L’agenda politique

Fév
7
lun
Conférence sur la souveraineté numérique de l’Europe @ Paris
Fév 7 – Fév 8 Jour entier

Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne (PFUE), s’ouvre à Paris ce lundi 7 février, et pour deux jours, la conférence “Construire la souveraineté numérique de l’Europe“. L’évènement est inauguré par les ministres français, Bruno Le Maire et Jean-Yves Le Drian, en présence de Margrethe Vestager et Věra Jourová (vice-présidentes de la Commission Européenne) ainsi que plusieurs ministres et commissaires européens.

Décrite par le cabinet de Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique,  comme “le grand moment numérique de la PFUE“, cette conférence abordera de nombreux thèmes le cloud, la cybersécurité, la démocratie à l’ère numérique, le Digital Services Act, le Digital Markets Act et le financement des start-ups et des scale-ups

La conférence mettra en avant la capacité de l’Union européenne à maîtriser son destin à l’ère du numérique, notamment de pouvoir défendre ses intérêts économiques, ses valeurs et garantir son autonomie.

Trois leviers sont identifiés pour y parvenir :

  • Faire émerger des entreprises européennes d’innovation de rupture de rang mondial, en s’appuyant sur le Conseil européen de l’innovation (EIC), nouvellement créé et disposant d’un budget de 10 Mds €, pour cibler les innovations de rupture.
  • Faire de l’Europe la terre des talents technologiques. L’accès aux compétences clés est un déterminant majeur de la croissance de l’écosystème technologique européen. La conférence posera la question du renforcement de la coopération européenne en matière de délivrance des visas. Elle discutera les leviers d’amélioration de la visibilité des dispositifs d’attractivité des talents, afin de soutenir l’hyper-croissance des startups européennes.
  • Financer les derniers stades de développement des scale-ups pour appuyer l’émergence des entreprises de rang mondial de demain et les arrimer à l’Europe. En raison de leur taille modeste, les fonds européens de capital-risque ne sont aujourd’hui pas toujours capables de financer les tickets d’investissement les plus élevés. La conférence analysera les politiques publiques permettant aux startups et scale-ups de renouer avec des mécanismes de financement européens (introduction en bourse ; fonds de fonds ; etc.).
2022-02-04-dp-souveraineté-numérique-fr
Crise ukrainienne : Emmanuel Macron à Moscou, puis à Kiev @ Moscou, Kiev
Fév 7 – Fév 8 Jour entier

Emmanuel Macron rencontre ce lundi 7 février à Moscou le président russe, Vladimir Poutine. Il s’entretiendra, mardi, avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Kiev. Ces deux entretiens se dérouleront en tête-à-tête, a précisé l’Elysée, mais “en coordination avec les partenaires européens“.

Il s’agit de trouver le chemin d’une désescalade dans le dossier ukrainien, alors que la Russie a massé depuis trois mois autour de l’Ukraine 110.000 soldats, des centaines de missiles, blindés, hélicoptères et avions de chasse. “Nous n’allons pas obtenir de gestes unilatéraux“, a précisé Emmanuel Macron dans un entretien au Journal du Dimanche, “mais il est essentiel d’éviter une détérioration de la situation“ avant d’établir des mécanismes réciproques et des gestes de confiance.

Le président français a multiplié la semaine dernière les prises de contact. À trois reprises, il a échangé par téléphone avec son homologue russe, Vladimir Poutine, pour tenter de désamorcer la crise. Mais également, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Selon l’Elysée, ces échanges  ont porté sur deux priorités. “La première, capitaliser sur les récentes avancées positives en format Normandie pour parvenir à une solution durable dans le Donbass. La seconde, engager la conversation sur les conditions de l’équilibre stratégique en Europe, devant permettre de constater une réduction des risques sur le terrain et garantir la sécurité sur le continent.

Le format Normandie  associe la France, l’Allemagne – toutes deux médiatrices – la Russie et l’Ukraine, et est censé mettre en œuvre les accords de paix de Minsk dans les enclaves séparatistes du Donbass.

Emmanuel Macron doit en la circonstance, s’imposer comme un interlocuteur utile. Et ce, alors que pour le maitre du Kremlin, le seul important à ses yeux est la Maison-Blanche, avec qui il peut discuter d’une priorité plus large que l’Ukraine : la réorganisation de l’architecture sécuritaire mondiale. Car, “l’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l’Otan et l’UE“, estime le chef de l’État.

Les relations demeurent néanmoins complexes entre les deux hommes. La volonté de dialogue affichée en 2019 par le président français n’a en effet mené nulle part. S’il joue sa carte, c’est qu’à la différence d’autres dirigeants européens, Emmanuel Macron a toujours privilégié le “dialogue exigeant“ avec Moscou.

Après les nombreux soubresauts diplomatiques des dernières semaines, Vladimir Poutine semble en tout cas avoir trouvé en Emmanuel Macron un partenaire fort utile. “Je t’attends, je veux aller au fond des choses avec toi, tu es un interlocuteur de qualité“, lui a assuré Poutine au téléphone, confie-t-on à l’Élysée. Emmanuel Macron joue donc gros dans cette mission, qui pourrait s’avérer embarrassante s’il revenait les mains vides, alors que la France assure actuellement la présidence du Conseil de l’Union européenne.

