L’agenda politique

Oct
30
lun
Examen de deux motions de censure à l’Assemblée nationale @ Assemblée nationale
Oct 30 Jour entier

Elisabeth Borne doit faire face ce lundi à deux nouvelles motions de censure, déposées après l’utilisation mercredi par la Première ministre de l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la partie “recettes“ du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Les examens successifs de ces motions devraient démarrer à 15 heures dans l’hémicycle de l »Assemblée nationale.

La première de ces motions est signée par 114 députés Insoumis, communistes et écologistes. Elle sera défendue par Hadrien Clouet, député de Haute Garonne. La seconde, déposée par Marine Le Pen et les députés du Rassemblement national, sera défendue par l’élu du Gard Pierre Meurin.

Des ripostes sans grandes chances de succès

Cette nouvelle motion de censure (MC) des Insoumis, est un bon baromètre des relations internes à la Nupes. Le mercure étant toujours au plus bas avec les socialistes, ces derniers ne l’ont pas co-signé, comme la précédente. Les relations se réchauffent en revanche au sein du triangle LFI-Ecologistes-communistes, dont les élus ont tous, ou presque, paraphé le texte.

Chez les écologistes, la présidente du groupe a voulu faire simple : “On s’est dit : On ne va pas passer des semaines et des mois à se demander comment ça va être vu“, justifie-t-elle. Alors que seulement 14 députés ont co-signé la motion du 18 octobre, une unique question a guidé Cyrielle Chatelain pour cette nouvelle MC : “Est-ce pertinent d’un point de vue parlementaire ?“  Réponse affirmative, les écologistes étant opposés au PLFSS concerné par cette motion. La plupart ont donc apposé leur nom à la tentative des Insoumis de renverser le gouvernement. Certains toutefois ne décolèrent cependant pas, telle Delphine Batho, non-signataire et dont le mouvement, Génération Ecologie, n’est plus  membre  de la Nupes. Chez les communistes, qui comme les écologistes soutiennent aussi  en grande majorité le texte cette fois — alors ils n’étaient que 14 à avoir paraphé la dernière —  trois députés font de la résistance : Fabien Roussel, le numéro 1 du PCF, ainsi que Yannick Monnet et Jean-Marc Telier, respectivement députés de l’Allier et du Pas-De-Calais. 

Les Républicains excluant de faire tomber le gouvernement sur un budget, ces deux dernières motions de censure devraient subir le même sort que les précédentes, repoussées il y a près de dix jours. Rejets qui ont permis l’adoption des “recettes“ du budget de l’État (PLF) en première lecture.

“Bis repetita“ sur le volet dépenses du PLFSS

L’engrenage devrait ensuite se poursuivre : après l’examen des deux motions ce lundi, l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pourrait être brandi de nouveau dès ce lundi soir, voire “mardi au plus tard“, selon une source ministérielle. Cette fois-ci sur le volet “dépenses“ du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2024 (PLFSS), afin de le faire également adopter sans vote, faute de majorité absolue du camp présidentiel à l’Assemblée. Il s’agirait du quinzième recours à cet outil constitutionnel, et du troisième sur les budgets de 2024 en première lecture.

Les oppositions, qui accusent le gouvernement de mépriser le débat parlementaire, sont résignées à un couperet éclair sur la partie “dépenses“ du texte. Un volet qui contient notamment des objectifs de dépenses qu’elles jugent insuffisants pour le système de santé, et en particulier pour l’hôpital. Mais aussi, des mesures d’économies controversées, comme la possibilité de suspendre les indemnités journalières d’un assuré quand un médecin mandaté par son employeur juge son arrêt de travail injustifié. Ou la diminution du remboursement d’un assuré refusant un transport sanitaire partagé avec d’autres.

 

 

 

Macron inaugure la Cité internationale de la langue française @ château de Villers-Cotterêts
Oct 30 Jour entier

Après trois ans de travaux, Emmanuel Macron inaugure ce lundi le grand projet culturel de ses deux quinquennats : la très politique Cité internationale de la langue française, implantée au château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne. Quelque 500 personnes y sont attendues ce matin pour écouter le discours du chef de l’Etat, dont Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie. Des membres de l’Académie française sont également annoncés. L’initiative est toutefois dénoncée par certains des immortels, à l’instar de l’écrivain et académicien, Jean-Marie Rouart, qui dans une tribune dans le Figaro, dénonce “la muséification d’une langue que le président n’a fait que malmener“.

Villers-Cotterêts constituait un des nombreux relais de chasse de François Ier. Passant ensuite aux mains des Orléans, il devint un dépôt de mendicité sous Napoléon Ier , puis un Ehpad géré par la ville de Paris, jusqu’en 2014. C’est très symboliquement qu’Emmanuel Macron y fait escale en mars 2017. Jacques Krabal, alors député (Parti radical de gauche) de l’Aisne, profite de la venue du candidat d’En marche ! pour l’attirer dans la cour du château. L’ancien logis de chasse de François Ier n’est plus que l’ombre de lui-même, un vaisseau fantôme. Emmanuel Macron promet alors crânement : “Si je suis élu, je ferai quelque chose pour ce château“.

