L’agenda politique

Jan
22
lun
OTAN : lancement de l’opération “Steadfast Defender“ @ Atlantique Nord
Jan 22 – Fév 1 Jour entier

L’Otan a annoncé jeudi 18 janvier le lancement, à partir de cette semaine d’un vaste exercice militaire, le plus important “depuis des décennies“, qui s’étalera sur plusieurs mois et impliquera quelque 90 000 soldats de l’Alliance. “Ce sera une démonstration claire de notre unité, de notre force et de notre détermination à nous protéger les uns les autres“, a déclaré le général américain Christopher Cavoli, commandant suprême des forces alliées en Europe. Baptisée Steadfast Defender (“Défenseur inébranlable“), cette vaste opération regroupera “les pays de l’Alliance“, ainsi que la Suède, et durera jusqu’au mois de mai.

Quel objectif ?

L’exercice qui débutera en février, sera le plus important de l’alliance militaire depuis la fin de la guerre froide. Ces manœuvres, qui s’étendront sur plusieurs mois de l’Atlantique au flanc Est de l’OTAN, dans une zone très étendue, allant “de l’Atlantique au flanc est de l’Otan“, prendront la forme d’un scénario de conflit contre un “adversaire de taille comparable“ à l’Alliance, selon la terminologie employée, qui désigne, sans la nommer, la Russie. L’opération militaire “Steadfast Defender“ permettra ainsi de “peaufine[r] les nouveaux plans de défense et de dissuasion de l’Otan, avalisés lors du sommet de Vilnius, l’été dernier“. “Ce sera une démonstration claire de notre unité, de notre force et de notre détermination à nous protéger les uns les autres“, a déclaré jeudi le général américain Christopher Cavoli, au cours d’une conférence de presse au siège de l’OTAN, à Bruxelles.

Pendant une longue période précédant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan est restée focalisée sur “des guerres de moindre envergure en Afghanistan et en Irak” comme l’indique Reuters. “Convaincus que la Russie post-soviétique ne représentait plus une menace existentielle“, ses membres n’avaient “pas jugé nécessaire de mettre en place des plans de défense à grande échelle“. Mais, depuis l’assaut à grande échelle lancé en février 2022 par le Kremlin sur l’Ukraine, la Russie est identifiée comme la menace n°1. L’éventualité d’une progression russe sur le continent européen n’est plus à exclure : si l’attaque d’un pays de l’Otan par Moscou reste peu probable “pour l’instant“, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a par exemple estimé vendredi 19 janvier que cela pourrait être le cas d’ici “cinq à huit ans” [Politico].

Les derniers exercices d’une ampleur similaire ont été Reforger – pendant la guerre froide en 1988 avec 125 000 participants – et Trident Juncture en 2018 avec 50 000 participants, selon l’Otan.

La Russie réagit vivement

La Russie a vivement réagi aux exercices Steadfast Defender 2024 de l’OTAN. Un exercice de cette envergure (…) marque le retour définitif et irrévocable de l’OTAN aux schémas de la guerre froide, alors que le processus de planification militaire, les ressources et les infrastructures sont préparés pour la confrontation avec la Russie“, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko à l’agence de presse officielle RIA.

Une opération de très grande envergure

90 000 soldats mobilisés

Présent aux côtés du général Cavoli jeudi lors de sa conférence de presse, l’amiral néerlandais Rob Bauer, le chef du comité militaire de l’Otan a fait état “d’un record en termes de nombre de soldats“. Avec 90 000 militaires mobilisés, l’opération dépasse ce qui était jusqu’alors le “plus grand exercice de l’Otan à ce jour depuis la fin de la guerre froide“, organisé en 2018 avec “environ 51000 soldats. Les troupes mobilisées comporteront notamment le renfort sur le continent européen de troupes “venues d’Amérique du Nord“, a précisé le général Cavoli.

Concernant l’équipement, plus de 50 navires, des porte-avions aux destroyers […] plus de 80 avions de combat, hélicoptères et drones et au moins 1 100 véhicules de combat, dont 133 chars et 533 véhicules de combat d’infanterie, seront déployés. Certains pays seront particulièrement actifs lors de Steadfast Defender. C’est le cas du Royaume-Uni, qui va à lui seul déployer 20 000 militaires. Des unités de la Royal Air Force, de la Royal Navy et de l’armée de terre seront également envoyées dans toute l’Europe et au-delà pour cet exercice,  a expliqué Londres.

Quel rôle pour la France ?

L’opération sera également “l’occasion d’observer le rôle de la France, en quête de crédibilité aux yeux de ses alliés“, et qui dirige actuellement pour un an “une force terrestre multinationale de l’Otan“, relève Le Parisien.

Jan
23
mar
Macron à l’INSEP pour présenter ses voeux aux acteurs du sport @ INSEP
Jan 23 Jour entier

À J-185 de la cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine, Emmanuel Macron présente ce mardi 23 janvier à 16h15 ses voeux aux acteurs du sport. Le Président souhaite adresser un “message de confiance et de détermination“ à l’ensemble des acteurs engagés dans l’aventure olympique et paralympique, depuis la grande halle Maigrot de  l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (lNSEP). Le président sera accompagné lors de ce déplacement, de la ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castera, engluée dans une série de polémiques.

