L’agenda politique

Oct
26
mer
Rencontre Emmanuel Macron-Olaf Scholz @ Palais de l'Elysée
Oct 26 Jour entier

En plein froid entre Paris et Berlin, le président français Emmanuel Macron reçoit ce mercredi, le chancelier allemand Olaf Scholz. Le temps d’un déjeuner à l’Élysée, les deux dirigeants vont tenter  de relancer le tandem franco-allemand, miné par une série de différends. L’objectif affiché étant de “renforcer les coopérations franco-allemandes“ et de répondre aux défis communs de “façon unie et solidaire“, a résumé mardi la présidence française.

Depuis la formation respective de leur nouveau gouvernement, les deux hommes n’avaient pas manqué de mettre en scène leur amitié. En quelques semaines, sous les coups de boutoir de la crise, et de la guerre en Ukraine, ces manifestations de solidarité ont laissé la place à des divergences sur de nombreux dossiers. Témoin de la défiance régnant entre les deux capitales, le conseil annuel des ministres franco-allemand, le premier depuis l’accession du dirigeant social-démocrate au pouvoir, prévu pour le 26 octobre à Fontainebleau, a été annulé.  Après une rencontre à Bruxelles en amont d’un sommet de l’Union européenne, les deux dirigeants ont toutefois assuré vouloir fixer “rapidement“ une nouvelle date pour ce conseil, a assuré la présidence française.

Interrogé sur le couple franco-allemand à l’issue du Conseil européen, vendredi 21 octobre, M. Macron a affirmé que son tête-à-tête avec le chancelier allemand avait permis de “clarifier beaucoup de choses“. En milieu de nuit, à l’issue d’une douzaine d’heures de négociations entre les 27, les deux dirigeants ont joué l’apaisement, Olaf Scholz évoquant en particulier une relation “intense et fructueuse“.

Quelques heures plus tôt, le président français avait estimé que Berlin jouait une partition solitaire, semblant rejeter sur les Allemands la responsabilité des difficultés européennes. “Je pense que ce n’est pas bon ni pour l’Allemagne ni pour l’Europe qu’elle s’isole […]. Notre rôle est de tout faire pour qu’il y ait une unité européenne et que l’Allemagne en fasse partie“, a déclaré ce jeudi le chef de l’Etat français. “Il est très clair que l’Allemagne a toujours agi de façon très solidaire“, a répliqué pour sa part le chancelier allemand.

De nombreux points de désaccord

Le plan de soutien pour l’économie allemande

L’Allemagne est accusée par la France et plusieurs autres pays européens de faire cavalier seul, après avoir annoncé fin septembre un plan de soutien à 200 milliards d’euros pour l’économie allemande, non concerté avec ses partenaires. La France en particulier n’a pas été mise dans la confidence malgré les contacts réguliers entre les deux dirigeants. Les vingt-sept, eux, craignent que ce cavalier seul fragmente un peu plus une Europe à plusieurs vitesses. Ils goûtent en outre peu le double discours allemand : plaider l’austérité à Bruxelles et s’opposer à des dettes communes, tout en dépensant elle-même sans compter. Olaf Scholz souligne de son côté que son plan s’inspire d’autres dispositifs en vigueur en Europe, en France en particulier où l’État finance un plafonnement des prix de l’énergie.

Le dossier du bouclier anti-missile

Les questions de défense sont également au cœur des tensions récentes dans le couple franco-allemand. Olaf Scholz a annoncé cet été que l’Allemagne allait se doter d’un bouclier anti-missile et anti-aérien, assemblage de systèmes européen (Iris-T), américain (Patriot) et, potentiellement, israélien (“Dôme de fer“, développé par l’entité Rafael). Ce futur “Bouclier du ciel européen“ a depuis séduit 14 pays de l’Otan, dont le Royaume-Uni, les pays baltes ou encore la Belgique et les Pays-Bas, la Finlande et la Norvège. Mais, côté français, on dénonce une “course aux armements“  au sein du continent. Paris reste en retrait et défend son propre système de défense sol-air de moyenne portée MAMBA.

