L’agenda politique

Août
31
mer
Diner à l’Élysée des ténors de la majorité présidentielle @ Palais de l'Elysée
Août 31 Jour entier

Tout ce que la majorité présidentielle compte de ténors politiques, est convié ce soir à 20 heures, à un diner à l’Élysée, comme l’a révélé Le Point, hier.

Objectif de ces agapes : évoquer la mise sur les rails de Renaissance, nom du nouveau parti présidentiel, censé formellement voir le jour en septembre. Dit un peu moins pudiquement par un conseiller de l’exécutif au fait des échanges : “réaligner tout le monde“. Car l’opération ne se fait pas aussi facilement qu’on le souhaiterait en haut lieu.

Renaissance, dont le lancement officiel est prévu dans un peu plus de quinze jours, est censé résulter de la fusion entre La République En Marche (LaREM) et deux de ses partis satellites, Territoires de progrès (TdP) et Agir. Le nouveau parti présidentiel a été lancé, samedi 27 août, à Metz, lors d’une “convention des cadres“ du mouvement.

Autour de la table, le futur état-major de Renaissance, représenté par son secrétaire général Stéphane Séjourné, et ses futurs adjoints, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et même Amélie de Montchalin. Les chefs de file de Territoires de Progrès et d’Agir, Olivier Dussopt et Franck Riester seront également présents. Le ministre des Transports, Clément Beaune, qui souhaite prendre sa part lui aussi, a été convié. Marié à la ville avec Séjourné, Gabriel Attal, lui, ne devrait pas prendre de responsabilités, explique-t-on dans son entourage. Mais il a reçu une invitation. Le délégué général sortant de LaREM, Stanislas Guérini, sera bien sûr de la partie, de même que la présidente du groupe à l’Assemblée, Aurore Bergé, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et, cela va sans dire, la Première ministre, Elisabeth Borne.

Séminaire gouvernemental de rentrée @ Palais de l'Elysée
Août 31 Jour entier

Les membres du gouvernement se retrouvent ce mercredi 31 août à l’Elysée, pour un séminaire gouvernemental de rentrée, sous la houlette d’Emmanuel Macron. Une réunion  “pour structurer les grands chantiers“ de la rentrée, en particulier la transition écologique, comme l’a annoncé le président de la République le 24 août dernier, en préambule du Conseil des ministres de rentrée. Le rendez-vous de travail, s’il commence à 10 heures, est prévu pour s’étirer jusqu’à 18 heures au moins. A l’issue, la Première ministre, Elisabeth Borne prendra la parole on the record pour faire un bilan des discussions.

Sur le fond

Après un propos introductif du Président, il s’agira d’abord de lister les dossiers prioritaires du gouvernement, qui doivent être mises en musique au “pas de course“, avec pas moins de cinq projets de loi d’ores et déjà programmés d’ici à la fin de l’année. Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI), qui prévoit 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans, et la réforme de l’assurance chômage sont en pôle position pour une présentation en conseil des ministres en septembre. Ils seront talonnés par le projet de loi sur l’accélération de la transition énergétique et le projet de budget pour 2023. Également au menu de ce séminaire, le casse tête de l’envolée des prix de l’énergie et l’urgence climatique. Mais l’objectif sera aussi de “discuter des questions de plus long terme“ et de “se projeter sur l’ensemble du quinquennat“, selon un conseiller de l’exécutif.

Charge a donc été donnée à plusieurs ministres de faire une revue de chantier dans leurs périmètres respectifs, afin que “tous aient une vision d’ensemble des politiques conduites par le gouvernement“, expliquaient hier soir les services de l’Elysée. Il y sera question, entre autres réjouissances, d’interventions sur les enjeux budgétaires et fiscaux ou sur l’objectif espéré du plein-emploi.

Point d’orgue de ce séminaire, l’intervention de la paléoclimatologue et membre du Giec Valérie Masson-Delmotte, qui viendra détailler les conclusions peu reluisantes du dernier rapport du groupe d’experts sur le climat, avant un “temps d’échange“ avec les ministres, selon le Château.