Après avoir rencontré l’équipe de France de judo,  le chef adressera ainsi un “message d’encouragement“ et de “soutien massif au nom de la nation“  à l’ensemble des athlètes qui se préparent pour les Jeux. Il va “délivrer le souffle et l’énergie de la Nation derrière nos sportifs de haut niveau et derrière cette équipe de France de l’organisation, en leur rappelant que nous serons prêts, et que nous le sommes d’ailleurs sur bien des aspects, et qu’il faut garder toute la détermination nécessaire pour poursuivre sur les aspects sur lesquels nous ne le serions pas encore“,  indique un conseiller. Le chef de l’État devrait souligner à ce titre “la détermination à ce que l’ambition fixée soit au rendez-vous“, grâce à la “pleine mobilisation des acteurs“, en particulier sur le sujet de la sécurité qui “fait l’objet d’une préparation méticuleuse“, mais aussi des transports et de l’accessibilité.

Emmanuel Macron ne manquera pas également de rappeler l’objectif de figurer durablement dans le top 5 des nations au classement des médailles, alors que plusieurs études, notamment de l’Institut américain Gracenote, montrent que l’objectif est “atteignable“ lors de ces olympiades.

Un millier d’invités

Un millier de personnes ont été invitées pour cette cérémonie inédite, dont environ 500 sportifs de haut niveau, pensionnaires notamment à l’Insep. L’Elysée a confirmé la présence notamment de  la boxeuse Estelle Mossely, des judokates Shirine Boukli et Romane Dicko ou encore du spécialiste du saut en longueur Jules Pommery. Invitée comme les autres ambassadeurs de la grande cause nationale 2024 autour de l’activité physique et sportive, l’ex-athlète Marie-José Pérec sera également présente. La présidence a également convié les égéries de la campagne de promotion de la France « Make it Iconic« , dont la star du ballon rond Kylian Mbappé, dont la présence à cette heure n’a pas été confirmée.

Ont également été conviés à la cérémonie, des membres du comité d’organisation, des collectivités hôtes, des services de l’État, des ouvriers mobilisés sur les chantiers, des institutions sportives. Mais également des représentants des programmes de l’État : des écoles labélisées Génération 2024 qui déploient les 30 minutes d’activité physique par jour, des collèges bénéficiant de deux heures de sport supplémentaires, des jeunes utilisateurs du pass sport.

Présidentielle américaine : primaire du New Hampshire @ New Hampshire
Jan 23 Jour entier

Huit jours après que Donald Trump ait largement battu ses rivaux républicains dans les caucus de l’Iowa , le New Hampshire accueille ce mardi 23 janvier les premières primaires de la course à l’investiture présidentielle américaine de 2024. L’ancien président américain donné grand favori, y affronte son ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley. Après l’annonce dimanche soir par le gouverneur de Floride, Ron DeSantis de la suspension de sa campagne, cette première primaire sera finalement un duel.

Comment se déroulent la primaire du New Hampshire ?

Contrairement aux caucus de l’Iowa il y a huit jours, il s’agit de simples primaires organisées par l’État sur des sites de vote réguliers. Il n’y a pas de vote anticipé et le vote par correspondance est limité aux véritables “bulletins de vote par correspondance“ pour lesquels un motif est requis. Tous les bulletins de vote par correspondance doivent être reçus le jour des primaires. Les bureaux de vote ouvriront à des heures variables dans tout l’État, mais au plus tard à 11 h 00 heure de l’Est (17 heures en France) et doivent rester ouverts au moins jusqu’à 19h00 HNE (1 heure du matin en France).

La primaire du New Hampshire en chiffres

  • Nombre de lieux de vote : 309
  • Nombre de travailleurs électoraux primaires : plus de 6 000
  • Nombre de républicains inscrits : 267 768
  • Nombre de démocrates inscrits : 261 254
  • Nombre d’indépendants inscrits/“ Non déclarés“ : 344 335
  • Total des électeurs inscrits : 873 357
  • Participation républicaine attendue : 322 000
  • Participation démocrate attendue : 88 000

Combien de délégués sont en jeu ?

Les primaires du New Hampshire et leurs résultats font l’objet d’un examen minutieux, car elles sont les premières d’une longue liste, mais il n’y a que relativement peu de délégués en jeu. Du côté républicain, 22 délégués à la Convention nationale républicaine sont à gagner et seront attribués au prorata. Bien que cela ne représente qu’une infime partie des 1 215 délégués nécessaires pour décrocher la nomination, l’État a traditionnellement joué un rôle important dans le processus de nomination en raison de sa première place dans le calendrier. Pour les démocrates, 33 délégués seront envoyés à la Convention nationale démocrate depuis le New Hampshire, mais leur vote ne sera pas limité par les résultats des primaires après un différend sur le calendrier du vote. Cela signifie que les primaires du New Hampshire serviront uniquement de baromètre du soutien aux démocrates dans la course.

Qui peut voter à la primaire du New Hampshire ?

Les Républicains et les Démocrates inscrits votent à leurs propres primaires. Lors d’un événement de campagne à Portsmouth le mercredi 17 janvier, Donald Trump a faussement affirmé que les lois du New Hampshire “autorisent les démocrates à voter à la primaire républicaine“. Une affirmation fausse : les démocrates inscrits ne peuvent pas participer à la primaire du GOP du New Hampshire. Seuls les républicains et les indépendants peuvent voter lors de la compétition républicaine. Les autorités républicaines prédisent une importante participation : au moins 300.000 électeurs sont attendus sur les 900.000 que compte l’État. “Nous nous attendons à un record ou à un quasi-record“, a déclaré Chris Ager, président du GOP dans le New Hampshire, au New York Times.

Pourquoi la primaire du New Hampshire est-elle importante ?