Que peut-on espérer ?

Sur le fond du dossier, la présidence française assure qu’il “ne s’agit pas de tout régler“ mais d’établir un “accord de consensus“ avec les Russes, ainsi qu’une feuille de route des prochaines étapes. L’Elysée indique que le voyage a été motivé par certains “développements positifs récents“, pour parvenir à une solution pour le Donbass, la région contrôlée en partie par des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Vladimir Poutine a ainsi exprimé le souhait de progresser sur les accords de Minsk.

Emmanuel Macron espère ainsi repartir avec des signaux, voire des gages, de “désescalade“, notamment sur la ligne de front entre l’Ukraine et la Russie où des centaines de milliers de militaires sont déployés. Le président français devrait demander à son homologue d’en retirer ses troupes et de mettre fin à ses activités militaires en mer Noire, au Bélarus et dans les mers proches de l’Ecosse. “L’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l’OTAN et l’UE”, affirme le chef de l’Etat dans son interview au JDD.

Tout en assurant que la priorité était la souveraineté de l’Ukraine, le chef de l’Etat a également laissé entendre que les occidentaux devaient rester flexibles face aux Russes : “La sécurité et la souveraineté de l’Ukraine ou de tout autre état européen ne peuvent faire l’objet d’aucun compromis de même qu’il est légitime que la Russie pose la question de sa propre sécurité“, dit-il. Emmanuel Macron n’espère pas obtenir le retrait des troupes russes à lui-seul comme il l’a expliqué hier au JDD : “Il faut être très réaliste. Nous n’obtiendrons pas de gestes unilatéraux mais il est indispensable d’éviter une dégradation de la situation“.

Dans sa besace. Le locataire de l’Elysée espère rapporter de son bref séjour moscovite au moins une bonne nouvelle au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’il rencontrera mardi. Dans ce jeu complexe, un autre chef d’Etat sert d’intermédiaire tant que Moscou et Kiev ne se parlent pas : le chancelier allemand Olaf Scholz, qui rencontre, de son côté le président américain, Joe Biden aujourd’hui.

Fév
9
mer
Convois de la liberté : les anti-passe rallient la capitale @ France
Fév 9 – Fév 12 Jour entier

Le mouvement s’inspire de celui initié à Ottawa (Canada) , où des centaines de camions stationnés autour du parlement, ont bloqué le centre de la cité pour s’opposer aux restrictions sanitaires. Obligeant le maire de la ville a déclarer l’état d’urgence, après une semaine d’occupation des lieux.

Une arrivée à Paris, vendredi

Sur le modèle canadien, des “convois de la liberté“ s’organisent dans tout l’hexagone pour rejoindre Paris, vendredi, avant de converger vers Bruxelles lundi 14 février, où une manifestation de grande ampleur est prévue. Objectif : bloquer la capitale. Contrairement au “Freedom Convoy 2022“ canadien où des centaines de camions encerclent des bâtiments officiels, la version française du mouvement ne vise pour le moment, pas de lieu précis.

Les sept convois venus de différentes villes de France vont converger vers la capitale, où ils doivent se réunir à 20 heures. Un lieu unique devrait être annoncé par les organisateurs peu avant l’arrivée. Au programme le vendredi soir, une “soirée de partage et de convivialité avec la solidarité citoyenne“ dans la capitale,  avant de participer aux manifestations anti passe vaccinal dans la capitale samedi.

Les grands axes d’arrivée

Les différents axes d’arrivée des convois vers Paris sont les suivants :

  • Nord : depuis l’autoroute A3, entrée sur le périphérique par la Porte de Bagnolet en direction de la Porte de Bercy pour entrer dans Paris ;
  • Normandie : depuis l’autoroute A13, puis A14 et N13 à travers Neuilly-sur-Seine, pour entrer dans Paris par la Porte Maillot ;
  • Bretagne et sud-ouest : depuis l’autoroute A126 et A6 pour entrer sur le périphérique Porte d’Italie et rejoindre Porte de Bercy ;
  • Sud-est et Lorraine : depuis l’autoroute A4 vers la Porte de Bercy.

Une interdiction de manifestation

Les convois de la liberté cortèges composés d’anti-passe sanitaire et d’antivax, n’auront pas le droit de passer par la capitale, a annoncé jeudi la préfecture de police, qui interdit toutes leurs manifestations de vendredi à lundi.“ L’objectif affiché de ces manifestants serait de bloquer la capitale en entravant la circulation routière dans les rues de Paris pour promouvoir leurs revendications, avant de poursuivre leur périple en direction de Bruxelles […] En raison des risques de troubles à l’ordre public que pourrait causer ce rassemblement, le préfet de Police prend un arrêté interdisant de telles manifestations, du vendredi 11 février 2022 au lundi 14 février 2022 inclus “, souligne le communiqué de la préfecture.

Des blocages importants ?