Concrétiser la promesse présidentielle n’a toutefois pas été une mince affaire, comme le rappelle Le Monde. Le projet a suscité bien des critiques. Au ministère de la culture, personne n’y croit. Trop flou, trop cher, le projet risque de siphonner les crédits de la Rue de Valois. La rénovation et la transformation du “château Macron“, comme le nomme les Cotteréziens, aura coûté quelque 211 millions d’euros (la première ébauche du projet était de 30 millions d’euros), dont une partie financée par le plan de relance. L’Elysée est optimiste, et pense que 200 000 visiteurs s’y presseront chaque année. Au premier rang de ses artisans, Philippe Bélaval, ex-président du Centre des monuments nationaux. C’est notamment pour mener l’entreprise à son terme que le chef de l’Etat l’a fait venir à l’Elysée en début d’année

 

Mais rénovation et la transformation du bâtiment est aussi un acte très politique — l’édifice se situe dans une ville tenue par le maire Rassemblement national Franck Briffaut. Pain bénit pour l’Elysée, qui peut, dans les mots d’un de ses conseillers, “montrer que […] le redressement du territoire ne passe pas par le repli sur soi, mais bien davantage […] vers l’ouverture“.

Un musée pour célébrer les trésors du français

Pour cela, les instigateurs du projet ont mis les petits plats dans les grands. Outre un musée, un auditorium de 250 places, douze ateliers-résidences d’artistes, le café Chez Alexandre, une librairie et un centre de formation ont été mis en place. À la tête de la Cité, la ministre de la Culture a nommé Paul Rodin, un homme de théâtre. “Je ne suis pas inquiet, nous allons faire venir des festivals, des événements, des conférences et des rassemblements, tant dans le château que dans les 55 hectares de forêt situés derrière“, indique ce dernier. Les rencontres internationales de la Francophonie de 2024, soit 88 chefs d’État et leurs délégations, se tiendront ainsi sur place. De quoi donner un coup de projecteur sur Villers-Cotterêts, et son “château Macron“.

Oct
31
mar
Sébastien Lecornu au Liban @ Beyrouth
Oct 31 – Nov 1 Jour entier

Le ministre français des Armées s’envole ce mardi soir, pour une visite de trois jours au Liban. Sébastien Lecornu doit y rencontrer les dirigeants libanais, dont le Premier ministre par intérim, Najib Mikati. Jeudi matin, il visitera un centre de la Finul — la Force de l’ONU stationnée dans le sud du Liban depuis 1978, forte de plus de 10.000 hommes. La Finul, dont la France est l’un des principaux pays contributeurs avec près de 700 hommes, a annoncé dimanche 29 octobre qu’un de ses membres avait été blessé la veille dans un bombardement sur une position du sud du Liban proche de la frontière avec Israël . Son QG près de la ville côtière de Naqoura a également été endommagé par un projectile tombé dans l’enceinte de la base.

Ce déplacement intervient alors que le consulat général de France au Liban a conseillé ce mois-ci à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban. Les Français qui vivent sur place ont été encouragés à garder à leur domicile “de quoi y rester pendant une période indéterminée, s’ils devaient y être confinés“, et à préparer un sac avec des affaires pour 48 heures, d’après L’Orient-Le Jour.

Sébastien Lecornu entend ainsi réaffirmer “l’attachement (de la France) à la stabilité du Liban“, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, a déclaré le porte-parole du ministère des armées. Les craintes d’un embrasement régional du conflit entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza s’accroissent en raison de la montée de la tension à la frontière entre Israël et le Liban. L’armée israélienne et le Hezbollah libanais se livrant en effet à des échanges de tirs quotidiens depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas il y a trois semaines.

Après la visite tardive en Israël d’Emmanuel Macron suivie de l’envoi d’un porte-hélicoptère en Méditerranée, la France cherche à afficher une présence dans la région. Pour Lecornu, c’est, au passage, l’occasion de s’impliquer dans un dossier qui a pris le pas sur tout le reste, à un moment où Paris redoute une extension du conflit. La visite du ministre doit en principe se terminer vendredi, jour où le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah doit sortir de son silence avec un discours très attendu sur le conflit en cours. Pour l’heure, le Hezbollah, qui a félicité le Hamas pour son action meurtrière, n’a pas lancé d’offensive terrestre vers le nord d’Israël. Ses actions se sont limitées à quelques échanges de tirs à la frontière – la ligne bleue.

 

Nov
1
mer
Macron au Kazakhstan et en Ouzbékistan @ Asie centrale
Nov 1 – Nov 3 Jour entier

Après une tournée surprise au Proche-Orient les 24 et 25 octobre derniers, Emmanuel Macron reprend le cours de son agenda diplomatique. Le chef de l’État s’envole ce mardi soir pour une visite de deux jours en Asie centrale, dans deux des cinq ex-républiques soviétiques de la région : le Kazakhstan, première puissance économique régionale, et l’Ouzbékistan. Une mini tournée avec deux objectifs affichés : participer à la “diversification“ de leurs liens stratégiques et économiques et renforcer la présence de l’Europe, à travers la signature de contrats.“Pour nous, l’enjeu c’est de continuer à répondre présents dans cette zone qu’on connaît et qu’on laboure depuis longtemps“, aux côtés de l’Union européenne (UE) et de “nos partenaires américains“, a expliqué l’Élysée.