Du côté républicain, la plupart des analystes politiques s’accordent sur le fait que le New Hampshire offre aux concurrents de Trump leur meilleure opportunité de remporter une victoire. Cela est particulièrement vrai pour l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, seule opposante crédible à Trump désormais, qui a pris un élan considérable dans l’État ces derniers mois. Si cette dernière ne parvient pas à défier l’ancien président, ce dernier pourrait devenir le candidat républicain présumé pour affronter Biden lors des élections générales de novembre. Si Haley réussit, elle retiendra probablement suffisamment de donateurs et d’électeurs intéressés pour présenter un défi crédible dans les semaines à venir.
Organisée le même jour que celle des républicains, mardi 23 janvier, la primaire démocrate présente une curiosité : Joe Biden n’y figure pas et et aucun délégué à la convention d’août qui investira le candidat du parti, ne sera désigné. Le Comité national démocrate (DNC) ne reconnaît pas le scrutin de l’Etat de Nouvelle-Angleterre et sanctionne ainsi le New Hampshire, qui a refusé d’accepter sa relégation dans l’ordre protocolaire des Etats, ce qui aurait exigé la révision d’une loi locale de 1975.

Quelles sont les tendances ?

Donald Trump est clairement le favori et détient 50 % du soutien parmi les électeurs républicains probables des primaires de l’État, selon un sondage CNN réalisé par l’Université du New Hampshire et publié dimanche . La concurrente la plus proche de Trump, l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, s’élève à 39 %. Le dernier sondage de l’Université Suffolk, mené entre les 18 et 19 janvier, confirme la domination de l’ancien président dans les intentions de vote, à 53 %, 17 points d’avance sur sa plus proche rivale, Nikki Haley, devenue dimanche la dernière opposante de l’ancien président après que le gouverneur de Floride, ait suspendu sa campagne et décidé de soutenir Donald Trump. La sortie de Ron DeSantis dimanche a cimenté la course à la présidentielle républicaine sous la forme d’une compétition à deux entre Donald J. Trump et Nikki Haley, à moins de 48 heures des primaires du New Hampshire.

Nikki Haley peut-elle rattraper Trump ?

Les enquêtes d’opinion attestent certes d’une remontée de Nikki Haley, qui est passée d’à peine 14% des intentions de vote début novembre à plus de 36% à la veille du scrutin. Mais celle qui incarnerait selon ses opposants “l’establishment“ républicain est encore à une quinzaine de points de Donald Trump. Elle espère néanmoins bénéficier de l’appui des électeurs indépendants et de la tradition modérée du New Hampshire.

Jan
24
mer
IVG dans la Constitution : examen du texte à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Jan 24 – Jan 26 Jour entier

Le projet de loi constitutionnelle prévoyant d’inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, engagement du président Emmanuel Macron, arrive mercredi 24 janvier dans l’hémicycle, à l’Assemblée nationale, avant un vote solennel le 30 janvier. Le texte sera examiné au Sénat en février, avant d’être soumis – si les conditions de son adoption sont réunies – à un Congrès qui serait convoqué début mars.

Le texte propose d’ajouter à l’article 34 de la Constitution que “la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse“. La formulation retenue, “ liberté garantie“ est aux yeux du gouvernement, un équilibre entre la notion de “droit à l’IVG“ et celle de “liberté“. Dans son avis sur ce texte publié le 12 décembre, le conseil d’Etat a considéré quant à lui que “la consécration d’un droit à recourir à l’interruption volontaire de grossesse n’aurait pas une portée différente de la proclamation d’une liberté“.

Une proposition de loi constitutionnelle de La France insoumise visant à introduire dans la Constitution  “l’effectivité et l’égal accès au droit à l’IVG“ avait recueilli en novembre 2022 une majorité très large à l’Assemblée. Mais le texte avait été adopté en février 2023 à une courte majorité au Sénat, où la formule “la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse“ s’était substituée à la notion de “droit“.

Le président de la République a décidé – avec l’accord des partisans de la réforme – de présenter un projet de loi. Objectif : permettre l’adoption éventuelle de cette révision constitutionnelle par la voie du Congrès (députés et sénateurs réunis à Versailles), plutôt que par référendum.  C’est dans ce cadre que le projet de loi constitutionnelle relatif à “la liberté de recourir à l’IVG“ est examiné cette semaine à l’Assemblée nationale.

Ce qui a été adopté en commission

En commission des lois, les députés ont adopté, sans modification, le 17 janvier dernier, le projet de loi, soutenu par la majorité, mais aussi par la Nupes, bien que non satisfaite de la rédaction retenue. Si le débat a eu lieu autour d’une centaine d’amendements, la formulation du gouvernement pour l’article unique du projet de loi, selon lequel “la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse“, est restée inchangée.

Un “oui“ avec réserves en séance

Si les choses pourraient se corser au Sénat, comme l’a laissé entrevoir mardi matin le président de la chambre haute Gérard Larcher, la discussion des députés devrait “globalement bien se passer“, pronostiquait hier un pilier du Palais-Bourbon. Des réserves sont toutefois attendues. En particulier de la part des députés Les Républicains, à l’origine de 149 amendements sur un total de 171. En pointe, une poignée d’élus qui s’opposent au texte : Xavier Breton, Marc Le Fur, le vice-président du groupe Patrick Hetzel ou encore Anne-Laure Blin.

Le président du groupe LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, a rappelé hier que la “liberté de conscience“ et “donc de vote prévaudrait“. “Ce que l’on veut, c’est avoir un vrai débat juridique sur les conséquences de l’inscription de l’IVG dans la constitution.“ “Majoritairement, au sein du groupe, on ne s’opposera pas, pour autant qu’on a les réponses aux questions qu’on soulève“, a t-il ajouté, soulignant notamment l’attachement de ses troupes au “respect des équilibres de la loi Veil.“

Mais le chef de file des députés LR a averti : “Si le président de la République voulait la réussite de ce texte, il fallait qu’il prenne la version du Sénat. En ne choisissant pas la version du Sénat, le PR prend le risque de l’échec de ce texte.

