L’agenda politique

Mai
14
dim
Élection présidentielle et législative en Turquie @ Turquie
Mai 14 Jour entier

Ce dimanche 14 mai, 60 millions de Turcs sont appelés à voter pour élire leur président de la République et 600 députés. “Panser les plaies.“ C’est avec ce mot d’ordre que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa succession, a lancé le 10 mars dernier sa candidature depuis le palais d’Ankara. A la tête du pays depuis bientôt 20 ans, et consolidant à son profit un régime de plus en plus autocratique et répressif, le reis de 69 ans, mène cette fois un combat d’une autre nature : sa survie politique. Pour le président sortant, la possibilité d’un troisième mandat pourrait bien être compromise.

Trois candidats en lice

Trois candidats se présentent au premier tour. Si aucun d’eux n’obtient 50 % des voix à l’issue du scrutin, un second tour départagera les deux premiers le 28 mai.

Recep Tayyip Erdogan

Fondateur et président de l’AKP (Parti de la justice et du développement), installé au sommet du pouvoir depuis mars 2003, Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, est sorti vainqueur de toutes les élections auxquelles il s’est présenté : législatives en 2003, 2007, 2011, 2015 et 2018, présidentielle en 2014 et 2018. Comme pour la dernière élection, il a noué avec plusieurs partis d’extrême droite, dont les Loups gris du MHP (Parti d’action nationaliste), l’Alliance de la République.

Il promet à ses électeurs une Turquie puissante qui tient en respect l’Occident. En particulier au travers de grands projets : des aéroports, des ponts ou encore des extractions de gaz. Le président sortant a dévoilé un vaste programme de réformes pour faire de la Turquie l’une des 10 plus grandes économies du monde. Les mesures annoncées visent à renforcer l’économie de son pays, à assurer une forte croissance dans les années à venir, tout en baissant l’inflation et garantissant une hausse des investissements étrangers. Il promet également une exemption d’impôts pour près de 850 mille commerçants turcs aux faibles revenus.

Kemal Kiliçdaroglu

À la tête d’une opposition longtemps très timorée face aux dérives du régime, il est est l’anti-Recep Tayyip Erdogan et se rêve en sauveur d’une démocratie turque abîmée par vingt années de pouvoir sans partage. Il promet s’il est élu de rompre avec l’ère d’Erdogan. Kemal Kiliçdaroglu se pose notamment en laïc face au président islamo-conservateur et promet la liberté d’expression après la dérive autocratique. Le leader de l’opposition jure de ramener la démocratie par un retour à un système parlementaire et une justice indépendante. Il assure enfin qu’il expulsera en deux ans les millions de Syriens réfugiés en Turquie.

Cet ancien fonctionnaire, qui préside depuis 2010 la destinée du CHP (Parti républicain du peuple, kémaliste), héritier du parti unique d’Atatürk, est pour l’heure en tête des sondages. Soutenu par une coalition de six partis, il pourrait obtenir 54,6 % des suffrages au second tour, selon un sondage de l’institut ORC rapporté par le quotidien turc Cumhuriyet. Le leader de l’opposition le sait : il a une vraie chance de défaire dans les urnes celui qui tient les rênes du pays depuis deux décennies.

A 74 ans, aussi terne et vieux jeu qu’Erdogan reste charismatique, Kemal Kiliçdaroglu a mené une campagne habile, jouant du contraste à son profit, bénéficiant de la popularité de ses alliés, à commencer par le maire d’Istanbul. Il s’attaque au bilan économique de son adversaire, dont la terrible inflation qui frappe les classes moyennes. Il dénonce également la gestion du séisme du 6 février dernier et la corruption dans le secteur du bâtiment.

Un outsider

A l’origine, deux petits candidats, Muharrem Ince, instituteur âgé de 59 ans et ancien candidat à la présidentielle en 2018 et Sinan Ogan, 55 ans, ancien député du parti d’extrême droite MHP se présentaient au scrutin suprême. Le premier a annoncé ce jeudi 11 mai le retrait de sa candidature, une décision susceptible de favoriser l’élection de Kemal Kiliçdaroglu. Ayant peiné à réunir les 100 000 signatures nécessaires, Sinan Ogan, désormais seul en lice, restera selon toute vraisemblance, sous la barre des 5 % et n’a aucune chance de rallier le second tour.

Est-ce la fin du règne d’Erdogan ?

Sous le feu de nombreuses critiques lui reprochant notamment un bilan économique catastrophique et son autoritarisme, le président turc paraît pour la première fois en difficulté malgré un temps de parole 60 fois supérieur à celui de son rival à la télévision publique. Multipliant les meetings géants, comme ce dimanche 7 mai à Istanbul, le reis tente de convaincre les derniers indécis.

Si le dirigeant turc peut compter sur près de 30% d’irréductibles partisans, nul ne peut toutefois prédire l’impact qu’aura son bilan. Crise économique, inflation galopante, dérive autoritaire, gestion des séismes du 6 février, sont autant de raisons qui pourraient qui lui coûter son luxueux palais d’Aksaray, à Ankara. Depuis 2018, la Turquie traverse une crise économique de grande ampleur, qui s’aggrave d’année en année. Le soutien d’Erdogan a diminué au cours des dernières années alors qu’une série de krachs monétaires et une aggravation de la crise du coût de la vie ont été provoquées par sa politique de réduction des taux d’intérêt face à la flambée de l’inflation.

