L’agenda politique

Fév
6
mar
Élection présidentielle américaine : primaires et caucus dans le Nevada @ État du Nevada
Fév 6 – Fév 8 Jour entier

Les candidats à la présidentielle américaine quittent les premiers États de l’Iowa et du New Hampshire, pour rejoindre le Nevada, prochaine État de la course à la Maison Blanche. Les primaires du Nevada, organisées par l’État, auront lieu le mardi 6 février.

Une primaire et un caucus du parti républicain

Il y aura en réalité deux scrutins dans le Nevada chez les républicains : la primaire organisée le 6 février, et deux jours plus tard, un caucus organisé dans l’État par le Grand Old Party (GOP).

Le Nevada organise un caucus depuis des décennies. Mais en 2021, l’État a adopté une loi remplaçant le caucus par une primaire , en grande partie à cause de défauts dans le processus de rapport du caucus démocrate de 2020. Les républicains se sont opposés au nouveau système et ont décidé de tenir un caucus après avoir intenté une action en justice sans succès pour faire rejeter la primaire. L’État partie a décidé que seuls les résultats du caucus – et non ceux de la primaire – détermineraient la répartition des délégués qui compteraient pour le processus de nomination. De même, tout candidat choisissant de participer à la primaire ne sera pas éligible à son caucus, ce qui signifie que les candidats à la présidentielle ont du choisir à quelle élection ils souhaitaient participer.

Qui peut voter ?

Les caucus du GOP sont limités aux républicains inscrits. La date limite d’inscription était le 9 janvier. Aucune inscription le jour même n’est autorisée. Les électeurs républicains peuvent en revanche participer à la fois à la primaire républicaine et au caucus.

Trump assuré de remporter les 26 délégués du Nevada

Nikki Haley, seule candidate républicaine majeure restante dans la course, a choisi de se présenter au scrutin primaire. Donald Trump et l’homme d’affaires texan Ryan Binkley, ont choisi de figurer sur le bulletin de vote du caucus républicain. Cela signifie que l’ancien président est presque assuré de remporter les 26 délégués du Nevada le 8 février. Puisqu’en effet selon la règle fixée par le parti de l’État, seuls les candidats participant au caucus organisé par le parti le 8 février peuvent prétendre aux 26 délégués de l’État. Si les électeurs peuvent participer aux deux concours, dans les faits un seul compte vraiment : le caucus.

Comment sont attribués les délégués ?

Les 26 délégués républicains de l’État sont répartis proportionnellement au vote du caucus à l’échelle de l’État. Les candidats doivent recevoir au moins 3,9% des voix du caucus pour pouvoir devenir délégués.

Et les démocrates ?

Le Parti démocrate du Nevada tiendra une primaire le 6 février, le même jour que les Républicains du Nevada. Le scrutin de la primaire démocrate comprend le président Biden, tout comme l’auteure d’auto-assistance Marianne Williamson. et onze autres candidats. Le représentant Dean Phillips du Minnesota, un autre challenger de longue date de M. Biden, a choisi de ne pas concourir au Nevada.

Qui peut voter ?

Seuls les membres enregistrés du parti démocrate peuvent participer à la primaires du parti. Cependant, le Nevada dispose d’un système d’inscription le jour même, ce qui permet aux nouveaux électeurs de s’inscrire et aux électeurs inscrits de modifier leur affiliation à un parti lors des élections de ce mardi.

Comment sont attribués les délégués ?

Les 36 délégués démocrates promis par le Nevada sont répartis selon les règles standard du parti national. Ils sont attribués proportionnellement en fonction du nombre de voix obtenues par le candidat, bien que les candidats doivent obtenir au moins 15 % des voix dans cet État pour pouvoir gagner des délégués.

 

Fév
13
mar
Élisabeth Borne fait sa rentrée à l’Assemblée nationale @ Assemblée nationale
Fév 13 Jour entier

Un mois après avoir quitté Matignon, Elisabeth Borne fera sa rentrée à l’Assemblée nationale en ce début de semaine. Elue pour la première fois députée de la 6ème circonscription du Calvados en juin 2022, alors qu’elle avait déjà été nommée Première ministre, l’ancienne cheffe du gouvernement n’a jusqu’ici jamais siégé au Palais Bourbon. Une ancienne Première ministre en passe de faire sa rentrée en tant que néo-députée, reste une une situation quasiment inédite sous la Vème République. Pas moins d’une quinzaine d’ex-chefs du gouvernement ont fait leur retour dans l’hémicycle ces dernières décennies, de Manuels Valls à Laurent Fabius en passant par Alain Juppé ou encore Édouard Philippe. Mais dans l’histoire politique récente, seul Jean Castex, n’avait jamais siégé au Palais-Bourbon avant de prendre la tête du gouvernement.

« En forme“, “combative“ et “enthousiaste“

L’ancienne locataire de Matignon avait annoncé la couleur dès la passation de pouvoir avec Gabriel Attal. “Je veux dire ma reconnaissance aux parlementaires de la majorité. Dans un contexte inédit, souvent face aux attaques les plus brutales, ils ont tenu. Je serai bientôt l’une d’entre eux, en tant que députée du Calvados, et je me réjouis de continuer à servir mon pays à leurs côtés, avec détermination et exigence“, avait t-elle déclaré sur le perron de Matignon. A entendre plusieurs de ses interlocuteurs récents, Élisabeth Borne serait “combative“, “en forme“, voire “très enthousiaste à l’idée de siéger“ au Palais Bourbon.