Jan
25
jeu
Loi immigration : décision du Conseil constitutionnel @ Conseil constitutionnel
Jan 25 Jour entier

Sa décision est très attendue. Le Conseil constitutionnel se prononcera ce jeudi 25 janvier sur la régularité de la controversée loi immigration, adoptée mi-décembre, a annoncé le 8 janvier son président Laurent Fabius, lors des vœux de l’institution à Emmanuel Macron. Au 26 décembre, l’institution avait enregistré quatre saisines : celle de députés et sénateurs de gauche, demandant aux Sages de se prononcer sur la constitutionnalité de ce texte, et deux autres plus inhabituelles en provenance de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et du président de la République.

Dès le lendemain du vote du texte issu de la Commission mixte paritaire, le gouvernement avait annoncé qu’Emmanuel Macron le transmettrait au Conseil constitutionnel. Dans sa saisine, le locataire de l’Élysée évoque “’l’évolution du texte par rapport à sa version initiale“ et explique vouloir “que les dispositions de la loi ne puissent être mises en œuvre qu’après que le Conseil constitutionnel aura vérifié qu’elles respectent les droits et les libertés que la Constitution garantit“.

Le chef de l’État avait ensuite lui-même déclaré, le 20 décembre sur France 5 : “Je le soumettrai au Conseil constitutionnel, parce que je pense qu’il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à notre Constitution.“ Le Conseil constitutionnel n’est pas “une chambre d’appel des choix du Parlement, il est le juge de la constitutionnalité des lois“, avait alors riposté Laurent Fabius, à l’occasion des vœux de l’institution.

Une trentaine de mesures susceptibles d’être retoquées

Cavaliers législatifs, ruptures d’égalité, atteintes aux droits fondamentaux… Au lendemain du vote du projet de loi immigration, le président de la commission des lois, Sacha Houlié (Renaissance), estimait à une “trentaine“ le nombre de dispositions votées par l’Assemblée, pouvant tomber sous le coup de l’inconstitutionnalité. Lesquelles ? Interrogée sur le sujet, Elisabeth Borne s’était contentée d’exposer : “Il peut y avoir des dispositions sur lesquelles nous avons alerté sur nos doutes, à deux titres : à la fois sur le fond et sur le fait que normalement, quand on débat d’un texte de loi, on ne peut pas y rattacher des amendements qui n’ont pas de rapport avec le texte.“ C’est ce que l’on appelle, en droit parlementaire, des “cavaliers législatifs“. Une pratique dont l’interdiction découle de l’article 45 de la Constitution.

L’instauration de “quotas“ fixés par le Parlement

Parmi les mesures sur la sellette, l’article premier du texte qui prévoit l’organisation d’un débat annuel au Parlement afin de fixer des quotas migratoires, ce qui pourrait représenter une rupture d’égalité. “Inconstitutionnel“, aux yeux du camp présidentiel, car cela constituerait une “injonction“ du Parlement à l’exécutif et une “discrimination“ entre étrangers dans des situations similaires, mais séparés par le “seuil“ du quota. “Demander un statut légal en France dépend de critères fixés par le législateur. Mais ces critères vous ne pouvez pas les appliquer de manière arbitraire, à géométrie variable. Si ces critères sont appliqués à une centaine d’entrants mais pas au 101e pour des raisons qui n’ont pas trait à sa situation […] C’est fondamentalement problématique“, explique Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’Université Panthéon-Assas.

La durée de résidence minimale pour toucher des prestations sociales

Est aussi dans le viseur, le conditionnement des prestations sociales à la situation professionnelle et à la durée de résidence, renvoyant à “une préférence nationale : cinq ans de résidence en France pour ceux qui ne travaillent pas, trente mois pour les autres, pour les allocations familiales, et pour l’aide personnalisée au logement (APL), cinq ans pour ceux qui ne travaillent pas et trois mois pour les autres. Les détracteurs de la mesure y voient une rupture d’égalité devant la loi.

La caution étudiant

Même débat sur une éventuelle “rupture d’égalité“ de la “caution étudiant.“ Imaginée et poussée par les sénateurs Les Républicains lors du vote de la loi à la chambre haute, la caution retour sera un préalable pour les étudiants étrangers souhaitant obtenir un titre de séjour. Ils devront déposer une somme, sur un compte bloqué, visant à couvrir d’éventuels frais d’éloignement. Une somme qui leur sera restituée quand ils quitteront le pays.

Le durcissement des conditions de regroupement familial

La réponse du Conseil sera également scrutée sur le durcissement du regroupement familial, dont la nécessité pour le demandeur de disposer d’une assurance maladie, ou que son conjoint à l’étranger ait 21 ans au minimum plutôt que 18 ans.

Restriction du droit du sol

Des dispositions comme “la restriction du droit du sol pour les enfants d’étrangers nés en France“ pourraient  aussi être considérées comme des “cavaliers législatifs“, sans lien avec le projet de loi.

 La déchéance de nationalité pour les meurtriers de policiers

Autre point à surveiller : la déchéance de nationalité pour les Français binationaux condamnés pour meurtre d’un policier. Une dangereuse rupture de l’égalité devant le droit, pour le sénateur Yan Chantrel : “À partir du moment où vous différenciez deux types de ressortissants dans le droit français, vous faites une distinction au sein même de la communauté nationale“. Si cette mesure entrait dans la loi, elle risquerait ainsi d’ouvrir “une brèche qui pourra être utilisé plus tard pour des délits de droit commun. “Il est là le danger“, alerte l’élu.

