L’agenda politique

Mai
9
mar
Examen d’une proposition de loi visant à imposer le drapeau européen sur les mairies. @ Assemblée nationale
Mai 9 Jour entier

Ce mardi 9 mai, à partir de 15 heures, l’Assemblée nationale examine en première lecture, une proposition de loi du député Renaissance Mathieu Lefèvre, visant à rendre obligatoire le pavoisement des drapeaux français et européen sur le fronton des mairies. Rejeté en commission le 3 mai après l’adoption de deux amendements de suppression déposés par La France insoumise et le Rassemblement national, le texte divise jusque dans les rangs de la majorité.

La majorité divisée

Cette dernière va-t-elle à nouveau afficher ses divergences de vues sur le sujet ? Le Modem, allié de Renaissance, n’est en effet pas convaincu de l’impérieuse nécessité de la mesure jugée, “un tantinet contracyclique“, dans le contexte politique actuel. Le groupe prévoit d’ailleurs de nouveau de s’abstenir dans l’hémicycle ce mercredi. “Quand il est question d’Europe, aucune voix de la majorité ne doit manquer ni se manquer“, met en garde Pieyre-Alexandre Anglade, le président de la commission des affaires européennes, dans Le Figaro ce matin. Même son de cloche du côté du groupe Horizons. “Franchement, il faut le faire… On revient mettre du clivage dans un moment où on a besoin d’apaiser. Et sur un sujet complètement en dehors des préoccupations des Français“, peste un député de la formation politique.

Le rapporteur du texte, Mathieu Lefèvre, assume la portée “symbolique“ de la proposition de loi. “C’est vrai, ça ne répond pas aux défis du moment. Mais cela permet de réaffirmer nos valeurs tout en dénonçant les impostures de l’extrême droite et de l’extrême gauche“, considère-t-il.

La gauche s’écharpe

Les groupes d’opposition à l’Assemblée, Républicains, RN sont opposés à la mesure. “En décalage total avec les priorités du pays“,  a par exemple tancé le député LR Éric Pauget, quand le député RN Hervé de Lépinau estime qu’une telle mesure serait un “outrage à la Constitution.“

Mais c’est à gauche au sein de la Nupes, que le drapeau bleu fracture.  En affirmant qu’il renvoyait à une “forfaiture démocratique”, l’eurodéputée Insoumise Manon Aubry s’est attiré les foudres de ses collègues écologistes Yannick Jadot et David Cormand. Cela dans un contexte pour le moins électrique où les Verts s’efforcent de justifier leur choix de présenter leur propre liste aux européennes en pointant leurs désaccords avec les Insoumis.

Ce matin, très tôt, quatre responsables du PS dont Olivier Faure ont jeté de l’huile sur un feu déjà bien vif en publiant une tribune dans Le Monde. Rien qui ne puisse conduire à apaiser l’explosive séance que l’hémicycle de l’Assemblée nationale promet ce soir.

 

 

Fête nationale du 9 mai en Russie @ Moscou
Mai 9 Jour entier

En Russie, le 9 mai, jour de fête nationale, fait partie intrinsèque du récit sur la “grandeur“ du peuple russe. Vladimir Poutine a fait en effet de la capitulation de l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, un marqueur de sa vision du monde, de son obsession de rendre sa “grandeur“ à une Russie “agressée par ­l’Occident.“ Cette journée est généralement célébré avec défilé militaire sur la Place Rouge et festivités populaires dans tout le pays.

Uniforme, défilés, arsenal… La Russie devrait procéder, comme à l’accoutumée, à une démonstration de force, et spécialement à Moscou, où le Maître du Kremlin interviendra ce mardi depuis la place Rouge pour son traditionnel discours. Retransmises par tous les médias d’État, les festivités martèleront une nouvelle fois aux Russes que “l’opération spéciale“ et de “dénazification“, comme Vladimir Poutine nomme la guerre en Ukraine, n’est que la continuité de la guerre contre l’Allemagne nazie.

Mais célébrer le “jour de la victoire“ s’avère compliqué, alors que les Ukrainiens annoncent avoir terminé leurs préparatifs pour une grande contre-offensive de printemps, quelque part sur les 1800 kilomètres de la ligne de front qui court de Kherson (sud) à Koupiansk (nord). Le Kremlin a d’ailleurs fait savoir que “l’opération militaire spéciale“ en Ukraine allait entraîner un programme différent. Une chose est sure, ces célébrations du 9 mai seront moins importantes que les années passées.

Parade militaire et discours maintenus

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a assuré que le grand défilé militaire sur la place Rouge, se tiendrait “selon le plan“, malgré l’attaque de drones présumée sur le Kremlin. Mais comme l’an dernier, la parade devrait se dérouler en effectif réduit. Côté défilé, même si une partie du matériel militaire et des soldats sont mobilisés en Ukraine, des chars et blindés vont parader ce 9 mai sur la place Rouge, selon Michel Goya, consultant Défense BFMTV. “En revanche, il n’y aura pas de parade aérienne“, a-t-il indiqué. “Le président s’exprimera, comme il le fait habituellement“, a également assuré le porte-parole du Kremlin, cité par Courrier international . Vladimir Poutine évoquera très certainement dans son discours  “l’opération spéciale“.

Des annulations en cascade

Selon le ministère de la Défense britannique, les commémorations ont été annulées dans six régions et 21 villes russes, pour la plupart proches du front ukrainien, par manque de matériels militaires mobilisés en Ukraine, autant que par souci de la sécurité face à la multiplication des attaques. La réception donnée par le président russe Vladimir Poutine à l’issue du défilé, dont la dernière édition remonte à 2019, a également été annulée, indique le ministère cité par le site TF1info.

