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La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a annoncé dimanche la tenue d’“Etats généraux de la laïcité“ qui donneront notamment lieu à une “grande consultation“ auprès des jeunes.
Le coup d’envoi de ces États généraux sera donné mardi 20 avril au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) à Paris, “avec une conférence de haut niveau entre des intellectuels de toutes les sensibilités“, précise la ministre dans un entretien accordé au Journal du Dimanche , citant entre autres l’académicienne Barbara Cassin, l’essayiste Caroline Fourest ou encore, le philosophe Gaspard Koenig.
Etats généraux de la laïcité : "Il reste une immense pédagogie à faire", estime l'essayiste Caroline Fouresthttps://t.co/qX7gwG7fra pic.twitter.com/qqdCSw6OfU
— franceinfo (@franceinfo) April 18, 2021
Une grande consultation auprès des jeunes
Jusqu’à l’été, “des tables rondes et des groupes de travail sur la liberté d’expression la recherche, la jeunesse, l’intégration citoyenne“ seront organisées, indique Me Schiappa, assurant qu’elle laissera aussi “carte blanche“ à des associations et à des syndicats. Une “grande consultation avec Make.org“ sera également lancée “auprès de 50.000 jeunes“ ajoute la ministre, pour qui l’ensemble des échanges doit “être l’occasion de nous rassembler autour de la laïcité à la française“.
“La laïcité n’est en aucun cas une arme de répression contre les religions“, assure Marlène Schiappa. “Nous voulons justement sortir de la tenaille entre d’un côté les identitaires d’extrême droite et de l’autre les indigénistes et Europe Écologie-Les Verts“, fait-elle valoir en invitant “chacun à prendre la parole dans le cadre des Etats généraux“.
Des critiques de toutes parts
A peine annoncés ce dimanche, les “Etats généraux de la laïcité“ ont fait l’objet de critiques. L’initiative de la ministre déléguée à la Citoyenneté laisse dubitatif dans l’opposition et parmi les chercheurs. Il est vrai que cette annonce survient en plein bras de fer sur le devenir de l’Observatoire de la laïcité, dont l’exécutif veut remplacer le président et le rapporteur général.
Bataille rangée autour de l’avenir de l’Observatoire de la laïcité https://t.co/TRHQvkRw2z📣
— Jean-Pierre Mignard (@jpmignard) April 10, 2021
“Le débat c’est une chose mais je souhaiterais qu’on ait des armes pour lutter contre ceux qui s’en prennent à la laïcité“, a réagi sur France Inter le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle de 2022. Pour le patron des Verts Julien Bayou, ces Etats généraux, “c’est bidon“, alors qu’est discuté au parlement le projet de loi séparatismes. “Que va-t-il en sortir ? Des propositions qu’on aurait dû mettre“ dans le projet de loi ?, a-t-il interrogé sur RTL-LCI-Le Figaro.
.@Xavierbertrand : "Il est temps : le combat pour la laïcité est un combat pour la République, et plus largement pour la France. Je souhaite que l'on ait des armes pour lutter contre ceux qui s'en prennent à la laïcité. Les islamistes, il faut leur faire la guerre." #QuestionsPol pic.twitter.com/4KsZpRgeS7
— France Inter (@franceinter) April 18, 2021
Le député ex-LaREM, Aurélien Taché, a quant à lui dénoncé sur Twitter une “mascarade“, appelant Emmanuel Macron à la “stopper“ pour « laisse(r) “un peu de dignité à la France et à son gouvernement“.
Ça suffit maintenant. Franchement. @EmmanuelMacron, vous faites des choix politiques et nous verrons ce que les français en pensent en 2022. Mais laissez un peu de dignité à la France et à son gouvernement…pitié, stoppez ce type de mascaradehttps://t.co/4G0Huga3hb
via Le Monde— Aurélien Taché (@Aurelientache) April 18, 2021
Parmi les spécialistes de la question de la laïcité, certains aussi sont dubitatifs. Interrogé sur franceinfo, Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS se dit ainsi “un peu surpris parce qu’en général on fait des états généraux avant de passer une loi. Or, là, il y a une loi qui est en train d’être votée par le Parlement, qui n’a pas fini d’ailleurs d’être discutée, qui va peut-être faire l’objet d’un débat au Conseil constitutionnel.“