“Marche contre la vie chère et l’inaction climatique“

Quand :
16/10/2022 Jour entier
2022-10-16T00:00:00+02:00
2022-10-17T00:00:00+02:00
Où :
Place de la Nation- Place de la Bastille
Pl. de la Nation
Paris
France

Deux jours avant une journée de grève interprofessionnelle à l’appel de la CGT, les partis de gauche réunis dans la Nupes, plusieurs ONG et des syndicalistes appellent à défiler ce dimanche 16 octobre à Paris “contre la vie chère et l’inaction climatique“. Lancée par Jean Luc Mélenchon le 16 septembre dernier, cette mobilisation rassemblera les quatre composantes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) : la France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Parti Communiste Français (PCF), ainsi que d’autres organisations politiques et associatives.

Donné absent dans un premier temps, le PCF a finalement confirmé sa participation. Dans une déclaration, rendue publique jeudi 6 octobre à l’issue d’un conseil exécutif national, il a assuré vouloir “amplifier la mobilisation sociale “ face au “programme de classe “ d’Emmanuel Macron “qui enfonce le pays dans la crise“  et a annoncé participer “aux différentes mobilisations d’ores et déjà annoncées .“

Un cortège de Nation vers Bastille

La manifestation contre la vie chère et l’inaction climatique s’élancera ce dimanche 16 octobre, à 14 heures de la place de la Nation, en direction de la place de la Bastille, lors d’un parcours d’environ 2 km. Le cortège sera réparti en quatre chars divisés par thématique sociale : la vie chère, le climat, les retraites, et la jeunesse.

Pour faciliter la venue des manifestants à Paris, des bus sont mis en place dans une centaine de villes de France pour rejoindre la capitale. “Ils dépassent largement la centaine et vont être doublés dans les plus grandes villes“ a assuré la députée Aurélie Trouvé à l’AFP. “C’est plus que pour la marche pour la VIe République de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle“, qui avait au printemps attiré plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon l’ancienne porte-parole d’Attac.

A quoi s’attendre ?

Les autorités s’attendent à environ 30.000 manifestants à Paris pour la mobilisation nationale lancée par Jean-Luc Mélenchon. Selon une source policière, 400 à 500 “ultras“ devraient se glisser  dans le cortège, dont des militants de l’ultragauche selon une note du Renseignement territorial que franceinfo a pu consulter. “On craint en particulier l’ultra gauche, l’ultra-jaune (casseurs agissant en marge des mouvements des Gilets jaunes, ndlr), les syndicats et les associations les plus militantistes“, précise une autre source à la préfecture de police de Paris. Côté forces de l’ordre, environ  2 000 policiers et gendarmes, dont 18 unités de forces mobiles, sont mobilisés pour l’occasion, selon les informations de franceinfo.

Une mobilisation au-delà de la Nupes

11 formations politiques

La mobilisation rassemblera plusieurs partis et mouvements politiques extérieurs à la Nupes. Signataires de l’appel, onze autres formations politiques seront présentes : Ensemble !, Gauche Démocratique et sociale (GDS), Gauche Écosocialiste, Génération·s, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Nouvelle Donne, Parti de gauche (PG), Parti ouvrier indépendant (POI), Place publique, Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS), Révolution Écologique pour le Vivant (REV).

13 organisations de jeunesse et 25 associations

Treize organisations de jeunesse ont décidé de se joindre à la mobilisation : L’Alternative, Campus Nouvelle Donne, FIDL, Jeunes insoumis(es), Jeunes écologistes, Jeunes Génération·s, Jeunes socialistes, La Jeune Garde, Jeunes du POI, NPA Jeunes 75, PEPS Jeunes, Place Publique Jeunes, Voix Lycéenne. Elles seront rejointes par vingt-cinq associations qui elles aussi, ont signé l’appel à la manifestation . Parmi celles ci, Attac, la Fondation Copernic ou encore la Marche des solidarités. “La violence des attaques du gouvernement appelle une riposte commune et prolongée », indiquent-elles.

700 militants syndicaux

Aucune organisation syndicale n’a officiellement annoncé son soutien à la manifestation. Mais plus de 700 militants syndicaux, signataires le 11 octobre d’un appel à lutter contre la politique du gouvernement, seront présents.

Une soixantaine de personnalités

Des personnalités publiques “ engagées, du monde de la culture, des sciences, des mouvements sociaux“ ont aussi appelé à participer à la marche dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche. La récente Prix Nobel de littérature Annie Ernaux ainsi que d’autres écrivains (Laurent Binet, Eric Vuillard, Pierre Lemaître, Edouard Louis…), des cinéastes et comédiens (Liliane Rovère, Eva Darlan, Yvan Le Bolloc’h…), le philosophe Didier Eribon, ou encore l’avocate et ancienne candidate LFI aux législatives Caroline Mecary, font notamment partie des signataires. “Face à l’extrême marché qui corrompt tout, face à l’extrême droite qui tire parti de la désolation pour avancer ses pions racistes, sexistes et liberticides, nous appelons à unir nos forces dans la rue et à marcher ensemble“, écrivent-ils.

Ceux qui ne participeront pas

L’absence des leaders syndicaux

Les syndicats sont les grands absents de ce rassemblement. L’absence de la CGT notamment, sera très remarquée En plein bras de fer avec les pétroliers TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, son leader, Philippe Martinez, qui a appelé à la grève générale mardi prochain, a de nouveau expliqué sa position ce vendredi sur franceinfo.

Estimant que les revendications de ce dimanche contre la vie chère et l’inaction climatique n’ont rien à voir avec celles de son syndicat “pour l’augmentation des salaires“, le syndicaliste indique : “C’est aux syndicats de mener la lutte sociale et de défiler dans la rue“. “Il faut que dans leurs domaines, ils puissent agir“. “On accepte les soutiens mais on ne veut pas se faire dicter un certain nombre de choses par les partis politiques“.  Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a également déclaré sur France Inter qu’il ne participerait pas à la marche. “Ce n’est pas mon combat“, a-t-il expliqué, c’est “un combat politique“. “Nous, on est récupérable par personne“, a-t-il résumé.

Et de certains politiques

Les communistes ont certes confirmé leur participation à la marche, mais leur chef Fabien Roussel n’en sera pas. Chez les écologistes, l’ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot confie également qu’il “n’ira pas manifester“ aux côtés de la Nupes. “Vu la brutalité de la crise, notre priorité devrait être de construire le mouvement social avec les syndicats“, déclare t-il. “Je ne reproche à personne d’aller à cette marche, mais j’aurais préféré qu’on mette autant d’énergie pour soutenir le mouvement organisé par les syndicats le 29 septembre.“ Quant au PS, son premier secrétaire Olivier Faure a critiqué un tweet de Jean-Luc Mélenchon faisant le parallèle avec un moment insurrectionnel de la Révolution française.

Quelles revendications ?

Si la marche entend s’attaquer à la vie chère et à l’inaction climatique, Jean-Luc Mélenchon a prévenu qu’elle serait une “mise en cause globale de la politique du régime macroniste“. “Combattre frontalement la caste au pouvoir est notre seul horizon compte tenu de la violence de l’agression qui se déploie sur le front des allocations chômage et du système de retraite“, écrit-il dans une note de blog. Cinq grands thèmes de revendication organiseront le cortège, qui partira de la place de la Nation pour rejoindre la Bastille : retraite à 60 ans et augmentation des salaires ; allocation autonomie de 1.100 euros pour les jeunes ; blocage des prix ; taxation des super-profits ; bifurcation écologique.

 

 

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