Les marches du “régiment immortel“ au cours desquelles des descendants de héros de la Seconde Guerre mondiale défilent, brandissant le portrait de leurs parents ou grands-parents, ont été également interdites. Ces marches ont été récupérées par le président russe en 2015 pour en faire un instrument de sa propagande et de militarisation de la jeunesse. Cette année pourtant, pas question que des civils défilent dans les rues avec des photos de leurs ancêtres. “Le pouvoir craint certainement que des personnes portent le portrait de soldats russes morts en Ukraine,“ explique Johanna Möhring, chercheuse associée au Centre Thucydide, à l’université Paris-Panthéon Assas. “Cet outil de propagande se transformerait alors en manifestation pacifiste“, relève t-elle.

Des cérémonies sous haute sécurité

La “parade de la Victoire“ ce mardi matin sur la place Rouge de Moscou, n’a certes pas été annulée, comme dans plusieurs villes de Russie, mais elle sera placée sous très haute surveillance. Attaques, attentats et sabotages imputés aux Ukrainiens se sont succédé ces dernières semaines, sur le sol russe et jusque dans la capitale elle-même. La menace a culminé, le 3 mai, avec l’explosion spectaculaire de deux drones, abattus au-dessus du Kremlin. Pour la première fois depuis dix ans, la place Rouge aura été fermée aux visiteurs durant quinze jours, du 27 avril au 10 mai. Et pour la première fois, les journalistes des “pays inamicaux“, au rang desquels la France, n’ont pas été conviés à assister à l’événement. Ce mardi, ne devraient également être présents sur la place Rouge qu’une petite poignée de dirigeants étrangers, le premier ministre arménien ainsi que les présidents kazakh, tadjik et kirghiz.

 

 

Gabriel Attal dévoile son plan contre la fraude fiscale @ Paris
Mai 9 Jour entier

“Faire payer ce qu’ils doivent aux ultra-riches et aux multinationales“ : tel est l’objectif du ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, qui présente ce mardi son plan de lutte contre la fraude fiscale. Objectif : augmenter de 25% les contrôles fiscaux des gros patrimoines et contrôler tous les deux ans les cent plus grandes capitalisations boursières. Prudent, le ministre délégué n’a pas nécessairement l’intention d’en passer par un projet de loi ad hoc pour faire adopter son plan. Il dit privilégier “le réglementaire, le projet de loi sur les douanes et les textes budgétaires“.

Selon Bercy, 14,6 milliards d’euros de mises en recouvrement au titre de la fraude fiscale ont été réalisés l’an passé, dont 9 milliards concernent les entreprises et 2,2 milliards la TVA. Et ce sont 800 millions d’euros qui ont été recouvrés pour la fraude sociale.

Attendu ce matin sur France Inter pour faire le service après-vente de ce plan qu’il a en grande partie dévoilé hier dans les colonnes du Monde, Gabriel Attal ira ensuite faire quelques images à Ivry-sur-Seine où le recevront les enquêteurs spécialisés dans la fraude fiscale du SEJF (Service d’enquêtes judiciaires des finances), dont les effectifs vont doubler.

Ce plan de lutte contre la fraude fiscale, se verra doublé dans les prochaines semaines d’un plan de lutte contre la fraude sociale, comme l’a expliqué ce matin le ministre sur les ondes de la radio publique. “Je me suis engagé à bâtir un plan de lutte contre toutes les fraudes, fiscale comme sociale. C’est un enjeu de finances publiques, mais c’est aussi un enjeu de cohésion nationale“, a t-il déclaré.

Les principales mesures

Parmi les mesures annoncées, l’augmentation de 25 % des contrôles fiscaux des plus gros patrimoines et la systématisation d’un contrôle fiscal tous les deux ans des cent plus grandes capitalisations boursières. Gabriel Attal propose en outre un renforcement des sanctions pour les fraudes les plus graves et la création d’une “sanction d’indignité fiscale et civique“. C’est-à-dire : la privation de toute réduction ou tout crédit d’impôt et de son droit de vote pendant un temps donné. Il souhaite aussi assortir certaines condamnations pour fraude fiscale de travaux d’intérêt général.

Autre mesure : la création d’un “service de renseignement fiscal” à Bercy qui pourra mettre en place des écoutes, ou capter des données pour “identifier les grandes fraudes internationales“. Les espions fiscaux auront aussi pour mission de recruter des informateurs dans les institutions financières. Des agents de Bercy pourront aller enquêter dans les paradis fiscaux.

 

 

Les députés se prononcent sur une proposition de résolution visant à inscrire le groupe Wagner sur la liste des organisations terroristes @ Assemblée nationale
Mai 9 Jour entier

Ce mardi 9 mai, les députés français doivent se prononcer sur le sort du groupe paramilitaire Wagner. Une proposition de résolution, portée par le député Renaissance Benjamin Haddad, demande l’inscription de l’organisation militaire privé russe sur la liste de l’Union européenne des organisations terroristes.

Armée secrète de Poutine, le groupe Wagner créé par Dmitri Outkine, ancien agent du renseignement russe et par l’oligarque milliardaire, Evgueni Prigojine, déploie essentiellement ses mercenaires en Ukraine dans le Donbass, particulièrement dans la bataille de Bakhmout. Cette armée privée de 2 500 à 5 000 mercenaires, selon les sources, est également présente depuis 2014 sur les zones de conflit de la planète où la Russie a des intérêts stratégiques.