L’épisode du séisme meurtrier qui a touché le pays début février, faisant officiellement plus de 50 000 morts, a également soulevé de nombreux doutes autour de la gestion de la crise par le pouvoir. Critiqué notamment pour la lenteur d’action, le président Erdogan a été la cible de vives critiques pour son manque d’anticipation de la catastrophe. “Ce qui est reproché à Erdoğan, c’est le fait que l’on ait permis de construire des bâtiments au mépris de toutes les normes antisismiques alors même qu’on était dans une zone à risque“, explique Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient.

D’autres facteurs pourraient expliquer la baisse de popularité du président sortant, notamment la cassure avec une partie de la jeunesse. “Une majorité de la jeunesse turque est contre lui, notamment les primo votants. Une partie de ces jeunes ne supporte plus l’ordre moral qu’Erdogan veut apposer dans toute la société“, pointe Didier Billion.

Le sort du Reis suspendu au vote des jeunes

Six  millions d’électeurs se rendront pour la première fois aux urnes le 14 mai, soit 10 à 12 % des 62 millions de Turcs enregistrés sur les listes. Une génération qui n’a connu qu’un seul leader à la tête du pays depuis 2002, Recep Tayyip Erdogan, d’abord comme Premier ministre puis comme président. Imprévisible, cet électorat pourrait faire basculer des élections. À l’approche du scrutin du 14 mai prochain, le sort du président sortant est lié à la mobilisation d’une génération qui n’a connu que lui à la tête du pays.

Dans cette course serrée, les primo-votants se voient cajolés par les deux camps. A l’approche du scrutin, Erdogan et Kiliçdaroglu rivalisent de promesses pour séduire la génération Z (taxe supprimée sur l’achat des téléphones portables, forfait internet gratuit, carte jeunes, etc.). “Le vote Erdogan est moindre chez les jeunes. Les primo-votants sont plus modernes et moins religieux que l’électeur moyen et plus de la moitié sont insatisfaits de la vie qu’ils mènent“, résume Erman Bakirci, chercheur à l’institut de sondages Konda. Selon un récent sondage, seuls 20 % des 18-25 ans annoncent ainsi voter pour le président turc et son parti lors du double scrutin du 14 mai.

 

 

 

 

 

 

 

Mai
15
lun
Emmanuel Macron invité du 20 H de TF1 @ Studios TF1
Mai 15 Jour entier

Au lendemain de sa rencontre avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Paris, Emmanuel Macron est l’invité du 20H de TF1, ce lundi 15 mai. Le président de la République sera interrogé par le journaliste, Gilles Bouleau.

Des annonces sur l’Ukraine

Reçu dimanche soir à l’Élysée par Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky s’est risqué à une rapide tournée diplomatique européenne, pour mobiliser ses soutiens et obtenir davantage d’armements alors qu’une contre-offensive des troupes de Kiev, annoncée de longue date, se fait attendre.

Au lendemain de son entrevue avec le président ukrainien Emmanuel Macron reviendra sur cette rencontre. La France “continuera d’apporter un soutien politique, financier, humanitaire et militaire à l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire“, ont déclaré les services de presse de la présidence par communiqué, à l’issue de l’entrevue. Actuellement, l’armée ukrainienne nécessiterait d’un appui au sol et dans le ciel. “La France poursuivra ses efforts dans ces domaines“ avec, notamment, le maintien de la formation des soldats ukrainiens et la mise à disposition des systèmes de défense antiaérienne “les plus modernes qui soient“, a annoncé l’Élysée.

Le président de la République fera des annonces en matière de livraison d’armes, précise les services de l’Élysée. Aucun chiffre n’a, pour l’heure, été communiqué, mais “la France vise à fournir des capacités complètes dans tous les domaines “ complètent-ils. En revanche, la question de l’envoi d’avions de chasse reste “prématurée“, dans la mesure où “les pilotes ukrainiens n’ont pas été formés sur des systèmes français “ déclarent les autorités. En revanche, “rien n’est fermé et des formations pourraient être dispensées si nécessaire“.

Écologie, fiscalité, réforme des retraites

Au cours de cette interview, le chef de l’État répondra également à des questions sur la politique intérieure du pays, indique TF1 Info. Selon le Parisien, cette interview fleuve portera sur la question des retraites, non éludée par l’opposition malgré la promulgation du texte. Par ailleurs, pour rebondir sur les propos du Président sur l’écologie, tenus la semaine dernière et fustigés depuis, Gilles Bouleau pourrait demander au chef de l’Etat de préciser la “pause“ qu’il a demandée sur les contraintes européennes liées au climat.

Le président pourrait également revenir sur les questions d’actualité. A commencer par la réindustrialisation du pays, thème dont il multiplie les annonces ces derniers jours, alors que se tient ce lundi à Versailles la sixième édition du sommet Choose France. Emmanuel Macron a aussi déclaré dimanche, dans un entretien-fleuve au journal L’Opinion, qu’il entendait poursuivre une politique de baisse de la fiscalité des classes moyennes. “On doit poursuivre une trajectoire de baisse de fiscalité sur nos classes moyennes pour (…) redonner de la crédibilité au travail“ a notamment argué le le locataire de l’Elysée dans son entretien au quotidien.

Suivre l’interview en direct

 

 

Sixième édition du sommet Choose France @ Château de Versailles
Mai 15 Jour entier

Après la séquence sur l’attractivité de la France, puis celle sur la réindustrialisation du pays assortie d’un déplacement vendredi dernier à Dunkerque, le bouquet final : le sommet “Choose France“ se tient ce lundi 15 mai 2023, en présence de nombreux acteurs économiques. Plus de deux cents patrons étrangers de cinquante pays, dont une moitié de primo-participants, sont attendus aujourd’hui sous les ors du Château de Versailles pour annoncer, ou sceller, de futurs investissements à l’occasion de la sixième édition de Choose France. À l’Élysée, on se félicite déjà d’“une édition que l’on peut qualifier de record“, nouvelle preuve selon la présidence que “la France n’a jamais été aussi attractive.

