L’agenda politique

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Emmanuel Macron en tournée en Afrique centrale @ Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo
Mar 1 – Mar 5 Jour entier

Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo, Emmanuel Macron va entamer, mercredi 1er mars et jusqu’au 5 mars, une tournée en Afrique centrale. Une séquence qui intervient après la présentation lundi 27 février par le chef de l’état, de sa stratégie pour les quatre ans à venir en Afrique.

Prenant acte d’un ressentiment croissant envers la France, ex-puissance coloniale, Emmanuel Macron a appelé lundi à “bâtir une nouvelle relation, équilibrée, réciproque et responsable avec l’Afrique. Il a aussi annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le djihadisme au Sahel, mais devenue l’incarnation de l’héritage colonial aux yeux d’une jeunesse avide de “nouvelle indépendance“.

Quatre pays  en cinq jours

Le président français se rendra du 1er au 5 mars dans quatre pays d’Afrique centrale : Gabon, Angola, Congo et République démocratique du Congo (RDC). Au cours des différentes étapes de cette tournée, il aura des entretiens en tête-à-tête avec les présidents Ali Bongo Ondimba, João Lourenço, Denis Sassou N’Guesso et Félix Tshisekedi.

Libreville (Gabon) : le “One Forest Summit“

A Libreville, au Gabon, les 1er et 2 mars, Emmanuel Macron participera au One Forest Summit consacré à la préservation et la valorisation des forêts du bassin du fleuve Congo, a annoncé le 23 février dernier, l’Elysée. Un rendez-vous auquel prendront part plusieurs chefs d’État et de gouvernement, des scientifiques, organisations non gouvernementales de défense de l’environnement, des institutions financières, des chefs d’entreprise, tous les acteurs concernés par la préservation des forêts tropicales.

Avec 220 millions d’hectares de forêts, le bassin du Congo représente le deuxième massif forestier et le deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie à travers plusieurs pays (République démocratique du Congo, Congo-Brazzaville et Gabon notamment). De l’Afrique au Brésil et l’Asie du Sud-est, ces forêts sont désormais menacées par la surexploitation agricole et industrielle et dans certains cas la production pétrolière.

La visite du chef de l’Etat français se veut stratégique alors que le Gabon, pays de l’ancien pré carré français, rejoint le Commonwealth. Ce voyage suscite aussi la colère d’une partie de la société civile et de l’opposition gabonaise, à quelques mois de l’élection présidentielle. Cette opposition suspecte Emmanuel Macron de vouloir apporter, via cette visite, son soutien à Ali Bongo Ondimba.

Luanda (Angola) : un partenariat en matière agricole

Le chef de l’État qui souhaite intensifier les relations avec les pays anglophones et lusophones du continent, se rendra ensuite à Luanda en Angola le 2 mars, afin de lancer un partenariat de production franco-angolais en matière agricole. Un pays dont la France n’a cessé de se rapprocher ces dernières années.

Important partenaire énergétique de la France, l’Angola cherche à nouer de nouvelles collaborations avec Paris, notamment dans le domaine agricole, le pays important la quasi-totalité de ce qu’il consomme. Comme beaucoup d’autres en Afrique, il a révélé sa très grande dépendance lors du blocage des céréales ukrainiennes par le blocus russe en mer Noire. Sur le plan de l’énergie, les conseillers du président français affirment vouloir doper les investissements étrangers dans les infrastructures énergétiques afin qu’elles profitent d’abord au continent avant d’évoquer les exportations angolaises de gaz naturel liquéfié vers l’Europe dans la mesure où 600 millions d’Africains n’ont toujours pas d’accès à l’électricité.

Brazzaville (Congo) : guerre en Ukraine

A l’invitation du président Denis Sassou N’Guesso, Emmanuel Macron atterrira le 2 mars à Brazzaville au Congo, où la dernière visite d’un président français remonte à 2009. Le conflit en Ukraine devrait alimenter les discussions entre les deux chefs d’Etat, alors qu’à l’Organisation des Nations unies, le Congo s’est toujours abstenu de s’immiscer dans ce conflit. Le président devrait également évoquer avec son homologue congolais, les problèmes de la région centrale de l’Afrique.

Kinshasa (RDC) : l’approfondissement de la relation franco-congolaise

La République démocratique du Congo (RDC) les 3 et 4 mars constituera la dernière étape de cette tournée en Afrique centrale. À Kinshasa, le déplacement sera consacré à “l’approfondissement de la relation franco-congolaise dans les domaines de l’éducation, de la santé, la recherche, la culture et de la défense“, a indiqué la présidence française.

Quels enjeux ?

Cette tournée intervient alors que l’inquiétude grandit à Paris face au rôle croissant de la Russie dans les pays africains francophones, parallèlement à une poussée d’influence chinoise qui se fait sentir depuis quelques années. Du Mali à la Centrafrique, l’influence de la France est bousculée par la Russie et le groupe de mercenaires russes Wagner en Afrique francophone. Poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes militaires, elle est en outre confrontée, sur le terrain, à un sentiment anti-français grandissant. Après le retrait de ses troupes de ces deux pays la France s’efforce, non sans difficulté, de refonder ses relations avec le continent africain. D’où l’importance des enjeux de cette tournée en Afrique centrale.

