Le chef de la diplomatie européenne, Joseph Borell, réunit, ce lundi 24 avril, les ministres des affaires étrangères à Luxembourg pour évoquer notamment la relation avec la Chine et la guerre en Ukraine, mais aussi la question de l’autonomie stratégique de l’Union Européenne (UE). “Nous ouvrirons un premier débat, ce lundi avec les ministres des affaires étrangères sur ce sujet, et en juin, les chefs d’Etat s’exprimeront. Sur le fond, ce qu’il y a de nouveau, c’est la prise de conscience que le système mondial risque de se fragmenter, de se diviser en grands blocs, l’un autour des Etats-Unis, l’autre autour de la Chine. Soit la création de deux écosystèmes technologiques différents, déconnectés, et le danger potentiel que cela dégénère en conflit“, précise t-il au quotidien le Monde.
𝗘𝗡𝗧𝗥𝗘𝗧𝗜𝗘𝗡 | Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne : « Le système mondial risque de se fragmenter » | par @Phjacquehttps://t.co/XeBmM0a3f2
— Le Monde (@lemondefr) April 24, 2023
“Si la Chine ne menace pas directement notre sécurité, elle constitue un défi multidimensionnel pour l’Europe compte tenu de son poids systémique dans le monde qui n’a rien à voir avec celui de la Russie. Comment la Chine fera-t-elle usage de sa puissance et comment pouvons-nous y faire face ? Telles sont les deux questions qui se posent à nous“, déclare ce dimanche le haut représentant de l’UE, dans un entretien au JDD.
[TRIBUNE] – @JosepBorrellF, vice-président de la Commission européenne, représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, livre son analyse sur la stratégie européenne avec Pékin.https://t.co/esBsELZCNq
— Le JDD (@leJDD) April 23, 2023
“Nous sommes pour le statu quo sur le détroit de Taïwan“
Taïwan sera également au coeur des discussions lors de cette rencontre des ministres des affaires étrangères. “Nous sommes pour le statu quo sur le détroit de Taïwan“ confirme Joseph Borell au Monde. “Sur Taïwan, notre position est simple et constante. Il n’y a à nos yeux qu’une seule Chine. Mais pas à n’importe quelles conditions. Et certainement pas au travers du recours à la force. L’Europe doit en réalité être très présente sur ce dossier qui nous concerne sur le plan économique, commercial et technologique. C’est pourquoi j’appelle les marines européennes à patrouiller dans le détroit de Taïwan pour signifier l’attachement de l’Europe à la liberté de navigation dans cette zone absolument cruciale.“
Validant le concept porté par Emmanuel Macron, particulièrement critiqué sur ce point après avoir évoqué un risque de devenir un “vassal“des Etats-Unis , le haut représentant de l’UE affirme : “sans autonomie, nous restons dépendants. Et si ce terme gêne et suscite un rejet chez certains, parlons de responsabilité stratégique. Je ne vois pas en quoi cela peut nuire aux rapports transatlantiques. Une Europe plus forte, c’est un allié plus fort pour notre allié américain. “