L’avion de combat européen

La France a également mal vécu que son voisin, avec lequel un projet d’avion de combat européen – le SCAF – est sur les rails, fasse le choix d’acquérir une trentaine d’avions de chasse américains F-35. Le système de combat aérien du futur (SCAF) porté notamment par Paris et Berlin, constitue un vieux serpent de mer, qui continue de diviser le couple franco-allemand. Ce projet, lancé en 2017 et censé remplacer en 2040 les Rafale français et Eurofighter allemands et espagnols, est en effet victime de querelles sur le partage des tâches entre Paris, Berlin et Madrid.

Le dossier du gazoduc Midcat

Autre source de désaccord, le projet de gazoduc Midcat. Initié 2013, ce gazoduc, qui devait relier l’Espagne et l’Allemagne, aurait notamment permis sur long terme de transporter de l’ hydrogène vert, mais a été stoppé en 2019 en raison de son impact environnemental. Jeudi, l’Espagne, le Portugal et la France se sont finalement entendus pour remplacer le projet MidCat par un nouveau gazoduc afin d’acheminer du gaz et de l’hydrogène vert entre Barcelone et Marseille, sans concertation avec Berlin qui s’est toutefois dite “content d’une solution qui renforcera le réseau préparé aux acheminements d’hydrogène en Europe.“

Oct
27
jeu
Nouvelle journée nationale interprofessionnelle de grève @ France
Oct 27 Jour entier

La CGT a appelé le 21 octobre à deux nouvelles journées nationale de grèves et de manifestations interprofessionnelles, ce jeudi 27 octobre et le 10 novembre prochain.

Les revendications

Les revendications de la Confédération Générale du Travail  restent toujours les mêmes : une augmentation du Smic, une indexation de tous les salaires sur l’inflation, des emplois de qualité et une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires.

La secrétaire confédérale du syndicat, Céline Verzeletti, estime que la précédente journée de mobilisation, mardi 18 octobre, montre qu’il “y a une dynamique“. “On ne veut pas lâcher“, a affirmé la dirigeante syndicale, estimant que la CGT est “en phase avec les attentes des salariés“. La mobilisation avait réuni 107 000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur, et 300 000 manifestants, d’après la CGT. Si le mouvement dans les raffineries semble s’essouffler suite à des accords trouvés entre certains syndicats et la direction, d’autres secteurs pourraient se joindre à la mobilisation, selon Céline Verzeletti.  Reste désormais à savoir si les transports, notamment parisiens et franciliens, seront impactés ou non par ce nouvel appel à la grève.

Face aux chiffres du chômage, “la CGT réaffirme également son opposition au projet de loi visant le plein emploi ainsi qu’aux projets de décrets du gouvernement sur l’assurance chômage… et appelle donc à de fortes mobilisations les 27 octobre et 10 novembre prochains“, indique t-elle dans un communiqué.

Les manifestations prévues

À Paris, une manifestation est prévue à 14h à la Gare Montparnasse. Des rassemblements et manifestations auront également lieu en régions :

  • Lyon : de 12h à 14h devant le MEDEF (60 Avenue Jeau Mermoz)
  • Montpellier :  à 17h30 devant la préfecture
  • Bordeaux : à 11h30 sur la Place de la République
  • Lille : à 14h30 Porte de Paris
  • Rennes : à 12h Place du Colombier
  • Reims : à 10h à la Maison des Syndicats (15 Boulevard de la Paix)
  • Saint-Étienne : à 11h de la Bourse du travail à la préfecture
  • Le Havre : à 10h au Franklin Cours de la République
  • Dijon : de 12h à 14h devant la préfecture
  • Besançon : à 17h30 devant la préfecture
  • Caen : à 11h devant le Conseil Départemental
  • Nancy :  à 14h30 Place Dombasle
  • Tours : à 10h Place de la Gare
  • Le Mans : à 11h sur le parvis de la gare Nord
  • Limoges : à 14h devant la préfecture
  • Pau :  à 10h30 à la préfecture
  • Perpignan : à 11h Place Arago
  • Avignon : à 10h30 à la Cité Administrative.

