Emmanuel Macron en tournée en Afrique centrale

Quand :
01/03/2023 – 05/03/2023 Jour entier
2023-03-01T00:00:00+01:00
2023-03-06T00:00:00+01:00
Où :
Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo
Afrique centrale

Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo, Emmanuel Macron va entamer, mercredi 1er mars et jusqu’au 5 mars, une tournée en Afrique centrale. Une séquence qui intervient après la présentation lundi 27 février par le chef de l’état, de sa stratégie pour les quatre ans à venir en Afrique.

Prenant acte d’un ressentiment croissant envers la France, ex-puissance coloniale, Emmanuel Macron a appelé lundi à “bâtir une nouvelle relation, équilibrée, réciproque et responsable avec l’Afrique. Il a aussi annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le djihadisme au Sahel, mais devenue l’incarnation de l’héritage colonial aux yeux d’une jeunesse avide de “nouvelle indépendance“.

Quatre pays  en cinq jours

Le président français se rendra du 1er au 5 mars dans quatre pays d’Afrique centrale : Gabon, Angola, Congo et République démocratique du Congo (RDC). Au cours des différentes étapes de cette tournée, il aura des entretiens en tête-à-tête avec les présidents Ali Bongo Ondimba, João Lourenço, Denis Sassou N’Guesso et Félix Tshisekedi.

Libreville (Gabon) : le “One Forest Summit“

A Libreville, au Gabon, les 1er et 2 mars, Emmanuel Macron participera au One Forest Summit consacré à la préservation et la valorisation des forêts du bassin du fleuve Congo, a annoncé le 23 février dernier, l’Elysée. Un rendez-vous auquel prendront part plusieurs chefs d’État et de gouvernement, des scientifiques, organisations non gouvernementales de défense de l’environnement, des institutions financières, des chefs d’entreprise, tous les acteurs concernés par la préservation des forêts tropicales.

Avec 220 millions d’hectares de forêts, le bassin du Congo représente le deuxième massif forestier et le deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie à travers plusieurs pays (République démocratique du Congo, Congo-Brazzaville et Gabon notamment). De l’Afrique au Brésil et l’Asie du Sud-est, ces forêts sont désormais menacées par la surexploitation agricole et industrielle et dans certains cas la production pétrolière.

La visite du chef de l’Etat français se veut stratégique alors que le Gabon, pays de l’ancien pré carré français, rejoint le Commonwealth. Ce voyage suscite aussi la colère d’une partie de la société civile et de l’opposition gabonaise, à quelques mois de l’élection présidentielle. Cette opposition suspecte Emmanuel Macron de vouloir apporter, via cette visite, son soutien à Ali Bongo Ondimba.

Luanda (Angola) : un partenariat en matière agricole

Le chef de l’État qui souhaite intensifier les relations avec les pays anglophones et lusophones du continent, se rendra ensuite à Luanda en Angola le 2 mars, afin de lancer un partenariat de production franco-angolais en matière agricole. Un pays dont la France n’a cessé de se rapprocher ces dernières années.

Important partenaire énergétique de la France, l’Angola cherche à nouer de nouvelles collaborations avec Paris, notamment dans le domaine agricole, le pays important la quasi-totalité de ce qu’il consomme. Comme beaucoup d’autres en Afrique, il a révélé sa très grande dépendance lors du blocage des céréales ukrainiennes par le blocus russe en mer Noire. Sur le plan de l’énergie, les conseillers du président français affirment vouloir doper les investissements étrangers dans les infrastructures énergétiques afin qu’elles profitent d’abord au continent avant d’évoquer les exportations angolaises de gaz naturel liquéfié vers l’Europe dans la mesure où 600 millions d’Africains n’ont toujours pas d’accès à l’électricité.

Brazzaville (Congo) : guerre en Ukraine

A l’invitation du président Denis Sassou N’Guesso, Emmanuel Macron atterrira le 2 mars à Brazzaville au Congo, où la dernière visite d’un président français remonte à 2009. Le conflit en Ukraine devrait alimenter les discussions entre les deux chefs d’Etat, alors qu’à l’Organisation des Nations unies, le Congo s’est toujours abstenu de s’immiscer dans ce conflit. Le président devrait également évoquer avec son homologue congolais, les problèmes de la région centrale de l’Afrique.

Kinshasa (RDC) : l’approfondissement de la relation franco-congolaise

La République démocratique du Congo (RDC) les 3 et 4 mars constituera la dernière étape de cette tournée en Afrique centrale. À Kinshasa, le déplacement sera consacré à “l’approfondissement de la relation franco-congolaise dans les domaines de l’éducation, de la santé, la recherche, la culture et de la défense“, a indiqué la présidence française.

Quels enjeux ?

Cette tournée intervient alors que l’inquiétude grandit à Paris face au rôle croissant de la Russie dans les pays africains francophones, parallèlement à une poussée d’influence chinoise qui se fait sentir depuis quelques années. Du Mali à la Centrafrique, l’influence de la France est bousculée par la Russie et le groupe de mercenaires russes Wagner en Afrique francophone. Poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes militaires, elle est en outre confrontée, sur le terrain, à un sentiment anti-français grandissant. Après le retrait de ses troupes de ces deux pays la France s’efforce, non sans difficulté, de refonder ses relations avec le continent africain. D’où l’importance des enjeux de cette tournée en Afrique centrale.

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