Il est difficile de se prononcer sur ce point. L’arrêté d’interdiction de manifestation pris par la préfecture de police, qui menace de verbalisation, de suspension de permis et d’arrestation, pourrait limiter les blocages. En début d’après-midi jeudi 10 février, environ 1 600 véhicules avaient été comptabilisés par les forces de l’ordre à l’échelle du pays. Il est impossible d’estimer l’ampleur du mouvement à son arrivée à Paris, des opposants locaux aux mesures sanitaires pouvant se joindre aux convois dès vendredi soir.

Des départs des quatre coins de l’hexagone

De nombreuses pages ou groupes Facebook dédiés à l’organisation de ce convoi sont apparues depuis la fin du mois de janvier. Sur la plus importante, intitulée “Le convoi de la liberté“, qui compte déjà 300 000 membres, six convois sont annoncés au départ, dès ce mercredi, de plusieurs villes de France : Nice, Perpignan, Bayonne, Strasbourg ou encore Cherbourg. D’autres départs doivent suivre : notamment depuis la Bretagne et l’Hérault,  jeudi, la Normandie et le Nord, vendredi selon France 3 Hauts-de-France.

En Europe et notamment en France, le mouvement a très vite dépassé le groupe Facebook d’origine. D’autres pages ont émergé sur le réseau social, des chaînes Telegram ont été créées pour s’organiser, et le mot-clé  “#ConvoidelaLiberte“, a été massivement partagé sur Twitter.

Une carte avec les différents trajets, des points de ravitaillements et même des hébergements, comme des parkings publics ou de supermarchés est régulièrement mise à jour depuis dimanche soir.

Une mobilisation au-delà des seuls routiers

Faut-il aussi s’attendre à d’interminables files de camions comme on l’a vu au Canada ? A priori, non. Contrairement à la mobilisation outre-Atlantique, les poids-lourds devraient jouer un rôle moins important dans l’Hexagone. C’est ce qu’a reconnu Florian, un routier des Rhône-Alpes, interrogé sur le média “gilet jaune“ Vécu. Considéré comme l’un des porte-paroles de “Convoy France“, ce dernier indique que “les routiers seront minoritaires sur le convoi“, que “ce n’est pas un mouvement de camions“. Les principaux syndicats du secteur du transport routier assurent également ne pas être associés à cette mobilisation. Contrairement au Canada, ce sont donc surtout des véhicules individuels qui sont escomptés.

Un dispositif policier de très grande ampleur

Le mouvement se veut “pacifiste“ comme l’indique tous les communiqués. Une mobilisation “Sans arme, ni haine, ni violence“, comme aiment le rappeler, les membres du groupe Facebook qui en sont à l’origine. Si le point de rassemblement principal, est l’abandon du passe vaccinal, les revendications affichées dépassent très rapidement le simple cadre sanitaire. “Pour rappel le gazole lui aussi a battu des records (1,69 €). On doit se battre pour ça aussi“ tonne un membre du groupe Facebook interrogé par Le Parisien. De quoi rappeler le mouvement des Gilets jaunes, né sur Facebook en 2018 avec la hausse des taxes sur l’essence. Face à l’ampleur du mouvement en France, les services de renseignements territoriaux ont indiqué que ce dernier était “surveillé de très près“.

7200 policiers et gendarmes déployés

La préfecture de police a annoncé le déploiement de 7 200 policiers et gendarmes sur trois jours.

Quatre groupements d’unités seront déployés dans Paris, “chacun composé de policiers de la préfecture de police, d’engins d’enlèvement et d’unités de force mobile“, pour  “verbaliser, débloquer les éventuels obstacles à la circulation et interpeller les auteurs“, précise-t-elle dans un communiqué. Les BRAV-M, les brigades de policiers à moto, sont également sollicitées. Le préfet de police ajoute que des contrôles seront mis en place au niveau des péages et principaux axes routiers d’Île-de-France. L’usage de la vidéo-verbalisation est également prévu.

One Ocean Summit @ Ateliers des Capucins
Fév 9 – Fév 11 Jour entier

Dans le cadre de la présidence française du conseil de l’Union européenne (PFUE) , un Sommet international sur l’Océan se tient à Brest, du 9 au 11 février 2022. Ce sommet vise à mobiliser la communauté internationale afin qu’elle prenne des mesures concrètes pour préserver et soutenir un océan sain et durable. Ses conclusions et avancées nourriront la conférence  “United Nations Ocean“, qui se tiendra à Lisbonne au mois de juin.

Ce premier One Ocean Summit (OOS) est préparé en coopération avec les Nations unies et la Banque mondiale, ainsi qu’avec de nombreux partenaires publics, privés et de la société civile. Objectif : “protéger nos océans“. C’était le vœu formulé début septembre par Emmanuel Macron.

 

Les 9 et 10 février, plus de trente événements (ateliers, forums, tables rondes et autres initiatives) seront organisés afin d’impliquer la communauté maritime internationale. L’UNESCO organise deux ateliers thématiques le 10 février : “La science dont nous avons besoin pour l’océan que nous voulons“ et “Éduquer à la mer, l’océan pour les jeunes“ afin de faire progresser les connaissances en matière d’océanographie et de soutenir la conservation et la gestion durable de l’océan.