Mar
7
mar
Grève du 7 mars : les actions prévues partout en France @ France
Mar 7 Jour entier

Selon une note des renseignements, entre 1,1 et 1,4 million de personnes devraient manifester dans toute la France ce mardi, à l’occasion de la 6ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Pas moins de 320 manifestations sont recensées dans tout l’hexagone. Dans le détail, à Paris entre 60 000 et 90 000 manifestants sont attendus, dont 400 à 800 et Gilets jaunes, ainsi que 300 à 500 éléments radicaux, notamment “d’ultra-gauche“. L’ultra-droite sera aussi surveillée, même si les renseignements estiment que “la thématique des retraites n’est pas une priorité pour elle“ . En régions, les principaux cortèges se situeront à Nantes (32 500), Toulouse et Lyon (30 000), ainsi qu’à Rennes, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand (20 000), selon les informations de BFMTV.

Le cortège parisien

A Paris, rendez-vous est donné à 13 heures place le Corbusier  (métro Sèvres – Babylone 6ème arr.) pour un départ du cortège à 14 heures, en direction de la place d’Italie (13ème arr.), en passant par le boulevard du Montparnasse, le boulevard de Port-Royal, et l’avenue des Gobelins.

La préfecture de police de Paris a annoncé la mise en place d’un dispositif de circulation autour de la manifestation, entre les boulevards Raspail, du Montparnasse, de Port-Royal, Saint-Germain, de l’Hôpital, des Invalides, Auguste Blanqui, les avenues des Gobelins, de Choisy, d’Italie, d’Ivry, le quai Saint-Bernard, la place Valhubert ainsi qu’autour de la place d’Italie.

Manifestations en régions

On l’a dit quelque 320 manifestations sont programmées sur tout le territoire. Dans les grandes villes, mais aussi les moyennes et les plus petites. Les rendez-vous suivants sont notamment fixés ce mardi 7 mars :

  • Marseille : 10h30 au Vieux-Port
  • Avignon : 10 h 30, départ devant la préfecture ;
  • Bordeaux : Manifestation à 10h pour un concert place de la Bourse et départ du cortège à 12h00
  • Toulon : 10 h 30, départ place de la Liberté ;
  • Lyon : 11h00, Manufacture des Tabacs (8ème arr.), en direction de la place Bellecour, en passant par le cours Gambetta ;
  • Nantes : 11h00, au miroir d’eau. 5 autres manifestations sont prévues en Loire Atlantique : à Saint-Nazaire, rendez-vous à 10h pl. de l’Amérique-Latine, à Ancenis, à 10h à la station Esso, à Châteaubriant à 10h, au rond-point de la ville en Bois, à Clisson, à 15h sur le parvis de la gare SNCF ;
  • Rennes : 11h00, esplanade Charles de Gaulle ou Place de Bretagne ;
  • Strasbourg : 14h00, avenue de la Liberté. Le cortège poursuivra le trajet habituel
  • Toulouse : 15h00, métro saint-Cyprien. De Saint-Cyprien, le cortège se rendra aux allées Jean Jaurès en passant par les boulevards et Jeanne d’Arc, puis se terminera au Monument aux morts à François Verdier ;
  • Nice : 10h00, devant le théâtre de Verdure. Les cortèges remonteront ensuite l’avenue de Verdun, l’avenue Jean-Médecin et Malausséna avant de s’arrêter sur la place du général de Gaulle .
  • Angers : 14h00, Place Leclerc ;
  • Lille : 14h30 : Porte de Paris. Douze villes dans le Nord-Pas-de-Calais seront mobilisées ce mardi : Arras, Béthune, Boulogne-sur-Mer, Calais, Fourmies, Maubeuge : 9h30, Valenciennes et Douai : 10h, Cambrai : 10h30, Dunkerque : 12h00 devant l’usine d’ArcelorMittal puis 14h30 sur la place de la Gare, Caudry, 14h30 ;
  • Montpellier : 14h00, sur les Rives du Lez ;
  • Le Mans :  13 h 30, au niveau de l’arrêt Setram Saint-Martin, sur l’avenue Jean-Jaurès. Pour plus de fluidité du cortège, ce dernier sera scindé en deux au niveau de la place Washington ;
  • Poitiers : 14h00,  rond point Champlain ;
  • La Rochelle : 14h30 sur le parvis de la gare ;
  • Grenoble : 10h00 sur le parvis de la gare. Le cortège empruntera l’avenue Alsace-Lorraine avant de terminer son parcours à l’anneau de vitesse. Six autres manifestations sont organisées en Isère
  • Narbonne : 14h30 au niveau du théâtre Narbonne ;
  • Cannes : 10h00 devant la gare SNCF ;
  • Annecy : 14h00 devant la préfecture ;
  • Agen : 10h00, Place de la préfecture ;
  • Reims : 10 h devant la maison des syndicats (15bd de la paix) ;
  • Carcassonne : 14h30 Square André Chénier ;
  • Besançon : 14h00  au niveau du Parking Battant ;
  • Dijon : 14h00, Place de la Libération ;
  • Metz : 14h00, Place Mazelle ;
  • Nancy : 14h place Carnot en direction de la place Stanislas.
  • Tours : 10h00, Place Anatole France ;
  • Bastia : 10h00 au Tribunal ;
  • Bayonne : 10h30, Place Sainte-Ursule

