L’agenda politique

Mar
13
lun
Examen du projet de loi sur l’accélération du nucléaire @ Assemblée nationale
Mar 13 – Mar 16 Jour entier

À partir de ce lundi 13 mars à 16 heures, le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires est examiné dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Adopté en première lecture au Sénat et voté en commission, il devrait recevoir le soutien des groupes de droite : Les Républicains (LR), et Rassemblement National (RN), ainsi que des communistes. “J’ai échangé avec l’ensemble des groupes de l’arc républicain et en particulier avec LR“, assure au Figaro la ministre de la transition énergétique . “Il s’agissait de discuter des grands enjeux du texte et de la manière dont eux souhaitent l’améliorer“, ajoute Agnès Pannier-Runacher. L’exécutif en revanche ne pourra pas compter sur un vote favorable de la part des Verts:  “Ce texte dans son ensemble est une ligne rouge“, déclare Cyrielle Chatelain. La députée EELV se désole d’une ministre de la Transition énergétique “complètement fermée“. “Elle a choisi ses partenaires et nous n’en faisons clairement pas partie“, affirme t-elle.

Le groupe La France Insoumise (LFI) pour sa part, s’oppose fermement au projet de loi. “Il est urgent de planifier la sortie du nucléaire, qui n’est pas une solution d’avenir“, indique le député  Maxime Laisney. Et les députés Insoumis entendent bien défendre “le scénario 100 % renouvelable“ car, estiment-ils : “parier sur le nucléaire, c’est du climato-négationnisme“.

Que prévoit le texte ?

Le projet de loi vient matérialiser les déclarations d’Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort, il y a un an : le président de la République avait alors annoncé la construction de six nouveaux réacteurs EPR 2. Sur le fond, il vise à simplifier les démarches administratives pour la construction de nouveaux réacteurs. Il permet notamment d’octroyer des dérogations, uniquement dans des périmètres restreints, pour de nouvelles constructions sur des sites nucléaires déjà existants ou à proximité.

Outre la construction de nouveaux réacteurs, le projet de loi prévoit de fusionner l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Une mesure très contestée comme le détaille Libération. De l’avis quasi-unanime, l’excellence de la sûreté nucléaire à la française s’appuyait justement sur la séparation entre l’expertise et la décision.

650 amendements

Plus de 600 amendements ont été déposés?  “Ce ne sera pas une partie de plaisir“, souffle Agnès Pannier-Runacher, qui redoute que le débat laisse place à une tribune investie par les pro-nucléaire face aux antinucléaire. “On va entendre beaucoup de choses fausses sur le nucléaire de la part des Verts et de l’extrême gauche. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui vantent un modèle 100 % ENR [énergies renouvelables] et qui n’ont pas voté la loi ENR“, précise t-elle.

Mar
14
mar
Réforme des retraites : grève des ports et docks @ France
Mar 14 – Mar 16 Jour entier

Saluant la mobilisation “au caractère historique“ du mardi 7 mars contre la réforme des retraites et le succès de l’opération ports morts du mercredi 8 mars dans l’ensemble des ports français, la Fédération nationale des ports et docks CGT annonce dans un communiqué du 9 mars, la poursuite du mouvement. Elle appelle à un arrêt de travail du 14 au 16 mars et à une nouvelle journée “ports morts“ avec un blocage des accès portuaires, le jeudi 16 mars. Le syndicat demande par ailleurs aux employés de ces secteurs, de “poursuivre l’arrêt des heures supplémentaires et shifts exceptionnels“. 

Les ports du Havre, premier de France pour les conteneurs, de Rouen, le premier port céréalier d’Europe de l’Ouest, et de Marseille-Fos, qui s’étend sur une surface équivalente à la ville de Paris, avaient déjà été bloqués le 7 mars, ainsi que les accès aux ports de Bayonne et La Rochelle. Une “réussite“ dont la CGT Ports et Docks s’est félicitée.

 

 

Mar
16
jeu
Réforme des retraites : vote du texte de la CMP par les deux chambres @ Assemblée nationale- Sénat
Mar 16 Jour entier

Les 7 députés et 7 sénateurs composant la commission mixte paritaire (CMP), sont parvenus à un accord ce mercredi sur une version commune du projet de réforme des retraites. Cet accord, qui a été approuvé par 10 des 14 membres de la CMP, doit maintenant être soumis au vote en séance des parlementaires, afin que la réforme soit définitivement adoptée. Ce vote doit avoir lieu ce jeudi, dans la matinée au Sénat, et dans la foulée, dans l’après-midi à l’Assemblée nationale.

“Cela veut dire qu’il y a une majorité, que la démocratie s’est exprimée, et bien sûr nous espérons un vote [positif] demain à la fois au Sénat et à l’Assemblée nationale“, a réagi à l’issue de la CMP la présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, Fadila Khattabi.

 

Les mesures inscrites dans la version finale du texte

Report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite

La CMP confirme bien le fameux article 7 du projet de loi, qui constitue le cœur de la réforme. Les 14 parlementaires se sont notamment entendus sur le report de l’âge légal de départ à la retraite, de 62 ans à 64 ans,  à raison d’un trimestre supplémentaire par génération.

Carrières longues

Un compromis a également été trouvé pour les carrières longues. autour de l’amendement déposé à la fin des débats à l’Assemblée par Olivier Marleix, président du groupe LR. La CMP reprend en partie la mesure du Sénat, qui avait validé l’extension du dispositif à ceux ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans, pour un départ anticipé à 63 ans. En revanche, le texte final ne retient pas une plus grande extension du dispositif “carrières longues“. Les demandes en ce sens du député LR Aurélien Pradié, qui réclamait par exemple que toute personne ayant commencé à travailler avant 21 ans n’ait pas à cotiser davantage que 43 annuités, ne sont donc pas pleinement satisfaites.

CDI Senior et index Senior

Le CDI Senior, apport de la chambre haute, auquel tenait particulièrement les sénateurs, a également été adopté, mais sous forme d’une expérimentation. Les partenaires sociaux sont appelés à discuter en premier lieu du sujet, en vue d’un éventuel accord interprofessionnel. En l’absence d’accord, l’expérimentation sera mise en place, du 1er septembre 2023 à 2026.