Le texte, qui sera débattu dans l’après-midi, à partir de 15 heures, a été co-signé par des députés des différents groupes de la majorité, mais aussi par des élus issus des rangs socialistes, écologistes et de LR. Ce qui présage d’un vote favorable dans l’hémicycle. “Il s’agit d’envoyer un message politique, symbolique, un signal de dénonciation de Wagner et de ses activités – qui ciblent délibérément des civils pour avoir un gain politique – comme du terrorisme“, fait valoir Benjamin Haddad qui pointe du doigt les “nombreuses exactions contre la population civile“ en Ukraine, dont certaines pourraient être qualifiées de “crimes de guerre“.

Pour le député  “les exactions du groupe Wagner doivent être qualifiées pour ce qu’elles sont, c’est‑à‑dire des actes terroristes, en accord avec la définition du terrorisme adoptée par l’Union européenne“, écrit-il dans sa proposition de résolution. Pour motiver sa demande, M. Haddad rappelle les “exécutions sommaires, mutilations et actes de tortures commis envers les civils de la localité ukrainienne de Boutcha, qui ont causé la mort de près de quatre cent soixante personnes, dont des enfants“, mais aussi les exactions du groupe paramilitaire en Syrie, en Centrafrique, au Mali ou au Niger.

Cette proposition de résolution, si elle était acceptée permettraient aux “autorités des pays européens ainsi que leurs partenaires d’imposer des mesures de contrôle et de sanction renforcées aux dirigeants, membres et soutien de cette entité militaire privée, en gelant ses avoirs, en limitant leurs déplacements internationaux ou encore en réprimant plus sévèrement leurs actions“, indique Benjamin Haddad.

Mai
14
dim
Élection présidentielle et législative en Turquie @ Turquie
Mai 14 Jour entier

Ce dimanche 14 mai, 60 millions de Turcs sont appelés à voter pour élire leur président de la République et 600 députés. “Panser les plaies.“ C’est avec ce mot d’ordre que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa succession, a lancé le 10 mars dernier sa candidature depuis le palais d’Ankara. A la tête du pays depuis bientôt 20 ans, et consolidant à son profit un régime de plus en plus autocratique et répressif, le reis de 69 ans, mène cette fois un combat d’une autre nature : sa survie politique. Pour le président sortant, la possibilité d’un troisième mandat pourrait bien être compromise.

Trois candidats en lice

Trois candidats se présentent au premier tour. Si aucun d’eux n’obtient 50 % des voix à l’issue du scrutin, un second tour départagera les deux premiers le 28 mai.

Recep Tayyip Erdogan

Fondateur et président de l’AKP (Parti de la justice et du développement), installé au sommet du pouvoir depuis mars 2003, Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, est sorti vainqueur de toutes les élections auxquelles il s’est présenté : législatives en 2003, 2007, 2011, 2015 et 2018, présidentielle en 2014 et 2018. Comme pour la dernière élection, il a noué avec plusieurs partis d’extrême droite, dont les Loups gris du MHP (Parti d’action nationaliste), l’Alliance de la République.

Il promet à ses électeurs une Turquie puissante qui tient en respect l’Occident. En particulier au travers de grands projets : des aéroports, des ponts ou encore des extractions de gaz. Le président sortant a dévoilé un vaste programme de réformes pour faire de la Turquie l’une des 10 plus grandes économies du monde. Les mesures annoncées visent à renforcer l’économie de son pays, à assurer une forte croissance dans les années à venir, tout en baissant l’inflation et garantissant une hausse des investissements étrangers. Il promet également une exemption d’impôts pour près de 850 mille commerçants turcs aux faibles revenus.

Kemal Kiliçdaroglu

À la tête d’une opposition longtemps très timorée face aux dérives du régime, il est est l’anti-Recep Tayyip Erdogan et se rêve en sauveur d’une démocratie turque abîmée par vingt années de pouvoir sans partage. Il promet s’il est élu de rompre avec l’ère d’Erdogan. Kemal Kiliçdaroglu se pose notamment en laïc face au président islamo-conservateur et promet la liberté d’expression après la dérive autocratique. Le leader de l’opposition jure de ramener la démocratie par un retour à un système parlementaire et une justice indépendante. Il assure enfin qu’il expulsera en deux ans les millions de Syriens réfugiés en Turquie.

Cet ancien fonctionnaire, qui préside depuis 2010 la destinée du CHP (Parti républicain du peuple, kémaliste), héritier du parti unique d’Atatürk, est pour l’heure en tête des sondages. Soutenu par une coalition de six partis, il pourrait obtenir 54,6 % des suffrages au second tour, selon un sondage de l’institut ORC rapporté par le quotidien turc Cumhuriyet. Le leader de l’opposition le sait : il a une vraie chance de défaire dans les urnes celui qui tient les rênes du pays depuis deux décennies.

A 74 ans, aussi terne et vieux jeu qu’Erdogan reste charismatique, Kemal Kiliçdaroglu a mené une campagne habile, jouant du contraste à son profit, bénéficiant de la popularité de ses alliés, à commencer par le maire d’Istanbul. Il s’attaque au bilan économique de son adversaire, dont la terrible inflation qui frappe les classes moyennes. Il dénonce également la gestion du séisme du 6 février dernier et la corruption dans le secteur du bâtiment.