La carte des mobilisations

 

Réforme des retraites : grève du 7 mars @ France
Mar 7 Jour entier

C’est un mardi noir qui se profile pour les français.  De fait, les principaux syndicats entendent envoyer un signal fort au gouvernement lors de cette 6ème journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites. “Ensemble, le 7 mars, mettons la France à l’arrêt.“ Tel est le mot d’ordre lancé par l’intersyndicale dans un communiqué daté du 21 février.

A quoi s’attendre ? Très certainement  “A ce  que les mobilisations continuent et s’amplifient jusqu’à ce que le gouvernement entende les salariés“, comme l’estime Philippe Martinez, dans une interview au JDD. A ses yeux, “la balle est désormais dans le camp du Président. À lui de retirer cette réforme“.“ Pour nous, il n’est pas question de laisser tomber, même si Emmanuel Macron s’entête“, affirme le patron de la CGT.

Même si aucune fédération n’est à ce jour en mesure de prédire avec précision l’ampleur des grèves, toutes s’attendent à une mobilisation de très grande ampleur. Pour cette sixième journée de mobilisation, les renseignements attendent plus d’un million de personnes dans toute la France, dont entre 60 000 et 90 000 manifestants dans la capitale. Le ministre des Transports, Clément Beaune, invité de France 3 dimanche 5 mars, prévoit “une des journées les plus difficiles qu’on ait connues“. “Les choses ne s’arrêteront sans doute pas le 7 mars au soir ou le 8 mars au petit matin“, a t-il renchéri.

SNCF : une grève reconductible par période de 24 heures

Des perturbations massives et durables sont à craindre sur le rail. A la SNCF, les cheminots ont annoncé que leur mobilisation ne se limiterait pas à une seule journée d’action. La CFDT-Cheminots a ainsi rejoint la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire et SUD-Rail dans un appel à une grève reconductible.

A l’issue d’une réunion jeudi 2 mars , les cinq branches syndicales de la CGT se sont accordées pour durcir leur lutte contre la réforme des retraites. Laurent Brun de la CGT-Cheminot a souligné qu’un accord a été trouvé pour “une grève reconductible par période de 24 heures.“ Un mouvement qui commencera dès le lundi 6 mars dans la soirée.

En Savoir Plus

Mar
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Grève féministe du 8 mars @ France
Mar 8 Jour entier

Le 8 mars, on arrête toutes !“ C’est le mot d’ordre lancé par plusieurs syndicats, 45 organisations féministes, des organisations de jeunesse et des partis politiques, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes,  En filigrane de la contestation contre réforme des retraites, ils appellent à une “grève féministe historique“ contre les inégalités “au travail et dans la vie“. Ce 8 mars est “l’occasion d’appeler les femmes à investir massivement les rues pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites, qui va les pénaliser plus sévèrement“, précise Youlie Yamoto, porte-parole d’Attac France et cofondatrice du groupe féministe les Rosies.

Des manifestations dans environ 150 villes

Des manifestations sont prévues dans quelque 150 villes en France, dont Bordeaux, Lyon, Marseille et Nantes mais aussi dans des agglomérations plus petites, telles qu’Arras, Blois ou Carcassonne.

Le cortège parisien

A Paris, le rendez-vous est donné à 13h30 sur la place de la République. Le cortège s’élancera à 14 heures en direction de la place de la Nation, via le boulevard voltaire. Un rassemblement est également prévu à 13h au Palais de Justice de Paris.

Les manifestations en régions

De nombreux rassemblements sont également programmés partout en France, dans les grandes villes, mais aussi les plus petites. Les rendez-vous suivants sont notamment fixés :

  • Marseille : 10h30 de la Place Général de Gaulle à la Porte d’Aix / manifestation féministe à 18h Place du Ralliement :
  • Lyon : 17h Place Bellecour pour un départ de la manifestation à 18h ;
  • Toulouse :  14h à Saint-Cyprien ;
  • Nice : 10h de la Place Massena à la Libération ;
  • 10h30 au départ de la Place Royale pour rejoindre à 12h le Miroir d’Eau ;
  • Montpellier : 14h Place Zeus (assemblée générale des grévistes à 11h à la Maison des syndicats) ;
  • Strasbourg : 14h Place Kléber ;
  • Bordeaux : 14h Place de la Bourse ;
  • Lille : 13h pour un devant la Préfecture du Nord, sur la Place de la République, puis 14h30 pour une manifestation contre la réforme des retraites ;
  • Rennes : 14h sur l’Esplanade Charles-de-Gaulle ;
  • Toulon :  14h30 Place de la Liberté ;
  • Saint-Étienne : 17h à la Bourse du Travail ;
  • Le Havre : 18h centre commercial Coty ;
  • Dijon : 14h à 16h dans le centre-ville au départ de la Place Wilson ;
  • Nîmes : 14h30 Jardins de la Fontaine ;
  • Le Mans :  14h30 Place de la République ;
  • Tours : 14h Place Anatole France (rassemblement dès 12h) ;
  • Amiens : 14h à la Maison de la Culture ;
  • Le Mans : 14h30 place de la République ;
  • Annecy : 14h Place de la Mairie ;
  • Limoges : 16h à 20h, Square J. Chirac ;
  • Metz : 14h en face du centre Pompidou ;
  • Besançon : 14h Parking Battant ;
  • Perpignan : 18h Place de la Victoire et soirée féministe des luttes à 19h sur le parvis de l’ancienne gare SNCF ;
  • Rouen : 17h Parvis du Palais de Justice;
  • Caen : 19h Place Bouchard ;
  • Nancy :  14h Place Carnot ;
  • Poitiers : 17h Place d’Armes ;
  • La Rochelle : 17h Quai du Carénage ;
  • Chartres : 15h40 devant le monument Jean-Moulin…