Mais passer de Première ministre à députée représente un gros changement. “Ça ne va pas être facile“, prévient un cadre, “elle travaillait avec une grosse équipe à Matignon et, là, plus personne à part quelques collaborateurs“. “Je pense qu’elle a peur d’être un peu seule“ au milieu des députés, confie un ex-ministre. Alors que Me Borne envisageait de siéger dans une commission exposée, conseil lui aurait été ainsi donné d’en choisir une moins sur le devant de la scène. Ce sera donc les Affaires étrangères pour l’ex Première ministre.

Une arrivée “scénarisée“

Après vingt-trois 49.3 et de nombreuses joutes verbales avec les groupes d’opposition, l’ancienne locataire de Matignon, sera à n’en pas douter “attendue au tournant ». Pour faciliter malgré tout sa rentrée parlementaires, les vice-présidents du groupe Renaissance se sont réunis mardi 6 février pour décider de la meilleure façon de “scénariser“ son arrivée. Rien de formellement tranché, mais une idée évoquée : Élisabeth Borne pourrait entrer “un peu plus tard en réunion de groupe mardi afin d’être applaudie par tous les députés présents“.

L’ancienne Première ministre siégera au 4e rang, derrière les ministres en fonction, bien dans le champ des caméras. Elle va récupérer la numéro 255 attribuée jusqu’à présent à la députée Renaissance, Ingrid Dordain, suppléante de Barbara Pompili. Cerise sur le gâteau : un bureau flambant neuf lui a été octroyé dans l’hôtel de Broglie fraîchement rénové.

Dussopt, Veyran, Beaune… 9 ex ministres sur les bancs de l’Assemblée

Outre l’ex-Première ministre, Elisabeth Borne, plusieurs anciens membres du gouvernement, qui avaient été élus ou réélus à l’Assemblée nationale en 2022 et qui n’ont pas été renommés dans la nouvelle équipe gouvernementale, ont retrouvé leur mandat de député ce week-end, un mois après la fin de leurs fonctions au sein de l’exécutif. Aux côtés de Madame Borne, vont ainsi siéger dans l’hémicycle à partir de cette semaine, l’ancien ministre du travail, Olivier Dussopt, l’ancien porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, Clément Beaune qui occupait les fonctions de ministre délégué en charge des transports, mais aussi l’éphémère ministre de la Santé, Agnès Firmin- Le Bodo, ou encore Bérangère Couillard, Philippe Vigier, Olivier Becht et Carole Grandjean.

 

Fév
14
mer
Hommage national à Robert Badinter @ Ministère de la Justice
Fév 14 Jour entier

La mémoire de Robert Badinter sera honorée par la République, ce mercredi 14 février. Un hommage national sera rendu à l’ancien ministre de la justice, artisan de  l’abolition de la peine de mort en France, décédé  dans la nuit du jeudi 8 au 9 février, à l’âge de 95 ans. La cérémonie se déroulera à 12 heures, place Vendôme à Paris, siège du ministère de la Justice, a indiqué samedi 10 février l’Elysée.

Je crois que la Nation a perdu à coup sur un grand homme, un très grand avocat, un très grand garde des sceaux qui a conduit pour notre pays l’abolition [de la peine de mort], mais aussi des réformes importantes du code pénal (…) et puis un président du Conseil constitutionnel qui a eu un rôle essentiel à jouer dans la vie de notre démocratie durant de nombreuses années“, a déclaré Emmanuel Macron, interrogé par la presse lors d’un déplacement à Bordeaux, vendredi 9 février. “C’était aussi pour moi un sage qui a toujours permis d’éclairer les décisions les plus délicates“, a jouté le président, avant d’annoncer la tenue d’un hommage national.

Le chef de l’Etat a précisé qu’il s’exprimerait, lors de cet hommage, sur la question d’une éventuelle entrée au Panthéon de l’ancien président du Conseil constitutionnel. “Ces choses-là prennent du temps“, a-t-il toutefois affirmé.

Une figure du siècle

Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français“, a salué Emmanuel Macron, ajoutant : “Il aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales.“

La combat de l’ancien garde des sceaux de François Mitterand contre la peine de mort trouve son origine au matin du 28 novembre 1972 : un de ses clients, Roger Bontems, complice d’une prise d’otages meurtrière, vient d’être guillotiné. “Je me suis juré, en quittant la cour de la Santé ce matin-là à l’aube, que toute ma vie je combattrais la peine de mort“ avait-il déclaré en 2021 à l’AFP.

Dès l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, l’avocat porte le projet de loi d’abolition de la peine de mort, mettant ainsi en œuvre une promesse de campagne du président socialiste. Le 17 septembre 1981, dans un discours enflammé de plus de deux heures tenu devant l’Assemblée nationale, il déclare : “J’ai l’honneur, au nom du Gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France ». “Puis il ajoute : “Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue (…). Demain, vous voterez l’abolition de la peine de mort“. La loi “portant abolition de la peine de mort“ est promulguée le 9 octobre 1981. 25 ans plus tard, le 19 février 2007, l’abolition est inscrite dans la Constitution par le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Robert Badinter déclare alors : “La peine de mort est vouée à disparaître de ce monde comme la torture, parce qu’elle est une honte pour l’humanité. Jamais, nulle part, elle n’a fait reculer la criminalité sanglante.

