L’agenda politique

Mar
10
ven
Rishi Sunak à Paris pour un sommet franco-britannique @ Palais de l'Elysée
Mar 10 Jour entier

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, effectuera sa première visite en France le 10 mars à l’occasion d’un sommet franco-britannique qui portera notamment sur la sécurité, l’énergie et l’immigration, a annoncé l’Elysée. L’idée de ce sommet a été évoquée par les deux dirigeants lors de leur premier appel téléphonique en octobre 2022. “Il s’agira de la première rencontre de ce type depuis 2018“, ont précisé la présidence française et Downing Street. Outre les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur, les détenteurs des portefeuilles de l’Économie, de l’Énergie, de l’Environnement et des Transports verront chacun leur homologue dans la matinée avant de retrouver le chef de l’État et le Premier ministre britannique en début d’après-midi.

Relancer l’Entente

Après des années de querelles et de discorde – lorsque Boris Johnson, puis brièvement Liz Truss étaient Premiers ministres, Paris espère restaurer les relations avec Londres, sous l’égide de Rishi Sunak, locataire du 10 Downing street depuis le mois d’octobre. Le sommet franco-britannique qui se tient ce vendredi à l’Élysée vise à tourner la page d’une relation bilatérale abîmée par le Brexit. ​“Le monde a changé depuis 2018. Ce sommet vise vraiment à ouvrir un nouveau chapitre dans notre relation et doit permettre d’acter ce réchauffement autour de quelques grands principes“, indique la présidence française.

Il sera l’occasion pour les deux dirigeants d’approfondir la coopération entre le Royaume-Uni et la France dans de nombreux domaines, parmi lesquels l’immigration, la Défense, le climat et l’énergie, l’économie, la jeunesse et la politique étrangère.

Un renforcement de la lutte contre l’immigration

C’est un dossier hautement sensible au Royaume-Uni, où les conservateurs au pouvoir promettent depuis le Brexit de “reprendre le contrôle“ des frontières. Lors de leur première rencontre en marge de la COP27 à Charm-el-Cheikh en Égypte, le 7 novembre 2022, Rishi Sunak avait affirmé vouloir “coopérer étroitement“ avec la France sur l’immigration. Depuis cette date, Paris et Londres ont signé un accord prévoyant notamment une enveloppe britannique de 72 millions d’euros à la France en 2022-2023 pour augmenter de 800 à 900 le nombre des policiers et gendarmes sur les plages françaises. Plus de 45 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 en traversant la Manche sur des embarcations de fortune, un chiffre record malgré les projets successifs des gouvernements britanniques pour lutter contre ce phénomène.

Vers une coopération en matière de défense ?

Lors de cette rencontre, il sera également question de coopération dans le domaine de la défense. “Si nos armées travaillent main dans la main depuis très longtemps, le Brexit a endommagé notre partenariat militaro-industriel“ indique Peter Ricketts, l’ancien directeur national du renseignement britannique. La relation bilatérale entre les deux pays a il est vrai traversé une vive crise après l’alliance Aukus conclue en septembre 2021 entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie qui s’est traduite pour la France par la perte d’un mégacontrat de sous-marins avec Canberra. Malgré la “trahison“ américano-­britannique, il s’agira donc lors de ce sommet de relancer la coopération entre Paris et Londres, en en rehaussant les ambitions.

Emmanuel Macron a souligné  sa volonté de renforcer le partenariat de défense avec le Royaume-Uni, gravé dans le marbre par le Traité de Lancaster House en 2010, mais mis en sourdine depuis le Brexit.“Je souhaite que nous reprenions activement le fil de notre dialogue sur les opérations, les capacités, le nucléaire et le domaine hybride“, a déclaré le président français le 9 novembre dernier, en présentant la nouvelle stratégie française en matière de défense. De son côté, “Rishi Sunak a compris qu’il fallait changer le mode de relation avec l’Europe et il a choisi la France pour être le premier pays de cette reconnexion“, confie au JDD une source au cœur du dossier.

Les accords de Lancaster House promettaient un renforcement significatif de la coopération entre la France et le Royaume-Uni en matière en défense, tant sur le plan industriel que sur celui des opérations. Ils ont instauré une coopération sur les missiles, le partage des capacités de simulation dans le domaine des armes nucléaires (programme Teutates) ou encore la création d’une Force expéditionnaire interarmées combinée (CJEF), prévoyant le déploiement de 10 000 militaires. Cependant, douze ans plus tard, leur bilan est contrasté.

L’Ukraine au coeur de la rencontre

L’Ukraine, et la défense de son territoire et de sa démocratie face à la Russie, sera également au coeur des échanges de ce sommet. Depuis que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky s’est rendu à Londres puis à Paris et à Bruxelles il y a un mois, la France et le Royaume-Uni, dans l’Otan et en format bilatéral, se concertent au quotidien sur les meilleurs moyens d’aider l’Ukraine à résister à l’imperium russe. “Il est absolument clair que la place de l’Ukraine sera primordiale dans le communiqué final “ souligne à ce titre une source diplomatique en amont du sommet.

Ce sommet sera également l’occasion d’évoquer la lutte en commun contre le dérèglement climatique, le secteur  des transports, des entreprises, avec des annonces attendues d’investissements de part et d’autre – dont la confirmation de la création d’un incubateur de CMA CGM à Manchester –, de l’énergie, avec la perspective de nouvelles interconnexions entre les deux pays.