 

 

Hommage à Gisèle Halimi @ Palais de justice de Paris
Mar 8 Jour entier

Un hommage national à l’avocate Gisèle Halimi est rendu par Emmanuel Macron ce mercredi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, a indiqué l’Élysée. Le chef de l’État prononcera un discours à 16 heures lors d’une cérémonie au Palais de justice de Paris.

Un hommage déjà repoussé à trois reprises. À la mort de celle que l’on qualifiait “d’irrévérencieuse“, son entrée au Panthéon souhaitée par des associations féministes sera vite enterrée par le président. Malgré l’appel en ce sens de soixante-seize parlementaires de la majorité au mois de novembre 2022., Emmanuel Macron avait alors annoncé le 4 septembre 2020 qu’un hommage national serait rendu “prochainement“ à Mme Halimi dans la cour des Invalides.

Un an après, le président tweete le jour de l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker que Gisèle Halimi ne sera pas oubliée, puisque la Nation lui rendra hommage “début 2022“. Mais toujours rien, alors que les hommages rendus aux “grands hommes“ dans la cour des Invalides se succèdent : de Jean Daniel, Jean d’Ormesson, en passant par Jean-Paul Belmondo, tous y ont droit, dans la foulée de leur disparition. Finalement, le 2 mars dernier, Emmanuel Macron annonçait qu’à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, un hommage national sera rendu à l’avocate dans la salle de la première chambre de la cour d’appel de justice de Paris.

Un hommage qui fait polémique

Serge Halimi, l’un des fils de Mme Halimi a annoncé qu’il refusait de se rendre à l’hommage organisé ce mercredi pour sa mère, mettant en avant le calendrier politique et social. “Je n’y participerai pas“, a t-il réagi ce week-end. “La décision de l’Élysée intervient alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes“, détaille-t-il dans une déclaration à l’AFP. “Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats », a ajouté l’ancien directeur de la rédaction du journal Le Monde diplomatique, qui a précisé n’avoir “jamais eu de contact avec l’Elysée, ni avec aucun officiel, depuis le décès de (sa) mère“.

Même réaction du côté de l’association “Choisir la cause des femmes, fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir. “Le choix que vous opérez en organisant en dernière minute cet hommage national à la féministe Gisèle Halimi, ce 8 mars 2023, nous semble relever d’une instrumentalisation politique. Elle ne trompera personne“, estime l’association dans un communiqué. “Le 8 mars, une grève des femmes prendra le relais pour dénoncer à son tour une réforme particulièrement injuste pour elles“, assure Violaine Lucas sa présidente, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron. Contactée par France Inter, elle dénonce le fait d’avoir été prévenue tardivement de l’organisation de cet hommage, demandé de longue date par les militantes féministes. “On a été mis devant le fait accompli devant cette invitation en dernière minute“ indique t-elle.

Un procès récusé par l’Elysée

L’Élysée a rejeté lundi 6 mars le “procès“ fait par Serge Halimi contre l’hommage national que rendra le président à sa mère, en cette Journée internationale des droits des femmes. Le 8 mars “fait écho à tous les combats qu’a menés Gisèle Halimi“, rétorque un conseiller de l’Élysée pour justifier cette date. “Ce procès qui est fait n’engage que ses auteurs et je les renvoie à leur conscience“, a-t-il ajouté. “Le président de la République, lui, ne lie pas l’actualité à la figure de Gisèle Halimi“, ce serait “hors sujet“.

La constitutionnalisation de l’IVG

Selon ce même conseiller, Emmanuel Macron évoquera “une figure qui a su faire vivre les idéaux hérités des Lumières“ et notamment ses combats “contre la colonisation et la guerre d’Algérie“, “contre la peine de mort“, ou encore pour “la légalisation de l’IVG“.