Des annonces attendues en clôture du sommet

Mais le moment attendu de ce sommet sera le “segment de haut niveau“, vendredi 11 février. Le président Emmanuel Macron y réunira en clôture une quarantaine chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants d’institutions multilatérales, des chefs d’entreprise et des responsables politiques de la société civile. Ont signalé leur présence aujourd’hui, les présidents de l’Egypte, de la Colombie, de la Tanzanie, de la Namibie ainsi qu’un grand nombre de leaders du vieux continent, à l’image de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du président du Conseil européen, Charles Michel. Les Premiers ministres britannique et canadien participeront en ligne, ainsi que des représentants de la Chine, de la Corée du Sud, de l’Inde et du Japon.

Le chef de l’Etat devrait faire à cette occasion une série d’annonces, comme l’a indiqué l’Elysée lors d’un briefing préparatoire. Le périmètre de plusieurs aires marines protégées en Polynésie et dans les Terres australes devrait être étendu. Une initiative avec la Colombie doit également être mise sur les rails pour structurer un marché du “carbone bleu“ à savoir des crédits achetés par les entreprises pour compenser leurs émissions de CO2.

Ce premier sommet du genre consacré à la protection des océans, devrait également déboucher sur plusieurs engagements internationaux. Paris a prévu de réitérer sa volonté d’aboutir à la conclusion d’un nouveau traité sur la protection et la gestion de la haute mer (c’est-à-dire les eaux internationales). La France répétera également qu’elle soutient l’ouverture de négociations sur un traité international contre les pollutions plastiques et tentera d’entraîner d’autres Etats dans son sillage, avant l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement à la fin du mois.

Un collectif de 19 ONG œuvrant pour la protection des écosystèmes marins demande à ce titre, dans une tribune au Monde, que les chefs d’Etat participant au sommet de Brest, s’engagent sur des mesures concrètes et ambitieuses, comme par exemple, la mise en place d’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes.

Fév
13
dim
Élection présidentielle : premier grand meeting de Valérie Pécresse @ Zenith de Paris
Fév 13 Jour entier

Valérie Pécresse tient son premier grand meeting de campagne ce dimanche 13 février à 15h30, au Zénith de Paris. Initialement prévu porte de Versailles le 11 décembre, une semaine après son investiture par le congrès de LR, l’évènement avait dû être annulé en raison de la crise sanitaire.

La candidate LR, dont la campagne a du mal à vraiment décoller, joue gros ce dimanche. L’événement que certains soutiens n’hésitent pas à qualifier par avance de “tournant“ fait monter la pression dans son QG depuis de longues semaines. Tous savent, chez LR, qu’il ne “faut pas se louper“, de l’aveu d’un parlementaire du parti. Ce meeting intervient en effet alors que les mauvaises nouvelles pleuvent sur la candidate LR avec une dangereuse régularité. Le dernier étant l’officialisation mercredi du ralliement à Emmanuel Macron, d’Eric Woerth , ancien ministre de Nicolas Sarkozy, et président (LR) de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

Faut-il y voir un signe ? L’ancien président de la République qui a rencontré la candidate dans la semaine, sera absent dimanche. “Une conversation entre amis, une conversation franche et affectueuse“. “C’était très utile pour moi d’avoir les conseils d’un ancien président de la République“ a confié tout sourire  vendredi la candidate, à l’issue de son entretien avec Nicolas Sarkozy.

8500 participants annoncés et Pécresse en “vedette“

Le staff de campagne de la candidate s’est assuré que les troupes seraient bien au rendez-vous, affrétant une soixantaine de bus au départ des fédérations de province. Et même si la Macronie prenait un malin plaisir à faire tourner des captures d’écran indiquant l’annulation de certains cars, faute d’inscrits, LR a suffisamment battu le rappel pour ne pas avoir à redouter les chaises vides. 8.500 personnes se seraient ainsi inscrites à l’évènement, de quoi laisser un peu de marge en cas d’éventuels désistements, la salle pouvant accueillir au total 6.500 spectateurs.

Au programme de ce premier grand meeting : des drapeaux tricolores, beaucoup de drapeaux, et des interventions d’anonymes et personnalités de la société civile. Certaines en vidéo, d’autres depuis la salle. Les quatre mousquetaires, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Michel Barnier, Philippe Juvin, devraient ajouter eux aussi leur petite musique à la grand-messe, mais uniquement sous forme de messages vidéo. “Imaginez ce qui aurait pu se passer si Pécresse avait pris la parole après Bertrand… ces petites vidéos, c’était la seule solution“ grinçait hier soir un proche du patron des Hauts-de-France.

Valérie Pécresse devrait donc être la seule à prendre la parole sur scène, dans une scénographie épurée, à la déco un peu plus féminine qu’à l’accoutumée.  Sur le fond du message, on ne devrait pas y entendre de mesures déclinées façon catalogue, pas de longue diatribe non plus sur le pouvoir d’achat : la candidate LR doit y livrer un discours aux accents plus personnels. “Ce ne sera pas programmatique, technique, mais un discours sur elle et sur sa vision“, a assuré l’entourage de la candidate à l’AFP, en amont du meeting.“Elle est attendue sur son lien avec les Français, elle va y présenter sa vision de la France“ confiait à Playbook l’un de ses fidèles, bien conscient que la candidate a pour l’instant peu brillé dans ce genre d’exercice, qui exige de la spontanéité.