Le communiqué conjoint, toujours en cours de négociation, devrait insister sur la solidarité franco-britannique vis-à-vis de l’Ukraine, souligner de nouveaux champs de coopération dans le domaine militaro-stratégique et dans l’industrie de défense, inaugurer de nouvelles bases de partenariat dans le nucléaire civil et les énergies décarbonées et recréer de nouveaux liens pour que les deux sociétés puissent continuer à s’enrichir l’une l’autre sans tracasseries administratives liées au Brexit.

 

 

 

Mar
11
sam
7ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites @ France
Mar 11 Jour entier

L’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle ce samedi 11 mars, avant une journée de grève et de manifestations, mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire sur le projet de loi. C’est le 7ème acte de contestation contre la réforme des retraites, mais seulement le deuxième organisée un week-end.

Selon une note du renseignement territorial, quelque 230 actions sont prévues ce samedi en France. Elles pourraient mobiliser entre 800.000 et 1 million de personnes, dont 70 à 100.000 personnes à Paris, où aucun déplacement structuré de l’ultra gauche n’est à priori prévu. Alors que la mobilisation de mardi dernier a réuni 1,28 million de manifestants, les services de renseignements estiment que “la journée de samedi n’est pas jugée comme particulièrement mobilisatrice comparativement à celle du 7 mars“.

Dans le détail en régions, 25.000 personnes sont attendues à Toulouse et Nantes, 20.000 à Rennes. Trois villes jugées à risque en termes d’ordre public, en particulier Nantes, avec “la dégradation possible des agences bancaires dans le centre-ville“. 15.000 manifestants sont attendus à Lyon, 13.500 au Mans ou encore 9000 à Bordeaux. Les manifestations de Brest et de Montpellier pourraient mobiliser 18.000 personnes.

Le cortège parisien

Le cortège s’élancera dans la capitale, à 14 heures de la place de la République en direction de la place de la Nation, son point d’arrivée, en passant par la place de la Bastille, la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil et le boulevard Diderot.

Comme lors des précédentes mobilisations, la préfecture de police a mis en place un dispositif de circulation autour de la manifestation. Il est recommandé aux automobilistes de contourner très largement le secteur.

Les manifestations en régions

Petites et grandes villes de France : une nouvelle fois de très nombreuses manifestations sont prévues sur tout le territoire ce samedi. Dans les principales agglomérations, les rendez-vous suivants sont fixés :

  • Marseille : 14h00 depuis le Vieux-Port ;
  • Lyon : 14 h00, place Jean-Macé. Le cortège doit rejoindre le quartier des Brotteaux, dans le 6e arrondissement, en passant par l’avenue Jean-Jaurès, l’avenue Maréchal de Saxe, le cours Lafayette et le boulevard Jules-Favre.
  • Nantes : 14h00 au Miroir d’eau ;
  • Toulouse : 10h30 place saint-Cyprien ;
  • Bordeaux : 13h30, place de la Bourse. Le cortège longera les quais vers le sud jusqu’au cours d’Alsace et Lorraine, qu’il empruntera jusqu’à l’hôtel de ville, puis la place Gambetta, la place de Tourny avant de revenir à la place de la Bourse ;
  • Lille : 14h30, place de Paris ;
  • Nice : 10h00 devant la gare. Le parcours effectuera une boucle en passant par le boulevard Gambetta, le boulevard Joseph-Garnier et l’avenue Malaussena, avant de regagner la gare ;
  • Strasbourg : 10h30 sur la place de la gare. Le cortège doit traverser la ville pour se disperser au niveau de l’université .
  • Rennes : 14 h 30, place de Bretagne.

  • Montpellier : 14 heures sur les berges du Lez, à la hauteur de l’esplanade de l’Europe. Si la mobilisation sera logiquement la plus importante à Montpellier, d’autres manifestations sont programmées dans plusieurs villes du département : à Sète :10h30 à la mairie, Lodève :11h00, à la sous-préfecture, Béziers : 10h30 à la Bourse du travail. Bédarieux : 10h30, à la Maison des syndicats et Ganges : 10h00 à la Mairie.

De nombreux rassemblements sont également programmés dans des villes de moindre importance. Rendez-vous est notamment donné à :

  • Rouen : 14h00, Cours Clémenceau
  • La Rochelle : 14h30, parvis de la gare
  • Brest : 14h30 place de la Liberté
  • Narbonne : 10h au Théâtre
  • Nevers (deux RDV) : 14h00 au siège du Medef, boulevard du Pré-Plantin (l’Unsa, FO et la CFDT) et rond-point de l’aérodrome (CGT, CFTC, FSU, CGC et Solidaires)
  • Les Sables-d’Olonne : 14 h 30 devant l’entrée des congrès des Atlantes
  • Fougères : 10h30, esplanade des Chaussonnières
  • Lannion : 11h00, quai d’Aiguillon ;
  • Bayonne :  10 h 30, place Sainte-Ursule ;
  • Pau : 10h30,  place Verdun;
  • Orléans : 14h00, parvis de la Cathédrale ;
  • Bourges : 14h30, parvis de la gare ;
  • Chartes : 10h30, place Sémard ;
  • La Rochelle :  12 h00, parvis de la gare ;
  • Bergerac, Périgueux, Sarlat : 10h30 devant les palais de justice…

La carte des mobilisations

 

Mar
13
lun
Examen du projet de loi sur l’accélération du nucléaire @ Assemblée nationale
Mar 13 – Mar 16 Jour entier

À partir de ce lundi 13 mars à 16 heures, le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires est examiné dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Adopté en première lecture au Sénat et voté en commission, il devrait recevoir le soutien des groupes de droite : Les Républicains (LR), et Rassemblement National (RN), ainsi que des communistes. “J’ai échangé avec l’ensemble des groupes de l’arc républicain et en particulier avec LR“, assure au Figaro la ministre de la transition énergétique . “Il s’agissait de discuter des grands enjeux du texte et de la manière dont eux souhaitent l’améliorer“, ajoute Agnès Pannier-Runacher. L’exécutif en revanche ne pourra pas compter sur un vote favorable de la part des Verts:  “Ce texte dans son ensemble est une ligne rouge“, déclare Cyrielle Chatelain. La députée EELV se désole d’une ministre de la Transition énergétique “complètement fermée“. “Elle a choisi ses partenaires et nous n’en faisons clairement pas partie“, affirme t-elle.