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Alors qu’un processus législatif est en cours pour inscrire dans la Constitution le “droit“ ou la “liberté“ des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, ce même conseiller élyséen suggère d’être “très attentif “  à ce que dira Emmanuel Macron à ce sujet. Après le vote favorable du Sénat le 1er février sur la proposition de loi constitutionnelle visant à l’inscription de ce droit dans la Constitution, le président pourrait en dire plus sur ses intentions. Depuis ce vote, les cadres de la majorité attendent que le chef de l’État s’empare personnellement du sujet. Au moins deux options s’offrent à lui en cas de vote conforme des deux Chambres : choisir de réunir le Congrès pour faire adopter un projet de loi constitutionnel, ou soumettre un texte au référendum.

Une panthéonisation toujours d’actualité

“Le chemin vers (la) panthéonisation“ de Gisèle Halimi reste d’actualité, confirme à France Inter l’entourage du chef de l’Etat. “C’est un chemin de temps long“, précise-t-on. Son entrée au Panthéon est réclamée par des associations féministes et des responsables politiques depuis plusieurs années. Une pétition a rassemblé plus de 35.000 signatures. La procédure est en cours d’examen par la commission “Mémoire et vérité“ mise en place par l’Élysée dans la foulée du rapport Stora. Reste que cette entrée dans la “Maison des grands hommes“  fait toujours polémique. Car pour Emmanuel Macron, panthéoniser Gisèle Halimi, pourrait revenir à se fâcher avec au moins une partie des descendants de harkis.

Avocate à l’époque de certains membres du Front de libération nationale (FLN), le mouvement pour l’indépendance de l’Algérie, Gisèle Halimi est en effet accusée de mépris envers les harkis, ces Algériens engagés dans l’armée française pour combattre le FNL. En janvier 2021, un collectif de filles et femmes de harkis a appelé à ne pas faire entrer la célèbre avocate au Panthéon. “Gisèle Halimi, qui a affiché en plusieurs autres occasions son mépris pour les harkis, n’est pas une femme de réconciliation“, jugeaient-elles dans Le Figaro.

Mar
9
jeu
OTAN : reprise des négociations avec la Suède et la Finlande @ Siège de l'OTAN
Mar 9 Jour entier

Les négociations entre la Turquie, la Suède et la Finlande en vue de l’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) des deux pays nordiques reprendront le 9 mars, a annoncé lundi 27 février, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, la Finlande et la Suède ont décidé de tourner la page de leur politique de non-alignement militaire en vigueur depuis les années 1990, elle-même héritée de décennies de neutralité contrainte ou choisie, en candidatant à l’OTAN mi-mai 2022.

Les dirigeants des 30 pays membres de l’OTAN ont pris la décision d’inviter la Suède et la Finlande à rejoindre l’Alliance lors d’un sommet à Madrid en juin dernier. Trente pays ont jusqu’ici signé les protocoles d’adhésion et 28 les ont ratifiés. Seules la Hongrie et la Turquie n’ont pas encore ratifié leur accord. Alors que le Parlement hongrois a entamé mercredi ses débats sur l’adhésion à l’Otan des deux pays, avant un vote prévu le 20 mars, les positions du Premier ministre reste pour le moins ambigues. Viktor Orbán a ainsi reconnu avoir demandé à son groupe parlementaire de “soutenir“ cette adhésion, tout en ajoutant : “les députés ne sont pas très enthousiastes“, en pointant la création d’une “frontière directe entre la Russie et la Finlande de plus de 1000 kilomètres“. “Nous devons d’abord avoir des discussions sérieuses“ avec ces deux pays, a-t-il conclu.

Ankara quant à elle avait mis un coup d’arrêt fin janvier aux négociations en reportant une réunion tripartite, initialement prévue pour février, après plusieurs manifestations anti-turques et contre l’islam à Stockholm. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suggéré début février que le Parlement turc pourrait ratifier l’adhésion de la Finlande sans celle, déposée conjointement, de la Suède.

Lors du sommet nordique du Comité de coopération du Mouvement travailliste nordique (SAMAK) le mardi 28 février dernier, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a souligné que l’achèvement de l’adhésion de la Finlande et de la Suède est une priorité pour l’OTAN et que “nous faisons des progrès“. M. Stoltenberg a également précisé que la Finlande et la Suède sont désormais plus sûres qu’avant de leur candidature. “Vous êtes assis à la table de l’OTAN et vous vous intégrez à nos structures politiques et militaires“ a-t-il déclaré. Et d’ajouter : “L’OTAN a accru sa présence dans la région ; nous nous entraînons davantage ensemble ; et de nombreux Alliés ont donné des garanties de sécurité à la Finlande et à la Suède, il est donc inconcevable que les Alliés de l’OTAN n’agissent pas si votre sécurité était menacée“.

Mar
10
ven
Rishi Sunak à Paris pour un sommet franco-britannique @ Palais de l'Elysée
Mar 10 Jour entier

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, effectuera sa première visite en France le 10 mars à l’occasion d’un sommet franco-britannique qui portera notamment sur la sécurité, l’énergie et l’immigration, a annoncé l’Elysée. L’idée de ce sommet a été évoquée par les deux dirigeants lors de leur premier appel téléphonique en octobre 2022. “Il s’agira de la première rencontre de ce type depuis 2018“, ont précisé la présidence française et Downing Street. Outre les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur, les détenteurs des portefeuilles de l’Économie, de l’Énergie, de l’Environnement et des Transports verront chacun leur homologue dans la matinée avant de retrouver le chef de l’État et le Premier ministre britannique en début d’après-midi.