Un cru sans précédent

Une moisson record d’investissements

La Présidence s’attend lors de cette sixième édition à un record en termes de montants d’investissements annoncés. “C’est un rendez-vous incontournable qui s’est imposé en six ans comme le rendez-vous des investissements étrangers en France et en Europe“, a déclaré ce dimanche sur France Info, le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure. Au total, vingt-huit implantations ou extensions de sites pour un total de 13 milliards d’euros cette année, seront annoncés :  plus qu’en 2022 (10,6 milliards) et qu’en 2021 (3,6 milliards).

Ces projets, portés par quelques-uns des 206 dirigeants de multinationales étrangères attendus à Versailles, doivent permettre la création de 8 000 emplois, dont 3 000 pour le fabricant taïwanais de batteries Prologium à Dunkerque (Nord). Au total, “on était à 10 milliards l’année dernièreCe sera plus [cette année]. Sans doute aussi en nombre d’investissements. Les gros investissements sont importants“, a précisé M. Lescure.

Énergies et mobilités vertes mises en lumière

En cohérence avec la stratégie de réindustrialisation verte voulue par le gouvernement, “plus de la moitié des investissements“ qui seront annoncés lundi concernent les filières des énergies décarbonées ou des véhicules électriques. L’Elysée souligne que nombre de projets sont “emblématiques d’une réindustrialisation verte“.

Deux des décisions qui vont être officialisées, ont déjà été dévoilées vendredi par Emmanuel Macron lors de sa visite à Dunkerque, toutes deux dans le secteur de la batterie électrique : les 5,2 milliards d’euros du taïwanais Prologium pour implanter une “gigafactory“ dans la sous-préfecture du Nord (pour 3000 emplois), et l’investissement de 1,5 milliard d’euros par le chinois XTC et le français Orano, toujours à Dunkerque, pour la production de matériaux de cathodes pour les batteries lithium.

Parmi les autres investissements attendus, citons notamment celui de la start-up italienne Newcleo, qui prévoit de débloquer 3 milliards d’euros sur la période 2023-2030 pour développer en France sa nouvelle technologie nucléaire, des SMR. Newcleo a notamment déjà engagé des discussions avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, EDF et Framatome. Mais également, l’opérateur de bornes de recharge portugais Power Dot, qui va renforcer sa présence en France via un investissement de 140 millions d’euros d’ici 2025 (66 emplois créés), le constructeur italien Iveco va injecter 115 millions d’euros dans ses sites d’Annonay (Ardèche) et de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), dans la production de véhicules électriques et à hydrogène. Ou encore, Holosis, qui veut injecter 710 millions d’euros pour implanter une usine de production de panneaux photovoltaïques en Moselle…

La santé sera aussi très présente. Le géant de la pharmacie Pfizer va notamment développer des activités, y compris chez des sous-traitants, en mobilisant 500 millions d’euros, autant qu’annoncé en 2022. Le britannique GSK annonce 240 millions d’investissements sur trois sites de production à Évreux (Eure), Mayenne et Saint-Amand-les-Eaux (Nord).

400 bilatérales annoncés

Au total, 400 rendez-vous individuels devraient avoir lieu à Versailles, avec des membres du gouvernement ou le chef de l’Etat. Comme il l’a fait les années précédentes,  Emmanuel Macron s’entretiendra en tête à tête avec les patrons de six groupes étrangers. Il reçoit à 10 heures à l’Elysée, l’américain Albert Bourla, PDG de Pfizer, à l’Elysée, puis à 16 heures, l’indien Lakshmi Mittal, président exécutif d’ArcelorMittal. Suivra à 16 h 30 un entretien avec Soopakij Chearavanont, président de Charoen Pokphand Group, à 17h15 Robert Iger, DG de The Walt Disney Company. A 17h45, le président français échangera avec des dirigeants de fonds souverains. Il s’entretiendra à 18h45 avec Lars Fruergaard Jørgensen, PDG de Novo Nordisk et à 19h15 avec Ilham Kadri, DG de Solvay.

Bruno Le Maire, présent au sommet Choose France, rencontrera pour sa part,  à 11 h 20 avec Pekka Lundmark, PDG de Nokia, à 11 h 50 Jiang Long, DG de XTC New Energy Materials, à 15 heures, Sunil Bharti Mittal, président de Bharti Entreprises. Il poursuivra à 15 h 30 avec Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Public Investment Fund, à 16 h 50 avec Natarajan Chandrasekaran, président de Tata.

Parmi les participants de ce sommet, est également annoncé Elon Musk, le nouveau propriétaire du réseau social Twitter, va rencontrer Emmanuel Macron ce lundi dans la matinée, avant de se rendre à Versailles où il participera ensuite à un déjeuner avec le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Le patron de Space X et Tesla participera ensuite à une table ronde avec le président de la République, avant le dîner de gala donné ce lundi soir à l’Orangerie du château de Versailles.