Un meeting pour briser la carapace

C’est tout l’enjeu pour la candidate du rassemblement de ce 13 février. Et les attentes de son propre camp sont immenses, certains lui reprochant à mots couverts un manque d’incarnation et un récit de campagne sans souffle. “Aujourd’hui, Zemmour, Macron, Le Pen, tous incarnent quelque chose, tous racontent une histoire aux Français…nous, on est juste premiers dans la course aux parrainages“, se désespérait un parlementaire LR au téléphone avec Playbook. “C’est pas fini, c’est pas foutu, mais il va falloir renverser la table“, s’énervait le même.

Car la candidate Les Républicains multiplie les mesures programmatiques, mais peine à percer dans la campagne. Au sein de son équipe, on reconnaît un ralentissement de l’engouement, après l’envolée des sondages qui a suivi le congrès, début décembre. Selon le dernier baromètre Opinionway publié le 10 février, elle piétine à 16% d’intentions de vote derrière Marine Le Pen (17%), virtuellement qualifiée au second tour face à Emmanuel Macron (23%).

Ce Zénith de Paris doit donc lancer à tout prix une nouvelle séquence, et redonner du souffle à la campagne. Il doit être l’occasion pour la candidate de développer sa vision de la France et son projet pour la présidentielle , “l’ordre, la concorde et la liberté“. Mais au-delà des seules mesures catégorielles. Selon un élu LR, il “sera un moment fondateur pour fendre l’armure et la rendre présidentiable aux yeux des Français“. Il peut s’agir “d’un tournant dans sa campagne“, renchérit un autre.

Ce premier grand meeting doit en tout cas lancer une nouvelle séquence, donner du souffle, le début peut-être d’une dynamique. L’enjeu se trouve fort bien résumé par un membre de l’équipe de campagne : “est-ce qu’à partir de dimanche on va entendre ce qu’elle dit ?“

 

 

 

Fév
14
lun
Le “convoi de la Liberté“ à Bruxelles @ Bruxelles
Fév 14 Jour entier

 

Après La Haye et Paris ce week-end, c’est à Bruxelles que les manifestants du “convoi de la liberté“ sont attendus ce lundi. Sur les réseaux sociaux, on peut lire que des citoyens se mobilisent depuis les quatre coins de l’Europe en vue du grand rassemblement prévu ce 14 février dans la capitale belge. Les organisateurs et futurs participants au convoi annoncent vouloir encercler Bruxelles, notamment les institutions européennes, et multiplient les accès à la ville afin d’échapper aux contrôles.

Pourquoi Bruxelles ? Bien évidemment, parce que c’est la capitale de l’Europe. Une Europe accusée notamment de vouloir imposer une dictature sanitaire. Mais le mouvement est complexe et hétéroclite. On y retrouve bien sur des“ anti-vax“, mais aussi des citoyens qui entendent contester contre la flambée des prix de l’énergie, gaz et électricité, de l’essence…. Pour cette raison, les responsables européens le prennent très au sérieux.

Pas de convois mais des petits groupes

Selon les informations de la RTBF, une grande partie du convoi de la liberté, qui stationnait sur le parking d’une grande surface de Lille, a pris la route de la Belgique vers 20h30 hier soir. Ce trajet se serait fait par petits groupes en évitant les autoroutes. Selon France Bleu Nord, plus de 1300 véhicules se trouvaient sur ce parking en début de soirée. Arrivés dans un concert de klaxons, sur un parking à dix kilomètres de la métropole du nord de la France, les participants y ont manifesté dans la soirée aux cris de “On lâche rien“, “Liberté liberté“, brandissant de nombreux drapeaux français.

On ira à Bruxelles pour essayer de bloquer, pour lutter contre cette politique de contrôle permanente“ affirmait Jean-Pierre Schmit, un chômeur de Toulouse (sud-ouest) de 58 ans qui a manifesté samedi à Paris. “Le programme, c’est petit à petit aller voir toutes les institutions européennes […], on sait pas jusqu’où on va aller mais on chemine et on fait entendre notre voix“, expliquait Sandrine, une chargée de production de 45 ans venue de Lyon (centre-est).

La police déployée

La police belge est déployée aux différentes entrées stratégiques du pays et notamment autour de Bruxelles. L’objectif : éviter que des participants au convoi autoproclamé “de la liberté“ ne paralysent la capitale ce matin comme certains l’ont annoncé sur les réseaux sociaux. Le message du bourgmestre de la ville de Bruxelles, Philippe Close, est clair : “Ils peuvent venir manifester mais pas avec les véhicules et pas avec les camions. On ne tolérera pas le fait qu’il bloque toute la capitale“, affirme l’élu. D’autres provinces belges ont également interdit le convoi : c’est le cas pour le Brabant flamand, qui avoisine la capitale.