Adoption également par la commission mixte paritaire de l’index seniors qui visait à inciter les entreprises à compter davantage sur les salariés en fin de carrière. Cette disposition a été conditionnée à une obligation de négociation. À défaut, un plan d’action devra être lancé si l’index senior se détériore dans les entreprises. Aucun système bonus-malus n’est par ailleurs prévu. La CMP conserve les modifications apportées par le Sénat, en supprimant l’obligation de publication de cet outil pour les entreprises de plus de 50 salariés, seuil qui avait été ajouté par le gouvernement lors de l’examen à l’Assemblée nationale. Est également conservé le fait que cette mesure concerne dès le mois de novembre 2023 les entreprises de plus de 1 000 salariés, et à partir de juillet 2024 celles de plus de 300 salariés.

Régimes spéciaux

L’article un qui met fin à certains régimes spéciaux (EDF, gaziers de France, RATP, clercs de notaire, Banque de France ou encore membres du Cese) a été voté par la commission mixte paritaire. La disparition de ces régimes n’aura un impact que sur les nouveaux entrants, comme le prévoit la “clause du grand-père“.

Surcote pour les mères de famille

La commission mixte paritaire a retenu la surcote de 5 % pour les mères de famille d’au moins un enfant avec une carrière complète à partir de 63 ans. La mesure dont le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, avait fait une “ligne rouge“ est inscrite dans le texte. Il s’agit concrètement d’une surcote de pension allant jusqu’à 5% pour les femmes qui dépasseront les 43 annuités de cotisation requises, sous l’effet des trimestres maternité et éducation des enfants.

Clause de revoyure en 2027

La clause de revoyure en 2027, introduite par le gouvernement au Sénat dans le vote bloqué, est conservée après la CMP. C’était une demande à l’origine des députés Modem, puis Horizons.

Et maintenant ?

Si le vote du texte final par le Sénat, qui l’a déjà approuvé en première lecture, semble une formalité, son adoption par l’Assemblée reste en revanche incertaine. La partie est loin d’être gagnée au Palais Bourbon où le groupe Les Républicains (LR), dont les voix sont indispensables aux macronistes, pourrait se diviser. Pour Cyril Chabanier, le président confédéral de la CFTC, “Le vote n’est pas acquis, il n’est pas gagné par le gouvernement“. “Ce n’est pas terminé“, relève le syndicaliste . “On voit que le gouvernement n’est pas serein“,  ajoute t-il.  “Aujourd’hui, on serait entre trois et six voix de majorité pour le gouvernement“, précise t-il l après avoir échangé avec des élus.

Trois cas de figure peuvent se présenter. Le premier : le texte est voté par l’Assemblée nationale, il est adopté définitivement et, avant sa publication, il doit être validé par le Conseil constitutionnel. Deuxième scénario : l’exécutif craint de ne pas avoir une majorité pour voter le texte. Il ne prend pas le risque et utilise l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le vote sans texte. Enfin, le texte peut être rejeté par l’Assemblée nationale.

Mar
20
lun
Réforme des retraites : la CGT appelle à la mobilisation générale @ France
Mar 20 – Mar 22 Jour entier

Après avoir appelé avec l’intersyndicale à une grève et des manifestations pour le jeudi 23 mars “afin de mettre une nouvelle fois le pays à l’arrêt“, la CGT  appelle à des “actions visibles“ ce lundi 20 mars, ainsi que les mardi 21 et mercredi 22 mars. “La CGT appelle à engager partout et particulièrement, lundi, mardi, mercredi prochains, des actions visibles favorisant le déploiement des militants pour nourrir la construction d’une puissante journée interprofessionnelle unitaire de grève et de manifestations le jeudi 23 mars, afin de mettre une nouvelle fois le pays à l’arrêt“, déclare le syndicat dans un communiqué publié vendredi.

Actions CGT Lundi mardi mercredi

Les secteurs touchés

Éducation

Dans l’éducation, les perturbations débuteront dès ce lundi 20 mars. Plusieurs syndicats d’enseignants appellent à faire grève et menacent de perturber les épreuves de spécialités du baccalauréat, qui s’ouvrent ce même jour. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a toutefois appelé dimanche à “ne pas gêner“ la tenue de ces examens. Ces épreuves “doivent se passer le mieux possible“, a également déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. 

Énergie

Dans le secteur de l’énergie, les syndicats souhaitent renforcer le mouvement partout. Alors que que la raffinerie TotalEnergies de Normandie à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), la plus importante de France, est désormais à l’arrêt, la CGT a assuré dimanche, qu’il n’y aura plus une  goutte de carburant produite sur le site à partir de lundi. La production doit aussi être arrêtée lundi à la raffinerie de Lavéra (Bouches du Rhône). Certaines stations pourraient ainsi commencer à manquer de carburant. 

Dans le détail, sur les 303 opérateurs TotalEnergies, postés ce matin, 39% étaient en grève, soit 117 personnes, indique le groupe pétrolier. Du côté des sites Esso ExxonMobil, les expéditions de carburant sont bloquées et des mises à l’arrêt de la production sont également envisagées si aucune livraison de brut ne parvient à entrer dans les raffineries dans les prochains jours. Par ailleurs, les salariés de la raffinerie de Petroineos à Lavéra, dans les Bouches-du-Rhône, vont également commencer la mise à l’arrêt de la production ce lundi après-midi.

Transports

Dans le secteur des transports, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF appellent à amplifier le mouvement. Le représentant du syndicat Sud-Rail, Fabien Villedieu, appelle à “des actions tous les jours.“ 

La SNCF où les quatre syndicats représentatifs ont appelé vendredi à “maintenir la grève“ reconductible démarrée le 7 mars, a dévoilé dimanche soir ses prévisions de trafic pour ce lundi. Dans le détail, la société des chemins de fer prévoit quatre TGV Inoui et Ouigo sur cinq et le maintien de deux tiers de TER. Dans un communiqué relayé par l’Agence France-Presse, SNCF Voyageurs précise que 60 % des liaisons Intercités seront assurées lundi. En revanche, aucun Intercités de nuit ne roulera. Du côté du réseau ferroviaire francilien, le trafic restera également perturbé.