Un hommage place Vendôme

L’hommage national à Robert Badinter, débutera à 11 heures, place Vendôme à Paris, devant le ministère de la Justice. La famille de l’ancien garde des sceaux se présentera à 11h45, avant que le président de la République ne préside la cérémonie proprement dite à partir de midi. Son arrivée sera suivie par l’entrée du cercueil de Robert Badinter, en musique. L’hommage se poursuivra par un discours d’Emmanuel Macron, qui se recueillera ensuite devant le cercueil, avant qu’une minute de silence soit respectée. La sonnerie aux morts puis la Marseillaise concluront la cérémonie.

Le chef de l’État devrait s’exprimer sur l’éventualité de l’entrée au Panthéon de Robert Badinter. Selon France Inter, Emmanuel Macron qui n’est pas opposé à l’idée, a laissé l’un de ses conseillers présenter à la famille du défunt les modalités possibles pour ce faire (une plaque, un cénotaphe, une inhumation). Dans l’entourage du chef de l’Etat, on confirmait hier à demi-mot, tout en rappelant qu’il appartenait “d’abord à la famille, en liberté, de prendre le temps qu’elle jugera nécessaire pour se prononcer“. En l’absence de critères précis sur les panthéonisations, la décision est celle du président, mais le dernier mot revient en effet toujours aux proches.

Les élus LFI et RN, “persona non grata“

La veuve de l’ex-président du Conseil constitutionnel, la philosophe Elisabeth Badinter, l’a fait savoir à l’Elysée hier : ni les lepénistes, ni les mélenchonistes ne sont les bienvenus à la Chancellerie.

Un choix respecté par le RN, dont la figure historique, Marine Le Pen a indiqué mardi : “Nous participons toujours aux hommages nationaux, quelle que soit la personne à qui on rend hommage“ (…) Mais là “On ne sera pas présents, la famille ne l’a pas souhaitée, nous respectons, je ne veux pas polémiquer.“ LFI sera en revanche représentée lors de la cérémonie. “Un hommage national est un hommage national. Nous y sommes invités, et nous y serons représentés par Caroline Fiat, vice-présidente de l’Assemblée nationale et Eric Coquerel, président de la Commission des Finances“, peut-on lire dans un communiqué des Insoumis.

Suivre en direct la cérémonie

L’hommage national sera retransmis en direct par les chaînes télévisées qui pour la plupart bouleversent leur programmation.

Éditions spéciales sur TF1 et France 2 

France 2 annonce une programmation spéciale dès 9 h 25. Après sa matinale, la chaîne diffusera le documentaire inédit “Robert Badinter, un cri de révolte“. Puis, à 10 h 50, une édition spéciale sera présentée par Jean-Baptiste Marteau, en direct simultané sur France 2, France Info etTV5MONDE. Le journaliste sera accompagné de Nathalie Saint-Cricq, Michèle Cotta, journaliste et écrivaine, Patrick Maisonneuve, avocat et Erik Orsenna, écrivain, académicien et ancienne plume de François Mitterrand, pour évoquer le parcours et l’héritage de Robert Badinter. Avec en parallèle, des duplex avec les envoyés spéciaux Guillaume Daret, Jeff Wintenberg et Maëva Damoy depuis la place Vendôme, et en région.

Édition spéciale également sur Tf1 à partir de 11 heures, avec une retransmission en simultané de l’hommage national sur LCI.

Programmation spéciale sur Public Sénat

La chaîne parlementaire Public Sénat bouleverse elle aussi ses programmes. La journaliste Oriane Mancini prendra l’antenne à 11h30 pour une émission spéciale, qui se poursuivra après la cérémonie. Elle sera entourée notamment en plateau de : Jean-Pierre Mignard, avocat au Barreau de Paris,  David Assouline, ancien sénateur (PS) de Paris et Pascal Perrineau, politologue, professeur à Sciences Po Paris. A la suite de cette édition spéciale, Public Sénat proposera la rediffusion d’un entretien de Robert Badinter à son domicile, mené par Rebecca Fitoussi dans l’émission “Un monde, un regard“. Un entretien enregistré en 2021, à l’occasion des 40 ans de l’abolition de la peine de mort.

 

Fév
16
ven
Volodymyr Zelensky à Paris et à Berlin @ Palais de l'Elysée
Fév 16 Jour entier

Dans la foulée d’un déplacement à Berlin, Volodymyr Zelensky est attendu à Paris, ce vendredi 16 février. A défaut de se rendre à Kiev- le déplacement du président français ayant été reporté- Emmanuel Macron reçoit pour la troisième fois le président ukrainien à l’Élysée. Au menu de cette rencontre : la signature d’un accord bilatéral de sécurité entre la France et l’Ukraine.

Le locataire de l’Élysée accueille son homologue ukrainien 18 h 45 pour un entretien bilatéral suivi d’une conférence de presse conjointe à 19 h 35, puis d’un dîner de travail à 20 h 15.

Avant de prendre la direction de Paris, le président Zelensky a fait escale a à Berlin pour signer un accord bilatéral de sécurité avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Depuis l’invasion russe de février 2022,  le président ukrainien s’est rendu une seule fois à Berlin, en mai de l’année dernière.  L’Allemagne est aujourd’hui le deuxième fournisseur d’aide militaire à l’Ukraine après les États-Unis.