Le groupe La France Insoumise (LFI) pour sa part, s’oppose fermement au projet de loi. “Il est urgent de planifier la sortie du nucléaire, qui n’est pas une solution d’avenir“, indique le député  Maxime Laisney. Et les députés Insoumis entendent bien défendre “le scénario 100 % renouvelable“ car, estiment-ils : “parier sur le nucléaire, c’est du climato-négationnisme“.

Que prévoit le texte ?

Le projet de loi vient matérialiser les déclarations d’Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort, il y a un an : le président de la République avait alors annoncé la construction de six nouveaux réacteurs EPR 2. Sur le fond, il vise à simplifier les démarches administratives pour la construction de nouveaux réacteurs. Il permet notamment d’octroyer des dérogations, uniquement dans des périmètres restreints, pour de nouvelles constructions sur des sites nucléaires déjà existants ou à proximité.

Outre la construction de nouveaux réacteurs, le projet de loi prévoit de fusionner l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Une mesure très contestée comme le détaille Libération. De l’avis quasi-unanime, l’excellence de la sûreté nucléaire à la française s’appuyait justement sur la séparation entre l’expertise et la décision.

650 amendements

Plus de 600 amendements ont été déposés?  “Ce ne sera pas une partie de plaisir“, souffle Agnès Pannier-Runacher, qui redoute que le débat laisse place à une tribune investie par les pro-nucléaire face aux antinucléaire. “On va entendre beaucoup de choses fausses sur le nucléaire de la part des Verts et de l’extrême gauche. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui vantent un modèle 100 % ENR [énergies renouvelables] et qui n’ont pas voté la loi ENR“, précise t-elle.

Victor Orban à diner à l’Élysée @ Palais de l'Elysée
Mar 13 Jour entier

Emmanuel Macron reçoit ce lundi le Premier ministre hongrois Viktor Orban, pour un dîner de travail, avant le Conseil européen des 23 et 24 mars, a annoncé vendredi l’Élysée. “Les deux dirigeants aborderont les discussions en cours au niveau européen, notamment concernant le soutien à l’Ukraine, le renforcement de la compétitivité européenne, les questions d’énergie et le soutien à l’industrie européenne de défense“, a ajouté la Présidence française. Cela fait plus d’un an que les deux hommes n’avaient pas eu d’entretien bilatéral officiel, depuis que une visite du chef de l’Etat à Budapest.

Dissonance sur l’Ukraine

L’Elysée voudrait que les deux hommes réaffirment à l’occasion de cette rencontre, “l’importance des valeurs européennes et de l’unité des pays européens dans leur soutien à l’Ukraine“. Une gageure, tant le chef du gouvernement hongrois persiste à avoir une position à l’opposé de celle des autres pays membres de l’UE. Les deux dirigeants ont en effet deux visions antagonistes du conflit ukrainien. Depuis le début de l’offensive russe en février 2022, le gouvernement hongrois, dont le pays est très dépendant des importations d’hydrocarbures russes, maintient une position ambiguë, se gardant de critiquer le président russe. Alors que la France, l’Allemagne ou la Pologne arment l’Ukraine, Orbán, lui, refuse que l’Europe s’implique dans ce conflit.

Une nouvelle fois, le Premier ministre hongrois s’est démarqué, vendredi dernier sur une radio d’Etat. S’exprimant sur la chaîne publique Kossuth Rádió, il a critiqué les capitales occidentales, évoquant une “guerre locale“ en s’alarmant du risque de la voir se transformer en “guerre mondiale“. Orbán a évoqué, sans l’étayer, l’idée que les pays alliés de Kiev pourraient envoyer des troupes en Ukraine. Bien qu’il les ait approuvées, il dénonce aussi les sanctions européennes contre la Russie, qui seront à l’ordre du jour des discussions ce soir.

L’État de droit en question

“Le président évoquera avec son homologue les questions liées à l’Etat de droit “, a par ailleurs fait savoir l’Elysée. Depuis son retour au pouvoir, en 2010, le dirigeant nationaliste hongrois a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice, s’attirant régulièrement les critiques de l’Union européenne. Cette dernière bloque aussi quelque 12 milliards d’euros de fonds destinés à Budapest dans l’attente de réformes anticorruption.

Mar
14
mar
Réforme des retraites : grève des ports et docks @ France
Mar 14 – Mar 16 Jour entier

Saluant la mobilisation “au caractère historique“ du mardi 7 mars contre la réforme des retraites et le succès de l’opération ports morts du mercredi 8 mars dans l’ensemble des ports français, la Fédération nationale des ports et docks CGT annonce dans un communiqué du 9 mars, la poursuite du mouvement. Elle appelle à un arrêt de travail du 14 au 16 mars et à une nouvelle journée “ports morts“ avec un blocage des accès portuaires, le jeudi 16 mars. Le syndicat demande par ailleurs aux employés de ces secteurs, de “poursuivre l’arrêt des heures supplémentaires et shifts exceptionnels“. 