Des mesures pour empêcher le blocage

Les autorités belges ont interdit toute manifestation dans la capitale “avec des véhicules motorisés“ et annoncé avoir pris des mesures “pour empêcher le blocage de la région Bruxelles-Capitale“. La police de Bruxelles a mis en ligne sur les réseaux sociaux des consignes en quatre langues – français, néerlandais, allemand et anglais : interdiction de manifester avec les véhicules, conseil de ne pas se rendre à Bruxelles en voiture, canalisation des convois sur un parking du parc des expositions, à la périphérie de la ville, “seul endroit où une action statique sera tolérée“.

Des contrôles sont également prévus à la frontière et les véhicules qui viendraient vers la capitale malgré l’interdiction seront déviés, ont averti les autorités belges. L’aéroport de Bruxelles a conseillé aux voyageurs de prendre leurs précautions lundi et de venir en train par crainte d’un blocage des voies d’accès.

Fév
15
mar
Passe vaccinal : le délai pour la dose de rappel réduit à quatre mois @ France
Fév 15 Jour entier

A compter de ce mardi 15 février, les règles relatives à la vaccination contre le Covid-19, évoluent en France.

La dose de rappel dans un délai de 4 mois

A partir de ce 15 février, la dose de rappel pour les personnes majeures, doit être réalisée dès 3 mois après la fin du schéma vaccinal initial, et dans un délai de 4 mois maximum, au lieu de sept auparavant. Selon l’estimation du ministère,  entre 4 et 4,5 millions de personnes de plus de 18 ans et un mois pourraient perdre leur pass vaccinal à cette date. Cette mesure s’applique uniquement aux personnes de plus de 18 ans et un mois. En effet, les mineurs âgés de 16 et 17 ans n’ont pas l’obligation de faire leur rappel pour conserver leur passe vaccinal valide. Les adolescents de 12 à 15 ans ne sont quant à eux pas soumis au passe vaccinal.

En résumé :

  • si on a reçu 2 doses de vaccin, on doit faire son rappel au plus tard 4 mois après la 2e injection ;
  • si on a eu le Covid-19 puis reçu une seule dose de vaccin (Astra Zeneca, Pfizer, Moderna), on doit faire son rappel au plus tard 4 mois après l’injection ;
  • si on a reçu une dose de vaccin (AstraZeneca, Pfizer, Moderna ou Janssen) et qu’on a eu ensuite le Covid-19 plus de 15 jours après l’injection, on doit faire son rappel au plus tard 4 mois après l’infection, soit la durée du certificat de rétablissement ;
  • si on a eu le Covid-19 et qu’on a reçu ensuite une dose de Janssen après  l’infection, on doit faire son rappel au plus tard 2 mois après l’injection ;
  • si on n’est pas encore éligible à la dose de rappel (dernière injection depuis moins de 3 mois), l’attestation de vaccination témoignant d’une vaccination initiale complète (monodose ou 2 doses) reste valide.

Un certificat de rétablissement valable 4 mois

Toujours à compter du 15 février, les règles changent également pour les personnes testées positives au Covid-19. Dans une vidéo publiée sur Twitter le 28 janvier dernier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que le certificat de rétablissement, obtenu à l’issue d’un test positif, ne sera valable que pendant quatre mois, contre six mois actuellement.

Le certificat de rétablissement est l’une des preuves qui permet d’avoir un passe vaccinal valide. Il prouve que l’on a été testé positif au Covid-19 (résultat positif de test RT-PCR ou antigénique). Ce résultat doit dater de plus de 11 jours et de moins de 4 mois. Ainsi, les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d’avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement pour que leur passe vaccinal reste valide en attendant de faire leur dose de rappel.

Obtenir son certificat de rétablissement

En pratique le certificat de rétablissement/résultat de test positif est à récupérer soit :

  • sur la plateforme SI-DEP grâce au lien envoyé par e-mail et/ou par SMS ;
  • directement en version papier auprès d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un professionnel de santé habilité à réaliser des tests.

Il est ensuite possible, soit de conserver la version papier, soit d’intégrer le certificat de rétablissement dans le “Carnet“ de l’application TousAntiCovid en scannant le QR code ou en l’important directement depuis la plateforme SI-DEP via le lien dédié.

Fév
16
mer
Deuxième étape de levée des restrictions sanitaires @ France
Fév 16 Jour entier

Lors de sa conférence de presse du 20 janvier, le Premier ministre, Jean Castex, avait présenté un  calendrier de levée des restrictions en deux étapes : le 2 février, puis le 16 février.

Depuis le 2 février, le port du masque n’est plus exigé en extérieur, les jauges sont supprimées dans les établissements recevant du public assis et le télétravail n’est plus obligatoire mais seulement recommandé.

Les nouvelles mesures sanitaires levées

Ce mercredi 16 février marque la levée des “autres mesures“ : la consommation (boissons et nourriture) dans les stades, dans les cinémas et dans les transports devient ainsi “à nouveau autorisée“. Les concerts et la consommation “debout“ dans les bars sont également désormais possibles. Enfin les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, peuvent à nouveau accueillir du public. 

