L’exécutif prépare son plan pour calmer la colère des agriculteurs

Les organisations représentatives des Agriculteurs attendent beaucoup de cette journée, alors que le Premier ministre réunit ce jeudi matin les ministres de l’Agriculture, de la Transition écologique et de l’Economie pour tenter de mettre fin à la crise agricole et apaiser la colère du secteur.

Depuis le début de la semaine, Gabriel Attal et son équipe promettent des annonces “dans les jours à venir“, alors que le mouvement de protestation des agriculteurs s’étend : 80 départements sont désormais concernés. De quoi inquiéter les services de renseignement, qui ont alerté sur les “risques de dérapage“. Pour autant, l’exécutif juge toujours qu’il faut laisser le temps aux agriculteurs de manifester leur ras-le-bol, avant de dévoiler ses cartes. Une volonté de temporiser qui s’accompagne de consignes de ménagement des manifestants au plan sécuritaire : Gérald Darmanin a ainsi rappelé “la consigne de grande modération attendue des forces de l’ordre“, via une circulaire envoyée aux préfets.

Une réunion pour sortir au plus vite de la crise

Comment répondre à la liste revendications déposée hier soir par la FNSEA et les jeunes agriculteurs (JA) ? Les deux syndicats exigent que le gouvernement prenne en compte “l’intégralité“ de leurs demandes, expliquant qu’elles n’étaient pas “à la carte“. La FNSEA et les JA ont émis une liste de 24 revendications, qui représenteraient selon le premier syndicat agricole une enveloppe de “plusieurs centaines de millions d’euros“. Parmi elles, le “paiement immédiat de toutes les aides de la politique agricole commune européenne“ ou le “respect absolu des lois Egalim“.

Après avoir consulté l’ensemble des organisations représentatives des agriculteurs, le Premier ministre tiendra une réunion de travail avec Marc Fesneau [Agriculture], Christophe Béchu [Transition écologique] et Bruno Le Maire [Économie] demain [jeudi 25 janvier] à 8h30, à Matignon, au sujet de la situation agricole et des réponses qui peuvent être apportées », ont annoncé les services du Premier ministre dans la soirée de mercredi. Le chef du gouvernement doit présenter ces mesures, vendredi 26 janvier, lors d’un déplacement. La région dans laquelle doit se rendre le Premier ministre n’a pas encore été confirmée.

« Il faut frapper fort“

Rien n’est exclu, “il faut frapper fort“, “ce que vit le monde agricole est inacceptable“, explique un proche du Premier ministre. Plusieurs pistes qui commencent à filtrer ici et sont sur la table : des aides à la trésorerie, un allègement des contraintes administratives, une accélération des paiements des indemnités dues après des catastrophes naturelles ou sanitaires, ou encore des compensations à la hausse prévue du gaz oil non routier, voire son abandon pur et simple. Le chef du gouvernement est plutôt serein selon son entourage. Il a tenu à rencontrer ces derniers jours, la totalité des représentants syndicaux avant de dévoiler son plan.

La situation au matin de ce jeudi 25 janvier

Paris en ligne de mire, mais sans blocage à ce stade

Régis Desrumaux, président de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Oise estime que les agriculteurs de son département seront “certainement aux portes de Paris demain ou samedi“. Chaque jour, “on avance d’une vingtaine de kilomètres“, a-t-il fait savoir au micro de BFM-TV. L’objectif : “[Faire] pression sur le gouvernement pour qu’il acte des choses rapidement“, défend l’éleveur. Dans l’Oise, une cinquante de tracteurs environ avancent en direction de la capitale, même si Arnaud Rousseau, le président du syndicat à l’échelle nationale, a écarté “à ce stade“ un éventuel blocage de Paris.

Une nouvelle journée de mobilisation et de blocages

En attendant les annonces du gouvernement,  les agriculteurs poursuivent leurs actions sur les autoroutes, les rocades, les ronds-points et différents autres endroits stratégiques. Sont notamment annoncés :

A Rennes, une manifestation est organisée dans la matinée devant la préfecture de région par le syndicat Coordination rurale. Des pêcheurs pourraient aussi se joindre à la protestation. En Occitanie, point de départ de la protestation agricole la semaine passée, l’A64 (Toulouse-Bayonne) était toujours coupée mercredi soir à hauteur de Carbonne, à 40 km de la Ville rose, pour la huitième journée successive.

Plusieurs préfectures ont également annoncé sur le réseau social X de nouveaux blocages et les fermetures d’autoroutes à prévoir, ce jeudi :

  • la préfecture de la Loire a déclaré avoir pris un arrêté interdisant la circulation sur un tronçon de l’A72 dès 4 heures en prévision d’un blocage ;
  • dans le Gard, dès 6 heures, l’autoroute 9 entre Nîmes-Est et Gallargues et l’A54 entre Nîmes-Ouest et Nîmes-Garons seront fermées ;
  • en région PACA, l’A54 sera fermée dès 8 h 30 sur la section Saint-Martin-de-Crau – Grans ;
  • dans le Doubs, la préfecture a averti d’une opération escargot sur l’A36 ;
  • dans le Haut-Rhin, la préfecture a annoncé un blocage à prévoir entre Niederhergheim et Niederentzen ;
  • dans les Hauts-de-France, de très fortes perturbations sont également annoncées sur l’autoroute 1 à hauteur de Seclin.

La métropole de Lyon est également complètement ceinturée par des barrages d’agriculteurs. Au sud de la ville, l’autoroute 7 (A7) est bloquée à hauteur de Ternay qui permet en principe de relier la Drôme et la Loire en direction de Saint-Etienne.

 

 

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