Un outsider

A l’origine, deux petits candidats, Muharrem Ince, instituteur âgé de 59 ans et ancien candidat à la présidentielle en 2018 et Sinan Ogan, 55 ans, ancien député du parti d’extrême droite MHP se présentaient au scrutin suprême. Le premier a annoncé ce jeudi 11 mai le retrait de sa candidature, une décision susceptible de favoriser l’élection de Kemal Kiliçdaroglu. Ayant peiné à réunir les 100 000 signatures nécessaires, Sinan Ogan, désormais seul en lice, restera selon toute vraisemblance, sous la barre des 5 % et n’a aucune chance de rallier le second tour.

Est-ce la fin du règne d’Erdogan ?

Sous le feu de nombreuses critiques lui reprochant notamment un bilan économique catastrophique et son autoritarisme, le président turc paraît pour la première fois en difficulté malgré un temps de parole 60 fois supérieur à celui de son rival à la télévision publique. Multipliant les meetings géants, comme ce dimanche 7 mai à Istanbul, le reis tente de convaincre les derniers indécis.

Si le dirigeant turc peut compter sur près de 30% d’irréductibles partisans, nul ne peut toutefois prédire l’impact qu’aura son bilan. Crise économique, inflation galopante, dérive autoritaire, gestion des séismes du 6 février, sont autant de raisons qui pourraient qui lui coûter son luxueux palais d’Aksaray, à Ankara. Depuis 2018, la Turquie traverse une crise économique de grande ampleur, qui s’aggrave d’année en année. Le soutien d’Erdogan a diminué au cours des dernières années alors qu’une série de krachs monétaires et une aggravation de la crise du coût de la vie ont été provoquées par sa politique de réduction des taux d’intérêt face à la flambée de l’inflation.

L’épisode du séisme meurtrier qui a touché le pays début février, faisant officiellement plus de 50 000 morts, a également soulevé de nombreux doutes autour de la gestion de la crise par le pouvoir. Critiqué notamment pour la lenteur d’action, le président Erdogan a été la cible de vives critiques pour son manque d’anticipation de la catastrophe. “Ce qui est reproché à Erdoğan, c’est le fait que l’on ait permis de construire des bâtiments au mépris de toutes les normes antisismiques alors même qu’on était dans une zone à risque“, explique Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient.

D’autres facteurs pourraient expliquer la baisse de popularité du président sortant, notamment la cassure avec une partie de la jeunesse. “Une majorité de la jeunesse turque est contre lui, notamment les primo votants. Une partie de ces jeunes ne supporte plus l’ordre moral qu’Erdogan veut apposer dans toute la société“, pointe Didier Billion.

Le sort du Reis suspendu au vote des jeunes

Six  millions d’électeurs se rendront pour la première fois aux urnes le 14 mai, soit 10 à 12 % des 62 millions de Turcs enregistrés sur les listes. Une génération qui n’a connu qu’un seul leader à la tête du pays depuis 2002, Recep Tayyip Erdogan, d’abord comme Premier ministre puis comme président. Imprévisible, cet électorat pourrait faire basculer des élections. À l’approche du scrutin du 14 mai prochain, le sort du président sortant est lié à la mobilisation d’une génération qui n’a connu que lui à la tête du pays.

Dans cette course serrée, les primo-votants se voient cajolés par les deux camps. A l’approche du scrutin, Erdogan et Kiliçdaroglu rivalisent de promesses pour séduire la génération Z (taxe supprimée sur l’achat des téléphones portables, forfait internet gratuit, carte jeunes, etc.). “Le vote Erdogan est moindre chez les jeunes. Les primo-votants sont plus modernes et moins religieux que l’électeur moyen et plus de la moitié sont insatisfaits de la vie qu’ils mènent“, résume Erman Bakirci, chercheur à l’institut de sondages Konda. Selon un récent sondage, seuls 20 % des 18-25 ans annoncent ainsi voter pour le président turc et son parti lors du double scrutin du 14 mai.

 

 

 

 

 

 

 

Mai
15
lun
Emmanuel Macron invité du 20 H de TF1 @ Studios TF1
Mai 15 Jour entier

Au lendemain de sa rencontre avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Paris, Emmanuel Macron est l’invité du 20H de TF1, ce lundi 15 mai. Le président de la République sera interrogé par le journaliste, Gilles Bouleau.

Des annonces sur l’Ukraine

Reçu dimanche soir à l’Élysée par Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky s’est risqué à une rapide tournée diplomatique européenne, pour mobiliser ses soutiens et obtenir davantage d’armements alors qu’une contre-offensive des troupes de Kiev, annoncée de longue date, se fait attendre.

Au lendemain de son entrevue avec le président ukrainien Emmanuel Macron reviendra sur cette rencontre. La France “continuera d’apporter un soutien politique, financier, humanitaire et militaire à l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire“, ont déclaré les services de presse de la présidence par communiqué, à l’issue de l’entrevue. Actuellement, l’armée ukrainienne nécessiterait d’un appui au sol et dans le ciel. “La France poursuivra ses efforts dans ces domaines“ avec, notamment, le maintien de la formation des soldats ukrainiens et la mise à disposition des systèmes de défense antiaérienne “les plus modernes qui soient“, a annoncé l’Élysée.

Le président de la République fera des annonces en matière de livraison d’armes, précise les services de l’Élysée. Aucun chiffre n’a, pour l’heure, été communiqué, mais “la France vise à fournir des capacités complètes dans tous les domaines “ complètent-ils. En revanche, la question de l’envoi d’avions de chasse reste “prématurée“, dans la mesure où “les pilotes ukrainiens n’ont pas été formés sur des systèmes français “ déclarent les autorités. En revanche, “rien n’est fermé et des formations pourraient être dispensées si nécessaire“.

