L’agenda politique

Fév
1
mar
Élection présidentielle : publication de la première salve de parrainages @ Conseil constitutionnel
Fév 1 Jour entier

Ce mardi 1er février marque la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des premiers parrainages, pour l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022. L’ouverture officielle de l’envoi des parrainages au Conseil constitutionnel a débuté le 27 janvier avec la publication du décret de convocation des électeurs . Elle s’achèvera le 4 mars à 18 h, dans un peu plus de cinq semaines. Au cours de cette période, tous les élus habilités à parrainer un candidat à l’élection présidentielle – environ 42 000 – pourront transmettre au Conseil constitutionnel leur parrainage, à l’aide du formulaire et de l’enveloppe officiels qui leur seront transmis par les services de l’Etat.

Après vérification, les parrainages validés par une décision du Conseil seront publiés intégralement et en continu. “Cette année, comme en 2017, nous mettrons en ligne – sur notre site Présidentielle 2022- deux fois par semaine, le mardi et le jeudi en fin d’après-midi, la liste actualisée en temps réel des parrainages. A l’issue de cette période de recueil, de vérification et de publication des parrainages, le Conseil constitutionnel établira la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle : je la proclamerai publiquement le lundi 7 mars 2022“, a indiqué Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, lors de la présentation du déroulement de l’élection présidentielle 2022, le 25 janvier dernier.

Les états-majors des différents candidats se préparent plus ou moins discrètement depuis des semaines à cette épreuve du feu et attendront naturellement les chiffres – et les noms – comme un sondage rolling de veille de premier tour. Pourtant officiellement, du côté de La République En Marche (LaREM), on assure ne pas être là pour jouer ““au concours de kiki“, soufflait-on hier par téléphone depuis le QG de la rue du Rocher. Il faut dire que la parution dans la presse de quelques indiscrétions sur l’objectif prétendument fixé de réunir 4000 paraphes sur le nom du président sortant a mis la barre un peu trop haut au goût de ses stratèges.

A quelques encablures de là, chez Valérie Pécresse, on se garde de trop communiquer sur le nombre de signatures visé. Le ton se fait plus affirmatif, en revanche, quand on évoque les ambitions de LaREM : “Bien sûr qu’ils vont tenter d’assécher le marais… Ils ne le disent plus parce qu’ils ne sont plus sûrs d’y arriver“ grinçait-on hier soir. Côté PS, en revanche, on assume de jouer la gagne, à l’heure où l’équipe de Christiane Taubira annonce des ralliements socialistes à venir : “Ça fait plusieurs jours qu’on compare les listes de Hamon (en 2017) à nos promesses, et on appelle tous ceux qu’on n’a pas reçus“, expliquait hier soir un membre de l’équipe de campagne d’Anne Hidalgo. Et le même de préciser, plutôt confiant :  “Beaucoup de signatures vont arriver.

Guerre en Ukraine : déclaration du gouvernement suivie d’un débat au Parlement @ Assemblée nationale, Sénat
Fév 1 Jour entier

Après le message solennel vendredi d’Emmanuel Macron au Parlement sur la crise russo-ukrainienne, une déclaration du gouvernement suivi d’un débat doit se tenir mardi 1er mars à l’Assemblée nationale (15 heures) et au Sénat (19 heures).

Réclamé par les oppositions, ce débat se tiendra sur le fondement de l’article 50-1 de la Constitution, qui prévoit une déclaration du gouvernement suivie d’un échange et éventuellement d’un vote qui n’engage pas sa responsabilité.

Fév
2
mer
Emmanuel Macron en visite dans le Nord-Pas-de-Calais @ Liévin, Tourcoing
Fév 2 Jour entier

Moins de 3 mois après sa dernière visite dans la région, Emmanuel Macron reprend  ce mercredi son bâton de président-pas-encore-candidat, avec un déplacement dans le Nord-Pas-de-Calais, sur  le modèle de celui à Marseille, au mois de septembre dernier.