On sait peu de choses sur la teneur de l’accord bilatéral de sécurité qui va être signé entre la France et l’Ukraine. Son contenu sera rendu public vendredi soir lors de la conférence de presse conjointe des deux dirigeants. “ Il s’agit de montrer que notre détermination à apporter un soutien à l’Ukraine est aussi forte qu’au premier jour“ indique l »Élysée.  Ce texte “conclu pour une durée de dix ans  comprend des engagements précis, y compris financiers “ dans les domaines militaire et civil, selon les dernières informations de la présidence française. Il prévoit un renforcement de la “coopération dans le domaine de l’artillerie“, ajoute-t-elle sans précisions chiffrées.

L’accord français, comme l’accord signé par le Royaume-Uni en janvier, qui formalise l’aide militaire et non militaire à l’Ukraine, devrait aussi comporter des données chiffrées. Paris veut répondre à ses détracteurs, qui se plaignent de “l’opacité“ qui entoure les livraisons françaises à l’Ukraine. À l’Élysée, on promet aussi “d’être à l’écoute des besoins“ de Kiev. Aucune nouvelle cession d’armes ne devrait être annoncée par le président Emmanuel Macron, qui voudrait instaurer une nouvelle logique, celle de la production directe d’armements pour l’Ukraine.

Fév
21
mer
Entrée au Panthéon de Missak Manouchian @ Panthéon
Fév 21 Jour entier

80 ans jour pour jour après son exécution et celle de ses 23 compagnons d’armes, le résistant d’origine arménienne Missak Manouchian entre au Panthéon ce mercredi 21 février, accompagné de son épouse Mélinée. Comme pour Simone Veil et son époux Antoine, entrés au Panthéon en 2018, la famille souhaitait que le couple Manouchian reste uni dans la mort. Mélinée Manouchian y entrera donc avec son mari Missak, même si la résistante ne sera pas elle-même panthéonisée.

Aucune figure de la résistance communiste, et a fortiori aucun résistant étranger, n’avait eu droit jusqu’ici à cet honneur, contrairement à la résistance gaulliste, avec la panthéonisation dès 1964 de Jean Moulin. “Soixante ans après Jean Moulin, la panthéonisation de Missak Manouchian et de ses camarades est un acte de reconnaissance des FTP-MOI [Francs-tireurs partisans – main-d’œuvre immigrée] et de tous ces juifs, Hongrois, Polonais, Arméniens, communistes, qui ont donné leur vie pour notre pays“, déclare à ce titre Emmanuel Macron dans une interview accordée le 19 février au quotidien l’Humanité. “C’est une façon de faire entrer toutes les formes de la Résistance intérieure, dont certaines trop longtemps oubliées“, a souligné le chef de l’État.

Avec l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon ce 21 février, c’est donc toute la résistance étrangère qui est célébrée. Réfugié en France après le génocide perpétré par les troupes ottomanes et qui l’avait fait orphelin, en 1915, alors qu’il n’avait que 9 ans, Missak Manouchian rejoint la Résistance en juin 1941. Le couple qui entre alors dans une totale clandestinité, bascule dans l’action armée en 1943, au sein des FTP-MOI. Au nombre de 23, les membres du réseau Manouchian, multiplient les attentats.

Cette “armée du crime“,  comme l’avait baptisé l’occupant nazi, venaient des quatre coins de l’Europe. Espagne, Hongrie, Pologne, Roumanie, Arménie. Ses membres rendus célèbres par l’affiche rouge furent traqués sans relâche par les brigades spéciales de la police française jusqu’à leur arrestation. Capturé le 16 novembre 1943. Missak Manouchian est exécuté le 21 février 1944 au Mont-Valérien avec 24 autres résistants, dont 21 membres de la MOI. Au petit matin, dans une cellule de la prison de Fresnes, le résistant prend une dernière fois la plume et écrit ces derniers mots à Mélinée, son épouse : 21 février 1944, Fresnes“ “Ma chère Méline, ma petite orpheline bien aimée. Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. On va être fusillé cet après-midi à 15 heures.“

Une première cérémonie mémorielle au Mont-Valérien

Mardi soir, plusieurs centaines de personnes se sont aussi réunies au Mont-Valérien, où le cercueil de Missak Manouchian a emprunté, dans une ambiance empreinte d’émotion, le chemin des derniers moments du condamné. Avant de reposer pour la nuit dans la crypte du Mémorial de la France combattante.

L’hommage de la Nation au Panthéon

Inhumés aujourd’hui au cimetière parisien d’Ivry, les cercueils de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée remonteront à 18h30 la rue Soufflot, couverts d’un drapeau français, portés par des soldats de la Légion étrangère, qui ont aussi fait le choix de la France. Un parcours de lumière, aux tonalités bleu, blanc et rouge, pavera le chemin du résistant pour scander les trois grandes périodes de sa vie : le génocide arménien, l’arrivée en France et la Résistance. Au pied du Panthéon, sur lequel est prévu un spectacle son et lumières de plus de sept minutes.