Écologie, fiscalité, réforme des retraites

Au cours de cette interview, le chef de l’État répondra également à des questions sur la politique intérieure du pays, indique TF1 Info. Selon le Parisien, cette interview fleuve portera sur la question des retraites, non éludée par l’opposition malgré la promulgation du texte. Par ailleurs, pour rebondir sur les propos du Président sur l’écologie, tenus la semaine dernière et fustigés depuis, Gilles Bouleau pourrait demander au chef de l’Etat de préciser la “pause“ qu’il a demandée sur les contraintes européennes liées au climat.

Le président pourrait également revenir sur les questions d’actualité. A commencer par la réindustrialisation du pays, thème dont il multiplie les annonces ces derniers jours, alors que se tient ce lundi à Versailles la sixième édition du sommet Choose France. Emmanuel Macron a aussi déclaré dimanche, dans un entretien-fleuve au journal L’Opinion, qu’il entendait poursuivre une politique de baisse de la fiscalité des classes moyennes. “On doit poursuivre une trajectoire de baisse de fiscalité sur nos classes moyennes pour (…) redonner de la crédibilité au travail“ a notamment argué le le locataire de l’Elysée dans son entretien au quotidien.

Suivre l’interview en direct

 

 

Sixième édition du sommet Choose France @ Château de Versailles
Mai 15 Jour entier

Après la séquence sur l’attractivité de la France, puis celle sur la réindustrialisation du pays assortie d’un déplacement vendredi dernier à Dunkerque, le bouquet final : le sommet “Choose France“ se tient ce lundi 15 mai 2023, en présence de nombreux acteurs économiques. Plus de deux cents patrons étrangers de cinquante pays, dont une moitié de primo-participants, sont attendus aujourd’hui sous les ors du Château de Versailles pour annoncer, ou sceller, de futurs investissements à l’occasion de la sixième édition de Choose France. À l’Élysée, on se félicite déjà d’“une édition que l’on peut qualifier de record“, nouvelle preuve selon la présidence que “la France n’a jamais été aussi attractive.

Un cru sans précédent

Une moisson record d’investissements

La Présidence s’attend lors de cette sixième édition à un record en termes de montants d’investissements annoncés. “C’est un rendez-vous incontournable qui s’est imposé en six ans comme le rendez-vous des investissements étrangers en France et en Europe“, a déclaré ce dimanche sur France Info, le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure. Au total, vingt-huit implantations ou extensions de sites pour un total de 13 milliards d’euros cette année, seront annoncés :  plus qu’en 2022 (10,6 milliards) et qu’en 2021 (3,6 milliards).

Ces projets, portés par quelques-uns des 206 dirigeants de multinationales étrangères attendus à Versailles, doivent permettre la création de 8 000 emplois, dont 3 000 pour le fabricant taïwanais de batteries Prologium à Dunkerque (Nord). Au total, “on était à 10 milliards l’année dernièreCe sera plus [cette année]. Sans doute aussi en nombre d’investissements. Les gros investissements sont importants“, a précisé M. Lescure.

Énergies et mobilités vertes mises en lumière

En cohérence avec la stratégie de réindustrialisation verte voulue par le gouvernement, “plus de la moitié des investissements“ qui seront annoncés lundi concernent les filières des énergies décarbonées ou des véhicules électriques. L’Elysée souligne que nombre de projets sont “emblématiques d’une réindustrialisation verte“.

Deux des décisions qui vont être officialisées, ont déjà été dévoilées vendredi par Emmanuel Macron lors de sa visite à Dunkerque, toutes deux dans le secteur de la batterie électrique : les 5,2 milliards d’euros du taïwanais Prologium pour implanter une “gigafactory“ dans la sous-préfecture du Nord (pour 3000 emplois), et l’investissement de 1,5 milliard d’euros par le chinois XTC et le français Orano, toujours à Dunkerque, pour la production de matériaux de cathodes pour les batteries lithium.

Parmi les autres investissements attendus, citons notamment celui de la start-up italienne Newcleo, qui prévoit de débloquer 3 milliards d’euros sur la période 2023-2030 pour développer en France sa nouvelle technologie nucléaire, des SMR. Newcleo a notamment déjà engagé des discussions avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, EDF et Framatome. Mais également, l’opérateur de bornes de recharge portugais Power Dot, qui va renforcer sa présence en France via un investissement de 140 millions d’euros d’ici 2025 (66 emplois créés), le constructeur italien Iveco va injecter 115 millions d’euros dans ses sites d’Annonay (Ardèche) et de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), dans la production de véhicules électriques et à hydrogène. Ou encore, Holosis, qui veut injecter 710 millions d’euros pour implanter une usine de production de panneaux photovoltaïques en Moselle…

La santé sera aussi très présente. Le géant de la pharmacie Pfizer va notamment développer des activités, y compris chez des sous-traitants, en mobilisant 500 millions d’euros, autant qu’annoncé en 2022. Le britannique GSK annonce 240 millions d’investissements sur trois sites de production à Évreux (Eure), Mayenne et Saint-Amand-les-Eaux (Nord).