Mais, n’attendez pas de sa part une déclaration de candidature. Le chef de l’État a tué le suspense dans une interview donnée en amont de sa visite à la Voix du Nord et parue hier soir. ‘J’ai d’abord l’obsession que la phase aiguë de l’épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous“, assure-t-il à propos de son entrée en campagne. Et d’ajouter : “Je ne peux pas raisonnablement expliquer aux Français que je vais m’adonner à ce temps démocratique important, alors que je leur ai dit que je serai président jusqu’au bout et que nous avons une crise à la frontière ukrainienne qui menace notre sécurité collective.“

Culture et jeunesse à Liévin et au Louvre-Lens

Le chef de l’État se rendra tout d’abord à Liévin, ancienne cité minière, où il commémorera la mémoire des quarante-deux mineurs décédés le 27 décembre 1974 à la fosse de Saint-Amé. Accompagné d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, et d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, le président échangera ensuite avec des acteurs locaux lors d’une réunion sur l’avenir du bassin minier et notamment les priorités de l’Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM), lancé le 7 mars 2017. L’Elysée entend “donner une nouvelle impulsion au bassin minier qui s’appuie sur une forte coopération entre État et collectivités territoriales“ et, renforcer “la gouvernance des collectivités pour faire émerger de nouveaux projets ambitieux “.

Direction ensuite le musée du Louvre-Lens où le président visitera notamment la Galerie du Temps et échangera avec des collégiens et lycéens qui participent à des ateliers d’éducation artistique et culturelle, en présence de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture.

Un discours sur la réforme de l’espace Schengen à Tourcoing

En parallèle de ce déplacement, se tiennent ce mercredi deux conseils des ministres européens dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE, dont l’un des ministres de l’Intérieur, en présence de Gérald Darmanin. A l’occasion de cette réunion informelle, le président de la République se rendra en début de soirée à Tourcoing. Depuis l’hôtel de ville, il y prononcera un discours sur la réforme de l’espace Schengen, dont la France en a fait l’une des priorités de sa présidence du Conseil de l’Union européenne.

Emmanuel Macron lance son projet de réforme de l’espace Schengen @ Tourcoing
Fév 2 Jour entier

Ce mercredi après-midi à Tourcoing (Nord), Emmanuel Macron participe à une rencontre réunissant tous les ministres de l’Intérieur des 27 pays européens. Au programme, la réforme du pacte migratoire européen, mais surtout de l’espace Schengen, dont la France en a fait l’une des priorités de sa présidence du Conseil de l’Union européenne. Avant cette rencontre, le président prononcera un discours sur la réforme de Schengen, depuis l’hôtel de ville tourquennois.

Le chef de l’Etat espère à cette occasion faire avancer les discussions autour du Pacte sur la migration et l’asile, présenté en septembre 2020 par la Commission européenne, dont l’adoption bute depuis sur de profondes divisions entre les vingt-sept. La France souhaite notamment mettre en place un “mécanisme de solidarité“ par lequel les pays de l’UE s’engageraient à se répartir des migrants, en particulier après des sauvetages en mer, ou au moins à contribuer financièrement à leur accueil. Une demande refusée jusqu’ici par les pays de l’Est.

Emmanuel Macron souhaite également une stratégie européenne commune pour pousser les pays d’origine à reprendre leurs ressortissants entrés illégalement en Europe.“Des discussions se tiendront lors du sommet Union africaine-UE (17 et 18 février). Et il faut assumer de le conditionner à la politique de coopération et de visas. Nous avons besoin d’avoir la même stratégie à l’échelle européenne. Car si vous réduisez votre nombre de visas, mais que vos voisins n’ont pas la même approche, des lignes se reforment“, indique à ce sujet le président dans un entretien à la Voix du Nord.

La France veut enfin créer un conseil de gouvernance de l’espace Schengen, au niveau des ministres et chefs d’État et de gouvernement, et renforcer Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures.“Les effectifs de Frontex seront portés à 10 000 (d’ici 2027). J’ai proposé aussi, suite à la crise biélorusse, la création d’une force intergouvernementale de réaction rapide pour protéger nos frontières quand un État en a besoin“ rappelle à la Voix du Nord, le chef de l’État.

