Guerre en Ukraine : Paris reçoit 21 alliés de Kiev ce lundi

A l’initiative du président français, Emmanuel Macron, un sommet de soutien à l’Ukraine réunissant la grande majorité des dirigeants européens se tient ce lundi à Paris. Objectif : envoyer “un message très clair“ de détermination au président russe, Vladimir Poutine.

 

C’est un sommet “à caractère exceptionnel“ insiste l’Élysée. Deux ans après le début de l’offensive russe, une vingtaine de dirigeants, en majorité européens, se réunissent ce lundi en fin d’après-midi à Paris, pour une réunion de soutien à l’Ukraine organisée à l’initiative de Paris. Elle réunira “plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs représentants ministériels“, afin d’“étudier les moyens disponibles pour renforcer la coopération des partenaires en soutien à l’Ukraine“, a indiqué la présidence française le 22 février, une semaine après la signature par Paris et Kiev, d’accords de sécurité bilatéraux, inscrivant dans la durée l’aide de la France à l’Ukraine.

Remobiliser et faire échec à l’agression russe

Selon l’Elysée, cette réunion a pour vocation d’être très “opérationnelle“, avec l’ambition d’augmenter “l’efficacité sur le terrain“ de l’aide à l’Ukraine. Mais l’idée est avant tout d’envoyer un “message très clair“ de détermination à Vladimir Poutine et de contrer le discours du Kremlin sur la victoire annoncée de la Russie, a déclaré dimanche la Présidence. “Notre objectif est de faire douter le président Poutine, de casser cette idée qu’il est tenté de faire croire qu’il va gagner“, a déclaré un conseiller d’Emmanuel Macron lors d’un briefing à la presse à l’agence de presse Reuters. Le président français veut aller à l’encontre d’un sentiment croissant de pessimisme sur la situation en Ukraine, l’expression “doom and gloom” (“pessimisme et morosité“) ayant été beaucoup entendue lors de la conférence sur la Sécurité de Munich mi-février.

Le but est de “remobiliser et examiner tous les moyens de soutenir l’Ukraine efficacement“, explique l’Elysée. “Il s’agit de contredire l’impression que les choses sont en train de se déliter, de réaffirmer que nous ne sommes pas fatigués et que nous sommes déterminés à faire échec à l’agression russe. Nous voulons envoyer le message clair à Poutine qu’il ne l’emportera pas en Ukraine“, insiste la présidence française.

“La Russie du président Poutine ne doit pas compter sur une quelconque lassitude des Européens“, prévient également la présidence française dans un communiqué sur X. “L’issue de cette guerre sera décisive pour les intérêts, les valeurs et la sécurité européenne. La France est, et restera, aux côtés de l’Ukraine et du peuple ukrainien“, ajoute encore le communiqué de l’Élysée.

La réunion se penchera également sur la recrudescence des attaques cyber et informationnelles d’une Russie “de plus en plus agressive“  et qui représente “un risque montant pour l’Europe“, selon la présidence française.

Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement attendus à Paris

Au total, 21 pays ont répondu à l’invitation du président français : l’Allemagne, la Belgique, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie. Des représentants ministériels du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Suède, seront également présents lors de l’évènement.

La grande majorité des dirigeants européens, dont les Premiers ministres de 15 pays de l’UE seront présents à cette réunion à l’Elysée, qui sera ouverte par une intervention en visioconférence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le chancelier allemand Olaf Schloz, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte, le chef de la diplomatie britannique David Cameron, les dirigeants scandinaves, l’Estonienne Kaja Kallas, le Polonais Andrzej Duda, sont entre autres attendus à Paris. Les Etats-Unis seront pour leur part, représentés par le Secrétaire d’Etat adjoint aux affaires européennes et eurasiennes Jim O’Brien, et le Canada par le ministre de la défense Bill Blair.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni ne fera pas le déplacement. C’est le très peu connu Edmondo Cirielli, vice-ministre aux Affaires étrangères, qui représentera Rome. Les représentants hongrois et slovaque, les deux pays de l’UE les plus réticents vis-à-vis de l’Ukraine, ne seront également pas présents “pour des raisons d’agenda“, affirme l’Elysée.

Pas d’annonces prévues sur de nouvelles aides

Si des annonces sur de nouvelles livraisons d’armes ou de nouvelles aides ne sont pas prévues, les participants vont examiner les moyens de “faire mieux et de manière plus décisive“, alors que Kiev a affirmé dimanche que la moitié des armes occidentales promises sont livrées en retard. “Chacun fait tout ce qu’il peut en matière de livraison d’armes. Il faut que nous puissions tous ensemble faire mieux, chacun selon ses capacités“, relève la présidence française.

Alors que l’Union européenne (UE) peine à remplir sa promesse de livrer un million de munitions à l’Ukraine, plusieurs pays plaident pour l’achat de munitions produites en dehors de l’UE. La France n’y est pas favorable. Mais la position de Paris sur ce point n’est pas “dogmatique“ selon un conseiller du président qui ajoute qu’il ne faut pas décourager les industriels européens de produire plus.

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