Du team building dans l’air

L’idée sous jacente de ce séminaire serait aussi de “remettre tout le monde dans l’axe“, selon un parlementaire, ou encore de “créer de la cohésion, de l’esprit d’équipe, que tout le monde se connaisse“ dans les mots d’un conseiller ministériel. Ce, alors que les ministres ont rarement eu l’occasion d’échanger depuis le remaniement.

Ukraine : conférence “Forum 2000“ @ Prague
Août 31 – Sep 2 Jour entier

La conférence Forum 2000, se déroulera cette année à Prague du 31 août au 2 septembre. Elle succèdera à la réunion Gymnich, la réunion des ministres des affaires étrangères de l’UE, au cours de laquelle doit être notamment examinée la question des conséquences de l’agression russe contre l’Ukraine et de ses incidences sur la sécurité des pays membres de l’UE. La 26ème édition de cette conférence intitulée “Le danger clair et présent de la démocratie : comment y répondre ?“, se concentrera cette année sur l’aide à l’Ukraine.

 

Sep
2
ven
Conseil de défense dédié à l’énergie @ Palais de l'Elysée
Sep 2 Jour entier

Emmanuel Macron présidera, vendredi 2 septembre, dans la matinée à l’Élysée, un Conseil de défense dédié à l’énergie, a indiqué la Présidence. Assisteront à ce conseil, selon Franceinfo, la première ministre, Élisabeth Borne, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire ou encore la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

Le dossier est stratégique, avance l’Élysée pour justifier l’utilisation de ce format restreint de réunion de l’exécutif, alors que mardi, le géant russe Gazprom a annoncé la suspension totale de ses livraisons de gaz au français Engie, et que les prix de gros de l’électricité pour 2023 atteignent de nouveaux records en France.

De quoi faire peser un risque sur les Français et leur pouvoir d’achat, comme le mettent en exergue les services de la Présidence. “L’approvisionnement en gaz et en électricité étant un intérêt vital pour le pays, le conseil de défense et de sécurité nationale aura pour objectif de faire le point sur la situation ainsi que sur les scénarios envisagés pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver“, a expliqué à l’Agence France-Presse un conseiller de l’Elysée. “Pour cet hiver, tout est possible. Nous devons être lucides et anticiper collectivement tous les scénarios afin d’éviter ceux dans lesquels nous ferions face à des coupures“, a alerté pour sa part ce mardi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

 

L’ire des oppositions

Initialement réservés aux sujets de défense, les conseils de sécurité ont été utilisés à de maintes reprises par le chef de l’Etat lors de la crise du Covid-19, ce qui n’a pas manqué de susciter des critiques de la part des oppositions, y voyant un moyen de détourner les débats politiques et parlementaires. Ces dernières, une nouvelle fois, n’ont pas tardé à critiquer la tenue d’un conseil dédié à l’énergie. “Un conseil de défense énergie, pour moi c’est le secret. Le conseil des ministres je vois ce que c’est, l’assemblée, je vois ce que c’est, le Sénat je vois ce que c’est, c’est prévu dans la Constitution. Le conseil de défense ça n’existe pas“, a tancé mardi sur LCI le patron des Verts, Julien Bayou. “C’est surtout un aveu, le gouvernement est pris en flagrant délit de défaut d’anticipation“.

Les oppositions s’inquiètent d’un “contournement du Parlement“ avec l’utilisation du Conseil de défense. Marine Le Pen a estimé que “le président de la République contourne le Parlement pour gérer la crise avec un Conseil de défense énergétique“, dans une lettre adressée à Élisabeth Borne. La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée réclame un débat parlementaire sur ces sujets.