A Astana, capitale du Kazakhstan, Emmanuel Macron rencontrera mercredi son homologue Kassym-Jomart Tokaïev. Le président français accompagné des ministres de l’Industrie, du Commerce extérieur et d’une quinzaine de chefs d’entreprise dont les PDG d’EDF, Suez et Orano, veut “approfondir“ la relation avec ce pays riche en ressources naturelles — notamment en uranium —, et avec lequel Paris est liée par un partenariat stratégique depuis 2008. La France veut notamment participer au projet de première centrale nucléaire du pays, dont la construction doit être tranchée par référendum. Le locataire de l’Élysée va donc s’atteler à renforcer le partenariat économique avec le Kazakhstan – où la France est le cinquième investisseur étranger, devant la Chine.

Emmanuel Macron se rendra ensuite vendredi à Samarcande en Ouzbékistan, un pays désireux d’accélérer son ouverture après 25 ans d’isolement. Aujourd’hui, la France est l’un des partenaires européens les plus actifs en Asie centrale de l’Ouzbékistan dans les domaines économique, financier et technique. Ces dernières années, le nombre de coentreprises et de projets avec la participation d’entreprises françaises a triplé.

L’Elysée se réjouit du “très fort appétit“ des entreprises françaises pour les marchés de ces deux pays d’Asie centrale. La présidence française promet d’ailleurs des “annonces de contrats“, dans les secteurs énergétique, de l’eau, du transport urbain et de l’aéronautique.

Nov
4
sam
Manifestations en soutien au peuple palestinien @ Place de la République
Nov 4 Jour entier

Le collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, appelle ce samedi 4 novembre, à manifester partout en France. L’appel signé par une centaine d’organisations syndicales, politiques et associatives, dont la CGT, FSU, l’UNEF, LFI, EELV, le PCF ou encore le NPA, demande un “cessez-le-feu immédiat“, un “arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population“, une “levée immédiate du blocus“ et une “protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie“.

L’armée israélienne soumet la Bande de Gaza à des bombardements d’une violence inouïe et à un blocus total qui prive la population d’eau, de nourriture, de médicaments. Les hôpitaux, lorsqu’ils fonctionnent, opèrent aujourd’hui sans anesthésiques. En Cisjordanie occupée, la population palestinienne est soumise à la violence redoublée de l’armée et des colons ainsi qu’à un bouclage du territoire“, écrivent les signataires. “ Nous demandons un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des bombardements, des offensives terrestres et des déplacements forcés de populations, ainsi que la levée immédiate du blocus. Nous exigeons que la France s’engage activement dans ce sens », ajoutent-ils.

Le PS rejoint les rangs des signataires

Jusqu’alors en retrait, le Parti socialiste a finalement appelé “à se joindre à toutes les initiatives et marches organisées le samedi 4 novembre“, dans un communiqué diffusé jeudi. “Le parti socialiste appelle à se mobiliser le 4 novembre pour la libération des otages, un cessez-le-feu immédiat, la recherche d’une solution politique», indique le PS, qui précise “appeler à se joindre à toutes les initiatives et marches organisées (…) pour toutes ces raisons et sur ces seules revendications, dans la gravité de la situation et le respect.“ Le parti de gauche ne rejoint pas pour autant en l’état l’appel collectif lancé par les trois autres partis de la Nupes, les associations et les organisations syndicales, à l’origine de la manifestation de samedi.

Une “marche contre la guerre“ entre République et Nation

A Paris, à une “marche contre la guerre“ est organisée de la place de la République, en direction de celle de la Nation. Rendez-vous à est donné à 14h30, pour un départ du cortège à 15h : Place de la République > Bastille > Nation.

S’il n’a pas n’interdit jeudi cette manifestation, le préfet de Police de Paris, Laurent Nunez, maintient sa posture de fermeté adoptée depuis le début du conflit israélo-palestinien. “Aucun débordement ne sera toléré“, alerte les autorités dans leur communiqué. Un dispositif d’ordre public conséquent sera ainsi mis en place sur le parcours de la manifestation, pour éviter tout débordement. Le préfet de Police précise par ailleurs que des drones visant à la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras embarqués, seront déployés tout au long du parcours de la manifestation.

Des mobilisations partout en France

Des marches pour une “paix juste et durable“ et pour “un couvre-feu“ sont également organisées un peu partout en France, ce samedi. Parmi les mobilisations annoncées ce 4 novembre :

  • Lyon : 15 heures, place Bellecour (Lyon 2e) ;
  • Strasbourg : 14 heures place Dauphine, en face du centre commercial Rivétoile ;
  • Nantes et Saint-Nazaire : 16 heures, respectivement place du Commerce et esplanade Nelson-Mandela ;
  • Nice : 15 heures, place Garibaldi ;
  • Bordeaux : 14 heures, Parvis des droits de l’Homme ;
  • Angers : 15 heures, jardin du Mail ;
  • Saint-Étienne : 11 heures,  place Chavanelle ;
  • Rouen : 15 heures, Place St Sever ;
  • Toulon : 10 heures, place de l’Opéra ;
  • Nimes : 11 heures, square de la Couronne ;
  • Montpellier : 15 heures, place de la Comédie ;
  • Beauvais : 11 heures, croisement des rues Jacobins et Carnot ;
  • Dijon : 16 heures, place Darcy à Dijon. Suivi d’une marche et d’une veillée place de la République à 17h en hommage aux populations civiles ;
  • Besançon : 14 heures, Esplanade des Droits de l’Homme ;
  • Sète : 15 heures, place de la Mairie ;
  • Bayonne : 16 heures,  place des Basques ;
  • Orléans : 15 heures Place du Martroi ;
  • Metz : 14h30, place de la République …

 

 

 

 

 

 

Nov
6
lun
Le projet de loi immigration en séance au Sénat @ Palais du Luxembourg
Nov 6 – Nov 10 Jour entier

Ajourné à maintes reprises depuis son annonce à l’été 2022, le projet de loi immigration entre enfin dans le vif du sujet, avec l’examen en séance publique au Sénat, à compter de ce lundi 6 novembre, à partir de 16 heures. Sur le plan purement politique, ce texte qui divise la majorité relative pourrait avoir de lourdes conséquences, puisque rien ne sera possible sans l’aval des Républicains qui n’hésitent pas à brandir la menace d’une motion de censure.