Un nouveau protocole sanitaire en entreprise

De possibles réunions en présentiel  dans les locaux de l’entreprise

Un nouveau protocole sanitaire transmis aux partenaires sociaux, et dont la version définitive doit être mise en ligne mercredi 16 février dans la matinée, va entrer en vigueur dans les entreprises. Il prévoit un léger assouplissement, ouvrant notamment la porte à l’organisation de réunions professionnelles qui, jusqu’à maintenant, se tenaient à distance. Ce document indique que “les réunions en audio ou en visioconférence restent à privilégier“ et prévoit que “lorsqu’elles se tiennent en présentiel“, elles doivent respecter les gestes barrières.

Mais la mesure sans doute la plus attendue par les salariés concerne l’organisation de “moments de convivialité“ En clair, il sera à nouveau possible d’organiser des réunions festives et notamment des pots de bureau regroupant, dans les locaux de l’entreprise, plusieurs salariés “dans le strict respect des gestes barrière, notamment le port du masque, les mesures d’aération/ventilation et les règles de distanciation“, précise le projet transmis aux partenaires sociaux.

Pas de changement en vue pour le télétravail

Pour ce qui est du télétravail, le document se contente de rappeler que depuis le 22 février, il reste “recommandé“ et que “les employeurs fixent, dans le cadre du dialogue social de proximité, les modalités de recours“ à ce mode de travail à distance.

Le nouveau protocole prévoit enfin suite à un avis du Haut Conseil de la santé publique, que le port du masque FFP2 “peut être indiqué pour les personnes à risque de formes graves du Covid-19 et en échec de vaccination pour raisons médicales“.

 

Mini sommet sur le Sahel et le Mali à l’Élysée @ Palais de l'Elysée
Fév 16 Jour entier

Le président Emmanuel Macron réunit ce mercredi soir “les chefs d’État des pays partenaires“ à l’Elysée pour discuter de la présence française au Sahel, en particulier au Mali, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Que ce soit, dans la force anti-terroriste Takuba, dans la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM) et dans la mission des Nations unies (MINUSMA) de 15 000 hommes chargés de la protection des civils et de la mise en œuvre des accords de paix de 2015.

Quelque 25.000 hommes sont actuellement déployés au Sahel, dont environ 4.300 Français (2.400 au Mali dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane), selon l’Elysée.

Les invités

Seulement trois des cinq chefs d’État des pays du G5 Sahel seront présents à cette réunion initiée par la France : le Nigérien Mohamed Bazoum, le Tchadien Mahamat Idriss Déby et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Le Mali et le Burkina Faso n’y sont pas conviés, leurs autorités actuelles étant issues d’un coup d’État militaire. Sont également attendus, le président actuel de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, et celui de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo.

Du côté européen, l’Elysée accueillera les présidents du Conseil européen Charles Michel et de la Commission Ursula Von der Leyen, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, ainsi que les dirigeants des pays participant ou soutenant les différentes opérations sur le terrain comme Takuba (forces spéciales), EUTM (formation militaire) ou la mission de l’ONU Minusma. Le chef du gouvernement italien Mario Draghi sera présent, mais pas le chancelier allemand Olaf Scholz.

La plupart des dirigeants présents ce soir à Paris, participeront au sommet UE/UA qui se tient jeudi et vendredi à Bruxelles.

La fin probable de la présence française au Mali

Je ne veux pas me faire piéger au Mali“ , disait Emmanuel Macron au début de son mandat, rapporte le diplomate Xavier Driencourt dans L’Enigme algérienne (à paraître en mars). Trop tard, le piège s’est refermé. La France n’a d’autre solution que de quitter le pays, avec un sentiment d’échec.  Le statu quo n’est “pas possible dans un contexte très dégradé au Mali, avec la prise de pouvoir par une junte, le refus d’appliquer un calendrier de retour à l’ordre démocratique qui avait pourtant été annoncé et le recours à une milice privée russe“,  a souligné mardi Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres.

Presque 10 ans après le lancement de l’opération Serval, transformée en opération Barkhane en 2014, Paris et ses partenaires européens pourraient donc annoncer leur retrait du Mali, sous la pression de la junte au pouvoir à Bamako. Hier, lors d’un brief, l’Elysée assurait que “la question [était] ouverte“, précisant toutefois que les pays engagés dans la zone “sont préoccupés par la fuite en avant des autorités de transition maliennes” et expriment “un scepticisme de plus en plus grand pour maintenir leur engagement“ au Mali. Il y a toutefois “une volonté collective de rester engagé dans la durée au Sahel“, dont les pays sont “demandeurs de davantage d’appui et de partenariat“, selon la présidence.

L’objectif étant de se redéployer dans les pays voisins avec pour mission de poursuivre la lutte anti-terroriste dans les zones nord de trois pays du golfe de Guinée : la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo, tous signataires des accords d’Accra de 2017 instituant une coopération sécuritaire entre eux.

Un retrait français du Mali signifierait également le départ des forces spéciales européennes “Takuba“. En parallèle se posera la question de l’avenir d’EUTM, la mission européenne de formation des soldats maliens, tout comme de la Minusma, la mission onusienne de maintien de la paix dans le pays. Il y a toutefois “une volonté collective de rester engagé au Sahel dans la durée“ expliquait-on au Château.