400 bilatérales annoncés

Au total, 400 rendez-vous individuels devraient avoir lieu à Versailles, avec des membres du gouvernement ou le chef de l’Etat. Comme il l’a fait les années précédentes,  Emmanuel Macron s’entretiendra en tête à tête avec les patrons de six groupes étrangers. Il reçoit à 10 heures à l’Elysée, l’américain Albert Bourla, PDG de Pfizer, à l’Elysée, puis à 16 heures, l’indien Lakshmi Mittal, président exécutif d’ArcelorMittal. Suivra à 16 h 30 un entretien avec Soopakij Chearavanont, président de Charoen Pokphand Group, à 17h15 Robert Iger, DG de The Walt Disney Company. A 17h45, le président français échangera avec des dirigeants de fonds souverains. Il s’entretiendra à 18h45 avec Lars Fruergaard Jørgensen, PDG de Novo Nordisk et à 19h15 avec Ilham Kadri, DG de Solvay.

Bruno Le Maire, présent au sommet Choose France, rencontrera pour sa part,  à 11 h 20 avec Pekka Lundmark, PDG de Nokia, à 11 h 50 Jiang Long, DG de XTC New Energy Materials, à 15 heures, Sunil Bharti Mittal, président de Bharti Entreprises. Il poursuivra à 15 h 30 avec Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Public Investment Fund, à 16 h 50 avec Natarajan Chandrasekaran, président de Tata.

Parmi les participants de ce sommet, est également annoncé Elon Musk, le nouveau propriétaire du réseau social Twitter, va rencontrer Emmanuel Macron ce lundi dans la matinée, avant de se rendre à Versailles où il participera ensuite à un déjeuner avec le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Le patron de Space X et Tesla participera ensuite à une table ronde avec le président de la République, avant le dîner de gala donné ce lundi soir à l’Orangerie du château de Versailles.

Mai
16
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4ème sommet des chefs d’état du Conseil de l’Europe @ Reykjavik
Mai 16 – Mai 17 Jour entier

Le sommet des chefs d’État du Conseil de l’Europe organisé par la Présidence islandaise du Comité des ministres se tient à Reykjavik, en Islande les 16 et 17 mai 2023. Il s’agira du quatrième sommet de ce type en 73 ans d’histoire de l’Organisation; “La décision de tenir un Quatrième Sommet des chefs d’État et de gouvernement est justifiée et vient en temps opportun“, a déclaré la secrétaire générale du Conseil, Marija Pejčinović Burić. “Je félicite le Comité des Ministres de l’avoir prise. Le Sommet sera l’occasion pour tous nos États membres de réaffirmer leur attachement aux valeurs qui sous-tendent la sécurité démocratique à l’heure où notre continent connaît une mutation rapide“, a t-elle ajouté.

Les dirigeants des 46 États membres vont se pencher sur les crises climatiques, humanitaires et sociales et sur les nouvelles menaces qui pèsent sur la démocratie et les droits humains. Ce Sommet sera en particulier l’occasion pour les dirigeants européens de réaffirmer leur engagement commun vis à vis de l’Ukraine. Il est également attendu également du Sommet qu’il encourage les initiatives visant à répondre aux nouveaux défis pour la démocratie et les droits humains, y compris dans les domaines de l’environnement et de l’intelligence artificielle. À l’issue de la réunion, l’Islande transmettra la présidence du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe à la Lettonie.

L’Ukraine au coeur des discussions

La ministre islandaise des Affaires étrangères et Président du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, Thórdís Kolbrún Reykfjörd Gylfadóttir, promettent que l’Ukraine sera au cœur des discussions lors du sommet de ce sommet de Reykjavík. “Le soutien et la solidarité avec l’Ukraine sont l’une des principales priorités de notre présidence et nous avons travaillé dur pour garantir que les résultats du sommet de Reykjavík en mai renforcent davantage notre détermination collective“, a déclaré M. Reykfjörd Gylfadóttir, en s’adressant à l’Assemblée parlementaire.

À Reykjavik, les entretiens se concentreront en grande partie sur le volet “justice internationale“ du conflit. Dans ce cadre, la France “encourage d’autres pays à les rejoindre [avec l’Ukraine] et à susciter un soutien international pour la création d’un tribunal ad hoc“, pour juger de potentiels crimes d’agression, avancent les services de la présidence. En outre, afin que l’Ukraine puisse être indemnisée des pertes, blessures et dommages de l’agression russe, l’officialisation d’un registre international des dommages à Reykjavik constituera une “étape importante“, note la présidence.

L’organisation, qui avait exclu la Russie l’année dernière, quelques jours après le déclenchement du conflit, fourni déjà un appui technique et juridique à Kiev. L’Élysée souligne qu’au-delà du soutien militaire, qui peut être fourni par d’autres institutions, il sera surtout question de l’aide financière à apporter aux Ukrainiens, en particulier via la banque dont est doté le Conseil de l’Europe.

Porter un message de soutien de la france

Avant de se rendre au sommet du G7 à Hiroshima au Japon, Emmanuel Macron est attendu ce mardi après-midi à Reykjavik. Le chef de l’État prononcera un discours à l’ouverture de ce quatrième sommet du Conseil de l’Europe avant de participer à une table ronde et à un dîner de chefs d’Etat et de gouvernement consacré à l’Ukraine.