Les ports du Havre, premier de France pour les conteneurs, de Rouen, le premier port céréalier d’Europe de l’Ouest, et de Marseille-Fos, qui s’étend sur une surface équivalente à la ville de Paris, avaient déjà été bloqués le 7 mars, ainsi que les accès aux ports de Bayonne et La Rochelle. Une “réussite“ dont la CGT Ports et Docks s’est félicitée.

 

 

Mar
15
mer
Grève du 15 mars : les manifestations en France @ France
Mar 15 Jour entier

L’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle ce mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de réforme des retraites. Un ultime baroud engagé par l’intersyndicale, avant le vote de la réforme.

Entre 650.000 et 850.000 manifestants attendus

Selon les services de renseignement, entre 650.000 et 850.000 personnes sont attendues ce mercredi dans les rues de France, dont entre 50.000 et 80.000 manifestants dans la capitale. Les analystes de la police indiquent qu’entre 400 et 800 gilets jaunes radicaux et 300 à 500 militants d’ultra-gauche pourraient se greffer au mouvement pour tenter de semer le désordre. Et d’en découdre avec les forces de l’ordre. Après une mobilisation en forte baisse samedi 11 mars, où moins de 370.000 personnes ont été dénombrées par les autorités, en lieu et place du million redouté par l’exécutif, cette journée servira à nouveau de test, à la veille du probable vote du projet de loi de réforme des retraites, jeudi 16 mars. Une baisse de la mobilisation constatée également en régions dans les petites et moyennes villes de France.

Le cortège parisien

Le cortège s’élancera des Invalides à 14 heures. Il passera notamment par le boulevard du Montparnasse, le boulevard de Port-Royal, l’avenue des Gobelins avant son arrivée place d’Italie. Dans le détail : avenue du Maréchal Gallieni > rond point du Bleuet de France > rue de Grenelle > boulevard des Invalides > boulevard du Montparnasse > boulevard de Port Royal > place d’Italie.

Comme lors des précédentes mobilisations, la préfecture de police a mis en place un dispositif de circulation autour de la manifestation. Il est recommandé aux automobilistes de contourner très largement le secteur.

Les manifestations en régions

Ce dernier rendez-vous avant le vote du projet de loi des réformes des retraites aura lieu dans au moins 235 villes françaises. Un niveau très légèrement supérieur à celui de la mobilisation du samedi 11 mars, pour laquelle avait été décomptés 220 rassemblements. Petites et grandes villes de France : une nouvelle fois de très nombreuses manifestations sont prévues sur tout le territoire ce mercredi. Dans les principales agglomérations, les rendez-vous suivants sont fixés :

  • Marseille : 10h30 sur le Vieux-Port. Les manifestants s’élanceront en direction du Mucem de Marseille, avant de rejoindre la Porte d’Aix ;
  • Lyon : 13 h00, Manufacture des Tabacs, en direction de la place Bellecour. avec un passage cours Gambetta, traversant Garibaldi et la Guillotière. Le parcours traditionnel sera emprunté, avec un passage cours Gambetta, traversant Garibaldi et la Guillotière .
  • Nantes : 10h30 au Miroir d’eau ;
  • Toulouse : 15h00 place saint-Cyprien, en direction de Jean Jaurès. Les manifestants traverseront le pont des Catalans et emprunteront le boulevard Lascrosses, puis celui de Strasbourg ;
  • Bordeaux : 12h00 pour un départ à 12h30 de la place de la Bourse, en direction du cours d’Alsace-et-Lorraine. Le cortège suivra le parcours habituel des trois précédentes mobilisations. D’abord les quais, puis la rue des Frères-Bonie, le cours d’Albret jusqu’à la place Gambetta, et redescendra le cours Georges-Clémenceau, puis les allées de Tourny et la rue Esprit-des-Lois pour boucler la boucle place de la Bourse. 
  • Lille : 14h30, porte de Paris en direction de la préfecture :  rue Pierre Mauroy > avenue Kennedy > rue Saint-Sauveur > rue Charles Saint-Venant > rue Faidherbe > Grand’Place > rue Nationale > rue Solférino > rue Inkermann ;
  • Nice : 10h00, place Massena. Les manifestants passeront par les avenues Félix-Faure, Saint-Jean-Batispte, Gallieni et du Maréchal-Liautey, avant d’arriver sur la place Don Bosco, à proximité du palais des expositions .
  • Strasbourg : 14h00, avenue de la Liberté : place République > place Broglie, > place Homme de Fer > quartier de la Krutenau par la rue de la Division Leclerc, la rue de la Première-Armée, la rue des Orphelins > place de Zurich > avenue de la Liberté .
  • Rennes : 11h00, place de Bretagne :  boulevard de la Tour d’Auvergne > boulevard du Colombier > rue de l’Alma > rue d’Isly > boulevard de la Liberté > avenue Janvier > quai Emile Zola > quai Lamennais place de Bretagne.

De nombreux rassemblements sont également programmés dans des villes de moindre importance. Rendez-vous est notamment donné à :

  • La Rochelle : 14h30, sur le parvis de la gare ;
  • Le Havre : 10h00, Maison des syndicats ;
  • Brest :  10h30 Place de la Liberté ;
  • Amiens : 14h00, devant la Maison de la culture ;
  • Rouen : 10h00  cours Clémenceau ;
  • Tours : 10h00, Place Anatole France ;
  • Ajaccio : 14h00 devant la gare ;
  • Bayonne : 10h30, place sainte Ursule ;
  • Le Mans : 13 h30, à l’arrêt de bus Patte d’oie situé boulevard Demorieux (Rond-Point de Yoplait) ;
  • Alençon : 11h00, place du Général-de-Gaulle…

La carte des mobilisations

Grève du 15 mars : Transports, écoles, raffineries, énergies : les prévisions @ France
Mar 15 Jour entier

C’est un huitième acte de mobilisation nationale contre la réforme des retraites du gouvernement qui se profile cette semaine.  L’intersyndicale (CGT, FO, Unsa, CFE CGC, CFDT et Solidaires)  appelle dans un communiqué à poursuivre le mouvement, mercredi 15 mars. Une date qui ne doit rien au hasard, puisqu’elle s’inscrit au cœur d’une semaine qui s’annonce décisive avec l’arrivée du texte de loi en commission mixte-paritaire ce même jour. A la clé de cette huitième journée nationale de grève et de manifestations, de nouvelles perturbations.