Le cercueil fera ensuite son entrée dans le Panthéon, avec en fond sonore la musique du compositeur français Pascal Dusapin. A l’intérieur de l’édifice républicain, juste devant l’autel de la Convention nationale, le chef de l’État prononcera l’oraison funèbre de Missak Manouchian, devant le cercueil, placé au centre. Des temps d’expressions artistiques sont prévus, notamment la reprise par Arthur Téboul, leader du groupe Feu! Chatterton, du poème d’Aragon “Strophes pour se souvenir“ , chanté par Léo Ferré dans “L’affiche rouge“. Une “réinterprétation moderne et extrêmement forte“, promet un conseiller élyséen. Le chanteur Patrick Bruel lira également la dernière lettre du résistant à sa bien-aimée

A l’issue de la cérémonie, vers 20 heures, les restes du couple Manouchian rejoindront le caveau numéro XIII de la crypte du Panthéon, où le tombeau de l’écrivain Maurice Genevoix et le cénotaphe de l’actrice et résistante franco-américaine Joséphine Baker se trouvent déjà. A l’entrée, une plaque sera installée en l’honneur de leurs 22 autres camarades FTP-MOI ainsi que de leur chef Joseph Epstein. Trois vers d’Aragon et un morceau de la dernière missive de Missak y seront également gravés.

2000 invités

2.000 seront présentes à la cérémonie au Panthéon, parmi lesquelles de nombreuses personnalités, notamment issues de la communauté arménienne en France, comme Robert Guédiguian, réalisateur de L’Armée du crime. Quelque 150 journalistes et 600 scolaires qui ont travaillé sur la figure du résistant communiste, sont  également attendus. Parmi les invités, les responsables du Parti communiste, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et de nombreux représentants de la communauté arménienne. De nombreux politiques viendront également rendre hommage à Missak Manouchian, dont Marine Le Pen. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, invitée ès qualités, a fait savoir qu’elle entendait bien se rendre “à la cérémonie d’hommage solennel de la Nation“ à Missak Manouchian, malgré les réserves émises par le chef de l’État. “ Comme pour l’hommage à Robert Badinter dont les élus du RN étaient absents, l’esprit de décence, le rapport à l’histoire devraient les conduire à faire un choix. Les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian“, a déclaré Emmanuel Macron dans son entretien au quotidien l’Humanité.

Une présence jugée “insupportable“  par les membres du comité de soutien pour l’entrée au Panthéon du résistant communiste même s’ils respecteront les usages institutionnels. Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, le chef des Francs-tireurs partisans (FTP) pour la région parisienne arrêté en même temps que Manouchian et qui entrera de façon symbolique au Panthéon avec l’inscription de son nom sur une plaque, a aussi déclaré qu’elle n’était “pas la bienvenue“ et qu’il ferait tout “pour l’éviter“ mercredi.

Fév
26
lun
Crise agricole : réunion au ministère de l’Economie et des Finances @ Ministère de l'Économie et des finances
Fév 26 Jour entier

Depuis le Salon de l’agriculture, dans un contexte chahuté, Emmanuel Macron a annoncé ce samedi 24 février la mise en œuvre rapide d’un “plan de trésorerie d’urgence“ pour les exploitations agricoles en difficulté.  Restant évasif sur les contours de ce plan, le chef de l’État a indiqué qu’une réunion se tiendra au niveau national dès ce lundi 26 février au ministère de l’Economie et des Finances avec tous les acteurs concernés : banques, assurances et mutualité sociale agricole (MSA). Dès la semaine prochaine, les ministres ici présents avec moi [de l’Agriculture Marc Fesneau et la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher] avec leur collègue de l’Économie et des Finances, rassembleront les banques et l’ensemble aussi des secteurs pour pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie“, a annoncé le président. Une réunion qui permettra de “leur mettre la pression“, selon l’intéressé. Concrètement, les ministres concernés vont étudier en particulier avec les banques, les possibilités de moratoires ou d’échelonnement des remboursements des exploitants agricoles.

Un recensement des exploitations en difficulté

Par ailleurs, un recensement région par région des exploitations en difficulté va être lancé “dès lundi“, comme l’a annoncé le chef de l’État lors de sa visite au salon de l’Agriculture. “Nous lancerons un recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner“, a t-il indiqué.

 

Réunion des soutiens européens de l’Ukraine à Paris @ Palais de l'Elysée
Fév 26 Jour entier

Deux ans après le début de l’offensive russe, une vingtaine de dirigeants, en majorité européens, se réunissent ce lundi en fin d’après-midi à Paris, pour un sommet de soutien à l’Ukraine organisé à l’initiative d’Emmanuel Macron. Il réunira “plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs représentants ministériels“, afin d’“étudier les moyens disponibles pour renforcer la coopération des partenaires en soutien à l’Ukraine“, a indiqué la présidence française le 22 février, une semaine après la signature par Paris et Kiev, d’accords de sécurité bilatéraux inscrivant dans la durée l’aide de la France à l’Ukraine.

Remobiliser et faire échec à l’agression russe

Selon l’Elysée, cette réunion a pour vocation d’être très “opérationnelle“, avec l’ambition d’augmenter “l’efficacité sur le terrain“ de l’aide à l’Ukraine. Mais l’idée est avant tout d’envoyer un “message très clair“ de détermination à Vladimir Poutine et de contrer le discours du Kremlin sur la victoire annoncée de la Russie, a déclaré dimanche la Présidence. Emmanuel Macron veut aller à l’encontre d’un sentiment croissant de pessimisme sur la situation en Ukraine, l’expression “doom and gloom” (“pessimisme et morosité“) ayant été beaucoup entendue lors de la conférence sur la Sécurité de Munich mi-février.