Mai
16
mar
4ème sommet des chefs d’état du Conseil de l’Europe @ Reykjavik
Mai 16 – Mai 17 Jour entier

Le sommet des chefs d’État du Conseil de l’Europe organisé par la Présidence islandaise du Comité des ministres se tient à Reykjavik, en Islande les 16 et 17 mai 2023. Il s’agira du quatrième sommet de ce type en 73 ans d’histoire de l’Organisation; “La décision de tenir un Quatrième Sommet des chefs d’État et de gouvernement est justifiée et vient en temps opportun“, a déclaré la secrétaire générale du Conseil, Marija Pejčinović Burić. “Je félicite le Comité des Ministres de l’avoir prise. Le Sommet sera l’occasion pour tous nos États membres de réaffirmer leur attachement aux valeurs qui sous-tendent la sécurité démocratique à l’heure où notre continent connaît une mutation rapide“, a t-elle ajouté.

Les dirigeants des 46 États membres vont se pencher sur les crises climatiques, humanitaires et sociales et sur les nouvelles menaces qui pèsent sur la démocratie et les droits humains. Ce Sommet sera en particulier l’occasion pour les dirigeants européens de réaffirmer leur engagement commun vis à vis de l’Ukraine. Il est également attendu également du Sommet qu’il encourage les initiatives visant à répondre aux nouveaux défis pour la démocratie et les droits humains, y compris dans les domaines de l’environnement et de l’intelligence artificielle. À l’issue de la réunion, l’Islande transmettra la présidence du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe à la Lettonie.

L’Ukraine au coeur des discussions

La ministre islandaise des Affaires étrangères et Président du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, Thórdís Kolbrún Reykfjörd Gylfadóttir, promettent que l’Ukraine sera au cœur des discussions lors du sommet de ce sommet de Reykjavík. “Le soutien et la solidarité avec l’Ukraine sont l’une des principales priorités de notre présidence et nous avons travaillé dur pour garantir que les résultats du sommet de Reykjavík en mai renforcent davantage notre détermination collective“, a déclaré M. Reykfjörd Gylfadóttir, en s’adressant à l’Assemblée parlementaire.

À Reykjavik, les entretiens se concentreront en grande partie sur le volet “justice internationale“ du conflit. Dans ce cadre, la France “encourage d’autres pays à les rejoindre [avec l’Ukraine] et à susciter un soutien international pour la création d’un tribunal ad hoc“, pour juger de potentiels crimes d’agression, avancent les services de la présidence. En outre, afin que l’Ukraine puisse être indemnisée des pertes, blessures et dommages de l’agression russe, l’officialisation d’un registre international des dommages à Reykjavik constituera une “étape importante“, note la présidence.

L’organisation, qui avait exclu la Russie l’année dernière, quelques jours après le déclenchement du conflit, fourni déjà un appui technique et juridique à Kiev. L’Élysée souligne qu’au-delà du soutien militaire, qui peut être fourni par d’autres institutions, il sera surtout question de l’aide financière à apporter aux Ukrainiens, en particulier via la banque dont est doté le Conseil de l’Europe.

Porter un message de soutien de la france

Avant de se rendre au sommet du G7 à Hiroshima au Japon, Emmanuel Macron est attendu ce mardi après-midi à Reykjavik. Le chef de l’État prononcera un discours à l’ouverture de ce quatrième sommet du Conseil de l’Europe avant de participer à une table ronde et à un dîner de chefs d’Etat et de gouvernement consacré à l’Ukraine.

 

Elisabeth Borne reçoit les organisations syndicales @ Hôtel de Matignon
Mai 16 – Mai 17 Jour entier

La Première ministre Élisabeth Borne va tenter de renouer le dialogue avec les organisations syndicales en recevant à Matignon les cinq confédérations lors d’entretiens en bilatéral, les 16 et 17 mai. Un mois après une rencontre le 5 avril qui avait tourné court avec l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites, les numéros un des cinq centrales sont ainsi invités à à échanger les uns après les autres avec la cheffe du gouvernement.  Se succéderont dans son bureau : François Hommeril, président de la CFE-CGC, Cyril Chabanier, le patron de la CFTC, Sophie Binet (CGT), Laurent Berger (CFDT), Frédéric Souillot (FO) et les autres leaders syndicaux.

Objectif de ces rencontres : “bâtir un nouveau pacte de la vie au travail“. Un exercice qui s’annonce difficile alors que le conflit sur les retraites n’est pas achevé. Ce rendez-vous intervient en outre après un 1er mai qui a montré une mobilisation persistante, et la programmation d’une quatorzième journée de mobilisation le 6 juin prochain , deux jours avant que l’Assemblée nationale ne se prononce sur une proposition de loi du groupe Liot sur les 62 ans.

Frédéric Souillot (FO) et Laurent Berger (CFDT) sont attendus à Matignon, mardi. La Première ministre s’entretient ce mercredi à 11h15 avec François Hommeril, président CFE/CGC, à 12h30 avec Cyril Chabanier, président de la CFTC. Puis à 17 heures avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

La Première ministre “à l’écoute

Le mail d’invitation adressé aux organisations syndicales ne fixe aucun ordre du jour précis. Une  concession jugée indispensable par Matignon, pour s’assurer de réponses positives alors que le climat social reste électrique. À deux jours de recevoir séparément les syndicats à Matignon, Élisabeth Borne veut le croire : “Même après ces mois agités, je reste convaincue qu’il faut donner plus de place à la négociation et au dialogue social“, affirme-t-elle dans un entretien paru ce dimanche dans le JDD. “C’est pour cela que je n’ai pas souhaité adresser un ordre du jour détaillé pour ces rencontres : je suis à l’écoute des priorités que les organisations syndicales et patronales souhaitent mettre dans la discussion.