Visite d’État d’Emmanuel Macron en Inde @ New Dehli, Jaipur,
Jan 25 – Jan 26 Jour entier

Emmanuel Macron est attendu ce jeudi en Inde, où il sera vendredi, l’invité d’honneur du Republic Day, la fête nationale indienne. invité initialement par le Premier ministre indien, Narendra Modi, l’Américain Joe Biden, a décliné. Un choix interprété comme un signe de réprobation après la tentative d’assassinat d’un militant séparatiste sikh sur le sol américain, que les Etats-Unis attribuent aux services secrets indiens.

Le président Macron est accompagné des ministres des Armées Sébastien Lecornu, de la Culture Rachida Dati, des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et d’une quinzaine de chefs d’entreprise, dont les PDG d’EDF, Dassault Aviation, Naval Group et Cap Gemini, ainsi que de l’astronaute français Thomas Pesquet.

Jaipur et New Dehli

Une troisième visite éclair de 36 heures dans le pays pour Emmanuel Macron qui retrouvera dans la matinée le Premier ministre indien Narendra Modi, à Jaipur, au Rajasthan. Aucun président français ne s’était rendu dans l’État jusqu’à présent. Côté indien aussi, on vante cette étape où  le chef du gouvernement indien accueillera Emmanuel Macron dans un observatoire astronomique afin de célébrer la coopération spatiale entre les deux pays. Auparavant, le locataire de l’Élysée rencontrera des artistes et échangera avec de jeunes Indiens dans l’imposant décor du Fort d’Amber.

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Au programme également un “Road Show” conduisant dans la soirée Macron et Modi jusqu’au Palais des Vents de Jaipur, suivie d’un dîner en tête-à-tête dans cette ancienne résidence royale transformée en palace.

Mais le point d’orgue de cette visite sera la parade militaire du Republic Day, vendredi à New Delhi. Comme en miroir du dernier défilé du 14-Juillet sur les Champs-Élysées, ouvert par 240 militaires indiens, un contingent français s’illustrera dans la grande parade militaire marquant le 75e anniversaire de la Constitution indienne.

Au son de 21 coups de canons. Emmanuel Macron rejoindra au préalable la tribune d’honneur à bord d’un fiacre. Un contingent de 150 légionnaires ainsi que deux chasseurs Rafale et un avion ravitailleur français seront aussi à l’honneur, entre régiments de chars indiens et cavalerie à dos de chameau.

Dans le détail, à 6 heures (heure de Paris), le président français assistera au défilé en l’honneur du 75e anniversaire du “Republic Day“. Il déjeunera ensuite avec des investisseurs indiens, puis participera, à 11h30, à la réception du “High Tea“ à l’invitation de Droupadi Murmu, présidente de l’Inde au Palais présidentiel. À 13 heures, il prononcera un discours à l’occasion de la réception en l’honneur de la communauté résidant en France. Il aura un entretien bilatéral avec Droupadi Murmu, à 15 heures, puis dînera avec elle et Narendra Modi, au palais présidentiel, à 15h35. Il visitera, à 16h45, le Mausolée soufi de Nizamuddin.

Une visite aux multiples enjeux

La géopolitique au coeur des discussions

Au-delà du faste, les crises internationales, les deux dirigeants vont avoir des discussions sur l’Ukraine, le Moyen-Orient et la Chine ainsi que sur la coopération bilatérale en matière de défense, précise-t-on de source diplomatique indienne. Adepte du “muli-alignement“, New Delhi entretient de bonnes relations avec la Russie, refusant de la sanctionner pour son invasion de l’Ukraine et allant même jusqu’à lui acheter le pétrole que les Européens boycottent. La France entend de son côté être un acteur de la zone Asie-Pacifique et se veut une puissance d’équilibre, passerelle entre le Nord et le Sud. “L’Inde est, dans le contexte actuel, un partenaire clé pour contribuer à la paix et la sécurité internationales“, souligne la présidence française.

Un accord-cadre en vue pour six réacteurs EPR

Également au coeur des échanges entre les deux dirigeants, la coopération bilatérale en matière de défense, précise-t-on de source diplomatique indienne. Les deux puissances nucléaires cultivent de longue date des liens de défense, illustrés par l’intention de l’Inde d’acquérir 26 Rafale supplémentaires, outre les 36 déjà commandés. Les négociations se poursuivent sur la vente de ces 26 avions de combat destinés à la marine, tout comme sur celle de trois sous-marins Scorpène. Aucune annonce ne devrait donc intervenir durant la visite. Cette dernière sera également l’occasion de poursuivre les discussions sur les six réacteurs EPR que la France souhaite vendre à l’Inde pour sa centrale de Jaitapur, dans l’État du Maharashtra, dans le centre du pays. Ce projet, dans les tuyaux depuis quinze ans, pourrait bientôt aboutir. Selon une source indienne, un accord-cadre pourrait être conclu cette semaine.

La délicate question de la répression des minorités religieuses

La France, soucieuse de nouer des partenariats stratégiques, militaires et industriels, a ignoré jusqu’à présent les signes alarmants de la transformation de l’Inde depuis l’avènement de Narendra Modi. Les ONG, qui y dénoncent des dérives autoritaires et la répression des minorités religieuses, ont exhorté Emmanuel Macron à soulever la question durant ses entretiens. Human Rights Watch a d’ailleurs interpellé le président français, en lui demandant de ne “pas ignorer la terrifiante répression des minorités religieuses, des médias indépendants, des opposants politiques et des organisations de défense des droits humains qui a lieu actuellement en Inde“.