Le but est de “remobiliser et examiner tous les moyens de soutenir l’Ukraine efficacement“, explique l’Elysée. “Il s’agit de contredire l’impression que les choses sont en train de se déliter, de réaffirmer que nous ne sommes pas fatigués et que nous sommes déterminés à faire échec à l’agression russe. Nous voulons envoyer le message clair à Poutine qu’il ne l’emportera pas en Ukraine“, insiste la présidence française.

La réunion se penchera également sur la recrudescence des attaques cyber et informationnelles d’une Russie “de plus en plus agressive“  et qui représente “un risque montant pour l’Europe“, selon la présidence française.

Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement attendus à Paris

La grande majorité des dirigeants européens, dont les Premiers ministres de 15 pays de l’UE seront présents à cette réunion à l’Elysée, qui sera ouverte par une intervention en visioconférence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le chancelier allemand Olaf Schloz, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte, le chef de la diplomatie britannique David Cameron, les dirigeants scandinaves, l’Estonienne Kaja Kallas, le Polonais Andrzej Duda, sont entre autres attendus à Paris. Les Etats-Unis seront pour leur part, représentés par le Secrétaire d’Etat adjoint aux affaires européennes et eurasiennes Jim O’Brien, et le Canada par le ministre de la défense Bill Blair.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni ne fera pas le déplacement. C’est le très peu connu Edmondo Cirielli, vice-ministre aux Affaires étrangères, qui représentera Rome. Les représentants hongrois et slovaque, les deux pays de l’UE les plus réticents vis-à-vis de l’Ukraine, ne seront également pas présents “pour des raisons d’agenda“, affirme l’Elysée.

Pas d’annonces prévues sur de nouvelles aides

Si des annonces sur de nouvelles livraisons d’armes ou de nouvelles aides ne sont pas prévues, les participants vont examiner les moyens de “faire mieux et de manière plus décisive“, alors que Kiev a affirmé dimanche que la moitié des armes occidentales promises sont livrées en retard. “Chacun fait tout ce qu’il peut en matière de livraison d’armes. Il faut que nous puissions tous ensemble faire mieux, chacun selon ses capacités“, relève la présidence française.

Alors que l’Union européenne (UE) peine à remplir sa promesse de livrer un million de munitions à l’Ukraine, plusieurs pays plaident pour l’achat de munitions produites en dehors de l’UE. La France n’y est pas favorable. Mais la position de Paris sur ce point n’est pas “dogmatique“ selon un conseiller du président qui ajoute qu’il ne faut pas décourager les industriels européens de produire plus.

Mar
4
lun
IVG dans la Constitution : réunion du Parlement en Congrès @ Château de Versailles
Mar 4 Jour entier

 

Un mois après avoir été adopté par l’Assemblée nationale, le projet de loi visant à inscrire l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution a été largement approuvé par la chambre haute, dans des termes identiques, mercredi 28 février 2024. Dans la foulée, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la convocation ce lundi, du Congrès à Versailles, pour un vote final.  Une dernière étape, et non des moindres, pour que cette révision constitutionnelle, largement soutenue par les français, soit  effective.

Mode d’emploi d’une réunion exceptionnelle

Le Congrès du Parlement est la réunion conjointe dans un même lieu, à Versailles, des deux chambres du Parlement, A cette occasion les 925 parlementaires français (577 députés et 348 sénateurs) siègent ensemble, sur convocation par décret du président de la République, dans l’hémicycle de l’Aile du Midi du château de Versailles. Une réunion extraordinaire  qui ne s’est déroulée qu’à deux reprises depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, et vingt fois depuis 1958. La Constitution prévoit aujourd’hui trois cas de réunion de cette instance : en vue d’une révision de la Constitution, pour autoriser l’adhésion d’un État à l’Union européenne, et pour entendre une déclaration du Président de la République.

Emmanuel Macron, absent

Comme le veut la Constitution, Emmanuel Macron ne sera pas présent lundi à Versailles. La révision de la Constitution de 2008 permet au président de la République de s’exprimer en Congrès, mais aucunement quand s’exerce un vote, notamment lorsque la délibération porte sur un projet constitutionnel. Au nom du respect du principe de séparation des pouvoirs, c’est donc la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui présidera le Congrès.

Comment fonctionne le vote du Congrès ?

Lorsqu’il est amené à se prononcer sur un projet constitutionnel (ou sur l’adhésion d’un État à l’Union européenne), le Congrès ne peut ne peut exercer le droit d’amendement. Les parlementaires ne pourront donc qu’approuver ou rejeter le texte qui leur est soumis. Réunir le Congrès pour réviser la Loi fondamentale est une option à la main du président de la République, comme alternative à la voie du référendum. Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés est donc nécessaire lors de cette étape finale. Plus clairement, pour être admise, la révision constitutionnelle devra obtenir 555 voix, par scrutin public. Depuis 1958, sur 24 révisions constitutionnelles, 21 ont été approuvées par le Congrès.