Des sujets“ à haute valeur stratégique“

Face à cette bronca, le porte-parole du gouvernement a tenu à justifier ce mardi sur France Info le recours à ce dispositif pour la crise énergétique actuelle. “On ne peut pas parler de gaz et de crise énergétique sans parler de la Russie et de la guerre en Ukraine, ce qui veut dire qu’il y a des sujets de l’ordre de la sécurité nationale et à haute valeur stratégique“, a-t-il plaidé. “Ne voyez pas ça comme une enceinte secrète, c’est vraiment un travail collégial, collectif“. “La transparence sera la clé et sera la règle“, a assuré Olivier Véran. Et d’ajouter : “Les oppositions ont vocation à travailler ces questions.“

 

 

Sep
3
sam
Campus des jeunes Républicains à Angers @ Parc Terra Botanica
Sep 3 – Sep 4 Jour entier

C’est entendu, la traditionnelle université d’été des Républicains à La Baule, n’aura pas lieu cette année, comme l’a confirmé début juillet son maire.  “Les conditions ne sont pas remplies pour faire une rentrée politique en bonne et due forme“. “Il vaut mieux attendre la désignation du nouveau président du parti à l’automne et la définition d’une ligne stratégique claire“, a déclaré Franck Louvrier.

En lieu et place, c’est à Angers que les cadres du parti feront ce week-end leur rentrée, lors du campus des jeunes Républicains. L’évènement donnera le coup d’envoi de l’élection qui désignera le successeur de Christian Jacob à la tête de LR. Il sera, à n’en pas douter, un premier indice du climat qui régnera durant une compétition qui s’annonce très longue. Dix ans après le duel carnassier entre Jean-François Copé et François Fillon, la présidence du parti de droite va en effet de nouveau faire l’objet d’une bataille acharnée.

Plusieurs personnalités nationales sont d’ailleurs attendues lors de ces deux jours, en particulier, le dimanche qui marquera la rentrée nationale des Républicains. Parmi elles, Éric Ciotti, Michel Barnier, Laurent Wauquiez,  le député d’Eure-et-Loir Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, et François-Xavier Bellamy qui exerce la même fonction au Parlement européen.

Qui pour prendre la tête des LR?

Trois candidats sont aujourd’hui en lice. Éric Ciotti , 56 ans qui incarne “la droite de la droite“ au sein du parti, tenant d’une ligne dure sur l’immigration et la sécurité, fait  figure de favori. Président de la puissante fédération des Alpes-Maritimes, il avait recueilli 39% des voix en finale de la primaire de LR. Face à lui, Aurélien Pradié. 36 ans, tendance “droite sociale“, représente une ligne favorable à une collaboration avec la majorité présidentielle et “à ce que son parti se préoccupe davantage des questions économiques et sociales que d’immigration et d’islam“. Le jeune secrétaire général des Républicains ne s’est pas encore déclaré mais pour beaucoup à droite, le duel Ciotti-Pradié ne fait aucun doute, même si, au sein du parti, on le redoute.

Enfin, le troisième homme, Bruno Retailleau, qui annoncera officiellement sa candidature ce samedi. Pour beaucoup à droite, le sénateur vendéen est vu comme “l’homme providentiel“. Cette candidature, le président des sénateurs républicains y réfléchirait depuis quelques semaines. Depuis en fait, l’annonce du retrait dans la course à la candidature de la présidence des républicains de Laurent Wauquiez qu’il s’était engagé à soutenir.  “Bruno Retailleau considère donc qu’il y a désormais un espace entre Éric Ciotti à droite qui s’est déjà déclaré et Aurélien Pradier plutôt de la gauche des Républicains qui pourrait annoncer également sa candidature“, explique Virginie Charbonneau, journaliste à France 3 Pays de la Loire.

Quel programme ?

Durant ces deux jours, des tables-rondes et des débats seront proposés à quelques 700 participants, cadres du parti et militants. Ce campus l’occasion d’évoquer les thèmes chers à la droite, sécurité, immigration, pouvoir d’achat, écologie, mais surtout, pour les candidats à la présidence du parti, de mesurer leur popularité sur le terrain.

La journée de samedi sera dédiée aux échanges. À partir de 14 h 30, trois tables rondes seront organisées, après un temps destiné à mettre en avant les projets des jeunes Républicains. Le premier débat sera consacré au pouvoir d’achat de la jeunesse.

Le deuxième aux collectivités locales et à l’écologie et le troisième débat portera sur la sécurité, l’immigration et la justice.

