Visite d’État d’Emmanuel Macron aux Pays Bas

Quand :
11/04/2023 – 12/04/2023 Jour entier
2023-04-11T00:00:00+02:00
2023-04-13T00:00:00+02:00
Où :
Pays Bas
La Haye
Pays-Bas

Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, est attendu ce mardi aux Pays-Bas  pour une visite d’État de deux jours. La première visite d’État d’un président français dans le pays depuis 23 ans. “C’est l’expression d’un rapprochement franco-néerlandais qu’il était temps de le reconnaître, le résultat d’une forme de tectonique européenne qu’on peut dater au moins de 2016“ avec le Brexit, relève la présidence française.

Ce déplacement devrait donner lieu à un “pacte pour l’innovation et la croissance durable“ entre les deux pays et à une déclaration conjointe sur l’énergie. Les deux gouvernements annonceront par ailleurs plusieurs partenariats, notamment dans le nucléaire civil, le quantique et les semi-conducteurs.

Le programme de la visite d’État

Le couple présidentiel sera accueilli par le roi Willem-Alexander et son épouse Maxima, avec un cérémoniel accompagné d’une revue des troupes. Après une cérémonie de recueillement devant le monument national de la place du Dam, Emmanuel et Brigitte Macron doivent déjeuner avec le roi et la reine consort des Pays-Bas.A 15h15,  le président français s’entretiendra à La Haye avec Jan Anthonie Bruijn, président du Sénat des Etats et Vera Bergkamp, présidente de la Chambre des représentants. Il prononcera un discours à 16h10 sur la “souveraineté européenne en matière économique et industrielle“ à l’Institut Nexus. A 20h30, le couple présidentiel retrouve le roi et la reine pour un dîner au palais royal.

Mercredi, se tiendra un séminaire gouvernemental autour du premier ministre, Mark Rutte, et sept membres des gouvernements respectifs des deux pays. Le président français sera accompagné lors de ce déplacement des ministres des Affaires étrangères, européennes, des Armées, de l’Intérieur, de la Transition énergétique, de l’Industrie, de la Recherche et des Transports.

La signature d’un “pacte pour l’innovation“ est également prévue mercredi. A la clé : des coopérations dans les semi-conducteurs, la physique quantique et l’énergie. Le groupe français STMicroeletronics et l’entreprise néerlandaise ASLM, deux poids-lourds européens des semi-conducteurs, ont déjà des projets communs.

Emmanuel Macron doit visiter ce même jour le laboratoire de physique quantique expérimentale de l’Université d’Amsterdam. La physique quantique, qui permet de démultiplier la puissance de calcul des ordinateurs, occupe une place importante dans cette visite d’Etat. Les Vingt-Sept prévoient d’ailleurs d’y investir sept milliards d’euros, “un montant supérieur à ce que font à la fois les Américains et la Chine“, vante l’Elysée. “Mais aucun des pays européens tout seul ne réussira, on a besoin de collaboration, on a besoin des forces de chacun des acteurs“,  insiste Paris.

La souveraineté économique européenne en toile de fond

Le président français prononcera à l’institut de recherche Nexus, à La Haye, un discours consacré à la souveraineté industrielle européenne. Il y exposera sa “doctrine de sécurité économique“ pour l’Union Européenne (UE), selon l’Elysée. Ce déplacement intervient quelques jours seulement après le retour du chef de l’État d’une visite d’État en Chine lors de laquelle Emmanuel Macron a une nouvelle fois plaidé en faveur du principe “d’autonomie stratégique“ européenne, invitant l’UE à ne pas se penser “en suiveur“ des Etats-Unis et de la Chine au sujet de Taïwan. Des propos qualifiés par certains de “faute stratégique“, qui ont suscité à la fois incompréhension et critiques de la part de nombreux experts.

Une convergence “fragile“ entre Paris et La Haye

Mais cette visite a aussi pour visée de montrer que Paris et La Haye, par le passé si souvent opposées sur les gros dossiers économiques et budgétaires, se sont rapprochées. “L’époque où l’UE était divisée entre pays frugaux et pays moins frugaux, entre défenseurs du libre commerce et nations protectionnistes, est révolue“, insiste l’Elysée. “Notre vision des choses est devenue moins caricaturale“ et il y a désormais une “convergence entre les deux pays“.

Côté néerlandais, le ton est toutefois un peu moins enthousiaste. “Les positions française et néerlandaise s’appuient sur un constat commun : nous devons garantir notre position géostratégique en tant qu’États membres de l’Union européenne“, explique un conseiller du gouvernement néerlandais, préférant ne pas utiliser le mot “convergence“.

Certes les Pays-Bas, comme d’autres pays de l’Union, sont devenus moins hostiles aux propositions françaises de soutenir l’industrie européenne. Mais des divergences persistent, notamment sur la question des finances publiques et du financement du futur fond de souveraineté européen. Ce mécanisme de soutien à l’industrie devrait, selon Paris, être renfloué avec de l’argent frais, alors que les Néerlandais veulent uniquement piocher dans des fonds existants, tel l’argent non utilisé du plan de relance européen post-COVID.

 

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