 

 

Jan
30
mar
Constitutionnalisation de l’IVG : vote solennel du texte @ Assemblée nationale
Jan 30 Jour entier

L’Assemblée nationale a examiné, mercredi 24 janvier, le projet de loi constitutionnelle “relatif à la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse“ et validé la notion de “liberté garantie“ aux femmes d’avoir recours à l’IVG. Après l’adoption de son article unique par 99 voix “pour“ et 13 “contre“ dans la nuit du 24 au 25 janvier, le texte fera l’objet d’un vote solennel ce mardi 30 janvier dans l’hémicycle, après la déclaration de politique générale du Premier ministre, Gabriel Attal. Il sera transmis dans la foulée au Sénat, avant d’être soumis – si les conditions de son adoption sont réunies – à un Congrès qui serait convoqué début mars.

Déclaration de politique générale du Premier ministre @ Assemblée nationale
Jan 30 Jour entier

Trois semaines après sa nomination par Emmanuel Macron, Gabriel Attal, prononce ce mardi 30 janvier, à 15 h à l’Assemblée nationale, sa déclaration de politique générale. Un exercice imposé pour tout Premier ministre qui entre en fonction, qui constitue une feuille de route gouvernementale des mois à venir. Ce discours sera simultanément lu au Sénat par un ministre de son gouvernement. Mais, par “grand respect“ et par “grande admiration“ pour le travail des sénateurs, le Premier ministre a annoncé qu’il se rendrait dans la foulée au Palais du Luxembourg, pour y prononcer une intervention distincte.

Cette déclaration de politique générale, je souhaite la construire et la nourrir avec l’ensemble des forces représentées dans cet Hémicycle et au Sénat“ a déclaré le chef du gouvernement lors de sa première séance de Questions au gouvernement. Gabriel Attal a justifié le temps qu’il a décidé de prendre entre sa nomination et sa déclaration de politique générale par la volonté derencontrer l’ensemble des groupes représentés au Parlement, les forces vives de la nation, les organisations syndicales, les associations d’élus locaux“, ainsi que de se “rendre sur le terrain“ et d’avoir des “échanges très directs avec les Français“.

Imposer un style, une méthode

Passage obligé et moment fondateur pour tous les Premiers ministres, la déclaration de politique générale devrait permettre à Gabriel Attal d’imposer un style, voire de transformer celui ci en méthode. Avant même le déclenchement de la crise agricole, le Premier ministre qui dispose d’un réseau politique limité et s’appuie sur un quatuor de conseillers qui le suivent depuis ses débuts – s’est fait fort de se montrer à l’écoute des élus, recevant tous les partis politiques et les forces vives  et allant à la rencontre des Français au cours de nombreux déplacements dès sa prise de fonction, sur tous les thèmes.

Adoptant volontiers le vocabulaire de la droite la plus classiquement conservatrice – sur le travail, l’autorité, l’école – quitte à s’éloigner du macronisme originel, Gabriel Attal a esquissé un cap : celui de répondre aux attentes de la classe moyenne. Enfin, le discours de politique générale – qui durera une heure environ – devra montrer que la “méthode Attal“ est synonyme d’action rapide. Pour autant, le nouveau premier est toujours face à la même réalité politique que celle à laquelle était confrontée sa prédécesseure, Elisabeth Borne : l’absence de majorité absolue à l’Assemblée. Et comme l’ont montré ses premières passes d’armes dans l’hémicycle électrique du Palais Bourbon, les oppositions sont loin d’être tombées sous son charme.

Sa déclaration de politique générale est en outre bousculée par la crise agricole, même si cette dernière peut constituer une opportunité pour gagner en épaisseur politique. Cette crise majeure peut aussi permettre au premier ministre de livrer un discours de politique générale actant une nouvelle étape du quinquennat Macron, là où cela n’allait pas de soi. Enfin, elle peut avoir le mérite d’évacuer les premiers pas difficiles du gouvernement, bousculé par les polémiques à répétition déclenchées par la ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra.

Quatre grands chapitres

Quatre chapitres seront détaillés par Gabriel Attal dans la lignée du cap fixé par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier dernier : “l’autorité et le régalien“, “les services publics“, avec l’école et la santé, “le travail et l’emploi“ et “l’agriculture et l’écologie.

Lors d’un déplacement ce dimanche dans une ferme au nord-est de Tours (Indre-et-Loire), le Premier ministre a lui même évoqué son grand oral, ébauchant “trois piliers“  qui devraient structurer sa déclaration : “le travail“, “les services publics“ et la “transition écologique“. Sur le premier volet, Gabriel Attal cible les classes moyennes, “ceux qui ne peuvent compter que sur leur boulot et ont le sentiment de ne rien recevoir en retour“. L’accès aux soins, l’éducation “mère des batailles“, la sécurité et l’autorité, seront eux les thèmes centraux de la partie sur les services publics. Au chapitre écologique, le Premier ministre a dit espérer “sortir des débats stériles entre croissance et climat“, promettant de bâtir “un nouveau modèle de croissance, car l’écologie crée des emplois.“