Dans le secteur aérien, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 20 % de leurs vols à Paris-Orly et à Marseille-Provence, mardi 21 et mercredi 22 mars, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. “En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir“, souligne l’autorité de l’aviation civile dans un communiqué diffusé ce lundi. La Dgac invite “les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol“.

Propreté

En grève depuis deux semaines, les éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris restent mobilisés lundi contre le projet de réforme des retraites. Sur le site d’incinération d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), une trentaine de personnes, grévistes et leurs soutiens, étaient rassemblées tôt lundi matin autour d’un feu de bois, manteaux d’hiver sur le dos, buvant des cafés brûlants.

À Romainville (Seine-Saint-Denis), la grève a elle aussi été reconduite lundi matin pour une quinzième journée. Devant le centre de traitement des déchets, un barrage filtrant a été mis en place après une réquisition des forces de l’ordre. Sur les 80 camions, seule une dizaine est sortie du garage pour opérer dans les XXe, XVIIe et IXe arrondissements de Paris.

Des rassemblements jusqu’à jeudi

D’ci la 9ème journée de mobilisation nationale, jeudi 23 mars, Jusqu’à 100 rassemblements par jour sont prévus en ce début de semaine. Ce lundi matin, plusieurs manifestations pour s’opposer à la réforme des retraites causaient déjà des perturbations du trafic à Rennes. Lundi matin “de nombreuses tentatives de blocages de la circulation sont en cours sur la rocade et ses abords à Rennes“ a indiqué la préfecture d’Ille-et-Vilaine.

Réforme des retraites : vote de 2 motions de censure @ Assemblée nationale
Mar 20 Jour entier

Sans majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement a opté jeudi après-midi pour l’utilisation du 49.3, pour faire passer son projet de réforme des retraites. Un passage en force qui a déclenché le dépôt de deux motions de censure qui seront votées ce lundi, à partir de 16 heures. La conférence des présidents de l’Assemblée actera formellement en début d’après-midi le déroulé de la séance. En pratique, celui ci a déjà été décidé : les deux motions seront défendues en même temps, d’abord celle du groupe LIOT, puis celle du Rassemblement National (RN). Chaque représentant des groupes parlementaires s’exprimera ensuite avant que la Première ministre Elisabeth Borne ne prenne la parole. Les députés se prononceront ensuite sur la première motion puis sur la seconde lors d’un vote à bulletin secret dans les salons accolés à l’hémicycle.

Deux motions

Ce sont ces deux motions qui sont examinées dans l’hémicycle ce lundi 20 mars.

Motion 1

C’est celle qui devrait recueillir le plus de voix parce qu’elle est transpartisane : déposée par le président du groupe centriste LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), elle a été signée par 91 députés issus des groupes LIOT, PS, LFI, GRD et Ecologiste. Aucun député Les Républicains n’a finalement paraphé le texte. Les signataires accusent le gouvernement d’avoir “fait le choix d’un contournement de nos institutions” et estiment que la réforme des retraites“ ne “dispose d’aucune légitimité parlementaire“, parce qu’elle n’a pas été votée par l’Assemblée nationale. Même si ses chances de faire tomber le gouvernement sont minces, la motion transpartisane du groupe LIOT, apparaît beaucoup plus risquée pour le gouvernement. Elle pourrait même, selon certains, “donner des sueurs froides“ au camp Macron. Si elle était adoptée, elle entraînerait le rejet de la réforme et procéderait immédiatement à tomber le gouvernement.

Motion 2

Elle a été déposée par Marine Le Pen et les 87 députés du Rassemblement national. Fustigeant une “réforme inique“. La patronne du R y déplore que “la représentation nationale n’a, à aucun moment, pu voter sur ce texte ce qui est, malgré la légalité du processus, “une atteinte grave aux principes démocratiques”. La motion de censure déposée vendredi par le RN a peu de chance d’être adoptée, Toute la Nupes (LFI, EELV, PS, PCF) a en effet une ligne rouge : ne jamais signer un texte de l’extrême-droite, quel qu’ il soit.

Les LR, à nouveau “faiseurs de roi“

Pour être adoptée, une motion de censure doit être votée par la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit actuellement 287 voix, sur les 573 sièges actuellement occupés. Seules les voix “pour“ comptent. La motion du groupe LIOT pourrait ainsi mathématiquement se déplacer entre 257 et 262 voix. Un chiffre qui correspond à l’ensemble des oppositions : les 149 députés de la Nupes, les 20 députés Liot, et les 88 députés RN, auxquels on peut rajouter les cinq députés non inscrits, qui pourraient décider de voter le texte de LIOT.

Insuffisant donc pour avoir la majorité absolue. Pour atteindre celle ci, il faudra en effet qu’une fraction des députés Les Républicains se rallient à la motion transpartisane du groupe centriste. Combien le feront ? La réponse à cette question conditionnera l’issue du vote. Car une nouvelle fois, les LR sont en position de “faiseurs de roi“. Dès l’adoption jeudi du 49-3 par le gouvernement, le président du parti, Éric Ciotti, a essayé d’éteindre l’incendie, en assurant : “Nous ne nous associerons à aucune motion de censure et ne voterons aucune motion de censure“ , indiquant ne pas vouloir “rajouter du chaos au chaos“ .

Quel soutien au sein de chaque groupe ?

Aucune voix au sein des groupes de la majorité

Même si des voix dissonantes se font entendre, aucun député de la majorité relative (Renaissance, Modem, Horizons) ne devrait apporter sa voix au texte porté par le groupe LIOT. Même le député Horizons Yannick Favennec, qui avait annoncé publiquement au  Figaro  sa volonté de voter contre le projet de loi du gouvernement, ne votera pas pour cette motion de censure transpartisane. “Comme Édouard Philippe, je suis libre.  Mais comme lui, je suis également fidèle.  Je ne mêlerai pas ma voix à celle des Insoumis“ , indique t-il.

“Carton plein“ à la Nupes

La Nupes ayant même renoncé à déposer son propre texte afin de donner plus de chances à celui déposé par le groupe LIOT, sans surprise, l’ensemble des élus des groupes composant l’Alliance de gauche, votera la motion portée par le centriste Charles de Courson : 74 députés de La France insoumise, 31 socialistes, les 22 écologistes et 22 élus du groupe communiste. Soit au total, 149 voix acquises à la motion de censure de LIOT.