Relancer l’Entente

Après des années de querelles et de discorde – lorsque Boris Johnson, puis brièvement Liz Truss étaient Premiers ministres, Paris espère restaurer les relations avec Londres, sous l’égide de Rishi Sunak, locataire du 10 Downing street depuis le mois d’octobre. Le sommet franco-britannique qui se tient ce vendredi à l’Élysée vise à tourner la page d’une relation bilatérale abîmée par le Brexit. ​“Le monde a changé depuis 2018. Ce sommet vise vraiment à ouvrir un nouveau chapitre dans notre relation et doit permettre d’acter ce réchauffement autour de quelques grands principes“, indique la présidence française.

Il sera l’occasion pour les deux dirigeants d’approfondir la coopération entre le Royaume-Uni et la France dans de nombreux domaines, parmi lesquels l’immigration, la Défense, le climat et l’énergie, l’économie, la jeunesse et la politique étrangère.

Un renforcement de la lutte contre l’immigration

C’est un dossier hautement sensible au Royaume-Uni, où les conservateurs au pouvoir promettent depuis le Brexit de “reprendre le contrôle“ des frontières. Lors de leur première rencontre en marge de la COP27 à Charm-el-Cheikh en Égypte, le 7 novembre 2022, Rishi Sunak avait affirmé vouloir “coopérer étroitement“ avec la France sur l’immigration. Depuis cette date, Paris et Londres ont signé un accord prévoyant notamment une enveloppe britannique de 72 millions d’euros à la France en 2022-2023 pour augmenter de 800 à 900 le nombre des policiers et gendarmes sur les plages françaises. Plus de 45 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 en traversant la Manche sur des embarcations de fortune, un chiffre record malgré les projets successifs des gouvernements britanniques pour lutter contre ce phénomène.

Vers une coopération en matière de défense ?

Lors de cette rencontre, il sera également question de coopération dans le domaine de la défense. “Si nos armées travaillent main dans la main depuis très longtemps, le Brexit a endommagé notre partenariat militaro-industriel“ indique Peter Ricketts, l’ancien directeur national du renseignement britannique. La relation bilatérale entre les deux pays a il est vrai traversé une vive crise après l’alliance Aukus conclue en septembre 2021 entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie qui s’est traduite pour la France par la perte d’un mégacontrat de sous-marins avec Canberra. Malgré la “trahison“ américano-­britannique, il s’agira donc lors de ce sommet de relancer la coopération entre Paris et Londres, en en rehaussant les ambitions.

Emmanuel Macron a souligné  sa volonté de renforcer le partenariat de défense avec le Royaume-Uni, gravé dans le marbre par le Traité de Lancaster House en 2010, mais mis en sourdine depuis le Brexit.“Je souhaite que nous reprenions activement le fil de notre dialogue sur les opérations, les capacités, le nucléaire et le domaine hybride“, a déclaré le président français le 9 novembre dernier, en présentant la nouvelle stratégie française en matière de défense. De son côté, “Rishi Sunak a compris qu’il fallait changer le mode de relation avec l’Europe et il a choisi la France pour être le premier pays de cette reconnexion“, confie au JDD une source au cœur du dossier.

Les accords de Lancaster House promettaient un renforcement significatif de la coopération entre la France et le Royaume-Uni en matière en défense, tant sur le plan industriel que sur celui des opérations. Ils ont instauré une coopération sur les missiles, le partage des capacités de simulation dans le domaine des armes nucléaires (programme Teutates) ou encore la création d’une Force expéditionnaire interarmées combinée (CJEF), prévoyant le déploiement de 10 000 militaires. Cependant, douze ans plus tard, leur bilan est contrasté.

L’Ukraine au coeur de la rencontre

L’Ukraine, et la défense de son territoire et de sa démocratie face à la Russie, sera également au coeur des échanges de ce sommet. Depuis que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky s’est rendu à Londres puis à Paris et à Bruxelles il y a un mois, la France et le Royaume-Uni, dans l’Otan et en format bilatéral, se concertent au quotidien sur les meilleurs moyens d’aider l’Ukraine à résister à l’imperium russe. “Il est absolument clair que la place de l’Ukraine sera primordiale dans le communiqué final “ souligne à ce titre une source diplomatique en amont du sommet.

Ce sommet sera également l’occasion d’évoquer la lutte en commun contre le dérèglement climatique, le secteur  des transports, des entreprises, avec des annonces attendues d’investissements de part et d’autre – dont la confirmation de la création d’un incubateur de CMA CGM à Manchester –, de l’énergie, avec la perspective de nouvelles interconnexions entre les deux pays.

Le communiqué conjoint, toujours en cours de négociation, devrait insister sur la solidarité franco-britannique vis-à-vis de l’Ukraine, souligner de nouveaux champs de coopération dans le domaine militaro-stratégique et dans l’industrie de défense, inaugurer de nouvelles bases de partenariat dans le nucléaire civil et les énergies décarbonées et recréer de nouveaux liens pour que les deux sociétés puissent continuer à s’enrichir l’une l’autre sans tracasseries administratives liées au Brexit.