Ainsi que dans de nombreuses autres villes de France !

Tous les rassemblements et manifestations prévues en France

Les perturbations à prévoir

La fédération CGT des Cheminots (SNCF) a appelé à manifester, mais n’a pas évoqué de grève des trains à proprement parler dans son communiqué de presse, elle appelle les agents de la SNCF “à prendre part aux manifestations qui seront organisées en territoire le 27 octobre 2022 afin de maintenir le cap“.

Pour l’heure également, aucune perturbation n’est annoncée dans les transports en commun franciliens (métros, bus, RER, notamment). Les autorités de transports tels que la SCNF ou la RATP étant tenues indiquer 48 heures au préalable les perturbations prévues, on peut penser que le trafic sera normal ou quasi normal ce jeudi sur l’ensemble des lignes exploitées par les deux groupes.

 

 

 

Oct
31
lun
Examen de deux nouvelles motions de censure @ Assemblée nationale
Oct 31 Jour entier

Pour la troisième fois en une semaine, Elisabeth Borne va défendre l’action de son gouvernement face aux oppositions. Après le rejet, la semaine dernière, des deux motions de censure déposées tour à tour par la Nupes et par le RN,  la Première ministre a de nouveau activé l’article 49.3, mercredi 26 octobre, mettant ainsi fin aux débats sur la quatrième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Deux motions de censure seront débattues à l’Assemblée nationale ce lundi, à partir de 15 heures. L’une sera défendue par le député RN Sébastien Chenu, l’autre par la députée insoumise Clémence Guetté. Mais, cette fois ci, pour cette motion de gauche, les autres groupes membres de la Nupes (PS, PC et EELV) n’ont pas souhaité s’associer à la motion des Insoumis. Cette divergence stratégique s’est exprimée mercredi soir lors d’une réunion entre les quatre groupes de l’alliance des gauches : d’un côté, les élus insoumis jugent que le dépôt d’une motion doit être systématique afin de ne pas banaliser l’utilisation du 49.3 par le gouvernement. De l’autre, les socialistes, les communistes et les écologistes, estiment que déposer systématiquement des motions pourrait conduire à banaliser leur examen.

Comme pour les motions précédentes, le gouvernement a peu de chance d’être renversé. Sauf surprise, les deux motions de censure devraient être à nouveau rejetées par les députés. Celle déposée par Marine Le Pen ne devrait pas rassembler au-delà des 89 parlementaires qui composent le groupe RN.

Quant à la motion déposée par LFI, les écologistes, les communistes et les socialistes ne se sont pas associés au texte, doivent se réunir lundi pour déterminer la conduite à tenir lors du vote. Avec un dilemme au menu : voter la motion LFI au risque que le RN décide lui aussi de la voter, comme ce fut le cas lundi dernier, ou bien refuser de suivre LFI et ouvrir une première brèche importante dans l’alliance formée depuis les élections législatives au sein de la Nupes. Marine Le Pen doit faire savoir lundi si son groupe votera la motion déposée par les Insoumis. “Je pense que ce gouvernement et sa politique sont critiquables, et qu’une motion de censure, quelle qu’elle soit, nous nous devions de la voter“, a plaidé le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, dimanche sur LCI.

 

 

Nov
2
mer
Conseil des ministres : présentation d’un projet de loi pour accélérer le nucléaire @ Palais de l'Elysée
Nov 2 Jour entier

Le gouvernement présente ce mercredi en Conseil des ministres son projet de loi destiné à accélérer la construction de réacteurs nucléaires sur le territoire. Le texte sera examiné début 2023 à l’Assemblée nationale.