 

Première étape de la levée des restrictions sanitaires @ France
Fév 2 Jour entier

Fin des jauges, du port du masque en extérieur, ou du télétravail obligatoire… Les Français regagnent, ce mercredi, un certain nombre de libertés, avant un nouvel assouplissement des contraintes sanitaires à la mi-février. Ce mercredi 2 février marque en effet la première étape du calendrier de levée des restrictions, annoncée par le Premier ministre Jean Castex, le 20 janvier dernier, à la faveur du passe vaccinal. “L’évolution de la situation nous permet d’envisager un allègement des contraintes dès les premiers jours de février“, avait alors indiqué le chef du gouvernement.

En Savoir plus

Fév
4
ven
Vladimir Poutine rend visite à Xi Jinping @ Pékin
Fév 4 Jour entier

Le président russe, Vladimir Poutine, se rend dans la capitale chinoise ce vendredi afin d’y tenir un sommet au plus haut niveau avec le président chinois, Xi Jinping. C’est le premier chef d’Etat étranger qui sera reçu à Pékin depuis le début de la pandémie de Covid-19 il y a deux ans.

Peu après l’arrivée de son homologue chinois, le président russe a salué les relations d’une qualité “sans précédent“ de son pays avec la Chine de Xi Jinping.“En ce qui concerne nos relations bilatérales, elles ont progressé dans un esprit d’amitié, de partenariat stratégique. Elles ont acquis un caractère vraiment sans précédent“, a-t-il déclaré au début de sa rencontre avec son homologue chinois, selon les propos retransmis à la télévision russe. Vladimir Poutine a salué un “exemple de relation digne, où chacun aide et soutient l’autre dans son développement“. Selon le Kremlin, la signature de plusieurs accords est également prévue lors de cette visite, notamment dans le domaine stratégique du gaz.

Une rencontre dans un contexte tendu

Cette rencontre survient en pleine crise entre Moscou et les Occidentaux sur la situation à la frontière ukrainienne et sur les exigences de sécurité de la Russie concernant sa “zone d’influence“.  Pour sa sécurité, Moscou exige notamment que l’OTAN s’engage à refuser une adhésion de l’Ukraine, une demande que rejettent les Occidentaux.

La rencontre avec Xi Jinping devait permettre de souligner leur “vision commune“ en matière de sécurité internationale, a précisé mercredi le Kremlin, revendiquant le soutien chinois dans la crise ukrainienne. Yuri Ushakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, a indiqué que cette visite était le signe d’une nouvelle étape dans la relation entre les deux pays. “Pékin soutient les demandes de la Russie pour de nouvelles garanties de sécurité“, a-t-il ajouté.

Fév
5
sam
Zemmour-Le Pen : duel par meetings interposés @ Lille et Reims
Fév 5 Jour entier

C’est un premier vrai affrontement à distance, aux enjeux multiples, entre les deux challengers de la droite nationale. Les deux candidats d’extrême droite s’affrontent ce samedi 5 février, par estrades interposées, à deux heures d’intervalle  : 16h15 pour Eric Zemmour à Lille, 18h15 pour Marine Le Pen à Reims. Les deux meetings seront retransmis en direct.

D’un côté, Marine Le Pen. Six mois après sa dernière estrade, le 12 septembre à Fréjus (Var), la candidate du RN renoue avec les grandes salles. Sont attendus au Parc des Expositions de Reims, quelque 3.500 supporters, venus des quatre coins de la France, pour une “convention présidentielle“. Un premier grand meeting présidentiel sur lequel travaillent ses équipes depuis de longues semaines et qui se veut le départ d’une nouvelle séquence plus intense encore de sa campagne.

La candidate a préparé un évènement spécial, avec la diffusion d’une vidéo dans laquelle Viktor Orban, le Premier ministre nationaliste hongrois, souvent décrié, va lui apporter son soutien. Une façon d’exposer sa crédibilité sur la scène européenne, mais aussi de montrer qu’elle possède des soutiens de poids. Ces derniers temps, les défections au sein du RN pour rejoindre Eric Zemmour se sont multipliées. Cette convention présidentielle de Reims sera aussi l’occasion de donner le top départ de bus recouverts de l’effigie de la candidate qui iront dans toutes les régions pour lancer “l’opération 5 000 marchés“ que Marine Le Pen rejoindra parfois avant des réunions publiques. Lesquelles se tiendront de préférence dans les circonscriptions de force du RN afin de mobiliser l’électorat tenté par l’abstention.