 

 

 

Mar
11
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7ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites @ France
Mar 11 Jour entier

L’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle ce samedi 11 mars, avant une journée de grève et de manifestations, mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire sur le projet de loi. C’est le 7ème acte de contestation contre la réforme des retraites, mais seulement le deuxième organisée un week-end.

Selon une note du renseignement territorial, quelque 230 actions sont prévues ce samedi en France. Elles pourraient mobiliser entre 800.000 et 1 million de personnes, dont 70 à 100.000 personnes à Paris, où aucun déplacement structuré de l’ultra gauche n’est à priori prévu. Alors que la mobilisation de mardi dernier a réuni 1,28 million de manifestants, les services de renseignements estiment que “la journée de samedi n’est pas jugée comme particulièrement mobilisatrice comparativement à celle du 7 mars“.

Dans le détail en régions, 25.000 personnes sont attendues à Toulouse et Nantes, 20.000 à Rennes. Trois villes jugées à risque en termes d’ordre public, en particulier Nantes, avec “la dégradation possible des agences bancaires dans le centre-ville“. 15.000 manifestants sont attendus à Lyon, 13.500 au Mans ou encore 9000 à Bordeaux. Les manifestations de Brest et de Montpellier pourraient mobiliser 18.000 personnes.

Le cortège parisien

Le cortège s’élancera dans la capitale, à 14 heures de la place de la République en direction de la place de la Nation, son point d’arrivée, en passant par la place de la Bastille, la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil et le boulevard Diderot.

Comme lors des précédentes mobilisations, la préfecture de police a mis en place un dispositif de circulation autour de la manifestation. Il est recommandé aux automobilistes de contourner très largement le secteur.

Les manifestations en régions

Petites et grandes villes de France : une nouvelle fois de très nombreuses manifestations sont prévues sur tout le territoire ce samedi. Dans les principales agglomérations, les rendez-vous suivants sont fixés :

  • Marseille : 14h00 depuis le Vieux-Port ;
  • Lyon : 14 h00, place Jean-Macé. Le cortège doit rejoindre le quartier des Brotteaux, dans le 6e arrondissement, en passant par l’avenue Jean-Jaurès, l’avenue Maréchal de Saxe, le cours Lafayette et le boulevard Jules-Favre.
  • Nantes : 14h00 au Miroir d’eau ;
  • Toulouse : 10h30 place saint-Cyprien ;
  • Bordeaux : 13h30, place de la Bourse. Le cortège longera les quais vers le sud jusqu’au cours d’Alsace et Lorraine, qu’il empruntera jusqu’à l’hôtel de ville, puis la place Gambetta, la place de Tourny avant de revenir à la place de la Bourse ;
  • Lille : 14h30, place de Paris ;
  • Nice : 10h00 devant la gare. Le parcours effectuera une boucle en passant par le boulevard Gambetta, le boulevard Joseph-Garnier et l’avenue Malaussena, avant de regagner la gare ;
  • Strasbourg : 10h30 sur la place de la gare. Le cortège doit traverser la ville pour se disperser au niveau de l’université .
  • Rennes : 14 h 30, place de Bretagne.

  • Montpellier : 14 heures sur les berges du Lez, à la hauteur de l’esplanade de l’Europe. Si la mobilisation sera logiquement la plus importante à Montpellier, d’autres manifestations sont programmées dans plusieurs villes du département : à Sète :10h30 à la mairie, Lodève :11h00, à la sous-préfecture, Béziers : 10h30 à la Bourse du travail. Bédarieux : 10h30, à la Maison des syndicats et Ganges : 10h00 à la Mairie.

De nombreux rassemblements sont également programmés dans des villes de moindre importance. Rendez-vous est notamment donné à :

  • Rouen : 14h00, Cours Clémenceau
  • La Rochelle : 14h30, parvis de la gare
  • Brest : 14h30 place de la Liberté
  • Narbonne : 10h au Théâtre
  • Nevers (deux RDV) : 14h00 au siège du Medef, boulevard du Pré-Plantin (l’Unsa, FO et la CFDT) et rond-point de l’aérodrome (CGT, CFTC, FSU, CGC et Solidaires)
  • Les Sables-d’Olonne : 14 h 30 devant l’entrée des congrès des Atlantes
  • Fougères : 10h30, esplanade des Chaussonnières
  • Lannion : 11h00, quai d’Aiguillon ;
  • Bayonne :  10 h 30, place Sainte-Ursule ;
  • Pau : 10h30,  place Verdun;
  • Orléans : 14h00, parvis de la Cathédrale ;
  • Bourges : 14h30, parvis de la gare ;
  • Chartes : 10h30, place Sémard ;
  • La Rochelle :  12 h00, parvis de la gare ;
  • Bergerac, Périgueux, Sarlat : 10h30 devant les palais de justice…

La carte des mobilisations

 

Mar
13
lun
Examen du projet de loi sur l’accélération du nucléaire @ Assemblée nationale
Mar 13 – Mar 16 Jour entier