La France, qui dépend du nucléaire pour environ 70 % de son électricité, avait décidé en 2015 de diversifier ses sources d’approvisionnement en fermant 14 de ses 58 réacteurs, avant un revirement du président de la République fin 2021. En février dernier, lors d’un déplacement à Belfort, Emmanuel Macron avait finalement annoncé que six nouveaux réacteurs EPR allaient voir le jour. “Si nous voulons à la fois avoir une indépendance énergétique, mais également tenir nos objectifs climatiques, il faut remplacer les énergies fossiles par des énergies bas carbone. Le nucléaire est aujourd’hui l’énergie le plus bas carbone de toutes les solutions dont nous disposons“, s’est justifié la ministre Agnès Pannier-Runacher.

Installés sur les sites de centrales déjà existantes, les futurs EPR “nouvelle génération“ seraient implantés, pour les deux premiers, à Penly (Seine-Maritime) puis à Gravelines (Nord). La dernière implantation n’est pas encore tranchée, la vallée du Rhône (Bucey ou Tricastin) étant envisagée.

Des procédures simplifiées

Le texte vise à “gagner du temps“, en simplifiant les procédures administratives. Les sites seraient ainsi notamment dispensés d’autorisation d’urbanisme car le contrôle de conformité serait assuré par les services de l’État. Les projets répondront à “une raison impérative d’intérêt public majeur, leur permettant de bénéficier d’une des conditions d’octroi des dérogations relatives aux espèces protégées“ , stipule-t-il.  Et les travaux sur les bâtiments non destinés à recevoir des substances radioactives pourront être réalisés avant clôture de l’enquête publique.

Une concertation publique

Ce projet de loi “ne préempte pas les concertations en cours ni les futures lois énergie climat qui décideront“ in fine, a assuré le ministère lundi.  “Nous souhaitons avoir une adhésion des populations et des élus“ a déclaré Agnès Pannier-Runacher, le 28 octobre, lors d’un déplacement à Chinon. Les parlementaires devront de fait voter à compter du second semestre 2023 la stratégie énergie climat de la France.

D’ici là, les Français pourront s’exprimer. Un débat public sur la construction des six EPR, obligatoire pour le porteur de projet EDF, lancé le 27 octobre, se poursuivra jusqu’au 27 février. Dans le même temps, une autre concertation plus large sur l’énergie est organisée par le gouvernement jusqu’au 31 décembre, notamment en ligne sur le portail concertation-energie.gouv.fr.

Consulté obligatoirement pour avis, le Conseil national de la transition écologique, regroupant syndicats, patronat et ONG, a quant à lui “regretté les délais insuffisants“ qui lui ont été accordés pour se prononcer sur ce projet de loi. Le CNTE note en outre que ce texte de loi “ne saurait préjuger des conclusions du débat public“.

Hommage national au peintre Pierre Soulages @ Louvre
Nov 2 Jour entier

Un hommage national au peintre Pierre Soulages, décédé le 26 octobre dernier dans sa 102ème année, est rendu ce mercredi 2 novembre au Louvre, à Paris. Cet artiste majeur, peintre de l’abstraction et de l’Outrenoir est décédé dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 octobre à l’âge de 102 ans.

“Pierre Soulages avait su réinventer le noir, en y faisant jaillir la lumière.“ “Par-delà le noir, ses œuvres sont des métaphores vives où chacun de nous puise l’espoir “ a réagi le président Emmanuel Macron sur Twitter,  saluant la mémoire de celui, qui, pendant plus de 75 ans, a tracé inlassablement son sillon, s’attirant la reconnaissance des institutions culturelles et du marché de l’art qui en a fait un des artistes français les plus cotés de son vivant.

La cérémonie, ouverte au public, se tiendra dans la Cour carrée du Louvre à partir 15 heures, et sera présidée par le chef de l’État, a indiqué l’Élysée. Des membres du gouvernement et la famille de l’artiste seront présents. Un lieu qui ne doit rien au hasard, et qui a été choisi en écho à l’hommage rendu au peintre, au Louvre, en 2019, à l’aube de ses 100 ans. Jusqu’alors, seuls Picasso et Chagall avaient eu le privilège d’une exposition au Louvre de leur vivant. Avant Pierre Soulages, seuls quelques illustres artistes ont eu droit à un hommage national en ce lieu symbolique. Le pape de l‘Outrenoir rejoint ainsi le peintre Georges Braque en 1963, l’architecte Le Corbusier en 1965 et le premier ministre de la Culture et homme de lettres André Malraux en 1976 dans le cercle fermé des personnalités saluées au Louvre.