Transports

Comme à l’accoutumé, les transports seront perturbés par cette nouvelle journée de mobilisation. Mais à un niveau sans doute moindre comme l’assure le ministre des transports. “Nous ne connaîtrons pas mercredi des niveaux de perturbation semblables à certains autres jours de mobilisation contre la réforme des retraites“ indique Clément Beaune, qui relève que la grève sera “moins pénalisante, moins handicapante“.

SNCF

La grève dans le ferroviaire devrait monter en puissance. Selon Matthieu Bolle-Reddat, secrétaire général CGT Cheminots de Versailles, les déclarations individuelles d’intention de grève vont repartir à la hausse mercredi, pour la journée du 15 mars. “Même si le texte est voté, nous ne sommes pas prisonniers de l’agenda parlementaire“. “Nous continuerons à lutter“, a indiqué ce lundi le syndicaliste. Alors que la réforme des retraites vient d’être votée au Sénat, le secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail, Julien Troccaz, appelle lui à “durcir le mouvement“ et parle d’une “semaine décisive“ avant le vote final du texte à l’Assemblée nationale. “Notre priorité, c’est de généraliser la grève dans ce pays dès demain [lundi]« , a-t-il expliqué dimanche sur franceinfo.

La fréquence des trains sera réduite à l’occasion de cette journée de mobilisation, mais de façon “globalement similaire“ à lundi et mardi.  Dans le détail, la SNCF prévoit ainsi 2 TER sur 5 en moyenne, 3 TGV Inoui et Ouigo sur 5, 1 Intercités de jour sur 3 et aucune circulation des Intercités de nuit.

En Ile-de-France, seules  2 trains sur 3 circuleront dans le RER C, 2 sur 5 dans le RER D, et 3 sur 4 dans le RER E. Côté transilien, la SNCF annonce que la circulation restera “perturbée“ mercredi sur les lignes H, J et L, où il faudra compter en moyenne sur 2 trains sur 3. En revanche, le service sera “normal à quasi normal“ pour les lignes K,U, les tramways T4, T11 et T13.

RATP

La mobilisation semble marquer le pas à la RATP touchée par une grève reconductible depuis le 7 mars, à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC). Pour cette huitième journée de mobilisation, la régie des transports parisiens annonce un trafic “quasi normal“ pour les métros, “normal“ pour les réseaux bus et tramways et l’Orlyval.  Les perturbations devraient se concentrer sur le réseau RER, où le service est annoncé “très perturbé“. Dans le détail, le trafic sera “perturbé“ sur les lignes 2, 7 et 8 du métro avec 2 trains sur 3. Il sera “très perturbé“ pour la ligne 3, avec 1 train sur 2 et sur la ligne 13, avec 1 train sur 2, uniquement entre 6 heures et 20 heures.

Côté RER, pour les tronçons qu’elle gère, elle annonce un “trafic très perturbé“. Pour le RER A, en moyenne 1 train sur 2 avec une interconnexion maintenue à Nanterre Préfecture et pour le RER B, également en moyenne 1 train sur 2, avec une interconnexion maintenue à Gare du Nord.

Aérien

Quelques perturbations sont attendues dans les airs, demain. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a annoncé avoir demandé aux compagnies aériennes d’annuler mercredi 20% de leurs vols à Paris-Orly en raison d’une grève de contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. Les annulations de vols pour cette nouvelle journée de mobilisation s’annoncent toutefois moins nombreuses que la semaine dernière, quand elles avaient touché, outre Orly et Roissy, des aéroports en région, et concerné jusqu’à 30% des mouvements d’appareils.

Éducation

Plusieurs syndicats d’enseignants, dont le Snuep-FSU et SUD éducation répondront à l’appel de la grève ce mercredi 15 mars. L’Unef, pour les lycées, battra également le pavé à leurs côtés. Les prévisions de taux de grévistes ne sont pas encore connues.

Ports et aérien

La Fédération nationale des ports et docks CGT annonce dans un communiqué du 9 mars, la poursuite du mouvement. Elle appelle à un arrêt de travail du 14 au 16 mars et à une nouvelle journée “ports morts“ avec un blocage des accès portuaires, le jeudi 16 mars.

Éboueurs

Nantes, Paris, Antibes, Saint-Brieuc, Le Havre… Dans les rues de plusieurs villes, les ordures continuent de s’entasser. Dans la capitale, plus de 5600 tonnes de poubelles jonchaient le sol ce lundi, au septième jour de grève. selon la mairie.Trois usines d’incinération, celles d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sont par ailleurs à l’arrêt, expliquant les poubelles débordantes dans les arrondissements qui ne recourent pas à des sociétés privées pour la collecte des ordures (2e 5e 6e 8e 9e 12e 14e 17e et 20e arr.). “Nous sommes très déterminés à continuer le mouvement jusqu’au retrait de ce projet de loi“ ,avait indiqué dimanche sur BFMTV, Régis Vieceli, secrétaire général CGT de la filière déchets et assainissement de la Ville de Paris.