Environ 15 voix chez Les Républicains

Pour atteindre la majorité absolue imposée par la Constitution, il faut qu’au moins 25 députés, sur les 61 que compte le groupe LR franchissent le pas. Dès ce week-end, certains ont annoncé qu’ils voteront bel et bien la censure : c’est le cas de Fabien Filippo (Moselle),  Francis Dubois (Corrèze), Pierre Cordier (Ardennes), ou encore Ian Boucard (Territoire de Belfort), 

Tous les regards étaient tournés ce lundi matin vers Aurélien Pradié qui défendait encore jeudi l’idée que LR dépose sa propre motion et a jugé ce week-end que celle déposée par LIOT “mérit[ait] encore réflexion“. Au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, le député du Lot a annoncé qu’il voterait finalement la motion de censure déposée par le groupe Liot. “Peut-être une quinzaine“ de députés LR voteront eux aussi la motion à t-il indiqué. 

Après l’ex numéro 2 de LR et Maxime Minot (Oise), c’était au tour de Pierre-Henri Dumont d’annoncer ce lundi sur CNews son choix de voter la motion de censure déposée par le groupe Liot “celle qui est transpartisane et qui a donc le plus de chances de pouvoir rassembler une majorité de députés cet après-midi à l’Assemblée nationale“.

D’autres enfin ont déjà évoqué leur intention d’adopter le texte. Parmi ces derniers, les députés Emmanuelle Anthoine  (Drôme),  Fabrice Brun  (Ardèche), . Il faut ajouter à cette liste,Raphaël Schellenberger ( Haut-Rhin) qui, a annoncé à  Rue89 Strasbourgenvisage de voter la motion de censure“,  tandis que  Jean-Yves Bony , député du Cantal a déclaré “ne pas s’interdire“ cette possibilité. Au total, ce sont donc effectivement une quinzaine de députés qui pourrait voter la motion LIOT. “Mais selon moi, on sera plutôt entre 8 et 11“,   juge un élu bien informé.

Entre 3 et 4 abstentions chez LIOT

Selon les informations du Figaro , au moins trois – voire quatre – des 20 députés du groupe LIOT qui porte ce texte, ne voteront pas en faveur de ce dernier. C’est le cas notamment du co-président du groupe, Christophe Naegelen, qui ne souhaite pas “ajouter une crise politique“, à la crise actuelle.

Pas d’unanimité chez les non inscrits

Les non-inscrits ne voteront pas tous cette motion de censure. Si Nicolas Dupont-Aignan et Adrien Quatennens ont d’ores et déjà annoncé qu’ils tenteraient de faire tomber le gouvernement, les trois autres députés ne sont pas du même avis. Au mieux, la motion LIOT ne devrait recueillir que trois voix chez les non-inscrits.

Sur le papier, il faut donc qu’un peu moins de la moitié des 61 députés du groupe LR vote la censure pour que la motion passe. Mais ceci est tout à fait théorique : il faudrait tous les députés de la Nupes et du RN soient physiquement présents pour voter (pas de délégations de vote possible), que l’ensemble des membres du groupe Liot (20 députés) votent pour la motion, or quelques uns pourraient manquer à l’appel, et que l’ensemble des 5 non-inscrits le fassent aussi, ce qui n’est pas assuré non plus.

Selon le décompte du Figaro, au total, la motion de censure transpartisane obtiendrait donc entre 261 et 272 voix, loin des 287 voix nécessaires à la faire adopter. Sauf énorme surprise et changements d’avis de dernière minute, elle ne devrait donc pas pouvoir faire tomber le gouvernement.

La motion LIOT peut-elle être votée ?

Selon Le Figaro, ses chances de faire tomber le gouvernement sont très minces. Au total, elle obtiendrait selon le quotidien, entre 261 et 272 voix, loin des 287 voix nécessaires à son adoption.

D’après le comptage de France Inter, il n’y a aucune chance qu’une majorité de députés censure le gouvernement ce lundi. En hypothèse basse, elle recueillerait 261 votes, et en hypothèse haute : 277. Un score éloigné de la majorité absolue (287 voix) qui ferait tomber le gouvernement.

 

Mar
22
mer
Emmanuel Macron invité du 13 heures de TF1 et France 2 @ Palais de l'Elysée
Mar 22 Jour entier

Sa prise de parole était attendue. Après une semaine sous tension et l’adoption lundi de la réforme des retraites par le Parlement, Emmanuel Macron est l’invité ce mercredi 22 mars du 13 heures de TF1 et de France 2. Depuis l’Elysée, le président de la République répondra aux questions de Marie-Sophie Lacarrau et Julian Bugier. L’interview se déroulera dans le jardin d’hiver de l’Elysée, “selon un format de type 14 juillet“, a précisé Alexandre Kara, le directeur de l’information de France Télévisions.

Sans surprise, le chef de l’État devrait revenir sur la très controversée réforme des retraites, en particulier son choix de la faire adopter sans vote des députés avec l’article 49.3. Un dossier qui suscite de nombreuses contestations, alors que le président a laissé jusqu’ici sa Première ministre en première ligne.

Le choix des territoires

La situation actuelle du pouvoir, fragilisé par un projet de loi très contestée et le destin d’une Première ministre qui s’est joué à 9 voix, imposait cette prise de parole. Au sein des troupes présidentielles, on poussait en ce sens. Une prise de parole publique du président, ce lundi sur LCP, avait même été envisagée. Si l’horaire choisi pour cet interview a surpris certains députés de la majorité, ces JT “populaires“ sont très suivis en province. Plus de 6 millions de téléspectateurs de ces 13 heures font partie des catégories les moins favorisées. Médiamétrie évalue ainsi à seulement 890 000 personnes le nombre de CSP + – acronyme qui désignent les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées,  qui les regardent.

L’Élysée voit aussi dans le choix de cette interview ce mercredi à la mi-journée la volonté de s’adresser “aux nombreux Français qui rentrent chez eux pour la pause déjeuner“, et donc aux salariés. Les chiffres des audiences de TF1 et de France 2 font cependant relativiser cet objectif: l’âge moyen du téléspectateur du JT de la première chaîne est de 61,5 ans. Il monte à près de 65 ans pour le service public.