De l’autre, Eric Zemmour, tentera quelques heures plus tôt, de faire une deuxième démonstration de force après le meeting du 5 décembre à Villepinte qui avait été marqué par des violences. 8000 personnes sont attendues au Grand Palais de Lille Hauts-de-France. Un lieu qui ne doit rien au hasard. Terre de force du Rassemblement national (RN) et de sa candidate, Marine Le Pen, c’est dans cette région que le candidat de Reconquête! entend s’adresser tout particulièrement à l’électorat populaire du RN.

Dans l’entourage de Marine Le Pen, on ne veut pas se laisser enfermer dans la comparaison, on insiste bien sur les différences de format. Une “convention présidentielle“ n’est pas un simple meeting. La candidate du RN  a ironisé mardi sur “l’imitation“ et le “parasitage“ de son rival à l’extrême droite, Eric Zemmour. “J’ai tendance à vous dire que l’imitation, et même allons jusqu’au bout, le parasitage est une forme d’hommage, mais je voudrais amicalement lui conseiller d’essayer de trouver sa propre identité peut-être, sa propre marque de fabrique, sa propre manière de faire de la politique“, a t-elle rétorquée, interrogée sur le sujet lors d’un point presse. “C’est un conseil d’amie en quelque sorte“, a-t-elle ajouté.

En Savoir plus

Une contre-manifestation organisée à Lille

La venue d’Eric Zemmour dans la capitale des Flandres ne se fait pas sous les meilleurs auspices. Plusieurs élus de gauche ainsi que des associations appellent à un rassemblement contre l’extrême-droite et le racisme, à l’initiative notamment de SOS Racisme, à 11 heures, place de la République à Lille. La maire de Lille, Martine Aubry, a annoncé sa participation au rassemblement la semaine dernière. “Eric Zemmour n’est pas le bienvenu à Lille“, avait-elle déclaré.

Fév
7
lun
Conférence sur la souveraineté numérique de l’Europe @ Paris
Fév 7 – Fév 8 Jour entier

Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne (PFUE), s’ouvre à Paris ce lundi 7 février, et pour deux jours, la conférence “Construire la souveraineté numérique de l’Europe“. L’évènement est inauguré par les ministres français, Bruno Le Maire et Jean-Yves Le Drian, en présence de Margrethe Vestager et Věra Jourová (vice-présidentes de la Commission Européenne) ainsi que plusieurs ministres et commissaires européens.

Décrite par le cabinet de Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique,  comme “le grand moment numérique de la PFUE“, cette conférence abordera de nombreux thèmes le cloud, la cybersécurité, la démocratie à l’ère numérique, le Digital Services Act, le Digital Markets Act et le financement des start-ups et des scale-ups

La conférence mettra en avant la capacité de l’Union européenne à maîtriser son destin à l’ère du numérique, notamment de pouvoir défendre ses intérêts économiques, ses valeurs et garantir son autonomie.

Trois leviers sont identifiés pour y parvenir :

  • Faire émerger des entreprises européennes d’innovation de rupture de rang mondial, en s’appuyant sur le Conseil européen de l’innovation (EIC), nouvellement créé et disposant d’un budget de 10 Mds €, pour cibler les innovations de rupture.
  • Faire de l’Europe la terre des talents technologiques. L’accès aux compétences clés est un déterminant majeur de la croissance de l’écosystème technologique européen. La conférence posera la question du renforcement de la coopération européenne en matière de délivrance des visas. Elle discutera les leviers d’amélioration de la visibilité des dispositifs d’attractivité des talents, afin de soutenir l’hyper-croissance des startups européennes.
  • Financer les derniers stades de développement des scale-ups pour appuyer l’émergence des entreprises de rang mondial de demain et les arrimer à l’Europe. En raison de leur taille modeste, les fonds européens de capital-risque ne sont aujourd’hui pas toujours capables de financer les tickets d’investissement les plus élevés. La conférence analysera les politiques publiques permettant aux startups et scale-ups de renouer avec des mécanismes de financement européens (introduction en bourse ; fonds de fonds ; etc.).
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Crise ukrainienne : Emmanuel Macron à Moscou, puis à Kiev @ Moscou, Kiev
Fév 7 – Fév 8 Jour entier