La filière traitement des déchets de la CGT a annoncé, mardi 14 mars, la reconduction de la grève des éboueurs à Paris jusqu’à lundi prochain, soit le 20 mars.

Raffineries

La grève se poursuit ce lundi dans plusieurs raffineries, à l’instar du site TotalEnergies de Donges, qui devrait l’être jusqu’à jeudi. La CGT a annoncé vendredi la reconduction du mouvement contre le projet de réforme des retraites jusqu’à jeudi 16 mars à 21 heures. “Il peut se passer beaucoup de choses dans la semaine. Le personnel est déterminé“, a assuré dimanche sur BFMTV Fabien Privé Saint-Lanne, délégué CGT de la raffinerie. Et d’ajouter : “Sur l’ensemble des sites pétroliers, ou quasiment, les mouvements de grève se poursuivent.“  “Au moment où on se parle aujourd’hui il y a cinq raffineries qui sont touchées par les mouvements de grève“, a indiqué ce lundi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur RMC.

Énergies

Les secteurs de l’électricité et du gaz seront également concernés par la grève reconductible ce mercredi. “On a organisé une semaine noire d’actions, on a besoin que de nombreuses professions se mettent en grève reconductible“, a déclaré samedi 11 mars, Sébastien Menesplier, secrétaire de la général de la CGT Mines-Énergies. Des propos complétés dimanche sur BFMTV où le syndicaliste a annoncé : “La semaine prochaine sera encore une semaine rude sur le front de la grève reconductible et des actions qui pourront être menées. (…). Les différentes fédérations syndicales de l’énergie appellent par ailleurs les énergéticiens à “s’inscrire“ dans ce mouvement, le mercredi 15 mars.

Projet de réforme des retraites : réunion d’une commission mixte paritaire @ Assemblée nationale
Mar 15 Jour entier

L’avenir de la réforme des retraites se décidera-t-il ce mercredi 15 mars, en commission mixte paritaire (CMP). Après le vote du texte par le Sénat dans la nuit du 8 au 9 mars, par recours à la procédure du vote bloqué (art. 44.3 de la Constitution), c’est en effet à à huis clos que le destin de la réforme du gouvernement va se jouer. Quatorze parlementaires, sept députés et de sept sénateurs, vont tenter de se mettre d’accord sur un texte commun.

Une composition qui favorise un accord

Les commissions mixtes paritaires sont composées en fonction de l’effectif des différents groupes politiques – proportionnellement au nombre de leurs élus – au sein de chacune des deux Chambres du Parlement. La majorité présidentielle et la droite disposeront de 10 des 14 sièges au sein de cette commission. Côté Assemblée, trois pour le groupe Renaissance, un pour le Modem. Les Républicains (LR), le Rassemblement national et La France insoumise en ont également un chacun. Côté Sénat, les sénateurs LR auront trois sièges, les socialistes deux, les centristes et le groupe macroniste (RDPI, membre de Renaissance) un chacun.

Dans une telle configuration, sur les 14 parlementaires de la CMP, seuls 4 seraient a priori opposés à la réforme. Un accord entre la majorité présidentielle et la droite garantirait donc un accord sur le texte. L’issue d’une commission mixte paritaire n’est cependant jamais joué d’avance.

Deux issues possibles

Un compromis émerge

En cas d’accord lors de la commission mixte paritaire, le texte devra alors être validé par un vote des sénateurs et des députés. Dans cette hypothèse, les conclusions de la CMP devront être soumises au vote des deux chambres jeudi 16 mars : au Sénat le matin, puis à l’Assemblée. A ce stade de la procédure, la possibilité de toucher encore au projet de loi est très limitée. Le texte de la CMP ne pourra en effet être amendé qu’avec l’accord du gouvernement. “Cela réduit les possibilités d’obstruction“, explique le politologue Olivier Rozenberg. Si l’Assemblée nationale et le Sénat adoptent le texte issu de la CMP, la réforme des retraites sera alors définitivement adoptée par le Parlement.

La survenue d’un accord en CMP est presque toujours une garantie d’adoption définitive du projet ou de la proposition de loi.Depuis 2000, seules deux lois ont été rejetées lors du vote sur le texte de compromis adopté en commission mixte paritaire : en 2009, la loi “favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet“ et en 2012, la loi “relative à la protection de l’identité“

La CMP n’aboutit pas

Si aucun accord n’est trouvé en commission mixte paritaire, la procédure législative sera alors rallongée : dans le cadre de la navette parlementaire, le projet de loi reviendra en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, et enfin à l’Assemblée si les deux versions du texte n’ont toujours pas convergé.

En l’absence de texte commun adopté par la CMP, la situation pourrait se compliquer pour le gouvernement. Les parlementaires auront en effet alors la possibilité de déposer de nouveaux amendements, s’ils ne portent pas sur des dispositions pour lesquelles l’Assemblée et le Sénat se sont déjà prononcées. En clair, les oppositions, notamment les groupes de la Nupes, pourront de nouveau tenter de ralentir l’examen final du texte. D’autant que le calendrier est serré. Le Parlement aura en effet cinquante jours au total, c’est-à-dire jusqu’au 26 mars, pour se prononcer sur le texte. A défaut, le gouvernement aura la possibilité, comme le prévoit l’article 47-1 de la Constitution, de mettre en œuvre la réforme par ordonnances.