À partir de ce lundi 13 mars à 16 heures, le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires est examiné dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Adopté en première lecture au Sénat et voté en commission, il devrait recevoir le soutien des groupes de droite : Les Républicains (LR), et Rassemblement National (RN), ainsi que des communistes. “J’ai échangé avec l’ensemble des groupes de l’arc républicain et en particulier avec LR“, assure au Figaro la ministre de la transition énergétique . “Il s’agissait de discuter des grands enjeux du texte et de la manière dont eux souhaitent l’améliorer“, ajoute Agnès Pannier-Runacher. L’exécutif en revanche ne pourra pas compter sur un vote favorable de la part des Verts:  “Ce texte dans son ensemble est une ligne rouge“, déclare Cyrielle Chatelain. La députée EELV se désole d’une ministre de la Transition énergétique “complètement fermée“. “Elle a choisi ses partenaires et nous n’en faisons clairement pas partie“, affirme t-elle.

Le groupe La France Insoumise (LFI) pour sa part, s’oppose fermement au projet de loi. “Il est urgent de planifier la sortie du nucléaire, qui n’est pas une solution d’avenir“, indique le député  Maxime Laisney. Et les députés Insoumis entendent bien défendre “le scénario 100 % renouvelable“ car, estiment-ils : “parier sur le nucléaire, c’est du climato-négationnisme“.

Que prévoit le texte ?

Le projet de loi vient matérialiser les déclarations d’Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort, il y a un an : le président de la République avait alors annoncé la construction de six nouveaux réacteurs EPR 2. Sur le fond, il vise à simplifier les démarches administratives pour la construction de nouveaux réacteurs. Il permet notamment d’octroyer des dérogations, uniquement dans des périmètres restreints, pour de nouvelles constructions sur des sites nucléaires déjà existants ou à proximité.

Outre la construction de nouveaux réacteurs, le projet de loi prévoit de fusionner l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Une mesure très contestée comme le détaille Libération. De l’avis quasi-unanime, l’excellence de la sûreté nucléaire à la française s’appuyait justement sur la séparation entre l’expertise et la décision.

650 amendements

Plus de 600 amendements ont été déposés?  “Ce ne sera pas une partie de plaisir“, souffle Agnès Pannier-Runacher, qui redoute que le débat laisse place à une tribune investie par les pro-nucléaire face aux antinucléaire. “On va entendre beaucoup de choses fausses sur le nucléaire de la part des Verts et de l’extrême gauche. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui vantent un modèle 100 % ENR [énergies renouvelables] et qui n’ont pas voté la loi ENR“, précise t-elle.

Victor Orban à diner à l’Élysée @ Palais de l'Elysée
Mar 13 Jour entier

Emmanuel Macron reçoit ce lundi le Premier ministre hongrois Viktor Orban, pour un dîner de travail, avant le Conseil européen des 23 et 24 mars, a annoncé vendredi l’Élysée. “Les deux dirigeants aborderont les discussions en cours au niveau européen, notamment concernant le soutien à l’Ukraine, le renforcement de la compétitivité européenne, les questions d’énergie et le soutien à l’industrie européenne de défense“, a ajouté la Présidence française. Cela fait plus d’un an que les deux hommes n’avaient pas eu d’entretien bilatéral officiel, depuis que une visite du chef de l’Etat à Budapest.

Dissonance sur l’Ukraine

L’Elysée voudrait que les deux hommes réaffirment à l’occasion de cette rencontre, “l’importance des valeurs européennes et de l’unité des pays européens dans leur soutien à l’Ukraine“. Une gageure, tant le chef du gouvernement hongrois persiste à avoir une position à l’opposé de celle des autres pays membres de l’UE. Les deux dirigeants ont en effet deux visions antagonistes du conflit ukrainien. Depuis le début de l’offensive russe en février 2022, le gouvernement hongrois, dont le pays est très dépendant des importations d’hydrocarbures russes, maintient une position ambiguë, se gardant de critiquer le président russe. Alors que la France, l’Allemagne ou la Pologne arment l’Ukraine, Orbán, lui, refuse que l’Europe s’implique dans ce conflit.

Une nouvelle fois, le Premier ministre hongrois s’est démarqué, vendredi dernier sur une radio d’Etat. S’exprimant sur la chaîne publique Kossuth Rádió, il a critiqué les capitales occidentales, évoquant une “guerre locale“ en s’alarmant du risque de la voir se transformer en “guerre mondiale“. Orbán a évoqué, sans l’étayer, l’idée que les pays alliés de Kiev pourraient envoyer des troupes en Ukraine. Bien qu’il les ait approuvées, il dénonce aussi les sanctions européennes contre la Russie, qui seront à l’ordre du jour des discussions ce soir.

L’État de droit en question

“Le président évoquera avec son homologue les questions liées à l’Etat de droit “, a par ailleurs fait savoir l’Elysée. Depuis son retour au pouvoir, en 2010, le dirigeant nationaliste hongrois a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice, s’attirant régulièrement les critiques de l’Union européenne. Cette dernière bloque aussi quelque 12 milliards d’euros de fonds destinés à Budapest dans l’attente de réformes anticorruption.