Pour l’heure, difficile de dire si l’exécutif trouvera un point d’atterrissage à l’issue des débats, qui doivent durer jusqu’au 14 novembre, jour du vote solennel. Le ministre de l’intérieur veut y croire. “Il y a un compromis politique à trouver“ a déclaré Gérald Darmanin, dimanche soir sur France 2. Convaincu qu’une “voie de passage“ existe, le locataire de la place Beauvau s’est déclaré “opposé“ au recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait au gouvernement de passer en force.

Selon le gouvernement, ce projet de loi vise à assurer une meilleure intégration des étrangers par le travail et la langue, réformer le système d’asile, sanctionner l’exploitation des migrants et mieux contrôler les frontières, et améliorer le dispositif d’éloignement des étrangers représentant une menace grave pour l’ordre public. Présenté par l’exécutif comme tenant d’un “équilibre entre une jambe droite et une jambe gauche“, le texte qui contient 27 articles et plus de 600 amendements comporte un volet répressif pour “être dur avec les étrangers délinquants“ et “un volet d’intégration“, “pour les gens qui travaillent“, avait résumé il y a quelques mois le ministre de l’Intérieur.

Les points d’achopement 

La régularisation de certains travailleurs étrangers

Parmi les mesures qui cristallisent les tensions, l’article 3, qui vise à régulariser des travailleurs sans papiers dans les “métiers en tension“. Il permettrait à ceux présents sur le territoire depuis trois ans d’obtenir un titre de séjour spécifique “métiers en tension“, valide un an. Un “appel d’air“ et un encouragement à l’immigration pour Les Républicains (LR), une mesure nécessaire pour l’aile gauche de la majorité. Au sein du gouvernement, on souffle le chaud et le froid en se disant prêt à trouver des compromis, mais récemment le locataire de la place Beauvau a réaffirmé son attachement à ce dispositif, dont la droite a fait une ligne rouge.

La suppression de l’aide médicale d’Etat (AME)

Un autre point du projet de loi devrait susciter des discussions entre droite et majorité : l’Aide médicale d’Etat (AME). Une couverture intégrale des frais de santé accordée aux étrangers présents en France depuis au moins trois mois. LR qui juge le système de santé trop généreux avec les sans-papiers, a profité de sa position de force au Sénat pour ajouter, lors du passage texte en commission, au mois de mars, un article transformant l’AME en une aide médicale d’urgence (AMU), au périmètre et aux conditions d’accès beaucoup plus restreints. La proposition des sénateurs de LR a les faveurs du ministre de l’intérieur. Mais elle suscite des dissensions au sein du camp présidentiel.  

Les apports en commission

Lors de son examen en commission en mars 2023, les sénateurs ont regretté le caractère trop timoré et les nombreux angles morts du texte du Gouvernement, par exemple s’agissant du regroupement familial, de la procédure “étranger malade“ ou des modalités d’exécution des décisions d’éloignement. La commission des lois a ainsi  adopté 71 amendements visant à renforcer certaines dispositions, à supprimer celles qui relèvent selon elle d’une pure logique d’affichage et à combler les manques qu’elle a identifiés. Elle a notamment prévu :

Pour maîtriser les voies d’accès au séjour et lutter contre l’immigration irrégulière :

  • la mise en place de quotas migratoires ;
  • resserré les critères du regroupement familial ;
  • renforcé le contrôle de l’immigration étudiante ;
  • transformé l’aide médicale d’État en une aide médicale d’urgence exclusivement.

Pour renforcer la politique d’intégration : la fixation au niveau “A2“ du niveau de langue minimal exigé pour obtenir un titre de séjour de longue durée.

Pour faciliter le retrait du titre de séjour et le prononcé de mesures d’éloignement :

  • la création d »un “contrat d’engagement au respect des principes de la République“ ;
  • la systématisation de la levée des protections contre l’éloignement envers les étrangers responsables de violences intrafamiliales.

Pour assurer l’exécution des décisions d’éloignement, les sénateurs ont notamment :

  • l’autorisation des restrictions de visas et la modulation de l’aide au développement à l’encontre des États délivrant peu de laissez-passer consulaires ;
  • la radiation automatique, auprès des organismes de sécurité sociale et de Pôle emploi, des étrangers ayant fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Nov
9
jeu
Conflit au Proche Orient : une “conférence humanitaire“ à Paris @ Paris
Nov 9 Jour entier

Emmanuel Macron a annoncé vendredi 3 novembre la tenue d’une “conférence humanitaire“ le jeudi 9 novembre à Paris, affirmant que  “la lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils“, alors que des opérations terrestres et des frappes se poursuivent à Gaza.“La lutte contre le terrorisme, ce n’est pas l’attaque indiscriminée contre les populations civiles“, a prévenu le chef de l’Etat. En déplacement En Bretagne, le locataire de l’Élysée a précisé que cette conférence se déroulerait dans le cadre du Forum de Paris sur la Paix, qui se tient dans la capitale les 10 et 11 novembre.