Le spectre d’un nouveau 49-3

En l’absence de compromis trouvé en CMP, la possibilité d’un nouveau 49-3 refera surface. Avec 250 sièges (Renaissance, MoDem, Horizons), le camp présidentiel a théoriquement besoin d’une quarantaine de voix d’appoint pour avoir la majorité. Or, malgré les efforts du patron des LR, Éric Ciotti, favorable à la réforme, le vote des 61 députés du groupe LR reste insaisissable. Une équation d’autant plus compliqué que la majorité ne fait pas le plein dans son propre camp. Entre trois et cinq députés Renaissance sont encore hésitants sur leur vote.

Je pense qu’il vaut mieux ne pas avoir recours au 49-3 (…). Le gouvernement doit tout faire pour ne pas l’utiliser mais au bout du compte si il y a un soucis, il devra l’utiliser“, a affirmé dimanche Bruno Retailleau. Reste que l’emploi du 49.3 sur un texte aussi emblématique serait politiquement difficile à défendre pour l’exécutif. Si elle était adoptée via cet article, la réforme des retraites aurait “un vice démocratique“ a prévenu Laurent Berger, patron de la CFDT, sur France Inter. Cela peut “mettre le feu aux poudres“, a abondé son homologue de la CGT, Philippe Martinez, sur France 2.

En Savoir Plus

 

 

Mar
16
jeu
Réforme des retraites : vote du texte de la CMP par les deux chambres @ Assemblée nationale- Sénat
Mar 16 Jour entier

Les 7 députés et 7 sénateurs composant la commission mixte paritaire (CMP), sont parvenus à un accord ce mercredi sur une version commune du projet de réforme des retraites. Cet accord, qui a été approuvé par 10 des 14 membres de la CMP, doit maintenant être soumis au vote en séance des parlementaires, afin que la réforme soit définitivement adoptée. Ce vote doit avoir lieu ce jeudi, dans la matinée au Sénat, et dans la foulée, dans l’après-midi à l’Assemblée nationale.

“Cela veut dire qu’il y a une majorité, que la démocratie s’est exprimée, et bien sûr nous espérons un vote [positif] demain à la fois au Sénat et à l’Assemblée nationale“, a réagi à l’issue de la CMP la présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, Fadila Khattabi.

 

Les mesures inscrites dans la version finale du texte

Report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite

La CMP confirme bien le fameux article 7 du projet de loi, qui constitue le cœur de la réforme. Les 14 parlementaires se sont notamment entendus sur le report de l’âge légal de départ à la retraite, de 62 ans à 64 ans,  à raison d’un trimestre supplémentaire par génération.

Carrières longues

Un compromis a également été trouvé pour les carrières longues. autour de l’amendement déposé à la fin des débats à l’Assemblée par Olivier Marleix, président du groupe LR. La CMP reprend en partie la mesure du Sénat, qui avait validé l’extension du dispositif à ceux ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans, pour un départ anticipé à 63 ans. En revanche, le texte final ne retient pas une plus grande extension du dispositif “carrières longues“. Les demandes en ce sens du député LR Aurélien Pradié, qui réclamait par exemple que toute personne ayant commencé à travailler avant 21 ans n’ait pas à cotiser davantage que 43 annuités, ne sont donc pas pleinement satisfaites.

CDI Senior et index Senior

Le CDI Senior, apport de la chambre haute, auquel tenait particulièrement les sénateurs, a également été adopté, mais sous forme d’une expérimentation. Les partenaires sociaux sont appelés à discuter en premier lieu du sujet, en vue d’un éventuel accord interprofessionnel. En l’absence d’accord, l’expérimentation sera mise en place, du 1er septembre 2023 à 2026.

Adoption également par la commission mixte paritaire de l’index seniors qui visait à inciter les entreprises à compter davantage sur les salariés en fin de carrière. Cette disposition a été conditionnée à une obligation de négociation. À défaut, un plan d’action devra être lancé si l’index senior se détériore dans les entreprises. Aucun système bonus-malus n’est par ailleurs prévu. La CMP conserve les modifications apportées par le Sénat, en supprimant l’obligation de publication de cet outil pour les entreprises de plus de 50 salariés, seuil qui avait été ajouté par le gouvernement lors de l’examen à l’Assemblée nationale. Est également conservé le fait que cette mesure concerne dès le mois de novembre 2023 les entreprises de plus de 1 000 salariés, et à partir de juillet 2024 celles de plus de 300 salariés.

Régimes spéciaux

L’article un qui met fin à certains régimes spéciaux (EDF, gaziers de France, RATP, clercs de notaire, Banque de France ou encore membres du Cese) a été voté par la commission mixte paritaire. La disparition de ces régimes n’aura un impact que sur les nouveaux entrants, comme le prévoit la “clause du grand-père“.

Surcote pour les mères de famille

La commission mixte paritaire a retenu la surcote de 5 % pour les mères de famille d’au moins un enfant avec une carrière complète à partir de 63 ans. La mesure dont le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, avait fait une “ligne rouge“ est inscrite dans le texte. Il s’agit concrètement d’une surcote de pension allant jusqu’à 5% pour les femmes qui dépasseront les 43 annuités de cotisation requises, sous l’effet des trimestres maternité et éducation des enfants.

Clause de revoyure en 2027

La clause de revoyure en 2027, introduite par le gouvernement au Sénat dans le vote bloqué, est conservée après la CMP. C’était une demande à l’origine des députés Modem, puis Horizons.

Et maintenant ?

