Elisabeth Borne consulte les oppositions

Quand :
27/06/2022 – 30/06/2022 Jour entier
2022-06-27T00:00:00+02:00
2022-07-01T00:00:00+02:00
Où :
Hôtel de Matignon
57 Rue de Varenne
75007 Paris
France

Le chef de l’État a confirmé samedi 25 juin sa “confiance“ en la Première ministre “dans la durée“, malgré le risque de blocage post-législatives. A la recherche d’alliances, après avoir perdu la majorité absolue aux législatives, le président de la République, en pleine séquence diplomatique, a laissé la main à sa cheffe du gouvernement. Soixante douze heures après, l’ultimatum donné à l’opposition et après avoir constaté que les partis de gouvernement ne parlaient pas d’une seule voix, Emmanuel Macron a officiellement “donné mandat“ à Elisabeth Borne pour “explorer avec les groupes de l’Assemblée nationale (…) le degré de coopération auquel ils sont prêts“.

Ainsi la locataire de la rue de Varenne commencera-t-elle ce lundi à recevoir les chefs de file des formations politiques représentées à l’Assemblée. Objectif : prendre le pouls des oppositions, sur un possible “accord de gouvernement“ -voire leur participation à un gouvernement – ainsi que sur le vote des prochains textes de loi.

L’écologiste Julien Bayou, la cheffe des députés RN Marine Le Pen et l’insoumise Mathilde Panot sont sur la liste d’appels de ce lundi 28 juin. Avec une question récurrente posée par la Première ministre : “Comment les oppositions souhaitent-elles travailler“  avec Emmanuel Macron ?

Elisabeth Borne poursuivra mardi son cycle de consultations avec les présidents de groupe de l’Assemblée nationale. Après ses entretiens hier avec ceux de la majorité, Aurore Bergé (LaREM), Jean-Paul Mattéi (MoDem) et Laurent Marcangeli (Horizons), elle entrera dans le dur en rencontrant à tour de rôle les chefs des groupes LR, socialiste, communiste et écologiste.

Dans une lettre qu’elle leur a adressée lundi, la cheffe du gouvernement prend acte de leur refus d’“entrer dans une dynamique de construction de coalition ou d’accord global avec le groupe majoritaire“, mais ajoute qu’elle souhaiterait cependant “approfondir [la] discussion pour mieux identifier les points essentiels de convergences et de désaccords“. Elle ne renonce pas à un accord de gouvernement, précise son entourage à l’Agence France-Presse.

Premier à être reçu à Matignon mardi matin, le président du groupe Les Républicains a indiqué à sa sortie : “On lui a redit qu’il n’était pas question de quelque coalition que ce soit, mais qu’on était là pour essayer de trouver des solutions. On va avoir un certain nombre de textes sur lesquels (…) on doit pouvoir travailler ensemble, comme la question du pouvoir d’achat“.

La Première ministre discutera dans la soirée de ce mardi : à 19 heures, Boris Vallaud, à 19 heures, le président des socialistes et apparentés, puis à 20h00, les coprésidents du groupe d’Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou et Cyrielle Chatelain. Mercredi, Mme Borne recevra successivement André Chassaigne (Parti communiste français) à 8 h 30, Mathilde Panot (La France insoumise) à 16 heures, puis, dans la foulée, la présidente des députés Rassemblement national, Marine Le Pen.

Peu de perches de la part de Macron

Sur le fond, samedi, le chef de l’Etat n’a que très peu tendu de perches à ses futurs soutiens potentiels, expliquant que la “base [des] discussions sera le projet présidentiel, qui pourra être amendé ou être enrichi“. De même, lors d’un échange informel avec la presse, à Elmau dimanche, le président a en encore insisté sur le fait qu’il y a, malgré tout, “une majorité relative, et donc (…) un programme et un projet“.

Reste qu’Emmanuel Macron a exclu le Rassemblement National (RN) et la France insoumise (LFI) des “formations de gouvernement“ avec qui la majorité espérait trouver un accord. “Leurs idées ne sont pas conformes aux principes de la République, sur la laïcité et sur beaucoup d’autres choses“, a expliqué le chef de l’État à propos du RN, ajoutant ne pas placer pour sa part un “signe égal“entre les deux “extrêmes“,  mais que “LFI, qui est d’une gauche radicale, a des ambiguïtés sur ces sujets“. Il note, toutefois, sans autre commentaire, que “LFI et le RN ont dit qu’ils regarderaient texte pas texte et qu’ils n’excluaient pas de voter des articles ou des textes“.

Borne force de propositions

Mais là n’est pas le seul item sur la to-do list de la Première ministre en ce début de semaine : Emmanuel Macron a aussi annoncé samedi soir lui avoir demandé de lui “soumettre des propositions pour la formation d’un nouveau gouvernement d’action au service de la France“. C’est-à-dire si possible, en concluant des accords avec des forces politiques de gouvernement​. Autrement dit, en excluant le Rassemblement national et La France insoumise.

La mission confiée à la Première ministre s’annonce rude. D’abord, eu égard au temps qui lui est accordé. Elisabeth Borne est en effet présumée faire des propositions à Emmanuel Macron dès son retour des sommets du G7 et de l’Otan. Ce qui lui laisse six jours pour réconcilier des forces politiques qui paraissent irréconciliables. Une mission pour le moins compliquée, lorsque l’on sait que dans d’autres pays européens où de telles coalitions se mettent en place (Allemagne, Italie, Belgique…), les négociations peuvent prendre des semaines, voire des mois.

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