La conférence humanitaire de jeudi à Paris a pour but d’aboutir à une évaluation partagée de la situation et de “mobiliser tous les partenaires et les bailleurs pour répondre [aux] besoins“ de la population de la bande de Gaza et de Cisjordanie, a expliqué mercredi un conseiller du président. Emmanuel Macron qui ouvrira l’évènement par un discours public, “espère des résultats tangibles“, notamment pour “rendre efficaces“ les multiples initiatives déjà annoncées mais qui n’ont pu aboutir en raison du siège israélien de l’enclave et de la poursuite des combats. “Ce n’est un secret pour personne que l’accès aujourd’hui est difficile à Gaza“ et il s’agit donc de “travailler avec l’ensemble des participants et aussi avec Israël“ pour “ permettre l’amélioration de l’accès“, explique l’entourage du président.

Mobiliser des fonds pour une aide d’urgence

Cette initiative vise à mobiliser des fonds afin de fournir une aide d’urgence dans divers secteurs, et à permettre l’ouverture de points de passage à but strictement humanitaire dans la bande de Gaza. “Cette conférence mobilisera les principaux acteurs impliqués dans la réponse humanitaire à Gaza.“ L’idée est de faire le tour des grands donateurs et d’accélérer l’aide à Gaza“, a précisé le ministère des Affaires étrangères français, en évoquant un premier volet portant sur l’aide concrète en matière d’alimentation, d’équipements médicaux et d’énergie. La France contribuera à cet effort avec “une augmentation très sensible de ses contributions, à la fois financière et en nature“ qui sera dévoilée jeudi, ont indiqué mercredi les services de la Présidence. Elle travaille aussi, aux niveaux national et européen, à l’accueil de “malades“ et de “blessés“ palestiniens.

Un second volet est prévu sur les promesses de dons, ainsi qu’un “échange sur les accès humanitaires“ à la bande de Gaza. A noter que les différentes délégations présentes pourront également présenter les “initiatives déjà mises en œuvre ou prévues au profit des populations“, mais aussi “évoquer leur mobilisation financière en cours et annoncer de nouveaux engagements“.

La conférence permettra également à tous les participants de faire le point sur le soutien déjà apporté aux civils de Gaza, d’évaluer les besoins et d’annoncer de nouveaux engagements“, montre une note diplomatique consultée par Reuters. Selon les diplomates, des discussions concernant l’ouverture d’un corridor maritime pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza se tiendront.

“Ça peut apporter une pression sur Israël pour mettre un terme à cette campagne de bombardement dont l’effet principal est la tuerie de milliers et milliers de civils“, a déclare samedi 4 novembre sur franceinfo Rony Brauman. L’ancien président de MSF estime que cette conférence est “absolument indispensable“, au regard des “murs qui sont en face de nous.“

Israel et l’Iran non invités

États, principaux bailleurs, organisations internationales et ONG actives à Gaza“, comme le CICR, ont été conviés à la conférence, tout comme l’Autorité palestinienne, a indiqué le Quai d’Orsay. Les acteurs régionaux clés, l’Égypte, la Jordanie et les pays du Golfe, ont été invités, mais pas l’Iran. Seront également présents, des représentants de l’Union Européenne, des puissances occidentales, des pays membres du G20, à l’exception de la Russie. La Norvège et la Suisse ont aussi été conviées. Des institutions internationales, comme les Nations unies et la Ligue arabe, et des organisations non gouvernementales présentes à Gaza participeront également à l’événement, ont indiqué les diplomates. Israël, de son côté n’a pas invité, car sa présence serait “problématique“, mais l’État hébreu a été averti, assure le Quai d’Orsay, ajoutant que Paris informerait Israël de l’initiative et du travail effectué lors de la conférence.

 

Nov
10
ven
6ème édition du Forum de Paris sur la Paix @ Palais Brongniart
Nov 10 – Nov 11 Jour entier

Les 10 et 11 novembre, se tient au Palais Brongniart, en plein coeur de la capitale, le Forum de Paris sur la Paix, en présence du président français Emmanuel Macron. Créé en 2018 à l’initiative de la France, cette nouvelle édition rassemblera une nouvelle fois l’ensemble des acteurs de la gouvernance mondiale, pour présenter des solutions, pour une meilleure organisation de la planète.

 “Construire ensemble dans un monde de rivalité

Dans un monde dominé par une rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine, il est plus urgent que jamais de trouver des terrains d’entente sur la gouvernance des espaces communs et des biens publics mondiaux dans des domaines tels que le changement climatique ou l’espace extra­atmosphérique. Faciliter le dialogue, créer des coalitions orientées vers l’action et définir des normes est la contribution spécifique du Forum de Paris sur la Paix aux défis urgents de notre époque. Six priorités ont été définies dans le cadre de cette sixième édition :

Protéger la planète et les peuples

Les dommages causés par le changement climatique et les activités humaines à la nature et aux écosystèmes compromettent la sécurité alimentaire et mettent en danger les populations du monde et le vivant dans son ensemble. Le Forum 2023 présentera les avancées de ses initiatives sur l’espace, les minéraux critiques et l’environnement avec les conclusions de la “Climate Overshoot Commission“ sur le risque climatique. Il proposera plusieurs sessions de haut niveau, en particulier sur la préparation de la COP 28 et l’application des engagements sur la biodiversité de la COP15. Le sur les pôles et les glaces se tiendra au Muséum d’Histoire Naturelle à l’occasion du Forum.