Si le vote du texte final par le Sénat, qui l’a déjà approuvé en première lecture, semble une formalité, son adoption par l’Assemblée reste en revanche incertaine. La partie est loin d’être gagnée au Palais Bourbon où le groupe Les Républicains (LR), dont les voix sont indispensables aux macronistes, pourrait se diviser. Pour Cyril Chabanier, le président confédéral de la CFTC, “Le vote n’est pas acquis, il n’est pas gagné par le gouvernement“. “Ce n’est pas terminé“, relève le syndicaliste . “On voit que le gouvernement n’est pas serein“,  ajoute t-il.  “Aujourd’hui, on serait entre trois et six voix de majorité pour le gouvernement“, précise t-il l après avoir échangé avec des élus.

Trois cas de figure peuvent se présenter. Le premier : le texte est voté par l’Assemblée nationale, il est adopté définitivement et, avant sa publication, il doit être validé par le Conseil constitutionnel. Deuxième scénario : l’exécutif craint de ne pas avoir une majorité pour voter le texte. Il ne prend pas le risque et utilise l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le vote sans texte. Enfin, le texte peut être rejeté par l’Assemblée nationale.

Mar
20
lun
Réforme des retraites : la CGT appelle à la mobilisation générale @ France
Mar 20 – Mar 22 Jour entier

Après avoir appelé avec l’intersyndicale à une grève et des manifestations pour le jeudi 23 mars “afin de mettre une nouvelle fois le pays à l’arrêt“, la CGT  appelle à des “actions visibles“ ce lundi 20 mars, ainsi que les mardi 21 et mercredi 22 mars. “La CGT appelle à engager partout et particulièrement, lundi, mardi, mercredi prochains, des actions visibles favorisant le déploiement des militants pour nourrir la construction d’une puissante journée interprofessionnelle unitaire de grève et de manifestations le jeudi 23 mars, afin de mettre une nouvelle fois le pays à l’arrêt“, déclare le syndicat dans un communiqué publié vendredi.

Actions CGT Lundi mardi mercredi

Les secteurs touchés

Éducation

Dans l’éducation, les perturbations débuteront dès ce lundi 20 mars. Plusieurs syndicats d’enseignants appellent à faire grève et menacent de perturber les épreuves de spécialités du baccalauréat, qui s’ouvrent ce même jour. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a toutefois appelé dimanche à “ne pas gêner“ la tenue de ces examens. Ces épreuves “doivent se passer le mieux possible“, a également déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. 

Énergie

Dans le secteur de l’énergie, les syndicats souhaitent renforcer le mouvement partout. Alors que que la raffinerie TotalEnergies de Normandie à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), la plus importante de France, est désormais à l’arrêt, la CGT a assuré dimanche, qu’il n’y aura plus une  goutte de carburant produite sur le site à partir de lundi. La production doit aussi être arrêtée lundi à la raffinerie de Lavéra (Bouches du Rhône). Certaines stations pourraient ainsi commencer à manquer de carburant. 

Dans le détail, sur les 303 opérateurs TotalEnergies, postés ce matin, 39% étaient en grève, soit 117 personnes, indique le groupe pétrolier. Du côté des sites Esso ExxonMobil, les expéditions de carburant sont bloquées et des mises à l’arrêt de la production sont également envisagées si aucune livraison de brut ne parvient à entrer dans les raffineries dans les prochains jours. Par ailleurs, les salariés de la raffinerie de Petroineos à Lavéra, dans les Bouches-du-Rhône, vont également commencer la mise à l’arrêt de la production ce lundi après-midi.

Transports

Dans le secteur des transports, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF appellent à amplifier le mouvement. Le représentant du syndicat Sud-Rail, Fabien Villedieu, appelle à “des actions tous les jours.“ 

La SNCF où les quatre syndicats représentatifs ont appelé vendredi à “maintenir la grève“ reconductible démarrée le 7 mars, a dévoilé dimanche soir ses prévisions de trafic pour ce lundi. Dans le détail, la société des chemins de fer prévoit quatre TGV Inoui et Ouigo sur cinq et le maintien de deux tiers de TER. Dans un communiqué relayé par l’Agence France-Presse, SNCF Voyageurs précise que 60 % des liaisons Intercités seront assurées lundi. En revanche, aucun Intercités de nuit ne roulera. Du côté du réseau ferroviaire francilien, le trafic restera également perturbé.

Dans le secteur aérien, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 20 % de leurs vols à Paris-Orly et à Marseille-Provence, mardi 21 et mercredi 22 mars, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. “En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir“, souligne l’autorité de l’aviation civile dans un communiqué diffusé ce lundi. La Dgac invite “les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol“.

Propreté

En grève depuis deux semaines, les éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris restent mobilisés lundi contre le projet de réforme des retraites. Sur le site d’incinération d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), une trentaine de personnes, grévistes et leurs soutiens, étaient rassemblées tôt lundi matin autour d’un feu de bois, manteaux d’hiver sur le dos, buvant des cafés brûlants.

À Romainville (Seine-Saint-Denis), la grève a elle aussi été reconduite lundi matin pour une quinzième journée. Devant le centre de traitement des déchets, un barrage filtrant a été mis en place après une réquisition des forces de l’ordre. Sur les 80 camions, seule une dizaine est sortie du garage pour opérer dans les XXe, XVIIe et IXe arrondissements de Paris.

Des rassemblements jusqu’à jeudi

D’ci la 9ème journée de mobilisation nationale, jeudi 23 mars, Jusqu’à 100 rassemblements par jour sont prévus en ce début de semaine. Ce lundi matin, plusieurs manifestations pour s’opposer à la réforme des retraites causaient déjà des perturbations du trafic à Rennes. Lundi matin “de nombreuses tentatives de blocages de la circulation sont en cours sur la rocade et ses abords à Rennes“ a indiqué la préfecture d’Ille-et-Vilaine.