Ukraine : sommet extraordinaire à Bruxelles

Quand :
30/05/2022 – 31/05/2022 Jour entier
2022-05-30T00:00:00+02:00
2022-06-01T00:00:00+02:00
Où :
Bruxelles
Bruxelles
Belgique

Les Vingt-Sept se retrouvent à Bruxelles, ce lundi à partir de 16 heures, et mardi, pour un sommet extraordinaire consacré à l’Ukraine. Officiellement, il s’agit de trouver des déclinaisons concrètes à ce que l’Elysée appelle “l’agenda de Versailles“, c’est-à-dire aux grands objectifs fixés en mars lors du sommet organisé par le président français, Emmanuel Macron. Selon l‘ordre du jour officiel, la question de la défense européenne, notamment l’augmentation des investissements militaires européens, mais aussi l’approvisionnement de l’Europe en énergies alternatives au gaz et au pétrole russes, seront au coeur de la réunion. Les leaders européens débattront aussi des prêts pour aider l’Ukraine à se reconstruire, ainsi que de la sécurité alimentaire.

MISE A JOUR 31/05/2022

Un embargo partiel sur le pétrole russe

Lundi soir juste avant minuit, les 27 pays membres de l’Union européenne (UE) ont approuvé  un embargo partiel sur le pétrole russe. Cet embargo embargo frappera les livraisons maritimes d’ici la fin de l’année, soit plus  des “deux tiers“ des importations depuis la Russie. Afin de contourner le veto de Budapest qui bloquait depuis plusieurs semaines le 6e paquet de sanctions de l’UE,  les vingt-sept ont décidé d’exempter pour le moment, les importations de pétrole russe par l’oléoduc de Droujba.

Un accord sur le sixième paquet de sanctions

Les vingt-sept sont parvenus à un accord sur leur sixième paquet de sanctions à l’encontre de la Russie, Ce nouveau train de sanctions comprend notamment la séparation de Sberbank, la plus grande banque de consommation de Russie, du système de paiement international SWIFT. Elles visent également le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe et proche allié de Poutine, qui a accordé un saint imprimatur à la guerre, ainsi que des responsables militaires russes responsables d’atrocités à Bucha et dans d’autres villes occupées par forces russes.

Une enveloppe de 9 milliards pour l’Ukraine

Les dirigeants européens ont également approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie. Le sommet de deux jours doit aussi aborder ce mardi la transition énergétique du continent pour se passer du gaz russe, et la crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine qui menace en particulier le continent africain. Cette aide se fera sous forme de prêts ultra-préférentiels pour adresser aux marchés le signal que l’Ukraine reste solvable. D’autres partenaires internationaux apporteront d’autres enveloppes, les Etats-Unis ayant déjà promis 7,5 milliards de dollars.

L’Ukraine et les pays occidentaux accusent Moscou de bloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, ce que réfutent les responsables russes. Le président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré, hier soir, que la Russie empêchait ainsi l’exportation de 22 millions de tonnes de céréales ukrainiennes. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a déclaré, hier, à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d’un entretien téléphonique, que la Russie était prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, dont “l’exportation des céréales provenant des ports ukrainiens“, selon un communiqué du Kremlin.

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Le sujet le plus brûlant, lui, ne figure pas officiellement au programme : il s’agit du sixième train de sanctions contre la Russie. Voilà presque un mois maintenant qu’est connu le plan de la Commission européenne pour bloquer, entre autres, les importations de pétrole russe.  Reste que le paquet n’a pas encore été approuvé en raison des demandes d’exceptions, en particulier de la part de la Hongrie. Et ce malgré les efforts des ambassadeurs des pays membres qui, ce week-end, ont encore tenté de trouver un compromis de dernière minute. Lequel prévoit notamment une exemption temporaire pour les livraisons de gaz et de pétrole via les pipelines qui approvisionnent la Hongrie. Une réunion de la dernière chance est prévue ce matin avant l’arrivée des chefs d’Etat.

Budapest a jusqu’alors rejeté la proposition d’une dérogation de deux années qui lui a été offerte, et a réclamé au moins quatre ans et près de 800 millions d’euros en financements européens pour adapter ses raffineries. Dans un contexte où le plan de relance post-Covid de Budapest reste bloqué par Bruxelles en raison de manquements à l’Etat de droit en Hongrie, il paraîtrait difficile de lui accorder des fonds européens. La Slovaquie et la République tchèque, également approvisionnées par l’oléoduc Droujba, ont accepté quant à elles des dérogations respectives de deux ans et un an et demi, selon des sources diplomatiques.

Le sujet “n’a pas vocation à être discuté au Conseil européen“, assurait a semaine dernière à PlayBook, un conseiller de l’Elysée, conscient des faibles chances pour qu’un accord soit trouvé aujourd’hui ou demain. Le même évoquait toutefois la possibilité que, en l’absence de deal, les chefs d’Etat aient à “se saisir“ du dossier. Il n’excluait d’ailleurs pas qu’Emmanuel Macron puisse à nouveau jouer les médiateurs et parler avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, comme il l’a déjà fait il y a 3 semaines, pour le moment sans succès.

Volodymyr Zelensky s’adressera aux vingt-sept, par visioconférence depuis Kiev, au début du sommet européen,  A l’occasion de cette réunion, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, prononcera également un discours devant les dirigeants de l’UE. Son allocution sera suivie par une conférence de presse prévue à 17h00.

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