Le président de la République, en faisant le choix d’un entretien au 13h pour sa première prise de parole post-examen de la réforme des retraites, veut s’exprimer face à un “contradicteur“ dans le “journal des territoires“, a indiqué Olivier Véran, sur RTL, mardi matin. Le chef de l’État va parler “à un maximum de Français“ s’il doit revenir sur le texte qui a achevé son parcours parlementaire ce lundi, il devrait aussi “commencer à esquisser ce qui va se passer désormais“ a ajouté le porte-parole du gouvernement.

“Calmer le jeu“

Avant tout “calmer le jeu“, indiquait hier un communicant du gouvernement. N’allez donc pas vous attendre à de grandes annonces ou à la redéfinition précise d’un nouveau cap, Emmanuel Macron préférant temporiser. Le président a informé ses troupes hier matin à l’Elysée de sa volonté de prendre quelques semaines de réflexion. Dans l’immédiat, il a décidé qu’il n’y aura ni retrait de la réforme des retraites, ni remaniement à court terme, ni dissolution de l’Assemblée nationale, ni référendum. Un moyen de lancer la suite du quinquennat, après plusieurs mois centrés autour de la réforme. Le président a précisé qu’il reparlerait à nouveau “plus tard“, a déclaré un cadre de son camp parlementaire.

« Ce que j’attends du président lors de son intervention à la télévision à 13 heures, c’est qu’il porte un diagnostic sans concession sur la situation relativement grave que nous connaissons depuis quelques semaines“ a déclaré ce matin sur Europe 1, l’ex chef de file des députés Renaissance, Gilles Legendre.

Vers la suite

Face à 300 parlementaires de la majorité, réunis hier soir dans la salle des fêtes de l’Élysée, Emmanuel Macron a dit vouloir avancer sur “trois progrès majeurs pour les Français : la santé, l’école et l’écologie“, citant le projet de loi industrie verte en construction. Il a aussi évoqué le dossier de la fin de vie. Il a enfin présenté la future loi travail, attendue au printemps, comme un complément nécessaire à la réforme des retraites pour penser les fins de carrières, les carrières hachées ou les carrières longues, demandant à la Première ministre  “de réorganiser le travail du gouvernement“ en ayant le souci d’“apaiser“, de calmer et d’écouter les colères“.

 

 

 

Mar
23
jeu
9ème journée d’action contre la réforme des retraites @ France
Mar 23 Jour entier

Après le rejet des deux motions de censure et l’adoption de facto définitive de la réforme des retraites par le Parlement, un neuvième acte de contestation dans la rue se profile. Objectif : faire reculer le gouvernement. Dès l’annonce par la Première ministre du recours au 49-3,  le 16 mars, l’intersyndicale a fait part de son intention de poursuivre la mobilisation. Lors d’une conférence de presse, ses représentants ont appelé à “une neuvième grande journée de grèves et de manifestation“, ce jeudi. “L’intersyndicale continue à exiger le retrait de cette réforme dans des actions calmes et déterminées“, a déclaré Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT. “Elle appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 mars prochain.“

LFI promet “une journée historique“

Ces derniers jours, les opposants à la réforme ont maintenu la pression avec des manifestations quotidiennes, des blocages dans les raffineries, sur les ronds-points, dans le secteur de l’énergie, de la propreté ou encore, dans les lycées comme c’était le cas lundi. La journée d’action de ce jeudi devrait constituer le point d’orgue de cette mobilisation sous des formes diverses. “Jeudi va être une journée historique“, a assuré la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, en appelant “toutes celles et ceux qui le peuvent à faire grève et à venir en nombre dans la manifestation“.

Un appel à la mobilisation également relayé par Jean Luc Mélenchon. « Puisque le processus de la censure parlementaire n’a pas fonctionné, le moment est venu de passer à la censure populaire.“ “Je forme le voeu que cette censure populaire s’exprime massivement en tous lieux et en toutes circonstances, et qu’elle nous permette d’obtenir le retrait du texte“, a affirmé le leader de la France Insoumise au soir du 21 mars.

A la veille de l’acte 9 de la contestation, la tonalité de cette neuvième journée d’action est donnée par secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez dans un entretien au Monde. “La journée de jeudi est importante pour montrer que nous ne nous laissons pas impressionner“, déclare t-il. “La grève du 23 mars doit être une “nouvelle démonstration de force“, assure le syndicaliste.

La contestation a gagné en force ces derniers jours et la grève du 23 mars pourrait être très suivie. A quoi doit-on s’attendre dans les différents secteurs mobilisés ?

Transports

SNCF

Malgré une amélioration du trafic ces derniers jours, ce jeudi 23 mars, devrait être un jeudi noir dans les transports. La SNCF prévient que les circulations des trains seront “fortement perturbées“ sur certaines lignes lors de cette 9e journée de mobilisation. En moyenne, un TER sur trois circulera en France et seulement un TGV Inoui et Ouigo sur deux. Concernant les lignes Intercités : deux allers-retours Paris-Clermont et deux allers-retours Paris-Brive sont prévus, “pas d’autres circulations de trains Intercités de jour et de nuit.“

En Ile-de-France, un train sur deux circulera sur les lignes A et B du RER. L’interconnexion sera maintenue en gare de Nanterre Préfecture (RER A), ainsi qu’en gare du Nord (RER B). Ce sera un train sur trois pour le RER C, deux trains sur cinq pour le RER D et un train sur cinq sur le RER E.

Sur le réseau ferroviaire francilien, la circulation des trains restera perturbée. La SNCF prévoit de faire rouler 1 train sur 2 sur la ligne K, 1 train sur 3 sur les lignes H,J, L, N,P et U, et 2 trains sur 5 en moyenne sur la ligne R.

RATP

Même rengaine du côté de la RATP, qui a fait savoir dès mardi qu’il fallait s’attendre à un trafic “très perturbé“ pour la journée du 23 mars. Dans le métro parisien, seules les lignes 11 et 14 du métro, entièrement automatisées, circuleront normalement. La ligne 3bis sera la seule fermée. Concernant les autres lignes :

  • Les lignes 4, 7, 7bis et 9 circuleront toute la journée, mais à fréquence réduite ;
  • les lignes 3, 6 et 13 seront ouvertes – avec moins de trains – quasiment toute la journée (entre 5h30 et 19h30 ou 20h) ;
  • les autres seront ouvertes entièrement – sauf la ligne 8, qui sera ouverte partiellement -, à fréquence réduite toujours, et uniquement aux heures de pointe élargies. Plusieurs stations seront par ailleurs fermées.

