Sommet du G20 à Rome

Quand :
30/10/2021 – 31/10/2021 Jour entier
2021-10-30T00:00:00+02:00
2021-11-01T00:00:00+01:00
Où :
Centre des congrès la Nuvola
Rome
Italie

Les dirigeants des 20 principales économies du monde convergent ce week-end vers Rome, pour un sommet du G20 “ambitieux et sous haute sécurité“. Ils se retrouveront au nouveau centre de convention “Nuvola“, dans le quartier romain de l’Eur.

Les participants

Des représentants de 35 pays et organisations internationales sont attendus au Centre de congrès Nuvola de Rome : la Turquie, l’Italie, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, le Japon, le Canada, l’Allemagne, la France, l’Australie, le Brésil, l’Argentine, l’Inde, la Chine, l’Indonésie, le Mexique, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, l’Union européenne (UE), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation mondiale du Commerce, l’Organisation mondiale du Travail, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Conseil de stabilité financière (CSF). L’Espagne participera comme “pays invité“, alors que l’Italie, pays hôte, a convié à ce sommet, l’Azerbaïdjan, la République démocratique du Congo, le Rwanda, les Philippines, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et Singapour.

Le président américain, Joe Biden, son homologue français, Emmanuel Macron, le président indien Narendra Modi, ou encore, la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, ont été parmi les premiers à arriver ce vendredi, dans la capitale italienne. Sont notamment encore attendus, le sud-coréen, Moon Jae-in,  le président brésilien Jair Bolsonaro et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan dont l’arrivée à Rome est prévue samedi soir après sa participation aux célébrations du 98ème anniversaire de la République de Turquie à Istanbul. Ce sera par ailleurs le dernier G20 de la chancelière allemande Angela Merkel, flanquée de son probable successeur, le social-démocrate Olaf Scholz, ministre des Finances du gouvernement sortant.

Deux grands absents

On s’attendait à ce que ce rendez-vous, comme la COP26 qui s’ouvre dimanche à Glasgow, soient l’occasion d’avancées décisives, que ce soit sur les tensions sino-américaines qui prennent un tour dangereux dans le détroit de Taiwan, sur la course aux armements, ou encore, sur le réchauffement climatique, six ans après les Accords de Paris. Mais pour que la diplomatie fonctionne, encore faut-il que tous les protagonistes soient présents. Or il y aura deux absents de taille à ces deux sommets : le numéro un chinois Xi Jinping, et son homologue russe, le président Vladimir Poutine. Le premier qui n’a pas quitté la Chine depuis bientôt deux ans, n’interviendra que par vidéo. Le deuxième  “n’assistera pas au G20 en Italie“ et n’ira pas à Glasgow pour la conférence mondiale sur le climat, a annoncé le Kremlin. Aux prises avec une flambée de Covid, le président russe interviendra également par visioconférence.

Une rencontre Macron-Biden et Johnson, en marge du sommet

Le sommet est l’occasion pour Paris et Washington, de rétablir le dialogue après la crise des sous-marins. Les présidents français et américain se sont ainsi réunis ce vendredi en fin de journée à l’ambassade de France, dans le prestigieux palais Farnèse. Cette rencontre intervient alors que Washington tente de relancer les relations avec Paris, mises à mal par l’abandon par l’Australie d’un contrat de sous-marins français au profit de Washington. Ce partenariat baptisé AUKUS qui a a torpillé un très gros contrat de sous-marins français passé avec les Australiens, avait suscité une rare colère de la France.

Mais l’enjeu de cette rencontre pour Paris, va bien au-delà d’une simple réconciliation. Emmanuel Macron cherche notamment à obtenir la bénédiction des Américains à la création d’une véritable défense européenne, un projet cher aux Français, mais qui peine à prendre forme. Outre la défiance de certains pays de l’UE, pays de l’UE, le projet suscite aussi de la défiance aux États-Unis, où l’industrie de la défense cherche à défendre ses parts de marché sur le “Vieux continent“.