Deux réunions plénières sont prévues le dimanche : l’une à 11 heures réunissant les présidents de groupe à l’Assemblée, au Sénat et au Parlement européen (Olivier Marleix, Bruno Retailleau et François-Xavier Bellamy). L’autre à 10 heures, autour de la question “comment reconquérir l’électorat urbain“. Ce même jour, la présidente par intérim des Républicains, Annie Genevard, prononcera un discours à midi.

 

 

Sep
5
lun
Le nom du nouveau Premier ministre britannique, dévoilé @ Royaume-Uni
Sep 5 Jour entier

Dernière minute

Sans surprise, Liz Truss, favorite des sondages, vient d’être désignée ce lundi nouvelle chef du parti conservateur et succède à Boris Johnson à la tête du gouvernement britannique.

Qui pour succéder à Boris Johnson poussé vers la sortie par ses propres députés du parti tory, à la suite du scandale du “partygate“. ? Les Britanniques connaîtront le nom de leur futur Premier ministre ce lundi 5 septembre. Après un été de campagne, le vote des adhérents du Parti conservateur, s’est en effet achevé vendredi 2 septembre. Et le nom du futur locataire du 10, Downing Street à Londres sera donc annoncé ce lundi à la mi-journée. Les deux concurrents ont été départagés à l’issue d’un vote par correspondance et en ligne des quelque 200 000 membres du parti, organisé du 1er août au 2 septembre.

Deux candidats en lice

Après cinq tours de vote en quinze jours et une campagne interne particulièrement féroce, le résultat est tombé le 20 juillet : Liz Truss, l’actuelle ministre des affaires étrangères, et Rishi Sunak, l’ex-ministre des finances, ont été désignés par les députés du Parti conservateur comme les deux candidats finalistes au poste de Premier ministre.

Liz Truss donnée favorite

Elle est la favorite : 62 % des membres du parti interrogés la préféraient, contre 38 % se disant prêts à choisir M. Sunak (soit 24 points d’écart). Donnée gagnante de ce scrutin par une enquête YouGov publiée le 21 juillet, Elizabeth Truss, 47 ans, Ex-militante chez les démocrates libéraux, ex-opposante au Brexit lors du référendum de 2016, est l’actuelle cheffe de la diplomatie au Royaume-Uni.

Fidèle de Boris Johnson, elle a été six fois ministre. Si elle est bien connue des Britanniques, elle n’en est pas pour autant la plus appréciée, bien au contraire. Sa cote de popularité culmine à 21 %. Toujours selon YouGov, seuls 12 % des britanniques s’attendent à ce que la candidate soit une bonne ou une excellente première ministre. 52% pensent qu’elle sera “pauvre ou exécrable“.

Sauf coup de théâtre de dernière minute, celle qu’on surnomme “la dame de fer“ en référence à Margaret Thatcher qu’elle admire, devrait devenir la quatrième première ministre britannique depuis le référendum du Brexit en 2016, la troisième femme à ce poste après Margaret Thatcher et Theresa May dans l’histoire du Royaume-Uni.

Le challenger, Rishi Sunak

Méconnu du grand public il y a quelques années, Rishi Sunak est parvenu à s’imposer comme un poids lourd du parti conservateur. Ministre des Finances pendant plus deux ans, il a été l’un des premiers ministres à démissionner à cause de ses différends avec Boris Johnson. Agé de 42 ans, cet ancien banquier d’affaires a fait la course en tête pendant plusieurs mois, avant que son étoile ne palisse.

Il a en effet peiné à se défaire de son image de riche technocrate, de donneur de leçons et de traître ayant précipité la chute de Boris Johnson en claquant la porte du gouvernement début juillet. Pour tenter de reprendre la main, Rishi Sunak a fait un virage dans sa campagne. Alors qu’il s’était jusqu’ici opposé à toute baisse d’impôts, au motif qu’elles ne feraient qu’accentuer l’inflation, il a proposé de supprimer la TVA sur les factures d’énergie. Une mesure qui a l’avantage de répondre aux inquiétudes des Britanniques face à la hausse du coût de la vie.