A l’occasion du Forum, se tiendra à paris à partir du 8 novembre, le One Planet-Polar Summit. Un premier sommet international consacré aux régions polaires et plus largement à celles qui abritent des glaciers, au cours duquel pendant trois jours, des scientifiques, des politiques, des ONG, des entreprises et des représentants des populations autochtones d’une quarantaine de pays se réuniront pour partager leurs constats.

Garantir la confiance et la sécurité dans le monde numérique

Le Forum 2023 rassemblera les acteurs de l’IA générative afin de répondre aux principaux risques posés par cette nouvelle technologie par ailleurs riche en promesses ; l’écosystème numérique sera aussi mobilisé sur la cybersécurité avec l’Appel de Paris et la protection de l’enfance en ligne. Le Forum accueillera également le 5ème Sommet de l’Appel de Christchurch qui vise à améliorer les dispositifs technologiques et la coopération pour lutter contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne.

“Réduire les inégalités et accélérer la réalisation des ODD“

L’année 2023 marque le mi-temps de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD), mais le rapport d’avancement montre que seuls 12% des objectifs définis, sont sur la bonne voie, 50 % sont faibles ou insuffisants et 30 % sont au point mort ou en train de reculer.

Face à cette situation, le Forum mettra en avant des initiatives pour construire un monde plus égalitaire. Cinq mois après le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, le Forum fera le point sur les prochaines étapes de la réforme du financement du développement et du climat, ainsi que la mise en œuvre du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète qui établit quatre grands principes pour une politique de solidarité internationale plus efficace. Le Forum présentera également les avancées de ses travaux portant sur la sécurité alimentaire, la santé mondiale,

Construire la paix et un monde plus sûr

Alors que le monde connaît un nombre croissant de conflits violents, le programme mettra en lumière les efforts de peacebuilding et de soutien aux pays fragiles. Il se concentrera également sur la responsabilité des grandes puissances et puissances émergentes dans la construction de la paix.

Les intervenants

Cette sixième édition du Forum de Paris sur la Paix 2023 réunira une nouvelle fois plusieurs centaines d’intervenants venus du monde entier : chefs d’État et de gouvernement, représentants d’organisations internationales, d’entreprises, de banques de développement, de fondations, ONG, organismes philanthropiques, universités ou encore médias. Outre le président français, Emmanuel Macron, sont notamment attendus chez les politiques, Nana Akufo-Addo, président de la République du Ghana, Mia Mottley, Première Ministre de la Barbade, Nikol Pashinyan, Premier Ministre de l’Arménie, Charles Michel, président du Conseil européen ou encore, Jacinda Ardern, ancienne Première ministre de la Nouvelle-Zélande. La maire de Paris, Anne Hidalgo a également annoncé sa venue.

De nombreux dirigeant(e)s d’organisations internationales seront également présents : Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Ajay Banga, président de la Banque Mondiale… Mais également, une grande variété de profils représentant des ONG de toutes tailles, des médias, les universités et la recherche, des entreprises mondiales, des syndicats et les organisations religieuses. Parmi les personnalités annoncées, les présidents de Microsoft et de Mitsubishi Heavy Industries, Brad Smith et Shunichi Miyanaga. Enfin, à quelques mois des Jeux Olympiques de Paris, la maire de la capitale Anne Hidalgo, et le président de Paris 2024 Tony Estanguet, comptent parmi les invités de ce Forum.

Le programme

Le programme de cette 6ème édition comprend plus de 80 sessions avec des intervenants issus de gouvernements, d’organisations internationales, de la société civile, du secteur privé, de la philanthropie et du monde universitaire.

Cette année, l’accent est mis sur le climat. Le “ One Planet – Polar Summit“, clôturé vendredi par le président français avec le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, lancera un “appel de Paris sur les pôles et les glaciers“ face à « l’effondrement de toutes les surfaces gelées.

Autre sujet prioritaire pour Emmanuel Macron : “L’ordre public numérique“, pour mieux réguler les plateformes ou l’intelligence artificielle. Il présidera vendredi le cinquième sommet de l’appel de Christchurch, lancé avec la Nouvelle-Zélande après l’attentat dans cette ville néo-zélandaise en mars 2019, pour mieux “lutter contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne“. Les dirigeants et représentants de plateformes “voudront revenir sur le conflit au Proche-Orient“, qui voit circuler sur les réseaux de nombreuses images choquantes, estime l’Élysée.

Enfin, le président français doit faire, avec la Première ministre de la Barbade Mia Mottley et plusieurs dirigeants africains, le point sur l’avancée du pacte de Paris pour les peuples et la planète lancé en juin en faveur d’un “choc de financement“ contre la pauvreté et le réchauffement climatique. Objectif : préparer la COP28 prévue début décembre à Dubaï.

L’appel à solutions 2023

 Plateforme de gouvernance mondiale, le Forum de Paris sur la Paix cherche aussi à trouver des solutions concrètes aux problèmes les plus urgents du monde. Depuis 2018, il met en lumière les projets et les initiatives les plus innovants de la gouvernance. En 2023, jusqu’à 60 solutions seront sélectionnées pour être présentées à la communauté internationale lors de la 6ème édition de l’évènement.