La crise agricole sera sans surprise en filigrane du grand oral du Premier ministre. Le PM fera t-il des annonces ? Le chef du gouvernement devrait avoir des mots pour le monde agricole qui se dit écrasé par la paperasserie administrative et souffre de ne pouvoir vivre décemment de son travail. Mais selon les informations du Monde, Gabriel Attal devrait s’en tenir à un propos général pour répondre à la colère des agriculteurs, cet après-midi, lors de son discours. Aucune annonce détaillée et précise, faisant écho aux revendications des manifestants, n’est à attendre à cette occasion, alors que, depuis dimanche, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture, déclarait que des annonces devaient être faites “dès mardi“. De “nouvelles mesures seront prises dès demain“ en faveur des agriculteurs, avait annoncé, lundi, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, dans son compte rendu à la presse du conseil des ministres

Autre volet sur lequel Gabriel Attal est très attendu: la promesse de simplification. Elle est réclamée de toutes urgences par les agriculteurs, mais plus largement par l’ensemble des chefs d’entreprises, qui veulent profiter de la fenêtre de tir pour en finir avec la surrèglementation et la surtransposition des directives.

Pas de vote de confiance

La décision avait été annoncée la veille par la porte-parole du gouvernement. Le Premier ministre l’a confirmé mercredi 17 janvier : il ne demandera pas de vote de confiance à l’issue de sa déclaration de politique générale. “Est-ce qu’il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale ? Non, nous le savons. Est-ce qu’il y a besoin d’un vote pour le démontrer ? Non, je ne crois pas non plus“, a-t-il déclaré au Sénat, lors de la séance de Questions au gouvernement.

Les députés de gauche ont toutefois déjà fait savoir qu’ils déposeraient une motion de censure. “Une motion de défiance, en quelque sorte“ a commenté, au micro de la chaîne perlementaire LCP, le premier secrétaire du Parti socialiste et député, Olivier Faure. Comme la motion de censure déposée pour le même motif lors de l’arrivée d’Elisabeth Borne à Matignon, celle-ci n’a cependant aucune chance d’être adoptée Le groupe Les Républicains n’ayant, sauf revirement, pas l’intention de la voter.

Une fois prononcé ce discours de politique générale, la deuxième salve de nominations prévues pour boucler la nouvelle équipe gouvernementale devrait intervenir  “assez rapidement“, a assuré la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot.

 

Emmanuel Macron en Suède @ Stockholm et Scanie
Jan 30 – Jan 31 Jour entier

Emmanuel Macron accompagné de son épouse, Brigitte, se rendra en Suède, les 30 et 31 janvier, à l’invitation du roi suédois Carl XVI Gustaf, ont indiqué le ministère suédois des Affaires étrangères et l’Élysée. La visite initialement programmée initialement du 23 au 25 octobre 2023, avait été reportée en raison d’un attentat perpétré à Bruxelles, revendiqué par le groupe Etat islamique. La visite ayant pour thématique principale la défense. Emmanuel Macron est accompagné du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et des PDG comme ceux d’Airbus ou de l’entreprise d’armement MBDA.

Cette visite d’État, qui sera la première d’un président français dans le pays depuis 2000, “contribuera à renforcer et à promouvoir“ les liens historiques et “excellents“ entre la France et et le Royaume de Suède. Elle permettra également l’approfondissement de “la coopération dans les domaines tels que l’innovation, la transition écologique et la sécurité“, indique l’ambassade de France en Suède. Les deux pays évoqueront la défense européenne, le futur partenariat économique franco-suédois et des mesures de soutien à l’innovation.

Les questions de défense au premier plan

Alors que la Suède, pays alliée de la France, est en plein processus d’adhésion à l’OTAN, la défense européenne sera au cœur des échanges de la visite du président Macron. “Le renforcement du partenariat franco-suédois en matière de défense européenne et la réaffirmation du soutien à l’Ukraine constitueront les priorités de la réunion“, a déclaré l’Élysée avant la visite.

Bien que les deux pays entretiennent des liens étroits en matière de défense et qu’ils aient toujours trouvé des compromis, Paris et Stockholm ont démontré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’ils ne partageaient pas la même vision de ce que devrait être la politique de défense de l’UE.  Paris a insisté à plusieurs reprises pour que l’industrie de défense de l’UE soit prioritaire dans les programmes et les fonds de défense de l’UE. Pour sa part, Stockholm — ainsi que les pays baltes et les États membres de l’UE les plus réticents à l’Est — a fait valoir que cela n’était pas compatible avec les besoins urgents de la guerre et la reconstitution des stocks. Il existe un “respect mutuel“ et une “ volonté commune“, a toutefois déclaré l’Élysée, insistant sur le fait que les deux pays veulent aller plus loin en matière de sécurité européenne, sans toutefois donner plus de détails.

Une relance des contrats de défense 

Car Stockholm attend toujours de rejoindre l’alliance militaire occidentale, l’OTAN. Après un long blocage, la Turquie a validé au mois de janvier l’intégration du pays scandinave au sein de l’Alliance atlantique. La Hongrie est désormais le seul pays membre de l’organisation à ne pas avoir approuvé l’adhésion du pays nordique à l’Otan. Si le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a dit soutenir la candidature de Stockholm, il temporise, cherchant notamment à obtenir des contreparties en échange de son feu vert.

La perspective d’adhésion à l’Alliance reste toutefois encourageante pour les acteurs suédois de la défense. Plus que l’annonce d’un changement de posture historique, il s’agit là de la promesse donnée à une réévaluation de l’outil militaire national, Stockholm se préparant même à l’éventualité du combat. “On ne peut pas exclure que la force militaire ou de nouvelles menaces […] soient utilisées contre la Suède“, peut-on lire dans un rapport sur la politique de sécurité de la Suède présenté le 19 avril 2023 par la commission de la Défense du Parlement suédois au ministre de la Défense. Face à cette crainte, le gouvernement s’oriente vers un nouveau plan de réarmement qui devrait prendre effet dès 2025.