 

 

 

 

Réunion du conseil d’association UE-Ukraine @ Bruxelles
Sep 5 Jour entier

La 8e réunion du Conseil d’association UE-Ukraine se tiendra à Bruxelles lundi 5 septembre.“La réunion sera présidée par le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal. Le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, conduira la délégation de l’UE“, a annoncé le Conseil de l’Union européenne sur son site officiel.

Il est noté que le Conseil d’association examinera le programme bilatéral UE-Ukraine, notamment la mise en œuvre de l’accord d’association et l’état d’avancement de la coopération entre l’UE et l’Ukraine. Il discutera également du soutien de l’UE depuis le début de la guerre d’agression russe ainsi que de la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Au cours d’une session restreinte, les représentants de l’UE et de l’Ukraine procéderont à un échange de vues sur la situation à la suite de la guerre d’agression menée par la Russie, ainsi que sur les questions mondiales et régionales.

Sep
6
mar
Première réunion de la mission flash sur la taxation des superprofits @ Assemblée nationale
Sep 6 Jour entier

Après la déclaration d’Emmanuel Macron lundi, qui s’est engagé à demi-mot pour une taxe européenne des superprofits, le sujet arrive ce mardi à l’Assemblée nationale.

C’est en effet aujourd’hui que se réunissent pour la première fois les membres de la mission flash sur la taxation des superprofits, réclamée par le président de la Commission des Finances, l’insoumis Eric Coquerel. Outre les deux co-rapporteurs, le marcheur David Amiel et l’insoumis Manuel Bompard, chaque groupe politique s’y verra représenter par un parlementaire. Y participeront notamment Christine Pirès Beaune (PS), Christine Arrighi (EELV), Karine Lebon (GDR), Jean-Philippe Tanguy (RN) ou Marie-Christine Dalloz (LR).

Si pour des raisons d’agenda parlementaire, les auditions prévues ne commenceront pas avant mardi prochain, entre vingt et trente devraient être réalisées d’ici au début du mois d’octobre et la remise du rapport. Elles seront circonscrites à trois secteurs : l’énergie, le carburant et le fret maritime. La liste n’est pas encore finalisée mais plusieurs grands patrons devraient passer sur le gril à l’image de celui d’Engie, de l’armateur CMA-CGM et de Total pour des auditions que les deux co-rapporteurs espèrent publiques. Pour l’aider à dresser un état des lieux de la législation en vigueur chez nos voisins, la mission s’appuiera également sur les réponses à un questionnaire envoyé dans de nombreuses ambassades.

Le rapport, s’il n’a pas vocation à déboucher sur un texte de loi, n’en permettra pas moins de “faire un état des lieux de ce qui existe… et de ce qui pourrait être mis en place“, insistait auprès de Playbook Manuel Bompard. Les divisions au sein de la majorité sur le sujet n’ont pas échappé à la France Insoumise qui compte également sur le soutien de ses alliés de la Nupes pour faire monter la tension. Les socialistes peaufinent en ce moment une proposition de loi dans l’espoir d’organiser un référendum sur la taxation des superprofits. Le texte devrait atterrir d’ici à la fin du mois, selon RTL.

Royaume-Uni : passation de pouvoirs entre Boris Johnson et Liz Truss @ Londres, Balmoral
Sep 6 – Sep 7 Jour entier

Désignée sans surprise nouvelle chef du parti conservateur, Liz Truss, favorite des sondages, succède ce lundi 5 septembre à Boris Johnson à la tête du gouvernement britannique. Celle qu’on surnomme “la dame de fer“ en référence à Margaret Thatcher qu’elle admire, devient ainsi la quatrième première ministre britannique depuis le référendum du Brexit en 2016, et la troisième femme à ce poste après Margaret Thatcher et Theresa May. Reste maintenant à organiser la passation de pouvoirs à Downing street. Cette dernière se fera sur deux jours, mardi 6 septembre et mercredi 7.