Les syndicats en ordre de bataille

Les syndicats répondront tous à l’invitation lancée, de la CFDT à la CGT en passant par FO, la CFE-CGC et la CFTC. Plus prudente sur sa participation dans un premier temps, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a indiqué le 6 mai dernier, qu’elle se rendra bien à Matignon. Dernier à se prononcer le 9 mai, le syndicat Force Ouvrière, lui aussi, a confirmé sa participation.  “Nous allons à Matignon“ a annoncé au JDD, son secrétaire général de FO Frédéric Souillot. “D’abord, pour expliquer à la Première ministre qu’elle doit retirer sa réforme et ensuite, pour parler de méthode. Il faut redonner la place qui est la sienne aux organisations collectives“, a t-il précisé.

La réforme des retraites en fil rouge

Passage obligé, d’entrée de jeu, les cinq organisations syndicales rappelleront évidemment à Elisabeth Borne leur opposition du report de l’âge de la retraite à 64 ans, et la poursuite du conflit. Selon l’entourage d’Élisabeth Borne, l’ordre du jour des discussions est ouvert. Le thème de la réforme des retraites pourrait donc être abordé. Pas question pour autant de revenir sur l’âge légal de départ à la retraite, d’autres volets méritant selon la Première ministre, du “dialogue social.“  De leur côté, les syndicats vont réaffirmer leur exigence de retrait de la réforme des retraites. “La bataille n’est pas finie“, affirme Laurent Berger pour la CFDT.

Reprendre la main

Des revendications communes et des messages particuliers

Les organisations de salariés décidé de “travailler ensemble sur quatre ou cinq sujets sur lesquels discuter“ avec le gouvernement mais aussi le patronat, qui vient de leur écrire. “on aura une exigence de méthode“ a déclaré le leader de la CFDT, Laurent Berger. Tout en présentant une liste commune de revendications, chacun va arriver à Matignon avec ses exigences, son propre cahier revendicatif. Et les sujets sont nombreux. Outre l’emploi des seniors et la pénibilité dont les dispositions ont été censurées par le Conseil constitutionnel, les syndicats entendent mettre sur la table celui du pouvoir d’achat et des salaires ainsi que ceux de la conditionnalité du RSA ou encore de l’assurance-chômage, dont les règles vont devoir être rediscutées d’ici à la fin de l’année et sur laquelle les syndicats veulent reprendre la main sur l’Etat.

Ce sera le compte épargne-temps universel pour la CFDT ou encore la remise en cause des ordonnances de la loi Travail ou la réduction du temps de travail pour la CGT. La numéro un de la CGT , Sophie Binet, entend aussi parler salaires, en demandant leur indexation sur les prix, ainsi que de la “conditionnalité des aides publiquesaux entreprises qui reçoivent “200 milliards d’euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales“.

Selon François Hommeril, président de la CFE-CGC, tout dépendra de la posture adoptée par la Première ministre. “Ce qui va tout changer, c’est la capacité qu’aura, ou non, Élisabeth Borne de prendre en compte les exigences que les partenaires sociaux vont lui poser“, indique t-il. L’exécutif doit donc selon lui fournir “des gages“ à l’intersyndicale sur toute une série de sujets : “les minimums salariaux par branche et leur évolution, l’automaticité des conditions des aides aux entreprises… “ Le leader de la CFE-CGC l’assure : “On n’a pas confiance dans le gouvernement, on considère qu’il nous a trahi“.

Matignon pour sa part évoque “l’importance des enjeux“, et cite “la prévention de l’usure professionnelle, l’emploi des seniors, la reconversion, le compte épargne temps universel…“, autant de sujets où le gouvernement a laissé la porte ouverte.

 

 

 

 

 

Mai
19
ven
Sommet du G7, Hiroshima, Japon @ Hiroshima
Mai 19 – Mai 21 Jour entier

Le sommet du G7 organisé cette année par la présidence japonaise du G7 a lieu à Hiroshima, au Japon, du 19 au 21 mai 2023.

Le sommet du G7 est une enceinte qui joue un rôle important dans la formulation de réponses mondiales aux défis planétaires, en complément de la coordination économique mondiale assurée par le G20. Ce sommet réunit des dirigeants de l’UE et des pays suivants: Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et  États-Unis. La dernière édition du G7 s’est tenu à Schloss Elmau, en Bavière (Allemagne), en juin 2022.

Avant le début du sommet, les chefs d’Etats et de gouvernements se sont rendus au Mémorial de la Paix d’Hiroshima édifié en souvenir du 6 août 1945, date à laquelle les Etats-Unis ont rasé Hiroshima et tué 140 000 personnes. La visite était voulue par le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, originaire de cette ville, pour montrer les ravages que produit l’usage des bombes nucléaires. Kishida compte se saisir de cette tribune pour évoquer la question du désarmement nucléaire. Mais dans un contexte de tensions accrues avec d’autres puissances nucléaires que sont la Russie, la Corée du Nord et la Chine, les espoirs d’avancées dans ce domaine durant ce sommet du G7 sont maigres.

Un plan face à la puissance économique chinoise

Points à l’ordre du jour

Le sommet  cette année se concentrera sur sept principaux points à l’ordre du jour, notamment les questions géopolitiques et de sécurité mondiale, la résilience économique, les changements climatiques et l’énergie. “Je pense que ce sera l’un des sommets les plus réussis depuis leur lancement en 1975“, a mentionné le professeur de sciences politiques John Kirton, qui dirige le groupe de recherche sur le G7 à l’Université de Toronto. “Alors qu’ils réfléchissent aux leçons tirées de la pandémie de COVID-19, font face à des perspectives économiques incertaines et s’efforcent d’éviter une crise climatique, les dirigeants du G7 ne manquent pas de problèmes auxquels s’attaquer », a rappelé M. Kirton. Et d’ajouter : “Parce que jamais auparavant un sommet du G7 n’a été confronté à autant de grandes crises mondiales interconnectées en même temps“.