Du côté des RER, il faudra compter sur sur 1 train sur 2 sur le RER A. L’interconnexion sera maintenue à Nanterre préfecture. La gare Auber sera fermée. Sur la partie du RER B exploitée par la RATP, ce sera un train sur trois. L’interconnexion sera maintenue à Gare du Nord.

Aérien

Le syndicat USAC CGT, qui représente les personnels Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et les contrôleurs aériens, a déposé un préavis de grève qui courre jusqu’au jeudi 23 mars.  En outre, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler jeudi 23 mars 30% de leurs vols à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence, Toulouse-Blagnac et Lyon Saint-Exupéry. “En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir“, a prévenu la DGAC.

Raffineries-Carburant

Outre les transports, certains secteurs restent perturbés par des grèves et des mobilisations locales. En première ligne se trouvent les salariés de l’énergie et du pétrole : la CGT multiplie les actions dans ce domaine, et notamment dans les raffineries de l’Hexagone, afin de peser sur l’approvisionnement en carburants des stations-service. A ce jour, l’ensemble des raffineries sont bloquées, affirme la CGT. Dans un point de situation partagé lundi après-midi, le groupe TotalEnergies, qui gère quatre installations en métropole, a souligné le blocage de la raffinerie de Gonfreville, la plus importante du territoire, et celle de Feyzin, qui fonctionne “à débit réduit“.À Fos-sur-Mer, également, la raffinerie d’Esso-ExxonMobil a aussi cessé les expéditions. “Jusqu’à jeudi soir, il n’y aura aucune sortie de carburant, que ce soit par wagon ou par camion“, a prévenu lundi Lionel Arbiol, délégué CGT.

Conséquence de ce blocage,  mardi soir 13,1% des stations-service du pays ne disposaient plus soit d’essence (SP 98, SP95, E10), soit de diesel, selon les calculs de Fig Data. Trois stations sur dix étaient ainsi en rupture totale en Loire-Atlantique et dans le Gard, près d’un quart en Maine-et-Loire, dans le Vaucluse et dans l’Hérault, par exemple. Les pires difficultés se trouvent  dans les Bouches-du-Rhône, où quatre stations sur dix étaient à sec hier, et 56% en difficulté.

Éducation

Plusieurs syndicats de l’enseignement dont les principales fédérations, la Snuipp-FSU et la Snes-FSU, ont appelé à la grève ce jeudi 23 mars. Entre 40 et 50% des professeurs du primaire arrêteront le travail ce jeudi prévoit le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires. Ce dernier s’attend à de fortes mobilisations dans de nombreux départements comme les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales ou la Haute-Vienne, avec plus de 50% de grévistes, la Seine-Saint-Denis (55%) ou encore Paris, avec 70% de professeurs des écoles en grève, a détaillé sa secrétaire générale, Guislaine David. Dans la capitale, une école parisienne sur cinq devrait être fermée selon le syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC. Les autres services scolaires et périscolaires tels que la cantine, la garderie et les crèches sont par ailleurs susceptibles d’être touchés.

Ports et docks et routiers

Le 23 mars est le dernier jour de la mobilisation encouragée par la CGT des Ports et Docks depuis ce mardi. En ce qui concerne les automobilistes, des blocages ou des opérations escargots sont à prévoir alors que la CFDT FGTE et la fédération SUD-Solidaires Transports Routiers ainsi que la fédération FO Transports et de la Logistique ont appelé à la grève le 23 mars.

Propreté

La CGT Services Publics a voté ce mardi en assemblée générale la reconduction de la grève “dans l’ensemble de la filière“, jusqu’au lundi 27 mars. Toute la filière déchets de la ville est concernée, “des éboueurs fonctionnaires de la ville de Paris, des éboueurs du secteur privé et les salariés des usines d’incinération.“ A Marseilleles éboueurs ont rejoint le conflit social mardi, au moins jusqu’à jeudi.

 

 

Grève du jeudi 23 mars : les manifestations en France @ France
Mar 23 Jour entier

Après l’adoption définitive du projet de loi par le Parlement lundi 20 mars, syndicats et opposants à la réforme des retraites se sont à nouveau donnés rendez-vous dans la rue, ce jeudi 23 mars. “Jeudi va être une journée historique“, a assuré la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot,  appelant “toutes celles et ceux qui le peuvent à venir en nombre à la manifestation“.

Entre 600 000 et 800 000 manifestants attendus

Selon les estimations du renseignement territorial, entre 600 000 et 800 000 manifestants sont attendus dans les rues ce jeudi, dont 40 000 à 70 000 à Paris. Pour cette neuvième journée d’action intersyndicale contre la réforme contestée des retraites, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce mardi qu’un important dispositif policier serait mis en place dans l’Hexagone, pour garantir la liberté de manifester, “quel que soit le nombre de ces manifestants“. Un dispositif inédit comportant le déploiement de 12 000 policiers et gendarmes mobilisés partout en France, dont 5000 à Paris.

Le cortège parisien

Dans la capitale, les opposants à la réforme des retraites battront le pavé de la Bastille à l’Opéra Garnier. Plus précisément, le cortège s’élancera de la place de la Bastille à 14 heures. Dans le détail, il remontera ensuite vers la place de la République via le boulevard Beaumarchais (3e, 4e et 11e), puis celui des Filles-du-Calvaire (3e et 11e), et du Temple (3e et 11e), pour atteindre la place de la République (3, 10e et 11e). Les manifestants emprunteront ensuite le boulevard Saint-Martin  (3e et 10e), Saint-Denis (2e, 3e et 10e), et Bonne Nouvelle (2e, 9e et 10e), puis les boulevards Poissonnière et Montmartre (2e et 9e), avant de bifurquer sur le boulevard des Italiens. Les manifestants finiront leur marche par le boulevard des Capucines (2e et 9e) pour atteindre la place de l’Opéra (9e), point de dispersion de la manifestation. Ce même parcours avait déjà été emprunté le 7 février, mais en sens inverse.