Une réunion dans l’aile du midi du château

Les sénateurs et les députés se retrouveront à partir de 15 h 30 dans la salle des séances de l’Aile du Midi du château de Versailles. Une salle inconnue du grand public, qui sert presque exclusivement pour l’adoption des révisions constitutionnelles. Elle comprend un gigantesque hémicycle aux sièges rouge foncé, où les députés tinrent séance jusqu’en 1879, avant de revenir à Paris, au Palais Bourbon.

La construction de la salle a été achevée en 1875 pour accueillir les députés et sénateurs qui s’étaient installés provisoirement à Versailles après la Commune de 1871. Lorsque les assemblées regagnent Paris en 1879, la salle est affectée à la réunion de la Chambre des députés et du Sénat pour élire le président de la République et réviser la Constitution. De 1879 à 1953, tous les présidents des IIIe et IVe Républiques furent élus dans cette salle.

Autre spécificité de cet hémicycle : les députés et sénateurs n’y seront pas regroupés en fonction de leur appartenance politique… mais placés par ordre alphabétique en fonction de la première lettre de leur nom.

Le déroulé de la séance

Les 925 membres du Parlement feront le déplacement en bus jusqu’au château de Versailles. Les services de l’Assemblée avec l’appui du Sénat ont prévu une rotation de navettes pour transporter les parlementaires depuis Paris vers le Château de Versailles (Yvelines), ainsi que les personnels indispensables pour la tenue de la séance (environ 300 selon une source parlementaire). Une centaine de Gardes républicains feront aussi le déplacement.

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, dont la règle veut qu’elle préside le Congrès, donnera le coup d’envoi de la séance lundi à 15 h 30. Après un discours du Premier ministre Gabriel Attal, des représentants des groupes politiques se succéderont à la tribune, dans une alternance entre groupes de l’Assemblée (il y en a 10) et du Sénat (8), “dans l’ordre décroissant de leurs effectifs respectifs“. Chaque orateur disposera de cinq minutes pour expliquer la position de son groupe en faveur ou contre l’insertion dans la Constitution d’une “liberté garantie“ de recourir à l’avortement.

Après le vote, la tradition veut que le texte adopté soit authentifié par un sceau du Congrès, apposé par un imposant appareil sous forme de balancier à vis, avant d’être transmis au gouvernement. Une cérémonie finale de scellement de la Constitution par le garde des Sceaux pourrait avoir lieu le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, en présence d’Emmanuel Macron,

Quelle couverture ?

LCP-Assemblée nationale et Public Sénat s’associent afin de proposer une couverture exceptionnelle de l’évènement, à partir de 14h30 et jusqu’à 19h30, Brigitte Boucher (LCP-Assemblée nationale) et Tâm Tran Huy (Public Sénat) présenteront cette édition spéciale, suivie de la séance en direct du Congrès et en intégralité. En duplex depuis le Congrès de Versailles, les deux chaînes feront vivre les coulisses de cet événement historique.

À cette occasion, la ville de Paris et la Fondation des femmes annoncent que l’événement sera retransmis sur écran géant, ce lundi, à partir de 15h30 sur le parvis des Libertés et des droits de l’Homme au Trocadéro.

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Emmanuel Macron à Prague @ Prague
Mar 5 Jour entier

Emmanuel Macron est à Prague mardi 5 mars, pour rencontrer son homologue tchèque Petr Pavel et le Premier ministre Petr Fiala dans l’espoir de renforcer un “dialogue politique et stratégique“ concernant  l’aide apportée à Kiev. Cette visite fait suite au sommet sur l’Ukraine qui s’est tenu à Paris le 26 février dernier, au cours duquel plus de vingt pays ont soutenu une initiative tchèque visant à mettre en commun des ressources financières pour acheter des munitions de pays tiers pour l’Ukraine.

Le président français s’entretient avec Petr Pavel, président de la République, à 12 h 10. Il donne une conférence de presse à 13 h 30 au château de Prague. Il rencontre Petr Fiala, le Premier ministre, à 14 h 20. Il prononce le discours de conclusion du Forum sur l’énergie nucléaire à 16 h 20.

Un contrat de plusieurs milliards de dollars

Il sera question lors de cette rencontre de renforcement bilatéral entre les deux pays, notamment dans le nucléaire civil. La République tchèque souhaite en effet renouveler son parc de réacteurs nucléaires datant de l’époque soviétique. Un contrat de plusieurs milliards de dollars est évoqué avec, à la clef, la construction de quatre réacteurs. Selon franceinfo , les offres sont attendues pour le mois d’avril et la décision du gouvernement tchèque pourrait intervenir dès le mois de juin.

L’aide militaire à l’Ukraine

Mais, l’aide militaire à l’Ukraine sera au cœur de cette visite, alors que le pays souffre de grosses pénuries de munitions face à l’agression russe. La semaine dernière, Emmanuel Macron a affirmé qu’il soutenait l’initiative tchèque visant à acheter 800 000 obus produits en dehors de l’UE. Pour la France, ce serait une entorse à son credo “Buy European”“pour les achats d’armes. En amont de la visite du président de la République , un conseiller de l’Elysée contestait toutefois tout changement de doctrine. C’est pour des raisons “pragmatiques et d’immédiateté“, assurait-il, que le président est ouvert à l’initiative “ad hoc“ des Tchèques.