Parmi les principales questions qui seront abordées lors de ce sommet : l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le dialogue avec les partenaires à l’échelon international, le désarmement et la non-prolifération nucléaires, la résilience et la sécurité économique, le climat, l’énergie et l’environnement, et enfin l’alimentation, la santé et le développement.

La guerre en Ukraine au cœur des discussions

L’invasion en Ukraine lancée par la Russie il y a près de 15 mois dominera l’ordre du jour du sommet. Les dirigeants vont tenter de se mettre d’accord pour faire front commun devant Moscou, engagé dans ce conflit depuis 15 mois. Il y aura “des discussions sur l’état du champ de bataille, a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Les États-Unis ont surtout d’ores et déjà annoncé vouloir déployer de nouvelles sanctions contre “la machine de guerre russe“ et souhaiteraient lutter plus efficacement contre les failles qui permettent à Vladimir Poutine de financer sa guerre. Un avis partagé par la France qui désire empêcher que les sanctions, “qui ont un coût pour nos économies“, soient “contournées au bénéfice d’autres“, a indiqué l’Elysée lors d’un briefing en amont du sommet.

 

Un plan face à la puissance économique chinoise

Les pays du G7 devrait aussi consacrer une large part de ses discussions au dossier chinois, et en particulier sur les moyens de se protéger d’un éventuel chantage économique de Pékin. Pour Jake Sullivan, les dirigeants du Groupe des sept devraient dénoncer cette “coercition économique“ et s’efforcer de surmonter les divergences transatlantiques sur la position à adopter face à la Chine. Alors que les États-Unis sont partisans d’une posture ferme vis-à-vis de Pékin ; les pays européens, en particulier la France et l’Allemagne, temporisent. Il ne s’agit “pas d’un G7 antichinois“, a assuré la présidence française, qui veut porter “un message positif”de “coopération à condition que nous négociions ensemble“.

Participants

L’ensemble des membres de droit du G7 ont confirmé leur présence à Hiroshima. L’Union Européenne (UE)  sera représentée par le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Mais la surprise de ce G7, sera bien son invité spécial. Annoncée dans un premier temps par le Financial Times et Bloomberg, la venue du président ukrainien au sommet d’Hiroshima a été confirmée. Volodymyr Zelensky sera présent au sommet du G7 à Hiroshima (Japon), a appris vendredi l’AFP d’une source proche du dossier qui n’a pas précisé quand il arriverait, et a souligné qu’un changement de dernière minute n’était pas exclu. Le président du pays en guerre contre la Russie vient de boucler une tournée dans plusieurs pays européens, et le programme officiel du G7 prévoyait initialement son intervention dimanche par vidéoconférence.

Outre les membres de droit du G7, la présidence japonaise a également invité huit pays tiers, dont des économies émergentes majeures comme l’Inde et le Brésil. Seront ainsi présents à Hiroshima, les dirigeants de l’Australie, du Brésil, des Comores, des Îles Cook, de la Corée du Sud, de l’Inde, de l’Indonésie et du Viêt Nam, qui prendront part à plusieurs séances de travail au cours du sommet.

Mai
22
lun
Agenda social : Élisabeth Borne rencontre les représentants du patronat @ Hôtel de Matignon
Mai 22 – Mai 23 Jour entier

Après les syndicats la semaine dernière, la Première ministre, Élisabeth Borne rencontre lundi 22 et mardi 23 mai, les numéros un des organisations patronales, pour avancer sur son agenda social. Accompagnée du ministre du Travail, Olivier Dussopt, elle recevra d’abord le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ce lundi à 17h30, suivi de son homologue de la CPME, François Asselin, à 18h45. Mardi, elle clôturera ces échanges avec le vice-président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), Jean-Christophe Repon, à 19h.

Parmi les sujets évoqués devraient figurer “l’emploi des seniors“ et “l’économie“, comme l’a précisé vendredi sur Europe 1, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux Mais avant d’exposer leurs revendications, les numéros un des organisations patronales viendront tout d’abord dire, d’une seule et même voix, à la Première ministre, de quoi ils ne veulent pas entendre parler. Les syndicats ont réclamé la semaine dernière à Elisabeth borne de revenir sur plusieurs sujets. Ils souhaitent  ainsi la suppression des ordonnances travail adoptées au début du premier quinquennat et qui assouplissent les règles du marché du travail. L’intersyndicale souhaite également revenir sur le durcissement des règles de l’assurance-chômage. La dernière demande est un conditionnement des aides publiques aux entreprises à certaines obligations.

Gaz à effet de serre : Élisabeth Borne dévoile son plan à l’horizon 2030 @ Hôtel de Matignon
Mai 22 Jour entier

La première ministre Élisabeth Borne doit dévoiler ce lundi 22 mai son plan d’actions pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. Chargée de la planification écologique, elle présidera un Conseil national de la transition écologique au cours duquel sera détaillée la méthode pour réduire les émissions de CO2. “L’objectif (…) sera de faire un point d’étape sur l’avancement de la planification écologique, dont la première ministre est en charge“, a indiqué Matignon. La cheffe du gouvernement détaillera notamment la répartition de l’effort, secteur par secteur (industrie, transport, bâtiments, agriculture, énergie, déchets) :

  • Transports : de 126 millions en 2021 à 87 millions en 2030.
  • Agriculture : de 81 millions en 2021 à 65 millions en 2030.
  • Bâtiments : de 75 millions en 2021 à 36 millions en 2030.
  • Industrie : de 78 millions en 2021 à 46 millions en 2030.
  • Energie : de 44 millions en 2021 à 27 millions en 2030.