Comme c’est le cas habituellement, la préfecture de police de Paris a mis en place un dispositif autour de la manifestation, ainsi que dans les rues du Temple, Saint-Martin, Saint-Denis, Saint-Antoine, de Rivoli et l’avenue de l’Opéra.

Les manifestations en régions

Environ 250 manifestations sont prévues ce jeudi 23 mars, pour cette neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Un nombre comparable aux précédentes journées d’action. Petites et grandes villes de France : une nouvelle fois de très nombreux rassemblements sont prévus sur tout le territoire. Dans les principales agglomérations, les rendez-vous suivants sont fixés :

  • Marseille : 10h30 sur le Vieux-Port. Les manifestants s’élanceront en direction du Mucem de Marseille, avant de rejoindre la Porte d’Aix ;
  • Lyon : 11 h00, Manufacture des Tabacs, en direction de la place Bellecour : manufacture des tabacs (8e arr.)  > Gambetta > Cours de la Guillotière > place Bellecour (2e arr.) ;
  • Nantes : 10h30 au Miroir d’eau ;
  • Toulouse : 15h00 place saint-Cyprien, en direction de Jean Jaurès. Comme lors des journées précédentes, le cortège prendra ensuite la direction du pont des Catalans, puis circulera sur les boulevards via Compans, Arnaud-Bernard, Jeanne-d’Arc, pour terminer à Jean-Jaurès ; 
  • Bordeaux : 12h00, Allées de Tourny. Le cortège partira en direction des quais jusqu’au cours d’Alsace-et-Lorraine. Il se dirigera ensuite vers sa destination finale, la place de la Victoire, en empruntant le cours d’Albret et le cours Aristide-Briand; 
  • Lille : 14h30, porte de Paris en direction de la préfecture. D’autres rendez-vous sont annoncés dans le Nord. À Valenciennes, le rendez-vous est donné à 10h à la place d’Armes. À Cambrai, les manifestants sont attendus à 10h à Grand Place ;
  • Nice : 10h00, devant le CADAM, à la Préfecture des Alpes-Maritimes. Le cortège se dirigera ensuite vers l’Aéroport de Nice Côte d’Azur, situé sur la promenade des Anglais ;
  • Strasbourg : 14h00, avenue de la Liberté. La manifestation suivra un itinéraire différent puisqu’elle se terminera sur la place de l’Université, devant le palais universitaire ;
  • Rennes : 11h00, place de Bretagne :  boulevard de la Tour d’Auvergne > boulevard du Colombier > rue de l’Alma > rue d’Isly > boulevard de la Liberté > avenue Janvier > quai Emile Zola > quai Lamennais place de Bretagne .
  • Montpellier :  10h30, Place Zeus  d’Antigone. D’autres rassemblements sont prévus dans l’Hérault : notamment à Béziers : 10h30 – Bourse du Travail. Sète : 10h30 – place de la mairie… 

De nombreux rassemblements sont également programmés dans des villes de moindre importance. Rendez-vous est notamment donné à :

  • Toulon : 10h00, Place de Liberté ;
  • Le Havre : 10h00,  depuis le Cercle Franklin ;
  • Dijon : 14h00, Place de la Libération ;
  • Nîmes : 14h30, Jardins de la Fontaine ;
  • Clermont-Ferrand : 10h00, Place du 1er Mai ;
  • Tours : 14h00, Place Anatole France ;
  • Perpignan : 10h30, Place de Catalogne
  • Rouen :  10h00,  Cours Clémenceau ;
  • Bayonne : 10h30, place sainte-Ursule. Les manifestants passeront par le boulevard Alsace Lorraine pour se rendre au rond point du Grand Basque ;
  • Dole :  10h30, avenue de Lahr ;
  • Dijon : 14h00, place de la Libération ;
  • Belfort : 10h00, Maison du peuple …

La carte des manifestations du jeudi 23 mars 2023

 

Mar
27
lun
53ème congrès de la CGT @ Grande Halle d'Auvergne
Mar 27 – Mar 31 Jour entier

Le 53e congrès du syndicat de la Confédération générale du travail (CGT) s’ouvre ce lundi à Clermont-Ferrand, jusqu’au vendredi 31 mars. Environ un millier de délégués sont attendus dans un contexte particulier, celui d’une mobilisation contre la réforme des retraites qui a rebondi après plus de deux mois de contestation, et dans laquelle la CGT est aux avant-postes. Comme l’ensemble des syndicats, la CGT a repris des couleurs à la faveur de la mobilisation contre le report de l’âge de la retraite à 64 ans, portée par une intersyndicale unie autour du duo formé par Philippe Martinez et le leader de la CFDT, Laurent Berger.

Préparer l’avenir

Outre le renouvellement de la direction confédérale, cette manifestation sera surtout l’occasion de préparer l’avenir, de tracer nos perspectives, de définir notre stratégie et notre démarche syndicale pour les trois prochaines années“, écrit la confédération sur son site dédié à l’évènement. Mais durant ses huit ans de mandat, la CGT a perdu sa place de première organisation syndicale au profit de la CFDT.

“Je ne fais pas de bilan, mais je sais ce que j’ai essayé d’impulser – pas tout seul. Sur certains sujets, la CGT a avancé. L’unité syndicale en est une illustration. Sur l’ouverture à d’autres acteurs de la société civile, nous avons également progressé“, déclare au Monde Philippe Martinez. Dans le même temps, le leader cégétiste reconnaît “un échec“. “C’en est forcément un“ admet-il. “J’assume que cette rétrogradation soit intervenue durant la période où j’étais à la tête de l’organisation – même si je pense que la CGT était engagée sur cette pente avant mon élection. On peut y remédier, mais il faut accélérer sur les thèmes que je viens d’évoquer.“ Reste que M. Martinez lègue une organisation profondément divisée, au point que l’issue du congrès est incertaine aux yeux de nombre de responsables syndicaux comme d’observateurs extérieurs.

Le document d’orientation

53e congrès – Le document d’orientation

Qui pour succéder à Martinez ?