 

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Marche contre l’antisémitisme à Paris @ Place des Invalides- Palais du Luxembourg
Nov 12 Jour entier

La République est en danger ; ses fondements mêmes sont attaqués. Il est temps de réagir, il est temps de retrouver ce qui fait la force de notre pays ; le respect des droits de l’homme et de la laïcité, pilier de notre modèle humaniste.“ “Pour la République et contre l’antisémitisme, marchons.“ Face à la recrudescence d’actes antisémites en France, le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale ont appelé le 7 novembre dernier dans les colonnes du Figaro, à l’organisation d’une grande marche civique ce dimanche 12 novembre, à Paris.

Elle est indispensable cette concorde nationale. Nous croyons en notre démocratie et à la force de la République.“Et c’est pour ça que nous appelons à une marche pour la République, et contre l’antisémitisme“ a indiqué le 8 novembre Yael Braun-Pivet, invitée du 20 heures de TF1.

Le cortège reliera symboliquement le Palais Bourbon et celui du Luxembourg, à partir de 15 heures, au départ de l’esplanade des Invalides, dans le 7ème arrondissement de la capitale. Il “empruntera l’avenue du Maréchal Gallieni, le Quai d’Orsay, les boulevards Saint-Germain, Saint-Michel“, indique le communiqué de la préfecture de police de Paris. La marche prendra fin vers 19 heures, au niveau de la Place Edmond Rostand, dans le 6e arrondissement.

Plus de 3000 forces de l’ordre mobilisés

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu’un “très gros dispositif de sécurité“ sera mis en place à l’occasion de la marche. Plus de 3.000 policiers et gendarmes seront ainsi mobilisés et des unités d’élite comme la BRI seront également déployées. Un arrêté de la préfecture de police prévoit par ailleurs le déploiement de mesures de police. Un autre autorise la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras embarqués sur des drones. Enfin, des mesures de circulation ont été prises dans le périmètre de la marche.

Le couple exécutif

De nombreux politiques, anciens présidents, membres du gouvernement, représentants de partis, membres des corps constitués… ont répondu présents à l’appel lancé par les présidents des deux chambres, Yael Braun-Pivet, pour l’Assemblée nationale et Gérard Larcher, pour le Sénat.

Macron absent 

Après avoir laissé plané le suspense, l’Élysée a fait savoir vendredi que le chef de l’État ne sera pas présent ce dimanche à la marche contre l’antisémitisme. Le président de la République “combat sans relâche toutes les formes d’antisémitisme depuis le premier jour.“ Voilà pourquoi il “salue avec respect celles et ceux qui, dimanche, marcheront pour la République, contre l’antisémitisme et pour la libération des otages“, indique la présidence.  Ce samedi, le président a affirmé qu’il serait “par le cœur et par la pensée“ à la manifestation, en dénonçant “beaucoup de confusion“ et “de  récupération“ à ce sujet.

Plusieurs anciens présidents de la Vème république sont en revanche annoncés. Ce sera le cas de Nicolas Sarkozy, mais aussi de son successeur François Hollande, qui a été invité au rassemblement par Yaël-Braun Pivet.

Borne au rendez-vous

Olivier Véran a clarifié mercredi la position du gouvernement. Il a ainsi annoncé qu’Élisabeth Borne, dont le père de confession juive a été déporté, répondrait présente dimanche à l’occasion de cette marche. La Première ministre sera aux côtés de la plupart des membres de son gouvernement. Plusieurs d’entre eux, à l’image de Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Clément Beaune ou Gabriel Attal, ont confirmé leur participation. Selon BFMTV, Aurélien Rousseau, Aurore Bergé, Stanislas Guérini et l’écrasante majorité du gouvernement répondront présents. L’actuel maire du Havre et ancien Premier ministre, Édouard Philippe, se rendra lui aussi à la marche.

En tête de cortège, les présidents des deux chambres

Pour la République, contre l’antisémitisme“ : c’est derrière une banderole avec cette inscription que les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher mèneront le cortège. Les présidents des deux chambres ont annoncé qu’ils “ne défileront pas à côté du Rassemblement national.“. Derrière cette banderole, François Hollande et Nicolas Sarkozy, des anciens Premiers ministres, les représentants des cultes, des grandes institutions publiques ou encore des associations comme le Crif ou la Licra. Aucun chef de parti politique ni président de groupe parlementaire ne sera admis dans le cortège de tête, pour tenter de donner le moins possible une coloration politique à cette marche présentée comme “civique“.

Derrière, la majorité et une large partie de la gauche, loin du RN

Renaissance prend ses distances et LR participe sans réserve

Le patron de Renaissance, Stéphane Séjourné a confirmé la présence de son parti, tout en appelant “solennellement les organisateurs ainsi que les partis politiques à ne pas être les complices de la banalisation d’un parti fondé par des antisémites“. Dès l’annonce de la tenue de cette marche, Éric Ciotti, a également annoncé qu’il y prendrait part mais sans émettre de réserves. “Poser des interdits à la présence à une marche républicaine contre l’antisémitisme est une faute“, a réagit le patron des Républicains.