Une baisse des émissions trop lente

L’engagement de la France de réduire ses émissions de GES de 55 % en 2030 par rapport au niveau de 1990 représente une baisse de ses émissions de 5,8 % chaque année de 2022 à 2030. Mais l’hexagone connaît “un retard dans sa trajectoire de réduction d’émissions“ de gaz à effet de serre. Au regard des mesures actuellement en place, le pays aura toutes les peines à prendre sa part dans la réduction mondiale des émissions de GES. C’est le constat fait le 12 avril dernier par les députés Antoine Vermorel-Marques (Les Républicains) et Laurence Heydel Grillere (Renaissance), auteurs d’une “mission flash“ sur le suivi des engagements de la France en matière climatique.

La quantité de CO2 émise sur le territoire français s’est élevée en 2022 à 408 millions de tonnes d’équivalent CO2. C’est 2,5 % de moins qu’en 2021 (418 tonnes de CO2). Mais, le rythme actuel de réduction actuel reste toutefois largement insuffisant. Pour que la  France respecte la trajectoire qu’elle s’est elle-même fixée, 270 tonnes de CO2 en 2030, “le rythme annuel de réduction doit atteindre – 4,7 % par an en moyenne entre 2022 et 2030“.

 

Loi de programmation militaire : le texte arrive à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Mai 22 – Mai 28 Jour entier

Le projet de loi de programmation militaire, validé en commission le 12 mai, arrive  à l’Assemblée nationale ce lundi. Les débats en première lecture vont s’étaler sur deux semaines, avec plus de 1.700 amendements déposés, avant un vote solennel le 6 juin.

Un investissement “historique »

Dans un contexte international très dégradé en raison de la guerre en Ukraine, ce projet de loi revêt une importance majeure. Quatorzième texte du genre depuis 1960, il prévoit 413 milliards d’euros sur sur la période 2024-2030, soit une hausse de 40% par rapport la précédente loi de programmation, Ce budget sera abondé en plusieurs étapes : dans un premier temps, 3,1 milliards d’euros seront ajoutés au budget des armées en 2024, puis 3 milliards d’euros par an de 2025 à 2027, et enfin 4,3 milliards par an à partir de 2028. Au grand dam des oppositions qui demandent que les efforts les plus importants arrivent avant la fin du quinquennat du président Emmanuel Macron.

Plus de moyens pour la dissuasion nucléaire

Face au retour de la guerre en Europe et à la montée des tensions internationales, le texte affiche une volonté de préserver des moyens souverains, en premier lieu la dissuasion nucléaire. En raison de sa modernisation (futurs sous-marins lanceurs d’engins, missiles M51 et ANS4G), cette dernière consomme à elle seule 13% des crédits. C’est le “montant de l’assurance-vie“ qui permet parallèlement d’avoir moins de forces conventionnelles, juge Thomas Gassilloud, président de la commission de la Défense. Le budget de lutte contre les cyberattaques grimpe lui de 300%, à quatre milliards d’euros.

Des blindés pour remplacer ceux cédés à l’Ukraine

Les équipements, avions et blindés, représentent 268 milliards d’euros. Le budget consacré à leur entretien est en hausse de 40%, soit 49 milliards d’euros, tout comme celui de l’entraînement des forces, estimé à 65 milliards d’euros. Sur cette enveloppe, cinq milliards d’euros seront affectés dans cette loi à la construction du nouveau porte-avions à propulsion nucléaire français, Dans un amendement au projet de loi, le gouvernement prévoit d’ici à 2030 de commander 130 blindés supplémentaires (38 Jaguar et 92 Griffon) pour remplacer les chars légers et véhicules blindés cédés à l’Ukraine. Il s’agit d’un “remplacement par des capacités équivalentes pour préserver le format des armées afin de répondre aux contrats opérationnels“, d’après l’entourage du ministre des Armées.

Le projet de loi de programmation militaire entend aussi remédier à des faiblesses mises en lumière par le conflit en Ukraine, notamment pour augmenter les stocks de munitions (16 milliards d’euros, +45%) ou les dispositifs de défense sol-air (5 milliards). Deux fois plus de moyens sera également consacré aux drones, soit 5 milliards d’euros, ainsi que 5 milliards au renseignement et 2 milliards aux forces spéciales.

Des reports de livraison de matériels

Dans un cadre contraint, ces hausses budgétaires conduisent à des décalages de livraisons de matériels à l’après-2030. Les armées recevront 2.300 nouveaux blindés sur la période, soit 30% de moins que prévu auparavant. En 2030, l’armée de l’Air disposera de 137 Rafale contre un objectif initial de 185 et de 35 avions de transport A400M, contre 50, tandis que la Marine ne pourra compter que sur trois des cinq frégates de défense et d’intervention. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu assure “privilégier la cohérence sur la masse“ afin de s’assurer que les matériels et militaires soient effectivement opérationnels.

Pour accompagner les évolutions structurelles des armées françaises, le texte consacre en outre des investissements sur la cybersécurité, le spatial ou le renseignement. Deux fois plus d’argent sera consacré aux drones, soit 5 milliards d’euros, ainsi que 5 milliards au renseignement et 2 milliards aux forces spéciales. Un quart sera enfin alloué aux ressources humaines des armées.

