Présidentielle américaine : ce qu’il faut savoir sur le “Super Tuesday“ 2024

C’est le temps fort de la présidentielle américaine, une étape-clé du processus de désignation des candidats à la Maison Blanche. Ce mardi 5 mars 2024, quinze Etats et un territoire américains votent simultanément dans le cadre du Super Tuesday. Si traditionnellement, les résultats de cette journée donnent une image plus précise des futurs vainqueurs de la course à l’investiture, cette année elle ne promet pas de réel suspense.

C’est le rendez-vous incontournable de la politique américaine, lors duquel la plupart des États organisent leurs primaires pour la présidentielle. Temps fort électoral des partis républicain et démocrate, le “Super Tuesday“ met en jeu près d’un tiers du total des délégués nécessaires à un candidat pour être investi lors de la convention nationale de chacun des partis : 865 des 2 429 délégués côté républicain, 1 420 des 3 936 délégués chez les démocrates (le nombre de délégués envoyés à la convention varie en fonction des règles des deux partis.)

Quinze Etats concernés, dont les deux plus peuplés

Ce mardi 5 mars 2024, quelque 15 États voteront lors de primaires et de caucus organisés dans le cadre du Super Tuesday. La Californie État traditionnellement favorable aux démocrates et peuplée de 40 millions d’habitants, pèsera notamment de façon décisive. Le Texas (30 millions d’habitants), plus conservateur, sera l’autre poids lourd de la journée. Des dizaines de millions d’Américains sont ainsi appelés aux urnes dans les États de l’Alabama, l’Alaska, l’Arkansas, la Californie, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, la Caroline du Nord, l’Oklahoma, le Tennessee, le Texas, l’Utah, le Vermont et la Virginie. Les électeurs des Samoa américaines, petit territoire du Pacifique, voteront également dans le cadre de caucus.

Quelle est l’importance de cette journée ?

Historiquement, le Super Tuesday a souvent été majeur dans la course à l’investiture. Il peut soit offrir à un candidat une majorité significative de délégués, soit doucher ses ambitions, soit aboutir à une concurrence plus intense si aucun postulant ne remporte clairement la bataille. En 1992 par exemple, Bill Clinton avait assommé la compétition chez les Démocrates en remportant la plupart des Etats du Sud. En 2000, Al Gore et George W. Bush, qui allaient s’affronter quelques mois plus tard lors de l’élection présidentielle, étaient tous deux sortis vainqueurs de cette journée.

Au-delà des résultats entérinés lors de cette journée, le Super Tuesday possède aussi une influence sur les dernières primaires prévues. Bien souvent, le candidat en tête après ce mardi de mars finit par remporter l’adhésion des Etats restants. Mais cette grande journée électorale, qui fait habituellement l’objet d’une attention médiatique énorme, a une saveur un peu différente cette année, tant elle paraît jouée d’avance.

Côté républicain 

Donald Trump a jusqu’ici gagné toutes les primaires organisées par son parti depuis janvier et, ce faisant, écrémé une grande partie de la concurrence républicaine. Si Nikki Haley, seule encore en travers de la route de l’ancien président avait gagné en Caroline du Sud ou au Michigan fin février, le Super Tuesday aurait été crucial pour démontrer si elle pouvait rester compétitive à l’échelle nationale, face à l’ancien président. Mais ce n’est pas le cas. Jusqu’à sa victoire symbolique dimanche soir à Washington, l’ex ambassadrice de l’ONU, a enchaîné les défaites cuisantes, perdant de manière décisive au Michigan et même en Caroline du Sud, Etat dont elle a été gouverneure. La plupart des États qui voteront lors du Super Tuesday autorisent les électeurs non affiliés à un parti, à participer aux primaires. Il existe donc en théorie au moins des opportunités théoriques pour Me Haley de recréer la coalition qui lui a permis de dépasser les 40 % dans le New Hampshire.

A l’issue des onze premiers caucus et primaires, l’ancien président disposait de 273 délégués sur les 1 215 nécessaires pour être officiellement candidat. Au total, 874 délégués seront distribués mardi – pas assez, donc, pour qu’il l’emporte déjà mathématiquement mais suffisamment pour distancer pour de bon sa concurrente.

Donald Trump espère donc plier le match ce mardi face à sa rivale. Et ce, après avoir reçu hier “le feu vert“ de la Cour Suprême qui a annulé une décision de justice du Colorado, qui avait déclaré M. Trump inéligible dans l’État pour les primaires du Parti républicain. Une décision qui qui aurait empêché les partisans de l’ancien président de voter pour lui dans cet Etat. Donald Trump s’en est immédiatement félicité sur Truth Social : “UNE GRANDE VICTOIRE POUR L’AMÉRIQUE !!!”, a t-il déclaré.

Côté démocrate

Du côté des démocrates, rien n’indique que la course soit compétitive. Ce qui est normal pour le parti dont le principal candidat est le président sortant M. Biden a remporté plus de 95 % des voix en Caroline du Sud et plus de 80 % dans le Michigan. Et dans le Michigan, la plupart des votes contre lui n’étaient pas pour d’autres candidats mais pour des candidats “non engagés“ dans le cadre d’une campagne visant à protester contre son soutien à la guerre d’Israël à Gaza. Pour décrocher l’investiture démocrate, Joe Biden a besoin du soutien de 1 968 délégués. S’il ne passe pas cette barre lors du Super Tuesday, il s’en rapprochera.

 

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