Un sixième paquet de sanctions de l’UE contre Moscou

Quand :
04/05/2022 Jour entier
2022-05-04T00:00:00+02:00
2022-05-05T00:00:00+02:00
Où :
Parlement européen
Bruxelles
Belgique

La Commission européenne a finalisé hier sa proposition pour un sixième paquet de sanctions contre Moscou pour tarir le financement de son effort de guerre contre l’Ukraine. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen le présentera officiellement ce mercredi matin au parlement européen.

Ce sixième train de mesures contre la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine devrait ajouter d’autres oligarches et banques russes à la liste des sanctions, telles que Sberbank, la première banque de crédit du pays, et la Banque Agricole Russe, en les excluant du système de validation international des transactions Swift. Il est aussi question de limiter les activités de lobbying et de conseil des sociétés européennes pour des firmes russes pro-Kremlin.

58 nouveaux noms ajoutés à la liste des personnalités blacklistées

La Commission européenne propose d’ajouter cinquante-huit noms à la liste des personnalités russes sanctionnées, selon un document consulté ce matin par l’Agence France-Presse (AFP).

Les sanctions appliquées consistent en une interdiction d’entrée dans l’Union Européenne et un gel des avoirs des personnes concernées. Plus d’un millier sont déjà inscrites sur la liste noire européenne.

Parmi ces nouveaux noms figurent :

  • le patriarche Kirill, décrit dans le document comme “un allié de longue date du président Vladimir Poutine, [et] devenu l’un des principaux soutiens de l’agression militaire russe contre l’Ukraine“. Le chef de l’Eglise orthodoxe russe, qui revendique environ 150 millions de fidèles dans le monde, principalement en Russie, a effectivement multiplié les sermons soutenant l’offensive du Kremlin en Ukraine, y voyant un combat contre les “forces du mal“ opposées à “l’unité“ historique de la Russie et de l’Ukraine ;
  • la femme, la fille et un fils du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Tatiana Navka, épouse de M. Peskov, est une championne olympique de patinage, habituée du Festival de Cannes. Leur fille Liza, parfaitement francophone, a été stagiaire au Parlement européen et au Sénat. Toutes deux, influenceuses, diffusent sur Instagram des contenus riants, où la guerre en Ukraine n’existe pas ;
  • le directeur du service russe de supervision des télécoms (Roskomnadzor), Andreï Lipov ;
  • de nombreux militaires russes.

Un embargo pétrolier, avec des dérogations

Mais la mesure la plus attendue de ce nouveau paquet de sanctions, est sans conteste l’arrêt des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année. Il ne sera pas question d’un embargo total et immédiat, mais d’un système graduel. La commission européenne prévoit un arrêt progressif des achats européens de pétrole russe sur une période de six à huit mois jusqu’à fin 2022, avec une exemption pour les pays plus dépendants. Seraient concernées en priorité, la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés totalement dépendants des livraisons par l’oléoduc Droujba, qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.“L’ensemble du processus de remplacement prendra plusieurs années, je vais donc insister sur cette exemption“, a déclaré lundi le ministre slovaque de l’économie, Richard Sulik, au quotidien TASR.

Cette dérogation pose toutefois problème car la Bulgarie et la République tchèque veulent également en bénéficier, ont expliqué hier des diplomates informés des discussions menées par la Commission. “Il y a des pays qui ne pourront le supporter“, dont la Bulgarie qui dépend quasiment à 100% du pétrole russe, a averti dimanche à la télévision le Premier ministre bulgare, Kiril Petkov.

Berlin propose un boycott de l’uranium

En attendant de s’attaquer aux importations de gaz, dont l’Allemagne est très dépendante, Berlin a proposé à la Commission d’entamer également un boycott de l’uranium russe destiné aux centrales nucléaires des pays orientaux de l’UE comme la Finlande, la République tchèque ou la Bulgarie. Selon les informations du média bruxellois Politico Europe, la diplomatie allemande est montée au créneau en fin de semaine dernière pour demander un embargo rapide sur ce métal lourd utilisé comme combustible dans la plupart des réacteurs nucléaires industriels, ainsi que des sanctions contre le secteur nucléaire russe.

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