Rassemblement national et Reconquête persona non grata

Invitée de RTL mercredi 8 novembre, Marine Le Pen a confirmé sa présence à cette marche, ainsi que celle du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. “J’y participerai, Jordan Bardella y sera, l’ensemble de nos élus y seront et j’appelle tous nos adhérents et électeurs à se joindre à cette manifestation“, a indiqué Me Le Pen. “Le RN n’a pas sa place dans la manifestation contre l’antisémitisme prévue dimanche“, a riposté dans la foulée le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.  Sur le réseau social X, Eric Zemmour et Marion Maréchal ont également annoncé leur présence et celle des adhérents de leur parti Reconquête. Une présence des forces politiques d’extrême droite, qui fait débat au sein des partis politiques. De nombreuses voix dans la société civile se sont également élevées pour exclure ces formations politiques, historiquement antisémite, du rassemblement de ce dimanche.

PS, PCF et EELV présents, mais “avec cordon sanitaire“

C’est la même gêne qui parcourt les rangs d’une partie de la gauche. Les partis socialiste, communiste et écologiste ont certes indiqué, qu’ils participeront à la marche. Mais dans un communiqué commun, ils conditionnent leur présence à “un cordon républicain“, afin de séparer le cortège du “Rassemblement national et les forces d’extrême droite“ des  “républicains et progressistes“. “Nous défilerons avec les forces progressistes.  Une marche contre l’antisémitisme, oui !  Avec les héritiers de la Waffen SS, non !“, a déclaré mercredi, Fabien Roussel. “Au regard de son histoire, le RN n’a pas sa place dans un tel rassemblement contre l’antisémitisme. Nous ne défilerons pas avec eux“, a ajouté le patron du Parti Communiste.

LFI boycotte le rassemblement

La France Insoumise (LFI) critiquée depuis sa réaction aux attaques du Hamas le 7 octobre dernier en Israël, a annoncé son boycott de l’évènement. “Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme“, ont ainsi affirmé les élus LFI dans un communiqué publié mercredi. Sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon a quant à lui brocardé un “rendez-vous “des “amis du soutien inconditionnel au massacre“, en référence aux bombardements israéliens sur Gaza.

LFI appelle à manifester samedi à Paris “contre la guerre, pour un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages“, où une manifestation à l’initiative du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens est organisée place de la République.

 

Rassemblements contre l’antisémitisme en régions @ France
Nov 12 Jour entier

Quelque 73 rassemblements dans toute la France

Parallèlement à la marche dans la capitale, 73 rassemblements contre l’antisémitisme sont organisés ce dimanche 12 novembre, partout sur le territoire, à l’initiative d’associations, d’associations cultuelles locales, d’élus ou de partis politiques locaux. Plus de 20.000 participants devraient y participer. 2500 personnes sont ainsi attendues à Marseille, 1500 à Toulouse, 1500 à Nantes, 1000 à Nîmes, 1000 à Colmar ou encore 750 à Strasbourg.

Pour n’en citer que quelques uns :

A Bordeaux, la  Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a appelé à une “marche pour la République et contre l’antisémitisme“ ce dimanche. L’association “invite l’ensemble des des citoyens, associations, mouvements politiques de l’arc républicain, représentant des cultes ou corps constitués à se rassembler“; Le cortège partira à 15h30 de la place de la République pour rejoindre le “parvis des Droits-de-l’Homme“.

A Marseille, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, la présidente du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, et le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) ont appelé à se rassembler devant la préfecture, à 15 heures.

A Perpignan, une manifestation contre l’antisémitisme est prévue à 16 heures. Le point de rassemblement est donné à la préfecture. Une marche à laquelleCarole Delga, la présidente PS de la Région Occitanie, participera.

À Toulouse, le maire, appelle les Toulousains à venir participer au rassemblement prévu ce dimanche 12 novembre à 16 h sur la place du Capitole.

A Lyon des parlementaires ont appelé à un rassemblement contre l’antisémitisme ce dimanche à 11h30 sur la place Bellecour. “Soyons nombreux à manifester contre l’antisémitisme, le racisme et la haine“, a déclaré Anne Brugnera, députée Renaissance du Rhône.

À Grenoble, une marche doit partir ce dimanche de la place Verdun à 14h30, devant la préfecture, en direction dumonument aux Déportés, en passant devant le lycée Champollion.

La Ville de Valence organise, elle aussi, “un rassemblement contre l’antisémitisme et pour la paix“ ce dimanche. Rendez-vous est donné devant l’Hôtel de ville à 11 heures, pour une marche dans les rues piétonnes de la ville. A Rodez également, les députés des première et troisième circonscriptions Stéphane Mazars et Jean-François Rousset(LREM) ainsi que les sénateurs Jean-Claude Anglars et Alain Marc (LR), invitent à un rassemblement civique à 15 heures devant la préfecture.

A Nantes, un rassemblement, auquel doit participer le Rassemblement National et Reconquête, est organisé ce dimanche à 15 heures devant la préfecture de Loire-Atlantique. Une dizaine d’organisations de gauche et écologistes refusant de participer à ce dernier , en raison de la présence annoncée des deux partis d’extrême droite, ont organisé leur propre évènement. Elles donnent rendez-vous ce dimanche à 16 heures, au départ de la Place Royale.

Des rassemblements devant toutes les préfectures de France

L’association des maires de France (AMF) a appelé à des rassemblements contre l’antisémitisme “devant chaque préfecture de département“ dimanche après-midi, en parallèle de la “marche civique“ prévue à Paris.