Emmanuel Macron rencontre ce lundi 7 février à Moscou le président russe, Vladimir Poutine. Il s’entretiendra, mardi, avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Kiev. Ces deux entretiens se dérouleront en tête-à-tête, a précisé l’Elysée, mais “en coordination avec les partenaires européens“.

Il s’agit de trouver le chemin d’une désescalade dans le dossier ukrainien, alors que la Russie a massé depuis trois mois autour de l’Ukraine 110.000 soldats, des centaines de missiles, blindés, hélicoptères et avions de chasse. “Nous n’allons pas obtenir de gestes unilatéraux“, a précisé Emmanuel Macron dans un entretien au Journal du Dimanche, “mais il est essentiel d’éviter une détérioration de la situation“ avant d’établir des mécanismes réciproques et des gestes de confiance.

Le président français a multiplié la semaine dernière les prises de contact. À trois reprises, il a échangé par téléphone avec son homologue russe, Vladimir Poutine, pour tenter de désamorcer la crise. Mais également, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Selon l’Elysée, ces échanges  ont porté sur deux priorités. “La première, capitaliser sur les récentes avancées positives en format Normandie pour parvenir à une solution durable dans le Donbass. La seconde, engager la conversation sur les conditions de l’équilibre stratégique en Europe, devant permettre de constater une réduction des risques sur le terrain et garantir la sécurité sur le continent.

Le format Normandie  associe la France, l’Allemagne – toutes deux médiatrices – la Russie et l’Ukraine, et est censé mettre en œuvre les accords de paix de Minsk dans les enclaves séparatistes du Donbass.

Emmanuel Macron doit en la circonstance, s’imposer comme un interlocuteur utile. Et ce, alors que pour le maitre du Kremlin, le seul important à ses yeux est la Maison-Blanche, avec qui il peut discuter d’une priorité plus large que l’Ukraine : la réorganisation de l’architecture sécuritaire mondiale. Car, “l’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l’Otan et l’UE“, estime le chef de l’État.

Les relations demeurent néanmoins complexes entre les deux hommes. La volonté de dialogue affichée en 2019 par le président français n’a en effet mené nulle part. S’il joue sa carte, c’est qu’à la différence d’autres dirigeants européens, Emmanuel Macron a toujours privilégié le “dialogue exigeant“ avec Moscou.

Après les nombreux soubresauts diplomatiques des dernières semaines, Vladimir Poutine semble en tout cas avoir trouvé en Emmanuel Macron un partenaire fort utile. “Je t’attends, je veux aller au fond des choses avec toi, tu es un interlocuteur de qualité“, lui a assuré Poutine au téléphone, confie-t-on à l’Élysée. Emmanuel Macron joue donc gros dans cette mission, qui pourrait s’avérer embarrassante s’il revenait les mains vides, alors que la France assure actuellement la présidence du Conseil de l’Union européenne.

Que peut-on espérer ?

Sur le fond du dossier, la présidence française assure qu’il “ne s’agit pas de tout régler“ mais d’établir un “accord de consensus“ avec les Russes, ainsi qu’une feuille de route des prochaines étapes. L’Elysée indique que le voyage a été motivé par certains “développements positifs récents“, pour parvenir à une solution pour le Donbass, la région contrôlée en partie par des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Vladimir Poutine a ainsi exprimé le souhait de progresser sur les accords de Minsk.