Mardi 6 septembre

Démission de Boris Johnson

La tradition va être quelque peu modifiée lors de cette passation de pouvoirs. Ce mardi, contrairement au protocole, Elisabeth II restera dans sa résidence écossaise. La monarque britannique âgé de 96 ans, a convenu en effet en raison de son état de santé, de prolonger un peu plus longtemps son séjour Balmoral, où elle passe habituellement la fin de l’été. Le palais a confirmé, mercredi, la modification du ballet très codifié qui entoure le changement de premier ministre. Ce n’est donc pas au Palais de Buckingham à Londres, comme le voudrait la tradition, mais en Écosse, que Boris Johnson viendra présenter officiellement sa démission à la reine. Cette décision va quelque peu compliquer la transition : le trajet de quelques centaines de mètres entre Downing Street et Buckingham sera remplacé par un voyage de 800 kilomètres, retardant potentiellement le laborieux processus de formation du nouveau gouvernement.

Rencontre entre Liz Truss et la reine Elizabeth II

Mardi 6 septembre, toujours, ce sera ensuite au tour de la nouvelle Première ministre, Liz Truss, de venir se présenter à la monarque britannique. Il s’agira du premier contact formel entre la reine et son Premier ministre, le 15e pour la souveraine, en quelque 70 ans de règne. Après cette rencontre, comme le veut la tradition, la Circulaire de la Cour – un dossier officiel listant tous les rendez-vous de la reine – rendra compte par écrit que “le premier ministre a baisé les mains (de la reine) à l’occasion de sa nomination“. La nouvelle Première ministre prendra ensuite la direction de Londres dans l’après-midi, où elle devra prononcer un discours très attendu à Downing Street, vers 16h heure locale (15h GMT). Liz Truss nommera ensuite les membres de son cabinet.

Mercredi 7 septembre

Mercredi, les membres du nouveau gouvernement se réuniront aux premières de la matinée, pour un premier conseil des ministres. À midi, (11h GMT), Liz Truss est attendu à la Chambre des communes pour son premier face-à-face avec le leader de l’opposition et chef du parti travailliste Keir Starmer, lors de la traditionnelle séance des questions au chef du gouvernement.

 

Sep
7
mer
Sécurité, assurance chômage : deux projets de loi présentés en Conseil des ministres @ Palais de l'Elysée
Sep 7 Jour entier

Deux projets de loi sont présentés ce mercredi au Conseil des ministres. Deux textes parmi les plus clivants de ce nouveau quinquennat. La réforme de l’assurance chômage d’abord, et la loi sécurité, du ministère de l’Intérieur, dite “Lopmi“, pour projet de loi d’orientation et de programmation.

La dégressivité de l’indemnisation chômage

La réforme de 2019, entrée en vigueur à l’automne 2021 pour cause de pandémie, a durci les conditions d’indemnisation notamment pour ceux qui alternent période d’activité et chômage, et créé un système de bonus-malus pour les entreprises abusant des contrats courts. Les règles arrivant à échéance fin octobre, il devenait urgent de trouver une solution, faute de quoi des millions de demandeurs d’emploi auraient été privés de droits.

Le gouvernement entend prolonger jusqu’en 2023 les règles controversées d’indemnisation adoptées en 2019, en particulier pour les demandeurs d’emploi qui alternent périodes de travail et d’inactivité. Pour parvenir à l’objectif de plein-emploi (taux de chômage d’environ 5 %, contre 7,4 % actuellement), qu’il s’est fixé à horizon de fin du quinquennat, le gouvernement veut des règles “plus incitatives“. Avec une ligne de conduite assez précise : moduler l’indemnisation du chômage, en fonction de la conjoncture économique, en particulier la santé du marché du travail. “Quand ça va bien, on durcit les règles et quand ça va mal, on les assouplit”, résumait le ministre du travail Olivier Dussopt au Parisien fin juillet.

Un texte condensé

La réforme arrive donc ce matin en Conseil des ministres, pour un examen à l’Assemblée début octobre. L’exécutif entend aller vite et table sur de nouvelles règles avant la fin de l’année. Le projet de loi a été raccourci à 5 articles seulement. Deux d’entre eux ne devraient pas rencontrer de grosses difficultés. Il s’agit d’abord de toiletter la validation des acquis de l’expérience (VAE), que le gouvernement veut réformer car elle végète depuis sa création il y a vingt ans. L’autre article concerne quant à lui les élections professionnelles. Pour rappel, à l’automne dernier, le Conseil constitutionnel avait censuré un article du code du travail, enjoignant le législateur de faire les modifications avant le 1er novembre prochain.