 

Elisabeth Borne reçoit les organisations syndicales @ Hôtel de Matignon
Mai 16 – Mai 17 Jour entier

La Première ministre Élisabeth Borne va tenter de renouer le dialogue avec les organisations syndicales en recevant à Matignon les cinq confédérations lors d’entretiens en bilatéral, les 16 et 17 mai. Un mois après une rencontre le 5 avril qui avait tourné court avec l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites, les numéros un des cinq centrales sont ainsi invités à à échanger les uns après les autres avec la cheffe du gouvernement.  Se succéderont dans son bureau : François Hommeril, président de la CFE-CGC, Cyril Chabanier, le patron de la CFTC, Sophie Binet (CGT), Laurent Berger (CFDT), Frédéric Souillot (FO) et les autres leaders syndicaux.

Objectif de ces rencontres : “bâtir un nouveau pacte de la vie au travail“. Un exercice qui s’annonce difficile alors que le conflit sur les retraites n’est pas achevé. Ce rendez-vous intervient en outre après un 1er mai qui a montré une mobilisation persistante, et la programmation d’une quatorzième journée de mobilisation le 6 juin prochain , deux jours avant que l’Assemblée nationale ne se prononce sur une proposition de loi du groupe Liot sur les 62 ans.

Frédéric Souillot (FO) et Laurent Berger (CFDT) sont attendus à Matignon, mardi. La Première ministre s’entretient ce mercredi à 11h15 avec François Hommeril, président CFE/CGC, à 12h30 avec Cyril Chabanier, président de la CFTC. Puis à 17 heures avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

La Première ministre “à l’écoute

Le mail d’invitation adressé aux organisations syndicales ne fixe aucun ordre du jour précis. Une  concession jugée indispensable par Matignon, pour s’assurer de réponses positives alors que le climat social reste électrique. À deux jours de recevoir séparément les syndicats à Matignon, Élisabeth Borne veut le croire : “Même après ces mois agités, je reste convaincue qu’il faut donner plus de place à la négociation et au dialogue social“, affirme-t-elle dans un entretien paru ce dimanche dans le JDD. “C’est pour cela que je n’ai pas souhaité adresser un ordre du jour détaillé pour ces rencontres : je suis à l’écoute des priorités que les organisations syndicales et patronales souhaitent mettre dans la discussion.

Les syndicats en ordre de bataille

Les syndicats répondront tous à l’invitation lancée, de la CFDT à la CGT en passant par FO, la CFE-CGC et la CFTC. Plus prudente sur sa participation dans un premier temps, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a indiqué le 6 mai dernier, qu’elle se rendra bien à Matignon. Dernier à se prononcer le 9 mai, le syndicat Force Ouvrière, lui aussi, a confirmé sa participation.  “Nous allons à Matignon“ a annoncé au JDD, son secrétaire général de FO Frédéric Souillot. “D’abord, pour expliquer à la Première ministre qu’elle doit retirer sa réforme et ensuite, pour parler de méthode. Il faut redonner la place qui est la sienne aux organisations collectives“, a t-il précisé.

La réforme des retraites en fil rouge

Passage obligé, d’entrée de jeu, les cinq organisations syndicales rappelleront évidemment à Elisabeth Borne leur opposition du report de l’âge de la retraite à 64 ans, et la poursuite du conflit. Selon l’entourage d’Élisabeth Borne, l’ordre du jour des discussions est ouvert. Le thème de la réforme des retraites pourrait donc être abordé. Pas question pour autant de revenir sur l’âge légal de départ à la retraite, d’autres volets méritant selon la Première ministre, du “dialogue social.“  De leur côté, les syndicats vont réaffirmer leur exigence de retrait de la réforme des retraites. “La bataille n’est pas finie“, affirme Laurent Berger pour la CFDT.

Reprendre la main

Des revendications communes et des messages particuliers

Les organisations de salariés décidé de “travailler ensemble sur quatre ou cinq sujets sur lesquels discuter“ avec le gouvernement mais aussi le patronat, qui vient de leur écrire. “on aura une exigence de méthode“ a déclaré le leader de la CFDT, Laurent Berger. Tout en présentant une liste commune de revendications, chacun va arriver à Matignon avec ses exigences, son propre cahier revendicatif. Et les sujets sont nombreux. Outre l’emploi des seniors et la pénibilité dont les dispositions ont été censurées par le Conseil constitutionnel, les syndicats entendent mettre sur la table celui du pouvoir d’achat et des salaires ainsi que ceux de la conditionnalité du RSA ou encore de l’assurance-chômage, dont les règles vont devoir être rediscutées d’ici à la fin de l’année et sur laquelle les syndicats veulent reprendre la main sur l’Etat.

Ce sera le compte épargne-temps universel pour la CFDT ou encore la remise en cause des ordonnances de la loi Travail ou la réduction du temps de travail pour la CGT. La numéro un de la CGT , Sophie Binet, entend aussi parler salaires, en demandant leur indexation sur les prix, ainsi que de la “conditionnalité des aides publiquesaux entreprises qui reçoivent “200 milliards d’euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales“.

Selon François Hommeril, président de la CFE-CGC, tout dépendra de la posture adoptée par la Première ministre. “Ce qui va tout changer, c’est la capacité qu’aura, ou non, Élisabeth Borne de prendre en compte les exigences que les partenaires sociaux vont lui poser“, indique t-il. L’exécutif doit donc selon lui fournir “des gages“ à l’intersyndicale sur toute une série de sujets : “les minimums salariaux par branche et leur évolution, l’automaticité des conditions des aides aux entreprises… “ Le leader de la CFE-CGC l’assure : “On n’a pas confiance dans le gouvernement, on considère qu’il nous a trahi“.

Matignon pour sa part évoque “l’importance des enjeux“, et cite “la prévention de l’usure professionnelle, l’emploi des seniors, la reconversion, le compte épargne temps universel…“, autant de sujets où le gouvernement a laissé la porte ouverte.