Les oppositions septiques sur le chiffrage

Le vote LR incertain

Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a donné des gages aux différents groupes politiques de l’Hémicycle, dans l’espoir de faire voter le projet malgré l’absence de majorité absolue pour l’exécutif. Pour autant, “tout peut basculer à n’importe quel moment“ estime un observateur avisé, en référence à l’absence de majorité absolue pour le gouvernement dans l’Hémicycle. Lors du vote du texte en commission, la plupart des députés d’opposition se sont abstenus, notamment à gauche et au Rassemblement national (RN).

Les regards seront surtout une nouvelle fois tournés vers les députés Les Républicains (LR). Si la droite devrait soutenir l’exécutif sur les grandes lignes d’un texte défendu par un ministre issu de ses rangs, il est peu probable, à ce stade, que le groupe vote comme un seul homme. La question de l’abstention se pose en effet pour certains.  Le chef de file des députés LR Olivier Marleix avait envoyé un premier signal en avril en obtenant la suspension de la LPM de l’ordre du jour. Déplorant “des choix pas tout à fait à la hauteur des risques“, il a estimé depuis dans Le Figaro que les 413 milliards ne permettent que “de maintenir le niveau de notre armée après des décennies de disette“. Il déplore en outre que 13,3 milliards doivent découler de ressources extra-budgétaires, ce qui rend selon lui ces crédits incertains. Ce qui faisait dire hier soir à un député LR : “Je vois mal comment Marleix peut emmener le groupe vers un soutien au texte après toutes les critiques acerbes qu’il a formulé.

La Nupes en ordre dispersé

La Nupes, quant à elle, est sur le pied de guerre. “Ça va être un texte très très politique et très dur en séance“, anticipe ainsi l’Insoumis Bastien Lachaud, de la commission de la Défense. “Ce n’est pas la même chose pour le gouvernement si la LPM est adoptée à la majorité absolue ou dans un océan d’abstention“, ajoute t-il. Il sera toutefois difficile pour l’alliance de gauche d’avoir une position commune sur la LPM. “Il y a une fracture énorme entre les écologistes et les socialistes d’un côté, et les Insoumis de l’autre“, affirmait hier soir au téléphone le président de la commission Défense Thomas Gassilloud. Les écologistes ont fait savoir qu’ils s’opposeraient au projet d’un futur porte-avion, tandis que les communistes feront valoir leur volonté de sortir de la dissuasion nucléaire.

Les députés LFI Bastien Lachaud et Aurélien Saintoul présentent d’ailleurs à la presse ce lundi en début d’après-midi leur propre “contre-projet“. Les grandes lignes en sont : une sortie du commandement intégré de l’Otan, la fin des partenariats industriels avec l’Allemagne, l’affirmation d’une France comme puissance indépendante. Bien loin donc des positions socialistes et écologistes — même si Bastien Lachaud insiste, lui, sur le fait que plusieurs amendements sur des sujets importants ont été co-signés par des députés Insoumis, écologistes et socialistes.

 

 

Mai
23
mar
Biens spoliés par les nazis : le Sénat s’empare de la question @ Palais du Luxembourg
Mai 23 Jour entier

Ce sont quelque 100 000 œuvres d’art qui auraient été saisies en France durant la seconde guerre mondiale, selon le ministère de la Culture. Les biens concernés – objets d’art, tableaux, livres… – ont été spoliés par les nazis entre l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler le 30 janvier 1933 et la capitulation allemande le 8 mai 1945. 60 000 d’entre eux ont été retrouvés en Allemagne à la Libération et renvoyés en France. Parmi ces biens, 450000 ont été restitués à leurs propriétaires ou à leurs ayants droits. Environ 2 200 ont été sélectionnés et confiés à la garde des musées nationaux, œuvres dites MNR (Musées nationaux récupération). Le reste, soit environ 13 000 biens  a été vendu par l’administration des domaines au début des années 1950. De nombreuses œuvres spoliées sont ainsi retournées sur le marché de l’art.

Le Sénat se penche ce mardi sur cette page douloureuse de l’Histoire, avec l’examen d’un texte consensuel destiné à faciliter la restitution par les collections publiques des biens culturels dont les Juifs furent spoliés par l’Allemagne nazie. L’objectif de ce projet de loi est de fixer un cadre pour faire sortir des biens des musées afin de les restituer à leurs propriétaires légitimes ou ayants droit, sans plus avoir à recourir à des textes législatifs au cas par cas. Après le Sénat, ce texte sera débattu à l’Assemblée nationale.

Faire oeuvre de justice et de mémoire

“Identifier et retrouver ces biens culturels et les restituer aux ayants droit des victimes, c’est aujourd’hui faire œuvre de justice, mais aussi œuvre de mémoire, pour permettre aux descendants des familles juives spoliées de retrouver leur histoire“, a salué la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak dans un communiqué publié sur le site du ministère.

Le texte précise que cet engagement politique a été réaffirmé par la Première ministre le 15 juillet 2022 lorsqu’elle a rappelé, déjà à l’occasion d’une restitution de biens spoliés pendant l’Occupation, la détermination de la France à “rendre justice“. Alors que la guerre revient en Europe, alors que les voix des derniers survivants s’éteignent, alors que l’antisémitisme tue encore, nous poursuivrons inlassablement notre travail de mémoire, de paix et de transmission“, avait soutenu Elisabeth Borne. Cette loi-cadre “crée dans le code du patrimoine une dérogation au principe d’inaliénabilité des œuvres et biens culturels conservés dans le domaine public“, mentionne le texte.