Le volet qui s’attaque aux règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi s’annonce en revanche bien plus délicat. Raison pour laquelle l’exécutif avance à pas de loup et agira en deux temps. Le projet de loi présenté ce matin fixera avant tout de nouvelles bornes de calendrier en repoussant les règles d’indemnisation actuelles jusqu’à la fin 2023.

Mais le cœur de la réforme et sa mesure la plus controversée — la modulation des indemnités de chômage en fonction de la conjoncture économique — ne fera pas partie du texte présenté ce mercredi. Manière, selon un conseiller de l’exécutif, de ne pas “pressuriser“ les syndicats à la veille d’une rentrée sociale possiblement agitée.  “Concrètement, si l’économie fleurit, le gouvernement pourrait se montrer plus dur sur la durée d’indemnisation, le temps qu’il faut pour recharger ses droits, inciter les chômeurs à plus de mobilité… A l’inverse, si elle flanche, l’étau pourrait se desserrer, à l’image des mesures mises en place pendant la crise sanitaire.“

Soumis à l’aval des partenaires sociaux

Dans le sillage du conseil des ministres, le dispositif sera soumis aux partenaires sociaux, qui pour la plupart, ont déjà opposé une fin de non-recevoir à d’éventuelles discussions sur le sujet. Sur France Info, vendredi 2 septembre, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, refusait ainsi de “tomber dans le piège“ d’une mesure jugée “infaisable“, “dogmatique et “injuste“. “Nous ne négocierons pas là-dessus“, tranchait-il quelques jours plus tôt dans Le Monde.

De son côté, le patronat appelle le gouvernement à reprendre la main plutôt que de s’engager dans une discussion sans issue. “Nous avons beaucoup de discussions avec les organisations syndicales sur ce sujet de l’indemnisation et nous avons des divergences de vues sur le diagnostic. Nous mettre dans une seringue de négociation dont on sait à l’avance qu’elle n’aboutira pas, c’est rendre un mauvais service au dialogue social et aux partenaires sociaux“, a affirmé, le 30 août, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, lors d’une conférence de presse.

Permettre le doublement des forces de l’ordre d’ici 2030

Autre dossier des plus sensibles de ce quinquennat : la sécurité. “Une des priorités “du président de la République et de mon gouvernement“ a martelé mardi Élisabeth Borne. Elle est incarnée par le projet de loi d’orientation et de programmation (Lopmi). Le texte, soutenu par les syndicats de police qui estiment absolument nécessaire d’étoffer et moderniser les moyens, prévoit une enveloppe de 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans à la sécurité, dont la moitié,soit 7,5 milliards d’euros, seront affectés au numérique, afin de lutter contre la cyber-délinquance.. Une augmentation inédite du budget du ministère de l’Intérieur.

Le projet de loi comprend notamment des effectifs supplémentaires de forces de l’ordre : “8.500 postes de policiers et gendarmes“ en cinq ans en France, dont “3.000 dès 2023“, a annoncé le 6 septembre lors de sa conférence de presse, la Première ministre Elisabeth Borne.

Le texte prévoit aussi la création de 11 unités de forces mobiles et de 200 nouvelles brigades de gendarmerie. « On pense qu’il y aura un consensus assez large, personne ne peut être contre la création d’effectifs », anticipe-t-on au ministère de l’Intérieur. Objectif de l’ensemble de ces mesures : permettre “le doublement de la présence des forces de l’ordre sur le terrain“ d’ici 2030, comme souhaité par Emmanuel Macron. Le projet de loi doit enfin comporter “un important volet investigation“, selon le ministre de l’Intérieur. Ce dernier ne comprend toutefois pas, le projet de réforme controversé de la police judiciaire qui rencontre actuellement l’hostilité de nombreux enquêteurs et magistrats.

Un texte raccourci de moitié

Le projet de Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur comprendra finalement 15 articles, soit dix-sept de moins que lors de sa présentation au mois de mars dernier. Il doit être débattu au Parlement à partir du mois d’octobre.