Emmanuel Macron prévoit par ailleurs de rencontrer dimanche le premier ministre britannique, Boris Johnson, alors que les sujets de discorde s’accumulent entre Paris et Londres: immigration illégale par la Manche, pacte AUKUS et conséquences du Brexit en Irlande et à propos des licences de pêche. Après l’ultimatum lancé par le gouvernement français mercredi, les tensions entre Paris et Londres autour du sujet, sont exacerbées.

L’agenda du sommet

“Personnes, Planète et Prospérité“, sont les priorités de l’agenda du G20 cette année. Au programme de ce sommet,  la pandémie de Covid-19 et la relance économique dans ce contexte, l’imposition de l’économie numérique et la situation en Afghanistan (bien que la question afghane ait fait l’objet d’un sommet à part, voici deux semaines). Le renforcement du soutien américain à la lutte antiterroriste au Sahel est également à l’ordre du jour. Mais le principal enjeu des discussions de ce sommet à la veille de la conférence mondiale sur le Climat de Glasgow, est à n’en pas douter, le changement climatique.

Une rampe de lancement pour la COP26

Le sommet est censé préparer les travaux de la COP26, organisée dans la foulée, dimanche, pendant deux semaines à Glasgow, sous l’égide du Royaume-Uni. Dans cette optique, chaque Etat doit préciser ses projets pour réduire les émissions polluantes, avec un objectif commun : aller vers la neutralité carbone en 2050. Or, dans ce domaine, la Chine, principal pollueur de la planète, est très attendue, pour préciser son programme de sortie du charbon, en plusieurs décennies. Tout comme l’Inde, qui n’a pas non plus remis son offre.

Champion du multilatéralisme, Mario Draghi, hôte de ce sommet, ne cache d’ailleurs pas vouloir une percée sur le plan des gaz à effet de serre. Le chef du gouvernement italien a plaidé début octobre pour “un engagement du G20 sur la nécessité de limiter la hausse des températures à 1,5 degré“, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.Il espère que les dirigeants mondiaux fixeront une échéance commune pour atteindre le zéro émissions avant même la COP26 de Glasgow. L’absence des présidents chinois et russe risque toutefois de compliquer sérieusement la recherche de compromis sur cette question.

 Le retour du multilatéralisme

Mario Draghi veut le croire: ce G20 marquera “le retour du multilatéralisme, après les années sombres d’isolationnisme et d’isolement liées à la crise sanitaire.“ Il s’agit en tout cas de la volonté affichée du chef du gouvernement italien qui a déclaré mercredi : “Nous discuterons des enjeux les plus complexes de notre temps, avec l’objectif de trouver des solutions ambitieuses et partagées“.

Le président Joe Biden s’efforcera certes de tourner la page de l’ère Trump et du repli américain dans la capitale italienne où il rencontrera dès vendredi le pape, puis M. Draghi, et enfin son homologue français, Emmanuel Macron. “Etats-Unis et Europe seront là, et seront enthousiastes et unis à la fois au G20 et à la COP26, menant l’ordre du jour“, a assuré, mercredi, Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, en prenant acte de l’absence des dirigeants russe et chinois

Du côté de Xi Jinping, on est guère pressé de se rallier au panache blanc de Biden. Du côté de Poutine c’est un peu plus subtil. Le président russe tout en montrant son mépris pour ce genre d’organisations (G20, COP26), tente de positionner son pays comme une alternative aux voies américaine et chinoise en jouant sur le multilatéralisme, la redéfinition d’un ordre international post-crise financière et la coopération économique accrue. La multiplication des initiatives russes en ce sens (renforcement de l’OCS, entrée à l’OMC, création du Forum des Pays Exportateurs de Gaz, renforcement de l’Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire) montre cette volonté russe.

 

 

 

 

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