La visite d’Emmanuel Macron en Suède relance dans ce contexte la question des contrats de défense envisagés par les deux pays. Partenaires européens de longue date, Paris et Stockholm opèrent un rapprochement à grande vitesse. Au coeur de la coopération franco-suédoise, la relation entre les industries de défense donne le ton de la convergence stratégique de plus en plus marquée entre les deux Etats qui ont prévu de renforcer leur coopération via la signature d’un partenariat qui pourrait s’élever à 100 milliards d’euros. Une lettre d’intention de coopération sur les systèmes de défense et de surveillance aérienne sera également signée par Sébastien Lecornu et son homologue suédois, a précisé l’Elysée lors d’un briefing avec la presse.

Le programme

Mardi 30 janvier

Le chef de l’État entamera sa tournée à Stockholm et la terminera dans le comté de Scanie, dans le sud du pays. Cette première journée se passera donc dans la capitale suédoise : Emmanuel Macron prononcera un discours en l’honneur de la communauté française résidente en Suède à 9 h 15, puis il assistera à la cérémonie d’accueil au Palais royal, à 10 h 50, et fera une déclaration conjointe à la presse, à 11 h 30. A midi, le président français déjeune avec le roi et la reine de Suède Carl XVI Gustaf et Silvia. Il s’entretiendra, à 13 h 20, avec Andreas Norlén, le président du Parlement suédois, puis, à 14 heures, avec Ulf Kristersson, le Premier ministre suédois. Le chef de l’État tiendra une conférence de presse avec ce dernier à 14 h 20. Il échangera ensuite à 15 h 50, avec des experts suédois et français de la défense. À 16 h 40, Emmanuel Macron prononcera un discours auprès de la communauté de défense en Suède, en présence du roi de Suède, suivi d’un échange avec les participants. A 20 heures, il fera une déclaration avec le roi de Suède, en ouverture du dîner d’Etat qui commencera à 20 h 10.

Examen au Sénat de la proposition de loi sur le“bien vieillir en France“ @ Palais du Luxembourg
Jan 30 – Fév 1 Jour entier

Ce sera l’un des principaux textes de la rentrée à la chambre haute : la proposition de loi “pour bâtir la société du bien-vieillir en France“, portée par la majorité présidentielle arrive au Sénat. Le texte adopté le 23 novembre 2023 par l’Assemblée nationale, est examiné en séance par les sénateurs, les mardi 30 janvier, mercredi 31 et jeudi 1er février.

Les différents volets

La prévention de la perte d’autonomie et la lutte contre l’isolement

La proposition de loi, qui a été enrichie de 146 amendements des députés et du gouvernement, comporte plusieurs volets. Tout d’abord, “la prévention de la perte d’autonomie et lutte contre l’isolement“. Le texte crée dans le cadre de cette première priorité :

  • une conférence nationale de l’autonomie en charge du pilotage national de la politique de prévention de la perte d’autonomie ;
  • un service public de l’autonomie à l’échelle des départements pour les personnes âgées et handicapées et les proches aidants, sorte de guichet unique afin de simplifier leur parcours usager ;
  • des conférences territoriales de l’autonomie qui seront chargées de piloter le dispositif dans les départements ;
  • un référent prévention.

La prévention et la lutte contre les maltraitances font l’objet d’un deuxième volet prévoyant notamment la création d’une nouvelle instance de recueil et de traitement des alertes en cas de maltraitance de personnes vulnérables au niveau départemental, sous la responsabilité des agences régionales de santé (ARS). Un mandat de protection future aux fins d’assistance est également créé.

Une carte professionnelle pour les aides à domicile

Un autre axe du texte concerne les intervenants à domicile. Ils pourront disposer au plus tard en 2025 d’une carte professionnelle afin de leur faciliter leur vie quotidienne, pour le stationnement par exemple. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) pourra aider financièrement les départements qui soutiennent la mobilité de ces professionnels, notamment pour l’acquisition de véhicules propres.

Une régulation des Ehpad 

De nombreuses dispositions de la proposition de loi traitent des Ehpad. À la suite du “scandale Orpéa“, un amendement prévoit la mise en place d’une réunion régulière des représentants des autorités et des établissements et services compétents en matière de contrôle des EhpadDeux autres mesures visent à ne pas renouveler tacitement les autorisations des Ehpad dont l’évaluation externe ou le contrôle de l’ARS n’a pas été satisfaisant et à renforcer le contrôle des Ehpad privés lucratifs et les sanctions en cas de constat du mauvais état d’entretien d’un immeuble ou de travaux non réalisés. De son côté, le gouvernement a fait voter un amendement pour obliger les Ehpad privés lucratifs à consacrer une partie de leurs bénéfices à l’amélioration de l’hébergement et du bien-être de leurs résidents.  La proposition de loi consacre en outre un droit de visite pour les proches ainsi qu’un “droit au maintien“  du lien social et de la vie familiale.

Un texte rétréci en commissions sénatoriales

Débattu en commission des affaires sociales et en commission des lois du Sénat le 17 janvier, la proposition de loi a été nettement amincie. Après une inflation notable du nombre d’articles à l’Assemblée nationale, où elle a presque quintuplé, les rapporteurs au Sénat, ont souhaité “recentrer le texte sur son contenu utile“, reprécisant certaines choses, et élaguant au passage des passages jugés superflus, “inopérants“, ou déjà satisfaits par le droit actuel.