Le secrétaire général de la CGT devrait défiler une dernière fois sous cette casquette mardi, dans les rues de Clermont-Ferrand. Car ce congrès sonne pour lui, l’heure du départ. Pour la première fois depuis sa naissance en 1895, une femme devrait prendre la tête du syndicat à l’issue du congrès. Mais l’incertitude demeure sur le nom de celle qui succédera à l’actuel secrétaire général. Deux candidates souhaitent “faire le job“ : Marie Buisson, défiée par Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de l’UFSE (Union fédérale des syndicats de l’État). Également sur les rangs, le secrétaire général de l’Union départementale (UD) des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu.

Marie Buisson : la candidate adoubée par Martinez

Secrétaire générale de la Fédération Education Recherche Culture (Ferc), une petite fédération à l’échelle de la CGT, elle est la candidate adoubée par Philippe Martinez. Ce dernier disait encore d’elle il y a quelques jours: “Je pense et je suis certain que Marie Buisson incarne le mieux cette CGT qui doit évoluer, d’autres pensent qu’il faut que la CGT revienne 30 ans ou 40 ans en arrière, c’est ça un débat d’orientations, ce n’est pas un débat de chefs.“

Reste que cette candidature est loin de faire l’unanimité. Les opposants de Marie Buisson lui reprochent une faible notoriété, de ne pas avoir mené de lutte emblématique, et de s’être surtout fait connaître pour avoir représenté la CGT au sein du collectif  “Plus jamais ça“. Les prises de position écologistes de la candidate n’emballeraient pas, entre autres, la branche énergie de la CGTPlusieurs grosses fédérations industrielles ne se retrouvent pas par ailleurs dans les orientations du collectif, notamment sur le nucléaire, et critiquent l’absence de débat démocratique au sein de la CGT sur cette alliance créée en mars 2020.

Céline Verzeletti, la candidate du rassemblement

Bien que n’étant pas officiellement candidate, elle a le vent en poupe. Céline Verzeletti a en effet le soutien de plusieurs puissantes fédérations de la CGT, dont celles des cheminots ou de l’énergie, qui considèrent qu’elle “semble réunir les conditions d’un large accord, d’un rassemblement de l’ensemble des organisations de la CGT, et la possibilité d’un travail collectif au sein d’un Bureau confédéral solide et d’une Commission exécutive confédérale élargie, construits collectivement“, peut-on lire dans le relevé de discussions d’une réunion qui a eu lieu le 1er mars entre différentes fédérations. A 54 ans, Céline Verzeletti, qui a travaillé comme surveillante de prison, est aujourd’hui co-secrétaire générale de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat (UFSE) et membre du bureau confédéral de la CGT.

Olivier Mateu : l’outsider

Également sur les rangs, le secrétaire général de l’Union départementale (UD) des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu. Sa candidature ne devrait toutefois pas être retenue, car elle n’a pas été jugée conforme aux statuts. Le nom de tout candidat lors du Congrès, doit en effet dans un premier temps être intégré à la liste des 60 membres de la future Commission exécutive confédérale (CEC), constituée par la commission de candidature à partir des personnes “mises à disposition“ par les fédérations et les unions départementales. Or, Olivier Mateu ne figure pas dans cette liste provisoire. Pour autant, cette “grande gueule » assumée, tenant d’une ligne dure,  assure vouloir succéder à Philippe Martinez à la tête du syndicat.

Élisabeth Borne lance une série de consultations @ Hôtel de Matignon
Mar 27 – Mar 29 Jour entier

Chargée par le président de la République  d’“élargir“ la majorité et de travailler au réagencement de l’agenda parlementaire dans les prochaines semaines, Élisabeth Borne se lance ce lundi dans une série de consultations politiques tous azimuts, prévues sur trois semaines avec les parlementaires, les partis politiques, les représentants d’élus locaux et les partenaires sociaux s’ils le souhaitent. Objectif : relancer la machine et même “éviter l’enlisement“, selon les mots d’un cadre de la majorité. Premier rendez-vous ce matin où la cheffe du gouvernement présentera à Emmanuel Macron “la feuille de route“, de ses consultations, dixit la Présidence. Ce plan d’action sera ensuite présenté à l’heure du déjeuner aux principaux ministres de son gouvernement, à la présidente de l’Assemblée nationale, aux patrons des partis de la majorité et aux chefs de file des groupes de la majorité.

Les thématiques abordées seront celles déclinées par Emmanuel Macron la semaine dernière : ordre républicain, réindustrialisation, plein emploi, santé, école, écologie. La Première ministre veut aussi obtenir “des résultats concrets“ sur certains sujets, notamment le remplacement des enseignants absents. “J’ai deux objectifs : apaiser le pays face à ces tensions et accélérer les réponses aux attentes des Français“, a déclaré la cheffe du gouvernement dimanche, dans un entretien à l’AFP.

Dans le cadre de ces consultations, Elisabeth Borne a aussi prévu de recevoir les présidents de commission de la majorité cet après-midi, les présidents des deux chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, demain, et les chefs des partis de la majorité mercredi. Plus tard, des ministres et parlementaires impliqués sur des “thématiques prioritaires“  (par exemple l’industrie verte ou l’éducation) seront reçus, puis les groupes et les partis d’oppositions la semaine prochaine. La Première ministre veut également réunir les représentants des associations des collectivités territoriales et, si possible, les syndicats.

“Mettre de l’apaisement“ avec les syndicats

Alors que la rupture est consommée avec les syndicats depuis plusieurs semaines, la cheffe du gouvernement prône “l’apaisement“, dans un entretien accordé dimanche à l’AFP. Elle affirme vouloir construire avec eux un agenda partagé, se disant à leur disposition, pour les rencontrer sur d’autres chantiers que celui des retraites. “Je suis à la disposition aussi des partenaires sociaux. Il faut qu’on trouve le bon chemin: est-ce que ce sont des rencontres bilatérales, une intersyndicale ? Il faut qu’on mette de l’apaisement. Et que l’on puisse reprendre le travail sur tous ces chantiers“ de la pénibilité, des reconversions professionnelles etc., a affirmé la Première ministre. Pour essayer d’amadouer les syndicats, elle se dit prête à “transcrire fidèlement, intégralement“  les accords qui sont trouvés entre les organisations syndicales et patronales.