En pratique, cette “initiative tchèque“, qui a reçu le soutien du Danemark, des Pays-Bas, du Canada, de la Belgique et des États-Unis (Paris ne s’étant pas encore positionnée) doit fonctionner comme une plateforme de connexion entre des acheteurs européens de munitions, et des pays producteurs hors du continent, a expliqué l’Élysée. L’idée de Prague étant d’acheter, sur des fonds mutualisés, des munitions produites hors d’Europe et de les réexpédier vers Kiev.

Présidentielle américaine : “Super Tuesday » @ Etats-Unis
Mar 5 Jour entier

Le “Super Tuesday“ est un rendez-vous incontournable de la politique américaine, lors duquel la plupart des États organisent leurs primaires pour la présidentielle. Temps fort électoral des partis républicain et démocrate, il met en jeu un tiers des délégués nécessaires pour être investi comme candidat. Les bureaux de vote fermant généralement vers 19 heures ou 20 heures, heure locale, certains Etats annonceront les résultats dans les premières heures de mercredi matin.

Quinze Etats concernés, dont les deux plus peuplés

Ce mardi 5 mars 2024, quelque 15 États voteront dans le cadre du Super Tuesday , dont deux des plus peuplés, la Californie et le Texas  : l’Alabama, l’Alaska, l’Arkansas, la Californie, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, la Caroline du Nord, l’Oklahoma, le Tennessee, le Texas, l’Utah, le Vermont et la Virginie. Les électeurs des Samoa américaines, petit territoire du Pacifique, seront également appelés aux urnes. La Californie, État traditionnellement favorable aux démocrates et peuplée de 40 millions d’habitants, pèsera notamment de façon décisive. Le Texas (30 millions d’habitants), plus conservateur, sera l’autre poids lourd de la journée.

Lors de ces scrutins, près du tiers du total des délégués nécessaires à un candidat pour être investi lors de la convention nationale de chacun des partis sont désignés : 865 des 2 429 délégués côté républicain, 1 420 des 3 936 délégués chez les démocrates (le nombre de délégués envoyés à la convention varie en fonction des règles des deux partis.)

Quelle est l’importance de cette journée ?

Historiquement, le Super Tuesday a souvent été majeur dans la course à l’investiture. Il peut soit offrir à un candidat une majorité significative de délégués, soit doucher ses ambitions, soit aboutir à une concurrence plus intense si aucun postulant ne remporte clairement la bataille. En 1992 par exemple, Bill Clinton avait assommé la compétition chez les Démocrates en remportant la plupart des Etats du Sud. En 2000, Al Gore et George W. Bush, qui allaient s’affronter quelques mois plus tard lors de l’élection présidentielle, étaient tous deux sortis vainqueurs de cette journée.

Au-delà des résultats entérinés lors de cette journée, le Super Tuesday possède aussi une influence sur les dernières primaires prévues. Bien souvent, le candidat en tête après ce mardi de mars finit par remporter l’adhésion des Etats restants. Mais cette grande journée électorale, qui fait habituellement l’objet d’une attention médiatique énorme, a une saveur un peu différente cette année, tant elle paraît jouée d’avance.

Côté républicain 

Donald Trump a jusqu’ici gagné toutes les primaires organisées par son parti depuis janvier et, ce faisant, écrémé une grande partie de la concurrence républicaine. Si Nikki Haley, seule encore en travers de la route de l’ancien président avait gagné en Caroline du Sud ou au Michigan fin février, le Super Tuesday aurait été crucial pour démontrer si elle pouvait rester compétitive à l’échelle nationale, face à l’ancien président. Mais ce n’est pas le cas. Jusqu’à sa victoire symbolique dimanche soir à Washington, l’ex ambassadrice de l’ONU, a enchaîné les défaites cuisantes, perdant de manière décisive au Michigan et même en Caroline du Sud, Etat dont elle a été gouverneure. La plupart des États qui voteront lors du Super Tuesday autorisent les électeurs non affiliés à un parti, à participer aux primaires. Il existe donc en théorie au moins des opportunités théoriques pour Me Haley de recréer la coalition qui lui a permis de dépasser les 40 % dans le New Hampshire.

Donald Trump espère donc plier le match ce mardi face à sa rivale. Et ce, après avoir reçu hier “le feu vert“ de la Cour Suprême qui a annulé une décision de justice du Colorado, qui avait déclaré M. Trump inéligible dans l’État pour les primaires du Parti républicain. Une décision qui qui aurait empêché les partisans de l’ancien président de voter pour lui dans cet Etat. Donald Trump s’en est immédiatement félicité sur Truth Social : “UNE GRANDE VICTOIRE POUR L’AMÉRIQUE !!!”, a t-il déclaré.

Côté démocrate

Du côté des démocrates, rien n’indique que la course soit compétitive. Ce qui est normal pour le parti dont le principal candidat est le président sortant M. Biden a remporté plus de 95 % des voix en Caroline du Sud et plus de 80 % dans le Michigan. Et dans le Michigan, la plupart des votes contre lui n’étaient pas pour d’autres candidats mais pour des candidats “non engagés“ dans le cadre d’une campagne visant à protester contre son soutien à la guerre d’Israël à Gaza. Pour décrocher l’investiture démocrate, Joe Biden a besoin du soutien de 1 968 délégués. S’il ne passe pas cette barre lors du Super Tuesday, il s’en rapprochera.