 

 

 

 

 

Mai
19
ven
Sommet du G7, Hiroshima, Japon @ Hiroshima
Mai 19 – Mai 21 Jour entier

Le sommet du G7 organisé cette année par la présidence japonaise du G7 a lieu à Hiroshima, au Japon, du 19 au 21 mai 2023.

Le sommet du G7 est une enceinte qui joue un rôle important dans la formulation de réponses mondiales aux défis planétaires, en complément de la coordination économique mondiale assurée par le G20. Ce sommet réunit des dirigeants de l’UE et des pays suivants: Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et  États-Unis. La dernière édition du G7 s’est tenu à Schloss Elmau, en Bavière (Allemagne), en juin 2022.

Avant le début du sommet, les chefs d’Etats et de gouvernements se sont rendus au Mémorial de la Paix d’Hiroshima édifié en souvenir du 6 août 1945, date à laquelle les Etats-Unis ont rasé Hiroshima et tué 140 000 personnes. La visite était voulue par le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, originaire de cette ville, pour montrer les ravages que produit l’usage des bombes nucléaires. Kishida compte se saisir de cette tribune pour évoquer la question du désarmement nucléaire. Mais dans un contexte de tensions accrues avec d’autres puissances nucléaires que sont la Russie, la Corée du Nord et la Chine, les espoirs d’avancées dans ce domaine durant ce sommet du G7 sont maigres.

Un plan face à la puissance économique chinoise

Points à l’ordre du jour

Le sommet  cette année se concentrera sur sept principaux points à l’ordre du jour, notamment les questions géopolitiques et de sécurité mondiale, la résilience économique, les changements climatiques et l’énergie. “Je pense que ce sera l’un des sommets les plus réussis depuis leur lancement en 1975“, a mentionné le professeur de sciences politiques John Kirton, qui dirige le groupe de recherche sur le G7 à l’Université de Toronto. “Alors qu’ils réfléchissent aux leçons tirées de la pandémie de COVID-19, font face à des perspectives économiques incertaines et s’efforcent d’éviter une crise climatique, les dirigeants du G7 ne manquent pas de problèmes auxquels s’attaquer », a rappelé M. Kirton. Et d’ajouter : “Parce que jamais auparavant un sommet du G7 n’a été confronté à autant de grandes crises mondiales interconnectées en même temps“.

Parmi les principales questions qui seront abordées lors de ce sommet : l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le dialogue avec les partenaires à l’échelon international, le désarmement et la non-prolifération nucléaires, la résilience et la sécurité économique, le climat, l’énergie et l’environnement, et enfin l’alimentation, la santé et le développement.

La guerre en Ukraine au cœur des discussions

L’invasion en Ukraine lancée par la Russie il y a près de 15 mois dominera l’ordre du jour du sommet. Les dirigeants vont tenter de se mettre d’accord pour faire front commun devant Moscou, engagé dans ce conflit depuis 15 mois. Il y aura “des discussions sur l’état du champ de bataille, a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Les États-Unis ont surtout d’ores et déjà annoncé vouloir déployer de nouvelles sanctions contre “la machine de guerre russe“ et souhaiteraient lutter plus efficacement contre les failles qui permettent à Vladimir Poutine de financer sa guerre. Un avis partagé par la France qui désire empêcher que les sanctions, “qui ont un coût pour nos économies“, soient “contournées au bénéfice d’autres“, a indiqué l’Elysée lors d’un briefing en amont du sommet.

 

Un plan face à la puissance économique chinoise

Les pays du G7 devrait aussi consacrer une large part de ses discussions au dossier chinois, et en particulier sur les moyens de se protéger d’un éventuel chantage économique de Pékin. Pour Jake Sullivan, les dirigeants du Groupe des sept devraient dénoncer cette “coercition économique“ et s’efforcer de surmonter les divergences transatlantiques sur la position à adopter face à la Chine. Alors que les États-Unis sont partisans d’une posture ferme vis-à-vis de Pékin ; les pays européens, en particulier la France et l’Allemagne, temporisent. Il ne s’agit “pas d’un G7 antichinois“, a assuré la présidence française, qui veut porter “un message positif”de “coopération à condition que nous négociions ensemble“.

Participants

L’ensemble des membres de droit du G7 ont confirmé leur présence à Hiroshima. L’Union Européenne (UE)  sera représentée par le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Mais la surprise de ce G7, sera bien son invité spécial. Annoncée dans un premier temps par le Financial Times et Bloomberg, la venue du président ukrainien au sommet d’Hiroshima a été confirmée. Volodymyr Zelensky sera présent au sommet du G7 à Hiroshima (Japon), a appris vendredi l’AFP d’une source proche du dossier qui n’a pas précisé quand il arriverait, et a souligné qu’un changement de dernière minute n’était pas exclu. Le président du pays en guerre contre la Russie vient de boucler une tournée dans plusieurs pays européens, et le programme officiel du G7 prévoyait initialement son intervention dimanche par vidéoconférence.

Outre les membres de droit du G7, la présidence japonaise a également invité huit pays tiers, dont des économies émergentes majeures comme l’Inde et le Brésil. Seront ainsi présents à Hiroshima, les dirigeants de l’Australie, du Brésil, des Comores, des Îles Cook, de la Corée du Sud, de l’Inde, de l’Indonésie et du Viêt Nam, qui prendront part à plusieurs séances de travail au cours du sommet.