Emmanuel Macron espère ainsi repartir avec des signaux, voire des gages, de “désescalade“, notamment sur la ligne de front entre l’Ukraine et la Russie où des centaines de milliers de militaires sont déployés. Le président français devrait demander à son homologue d’en retirer ses troupes et de mettre fin à ses activités militaires en mer Noire, au Bélarus et dans les mers proches de l’Ecosse. “L’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l’OTAN et l’UE”, affirme le chef de l’Etat dans son interview au JDD.

Tout en assurant que la priorité était la souveraineté de l’Ukraine, le chef de l’Etat a également laissé entendre que les occidentaux devaient rester flexibles face aux Russes : “La sécurité et la souveraineté de l’Ukraine ou de tout autre état européen ne peuvent faire l’objet d’aucun compromis de même qu’il est légitime que la Russie pose la question de sa propre sécurité“, dit-il. Emmanuel Macron n’espère pas obtenir le retrait des troupes russes à lui-seul comme il l’a expliqué hier au JDD : “Il faut être très réaliste. Nous n’obtiendrons pas de gestes unilatéraux mais il est indispensable d’éviter une dégradation de la situation“.

Dans sa besace. Le locataire de l’Elysée espère rapporter de son bref séjour moscovite au moins une bonne nouvelle au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’il rencontrera mardi. Dans ce jeu complexe, un autre chef d’Etat sert d’intermédiaire tant que Moscou et Kiev ne se parlent pas : le chancelier allemand Olaf Scholz, qui rencontre, de son côté le président américain, Joe Biden aujourd’hui.

Fév
9
mer
Convois de la liberté : les anti-passe rallient la capitale @ France
Fév 9 – Fév 12 Jour entier

Le mouvement s’inspire de celui initié à Ottawa (Canada) , où des centaines de camions stationnés autour du parlement, ont bloqué le centre de la cité pour s’opposer aux restrictions sanitaires. Obligeant le maire de la ville a déclarer l’état d’urgence, après une semaine d’occupation des lieux.

Une arrivée à Paris, vendredi

Sur le modèle canadien, des “convois de la liberté“ s’organisent dans tout l’hexagone pour rejoindre Paris, vendredi, avant de converger vers Bruxelles lundi 14 février, où une manifestation de grande ampleur est prévue. Objectif : bloquer la capitale. Contrairement au “Freedom Convoy 2022“ canadien où des centaines de camions encerclent des bâtiments officiels, la version française du mouvement ne vise pour le moment, pas de lieu précis.

Les sept convois venus de différentes villes de France vont converger vers la capitale, où ils doivent se réunir à 20 heures. Un lieu unique devrait être annoncé par les organisateurs peu avant l’arrivée. Au programme le vendredi soir, une “soirée de partage et de convivialité avec la solidarité citoyenne“ dans la capitale,  avant de participer aux manifestations anti passe vaccinal dans la capitale samedi.

Les grands axes d’arrivée

Les différents axes d’arrivée des convois vers Paris sont les suivants :

  • Nord : depuis l’autoroute A3, entrée sur le périphérique par la Porte de Bagnolet en direction de la Porte de Bercy pour entrer dans Paris ;
  • Normandie : depuis l’autoroute A13, puis A14 et N13 à travers Neuilly-sur-Seine, pour entrer dans Paris par la Porte Maillot ;
  • Bretagne et sud-ouest : depuis l’autoroute A126 et A6 pour entrer sur le périphérique Porte d’Italie et rejoindre Porte de Bercy ;
  • Sud-est et Lorraine : depuis l’autoroute A4 vers la Porte de Bercy.

Une interdiction de manifestation

Les convois de la liberté cortèges composés d’anti-passe sanitaire et d’antivax, n’auront pas le droit de passer par la capitale, a annoncé jeudi la préfecture de police, qui interdit toutes leurs manifestations de vendredi à lundi.“ L’objectif affiché de ces manifestants serait de bloquer la capitale en entravant la circulation routière dans les rues de Paris pour promouvoir leurs revendications, avant de poursuivre leur périple en direction de Bruxelles […] En raison des risques de troubles à l’ordre public que pourrait causer ce rassemblement, le préfet de Police prend un arrêté interdisant de telles manifestations, du vendredi 11 février 2022 au lundi 14 février 2022 inclus “, souligne le communiqué de la préfecture.