Des décisions rapidement annoncées

“Il n’y aura pas de réponse avant qu’un consensus ne soit établi“, a précisé l’Elysée,  indiquant que des décisions seront rapidement annoncées “s’il y a une convergence“ entre les participants au sommet de ce soir. “S’il faut plus de temps, nous le prendrons“, a ajouté la Présidence. Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse à l’issue du sommet.

Fév
17
jeu
Sommet Union Européenne/ Union Africaine @ Bruxelles
Fév 17 – Fév 18 Jour entier

Les dirigeants de l’UE et de l’UA, ainsi que ceux de leurs États membres respectifs, se réunissent à l’occasion du sixième sommet Union européenne‑Union africaine, qui se tient à Bruxelles les 17 et 18 février 2022. La rencontre organisée à Bruxelles par Charles Michel réunira les dirigeants des Vingt-Sept et ceux des 55 membres de l’UA en présentiel. Il devrait aider à “définir les priorités clés pour les années à venir et pourrait fournir les orientations stratégiques et politiques pour les relations entre les deux continents“, a précisé le président du Conseil européen interrogé par l’AFP.

L’objectif de ce sommet est de refonder notre relation“ “un peu fatigué“ a indiqué Emmanuel Macron, qui assure actuellement la présidente tournante de l’UE. “J’ai fait de la relation avec l’Afrique une priorité, je crois profondément que le lien entre nos deux continents est le grand projet politique et géopolitique des décennies à venir“, a précisé le président français, plaidant pour le déploiement “d’un agenda en matière d’éducation, de santé et de climat à la hauteur des enjeux de l’Afrique“.

Emmanuel Macron a l’ambition de “reforger un New Deal économique et financier avec l’Afrique“, et d’établir un véritable système de paix et de prospérité pour renforcer les investissements dans les économies africaines“ et enfin de “construire [un] avenir partagé“.

Le Mali absent du sommet

Le Mali, ainsi que deux autres Etats de la région dirigés par des militaires putschistes, la Guinée et le Burkina Faso, ne seront pas présents lors de ce sommet. Tous ayant été suspendus par l’Union africaine.  “Le Mali n’ira pas à Bruxelles, tout comme les autres pays suspendus par l’Union africaine“, a confirmé Fafré Camara, l’ambassadeur du Mali auprès de l’Union africaine. Bruxelles, qui rappelle que c’est l’UA qui dresse la liste des Etats africains invités, avait sanctionné le 4 février le Premier ministre malien Choguel Maïga et quatre membres de la junte.

Les sujets sur la table

Chaque continent a ses intérêts propres et des priorités qui sont propres. Il est revenu à Macky Sall, président tout juste nommé de l’Union africaine, d’exposer les attentes africaines. Le président sénégalais a ainsi énuméré un certain nombre de sujets vitaux pour le continent, notamment l’accès au financement, l’accès aux vaccins contre le Covid-19, l’investissement dans les infrastructures, le soutien au secteur privé, la paix et la gouvernance. L’Europe a d’autres priorités, qui sont des questions migratoires, les questions de sécurité ou les questions climatiques.

Présence européenne au Sahel

Les questions de la stabilité politique, de la présence des armées européennes dans le Sahel et de celle du groupe paramilitaire russe Wagner seront discutées, d’autant qu’“Emmanuel Macron peine à faire émerger la Task Force Takuba alors que se posent de plus en plus de questions sur l’avenir de la force Barkhane“.

Enjeux économiques

Les enjeux économiques devraient aussi être au coeur des discussions de ce sommet. L’objectif est de “lancer un ambitieux paquet d’investissements Afrique‑Europe en tenant compte des défis tels que le changement climatique et la crise sanitaire actuelle“, affirme-t-on au Conseil européen. Des investissements devraient être annoncés lors de la rencontre. Ceci alors que l’UE reste le premier partenaire multilatéral du continent avec des échanges commerciaux qui ont augmenté de 20 % pour atteindre plus de 200 milliards entre 2016 et 2020. Les dirigeants européens doivent faire approuver un plan d’investissements de 150 milliards d’euros sur sept ans afin de participer à la relance de l’économie africaine.

Lutte contre le Covid-19 et immigration

Il sera également question lors de ce sommet de l’inégalité face au Covid-19 : 11 % seulement des Africains sont actuellement vaccinés, contre 74 % des Européens. L’UE s’oppose à la levée des brevets, réclamée par l’UA. Partant de ce constat, européens et africains souhaitent renforcer leur partenariat dans la lutte contre la Covid-19.

Autre point de divergence : l’immigration. L’UE veut rendre plus efficace la politique de retour des exilés clandestins vers leurs pays d’origine, notamment en installant son agence Frontex dans des pays de départ comme le Sénégal.

Plusieurs tables rondes thématiques seront également organisées. Les thèmes suivants seront débattus:

  • Financement de la croissance
  • Systèmes de santé et production de vaccins
  • Agriculture et développement durable
  • Éducation, culture et formation professionnelle, migration et mobilité
  • Soutien au secteur privé et intégration économique
  • Paix, sécurité et gouvernance
  • Changement climatique et transition énergétique, [connectivité et infrastructure] numériques et en matière de transports

Une déclaration conjointe sur une vision commune pour 2030 devrait être adoptée par les participants.