Elisabeth Borne reçoit les organisations syndicales

Quand :
16/05/2023 – 17/05/2023 Jour entier
2023-05-16T00:00:00+02:00
2023-05-18T00:00:00+02:00
Où :
Hôtel de Matignon
Rue de Varenne
75007 Paris
France

La Première ministre Élisabeth Borne va tenter de renouer le dialogue avec les organisations syndicales en recevant à Matignon les cinq confédérations lors d’entretiens en bilatéral, les 16 et 17 mai. Un mois après une rencontre le 5 avril qui avait tourné court avec l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites, les numéros un des cinq centrales sont ainsi invités à à échanger les uns après les autres avec la cheffe du gouvernement.  Se succéderont dans son bureau : François Hommeril, président de la CFE-CGC, Cyril Chabanier, le patron de la CFTC, Sophie Binet (CGT), Laurent Berger (CFDT), Frédéric Souillot (FO) et les autres leaders syndicaux.

Objectif de ces rencontres : “bâtir un nouveau pacte de la vie au travail“. Un exercice qui s’annonce difficile alors que le conflit sur les retraites n’est pas achevé. Ce rendez-vous intervient en outre après un 1er mai qui a montré une mobilisation persistante, et la programmation d’une quatorzième journée de mobilisation le 6 juin prochain , deux jours avant que l’Assemblée nationale ne se prononce sur une proposition de loi du groupe Liot sur les 62 ans.

Frédéric Souillot (FO) et Laurent Berger (CFDT) sont attendus à Matignon, mardi. La Première ministre s’entretient ce mercredi à 11h15 avec François Hommeril, président CFE/CGC, à 12h30 avec Cyril Chabanier, président de la CFTC. Puis à 17 heures avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

La Première ministre “à l’écoute

Le mail d’invitation adressé aux organisations syndicales ne fixe aucun ordre du jour précis. Une  concession jugée indispensable par Matignon, pour s’assurer de réponses positives alors que le climat social reste électrique. À deux jours de recevoir séparément les syndicats à Matignon, Élisabeth Borne veut le croire : “Même après ces mois agités, je reste convaincue qu’il faut donner plus de place à la négociation et au dialogue social“, affirme-t-elle dans un entretien paru ce dimanche dans le JDD. “C’est pour cela que je n’ai pas souhaité adresser un ordre du jour détaillé pour ces rencontres : je suis à l’écoute des priorités que les organisations syndicales et patronales souhaitent mettre dans la discussion.

Les syndicats en ordre de bataille

Les syndicats répondront tous à l’invitation lancée, de la CFDT à la CGT en passant par FO, la CFE-CGC et la CFTC. Plus prudente sur sa participation dans un premier temps, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a indiqué le 6 mai dernier, qu’elle se rendra bien à Matignon. Dernier à se prononcer le 9 mai, le syndicat Force Ouvrière, lui aussi, a confirmé sa participation.  “Nous allons à Matignon“ a annoncé au JDD, son secrétaire général de FO Frédéric Souillot. “D’abord, pour expliquer à la Première ministre qu’elle doit retirer sa réforme et ensuite, pour parler de méthode. Il faut redonner la place qui est la sienne aux organisations collectives“, a t-il précisé.

La réforme des retraites en fil rouge

Passage obligé, d’entrée de jeu, les cinq organisations syndicales rappelleront évidemment à Elisabeth Borne leur opposition du report de l’âge de la retraite à 64 ans, et la poursuite du conflit. Selon l’entourage d’Élisabeth Borne, l’ordre du jour des discussions est ouvert. Le thème de la réforme des retraites pourrait donc être abordé. Pas question pour autant de revenir sur l’âge légal de départ à la retraite, d’autres volets méritant selon la Première ministre, du “dialogue social.“  De leur côté, les syndicats vont réaffirmer leur exigence de retrait de la réforme des retraites. “La bataille n’est pas finie“, affirme Laurent Berger pour la CFDT.

Reprendre la main

Des revendications communes et des messages particuliers

Les organisations de salariés décidé de “travailler ensemble sur quatre ou cinq sujets sur lesquels discuter“ avec le gouvernement mais aussi le patronat, qui vient de leur écrire. “on aura une exigence de méthode“ a déclaré le leader de la CFDT, Laurent Berger. Tout en présentant une liste commune de revendications, chacun va arriver à Matignon avec ses exigences, son propre cahier revendicatif. Et les sujets sont nombreux. Outre l’emploi des seniors et la pénibilité dont les dispositions ont été censurées par le Conseil constitutionnel, les syndicats entendent mettre sur la table celui du pouvoir d’achat et des salaires ainsi que ceux de la conditionnalité du RSA ou encore de l’assurance-chômage, dont les règles vont devoir être rediscutées d’ici à la fin de l’année et sur laquelle les syndicats veulent reprendre la main sur l’Etat.

Ce sera le compte épargne-temps universel pour la CFDT ou encore la remise en cause des ordonnances de la loi Travail ou la réduction du temps de travail pour la CGT. La numéro un de la CGT , Sophie Binet, entend aussi parler salaires, en demandant leur indexation sur les prix, ainsi que de la “conditionnalité des aides publiquesaux entreprises qui reçoivent “200 milliards d’euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales“.

Selon François Hommeril, président de la CFE-CGC, tout dépendra de la posture adoptée par la Première ministre. “Ce qui va tout changer, c’est la capacité qu’aura, ou non, Élisabeth Borne de prendre en compte les exigences que les partenaires sociaux vont lui poser“, indique t-il. L’exécutif doit donc selon lui fournir “des gages“ à l’intersyndicale sur toute une série de sujets : “les minimums salariaux par branche et leur évolution, l’automaticité des conditions des aides aux entreprises… “ Le leader de la CFE-CGC l’assure : “On n’a pas confiance dans le gouvernement, on considère qu’il nous a trahi“.

Matignon pour sa part évoque “l’importance des enjeux“, et cite “la prévention de l’usure professionnelle, l’emploi des seniors, la reconversion, le compte épargne temps universel…“, autant de sujets où le gouvernement a laissé la porte ouverte.

 

 

 

 

 

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