Manouchian, loi immigration, arc républicain… Emmanuel Macron face à l’Humanité

À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, Emmanuel Macron a accordé un entretien inédit au quotidien l’Humanité. Panthéonisation de ces deux figures de la Résistance, place du RN, immigration, suppression du droit du sol à Mayotte… Les principaux points de cet entretien.

C’est une édition historique de L’Humanité qui est en kiosque ce lundi 19 février. Dans une interview, la première d’un président en exercice au journal communiste en cent vingt ans d’histoire, Emmanuel Macron balaie les thématiques du moment. Ce qu’il faut en retenir.

Panthéonisation de Manouchian

Fil rouge de cet entretien, la panthéonisation mercredi 21 février du résistant Missak Manouchian et de ses camarades. Un geste mémoriel inédit, en contradiction complète avec la politique conduite par Emmanuel Macron selon l’Humanité. “Comprenez-vous que votre choix surprenne, tant votre combat paraît aux antipodes de votre projet politique“, interroge le quotidien qui questionne le chef de l’État sur la présence du Rassemblement National (RN) à cette cérémonie. “Soixante ans après Jean Moulin, la panthéonisation de Missak Manouchian et de ses camarades est un acte de reconnaissance des FTP-MOI et de tous ces juifs, Hongrois, Polonais, Arméniens, communistes, qui ont donné leur vie pour notre pays“, plaide le locataire de l’Élysée.

Mon devoir est d’inviter tous les représentants élus  par le peuple français. Est-ce au président de la République de dire qu’un élu du peuple français siégeant au Parlement est illégitime ? Non, affirme Emmanuel Macron. “Le président de la République n’a pas à faire le tri entre eux“. “Comme pour l’hommage à Robert Badinter dont les élus du RN étaient absents, l’esprit de décence, le rapport à l’histoire devraient les conduire à faire un choix“, fait-il valoir.

Malgré les réserves formulées par le chef de l’État, Marine Le Pen participera mercredi à la cérémonie d’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, a indiqué lundi son entourage. Le chef de l’État avait pourtant fait valoir que “les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian.“

Le RN ne s’inscrit pas dans l’arc républicain

Emmanuel Macron a par ailleurs profité de cet entretien pour rappeler que “toutes les forces élues par le peuple“ n’adhéraient pas “à la République et ses valeurs.“ Interrogé notamment sur le Rassemblement national, le président de la République a jugé que le parti ne “s’inscrivait pas dans l’arc républicain“. Des propos qui contrastent avec ceux tenus par son Premier ministre, Gabriel Attal, qui avait affirmé au début du mois de février que “l’arc républicain, c’est l’Hémicycle“. Il sous-entend le même jugement à l’encontre de la Nupes, en précisant que c’était “aussi vrai pour des groupes d’extrême gauche“.

Il est légitime de vouloir préserver ses frontières« 

Sur le dossier immigration et la loi votée en début d’année, le président accuse les journalistes de l’Huma d’avoir voulu le “mettre dans un camp“, ce qu’il “récuse“, assurant avoir “toujours défendu le droit d’asile“. “L’immigration clandestine, si elle n’est pas maîtrisée, menace la cohésion de la nation“.“Il est légitime de vouloir préserver ses frontières, surtout dans un pays où le modèle social est très généreux, où il faut préserver la cohésion de la nation“, assure le président, pour qui “ Notre système est devenu totalement inefficace pour lutter contre l’immigration clandestine.

Suppression du droit du sol à Mayotte : une décision légitime

Emmanuel Macron assume sa proposition controversée de réviser la Constitution pour supprimer le droit du sol à Mayotte car il faut “casser le phénomène migratoire“ sur l’île “au risque d’un effondrement des services publics“.“Il est légitime de poser cette question car les Mahorais souffrent, juge-t-il. Ils ont d’ailleurs accueilli très positivement cette proposition, quelles que soient leurs sensibilités politiques.“ “Mais je vous le dis : restreindre le droit du sol pour Mayotte ne signifie pas de le faire pour le reste du pays“, assure le président.

Rafah, un point de rupture

Interrogé également sur la situation à Gaza, Emmanuel Macron  rappelle la position “claire“ de la France : “Nous avons condamné de manière intraitable l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre. Nous avons reconnu le droit d’Israël à se défendre et à lutter contre le terrorisme. Et nous avons indiqué dès le début que cette lutte devait être conduite dans le respect du droit humanitaire, du droit international, du droit de la guerre. Nous ne pouvons pas soutenir des opérations contrevenant à ce droit“, déclare le chef d’Etat. Avant d’ajouter : “J’ai dit au Premier ministre Benyamin Nétanyahou qu’à mes yeux Rafah était un point de rupture dans ces opérations.“

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