Des blocages importants ?

Il est difficile de se prononcer sur ce point. L’arrêté d’interdiction de manifestation pris par la préfecture de police, qui menace de verbalisation, de suspension de permis et d’arrestation, pourrait limiter les blocages. En début d’après-midi jeudi 10 février, environ 1 600 véhicules avaient été comptabilisés par les forces de l’ordre à l’échelle du pays. Il est impossible d’estimer l’ampleur du mouvement à son arrivée à Paris, des opposants locaux aux mesures sanitaires pouvant se joindre aux convois dès vendredi soir.

Des départs des quatre coins de l’hexagone

De nombreuses pages ou groupes Facebook dédiés à l’organisation de ce convoi sont apparues depuis la fin du mois de janvier. Sur la plus importante, intitulée “Le convoi de la liberté“, qui compte déjà 300 000 membres, six convois sont annoncés au départ, dès ce mercredi, de plusieurs villes de France : Nice, Perpignan, Bayonne, Strasbourg ou encore Cherbourg. D’autres départs doivent suivre : notamment depuis la Bretagne et l’Hérault,  jeudi, la Normandie et le Nord, vendredi selon France 3 Hauts-de-France.

En Europe et notamment en France, le mouvement a très vite dépassé le groupe Facebook d’origine. D’autres pages ont émergé sur le réseau social, des chaînes Telegram ont été créées pour s’organiser, et le mot-clé  “#ConvoidelaLiberte“, a été massivement partagé sur Twitter.

Une carte avec les différents trajets, des points de ravitaillements et même des hébergements, comme des parkings publics ou de supermarchés est régulièrement mise à jour depuis dimanche soir.

Une mobilisation au-delà des seuls routiers

Faut-il aussi s’attendre à d’interminables files de camions comme on l’a vu au Canada ? A priori, non. Contrairement à la mobilisation outre-Atlantique, les poids-lourds devraient jouer un rôle moins important dans l’Hexagone. C’est ce qu’a reconnu Florian, un routier des Rhône-Alpes, interrogé sur le média “gilet jaune“ Vécu. Considéré comme l’un des porte-paroles de “Convoy France“, ce dernier indique que “les routiers seront minoritaires sur le convoi“, que “ce n’est pas un mouvement de camions“. Les principaux syndicats du secteur du transport routier assurent également ne pas être associés à cette mobilisation. Contrairement au Canada, ce sont donc surtout des véhicules individuels qui sont escomptés.

Un dispositif policier de très grande ampleur

Le mouvement se veut “pacifiste“ comme l’indique tous les communiqués. Une mobilisation “Sans arme, ni haine, ni violence“, comme aiment le rappeler, les membres du groupe Facebook qui en sont à l’origine. Si le point de rassemblement principal, est l’abandon du passe vaccinal, les revendications affichées dépassent très rapidement le simple cadre sanitaire. “Pour rappel le gazole lui aussi a battu des records (1,69 €). On doit se battre pour ça aussi“ tonne un membre du groupe Facebook interrogé par Le Parisien. De quoi rappeler le mouvement des Gilets jaunes, né sur Facebook en 2018 avec la hausse des taxes sur l’essence. Face à l’ampleur du mouvement en France, les services de renseignements territoriaux ont indiqué que ce dernier était “surveillé de très près“.

7200 policiers et gendarmes déployés

La préfecture de police a annoncé le déploiement de 7 200 policiers et gendarmes sur trois jours.

Quatre groupements d’unités seront déployés dans Paris, “chacun composé de policiers de la préfecture de police, d’engins d’enlèvement et d’unités de force mobile“, pour  “verbaliser, débloquer les éventuels obstacles à la circulation et interpeller les auteurs“, précise-t-elle dans un communiqué. Les BRAV-M, les brigades de policiers à moto, sont également sollicitées. Le préfet de police ajoute que des contrôles seront mis en place au niveau des péages et principaux axes routiers d’Île-de-France. L’usage de la vidéo-verbalisation est également prévu.