 14h Place de la Mairie ;
  • Limoges : 16h à 20h, Square J. Chirac ;
  • Metz : 14h en face du centre Pompidou ;
  • Besançon : 14h Parking Battant ;
  • Perpignan : 18h Place de la Victoire et soirée féministe des luttes à 19h sur le parvis de l’ancienne gare SNCF ;
  • Rouen : 17h Parvis du Palais de Justice;
  • Caen : 19h Place Bouchard ;
  • Nancy :  14h Place Carnot ;
  • Poitiers : 17h Place d’Armes ;
  • La Rochelle : 17h Quai du Carénage ;
  • Chartres : 15h40 devant le monument Jean-Moulin…

 

 

Hommage à Gisèle Halimi @ Palais de justice de Paris
Mar 8 Jour entier

Un hommage national à l’avocate Gisèle Halimi est rendu par Emmanuel Macron ce mercredi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, a indiqué l’Élysée. Le chef de l’État prononcera un discours à 16 heures lors d’une cérémonie au Palais de justice de Paris.

Un hommage déjà repoussé à trois reprises. À la mort de celle que l’on qualifiait “d’irrévérencieuse“, son entrée au Panthéon souhaitée par des associations féministes sera vite enterrée par le président. Malgré l’appel en ce sens de soixante-seize parlementaires de la majorité au mois de novembre 2022., Emmanuel Macron avait alors annoncé le 4 septembre 2020 qu’un hommage national serait rendu “prochainement“ à Mme Halimi dans la cour des Invalides.

Un an après, le président tweete le jour de l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker que Gisèle Halimi ne sera pas oubliée, puisque la Nation lui rendra hommage “début 2022“. Mais toujours rien, alors que les hommages rendus aux “grands hommes“ dans la cour des Invalides se succèdent : de Jean Daniel, Jean d’Ormesson, en passant par Jean-Paul Belmondo, tous y ont droit, dans la foulée de leur disparition. Finalement, le 2 mars dernier, Emmanuel Macron annonçait qu’à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, un hommage national sera rendu à l’avocate dans la salle de la première chambre de la cour d’appel de justice de Paris.

Un hommage qui fait polémique

Serge Halimi, l’un des fils de Mme Halimi a annoncé qu’il refusait de se rendre à l’hommage organisé ce mercredi pour sa mère, mettant en avant le calendrier politique et social. “Je n’y participerai pas“, a t-il réagi ce week-end. “La décision de l’Élysée intervient alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes“, détaille-t-il dans une déclaration à l’AFP. “Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats », a ajouté l’ancien directeur de la rédaction du journal Le Monde diplomatique, qui a précisé n’avoir “jamais eu de contact avec l’Elysée, ni avec aucun officiel, depuis le décès de (sa) mère“.

Même réaction du côté de l’association “Choisir la cause des femmes, fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir. “Le choix que vous opérez en organisant en dernière minute cet hommage national à la féministe Gisèle Halimi, ce 8 mars 2023, nous semble relever d’une instrumentalisation politique. Elle ne trompera personne“, estime l’association dans un communiqué. “Le 8 mars, une grève des femmes prendra le relais pour dénoncer à son tour une réforme particulièrement injuste pour elles“, assure Violaine Lucas sa présidente, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron. Contactée par France Inter, elle dénonce le fait d’avoir été prévenue tardivement de l’organisation de cet hommage, demandé de longue date par les militantes féministes. “On a été mis devant le fait accompli devant cette invitation en dernière minute“ indique t-elle.

Un procès récusé par l’Elysée

L’Élysée a rejeté lundi 6 mars le “procès“ fait par Serge Halimi contre l’hommage national que rendra le président à sa mère, en cette Journée internationale des droits des femmes. Le 8 mars “fait écho à tous les combats qu’a menés Gisèle Halimi“, rétorque un conseiller de l’Élysée pour justifier cette date. “Ce procès qui est fait n’engage que ses auteurs et je les renvoie à leur conscience“, a-t-il ajouté. “Le président de la République, lui, ne lie pas l’actualité à la figure de Gisèle Halimi“, ce serait “hors sujet“.

La constitutionnalisation de l’IVG

Selon ce même conseiller, Emmanuel Macron évoquera “une figure qui a su faire vivre les idéaux hérités des Lumières“ et notamment ses combats “contre la colonisation et la guerre d’Algérie“, “contre la peine de mort“, ou encore pour “la légalisation de l’IVG“.

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Alors qu’un processus législatif est en cours pour inscrire dans la Constitution le “droit“ ou la “liberté“ des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, ce même conseiller élyséen suggère d’être “très attentif “  à ce que dira Emmanuel Macron à ce sujet. Après le vote favorable du Sénat le 1er février sur la proposition de loi constitutionnelle visant à l’inscription de ce droit dans la Constitution, le président pourrait en dire plus sur ses intentions. Depuis ce vote, les cadres de la majorité attendent que le chef de l’État s’empare personnellement du sujet. Au moins deux options s’offrent à lui en cas de vote conforme des deux Chambres : choisir de réunir le Congrès pour faire adopter un projet de loi constitutionnel, ou soumettre un texte au référendum.

Une panthéonisation toujours d’actualité

“Le chemin vers (la) panthéonisation“ de Gisèle Halimi reste d’actualité, confirme à France Inter l’entourage du chef de l’Etat. “C’est un chemin de temps long“, précise-t-on. Son entrée au Panthéon est réclamée par des associations féministes et des responsables politiques depuis plusieurs années. Une pétition a rassemblé plus de 35.000 signatures. La procédure est en cours d’examen par la commission “Mémoire et vérité“ mise en place par l’Élysée dans la foulée du rapport Stora. Reste que cette entrée dans la “Maison des grands hommes“  fait toujours polémique. Car pour Emmanuel Macron, panthéoniser Gisèle Halimi, pourrait revenir à se fâcher avec au moins une partie des descendants de harkis.

Avocate à l’époque de certains membres du Front de libération nationale (FLN), le mouvement pour l’indépendance de l’Algérie, Gisèle Halimi est en effet accusée de mépris envers les harkis, ces Algériens engagés dans l’armée française pour combattre le FNL. En janvier 2021, un collectif de filles et femmes de harkis a appelé à ne pas faire entrer la célèbre avocate au Panthéon. “Gisèle Halimi, qui a affiché en plusieurs autres occasions son mépris pour les harkis, n’est pas une femme de réconciliation“, jugeaient-elles dans Le Figaro.