Le déroulé de la cérémonie

L’Elysée a détaillé le déroulé de la cérémonie : la famille et les invités arriveront à 13h30 sur place. Puis la cérémonie d’hommage national débutera à 15h dans la cour carrée du Louvre. Dix minutes plus tard, le président de la République prononcera un éloge funèbre en hommage au peintre. La sonnerie « Aux morts » retentira, une minute de silence sera réalisée et la Marseillaise sera ensuite interprétée par le Chœur de l’Armée française. La cérémonie d’hommage se clôturera ensuite à 15h35, précise l’Elysée.

La Lopmi arrive à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Nov 2 Jour entier

Après avoir été examinée mi-octobre en première lecture par le Sénat, la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur ou LOPMI, débute aujourd’hui son parcours à l’Assemblée nationale. Gérald Darmanin est auditionné ce matin par la commission des Lois. Les députés enchaîneront avec l’examen des seize articles contenus dans le projet, à partir du 14 novembre.

Ce projet de loi est le premier des deux grands textes que le ministre de l’Intérieur doit défendre cette année, avant son projet de loi immigration, attendu pour début 2023. Présentée par Emmanuel Macron en début d’année, elle s’inscrit dans le sillage du Beauvau de la sécurité. Plus connu  sous l’acronyme “Lopmi“, le texte fixe les objectifs et les dépenses et investissements de la place Beauvau pour les cinq années à venir, de 2023 à 2027.

Un effort financier de 15 milliards d’ici 2027

la LOPMI prévoit un effort financier de 15 milliards d’euros d’ici 2027, dont près de huit milliards consacrés à la cyberdélinquance et à la cybercriminalité. Le projet de loi permettra ainsi de saisir des actifs numériques, comme les cryptomonnaies, ou de mieux indemniser les victimes de cyberattaques. Côté terrain, 8500 postes de policiers et gendarmes seront créés dont “3000 dès 2023“, avait annoncé Elisabeth Borne début septembre.

Une adoption à une large majorité au Sénat

La chambre haute, à majorité de droite, a largement adopté ce texte régalien par 307 voix contre 27 en première lecture. Seuls les groupes CRCE (majoritairement composé de communistes) et le groupe écologiste ont voté contre. Lors des discussions au Palais du Luxembourg, les sénateurs ont ajouté des dispositions concernant les refus d’obtempérer, la lutte contre les rodéos urbains ou le durcissement des sanctions en cas de violences faites aux élus. Autant dire que le gouvernement et la majorité ne seraient pas contre réitérer le même exploit à l’Assemblée. Ils y croient d’autant plus que la partie asile et immigration, beaucoup moins consensuelle, a été sortie du projet de loi pour faire l’objet d’un texte à part.

Nov
7
lun
COP 27 Charm el-Cheikh, en Égypte @ Centre de congrès international
Nov 7 – Nov 18 Jour entier

 

La ville de Charm el-Cheikh, en Égypte, accueille la COP 27 du 6 au 18 novembre. Près de 200 pays vont se réunir pendant deux semaines au bord de la mer rouge, pour la 27e conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP) .

C’est quoi la COP ?

Depuis 1994, l’Organisation des nations unies (ONU) réunit chaque année presque tous les pays de la planète pour des sommets mondiaux sur le climat ou “COP“. La première COP s’est tenue à Berlin, en Allemagne, en 1995. La dernière en date, la COP26, s’est déroulée en novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse. La conférence sur le Climat vise à évaluer les effets des mesures prises par les parties et les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de la Convention-cadre, à savoir stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre “à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse (induite par l’homme) du système climatique“.

Quels participants ?

Plus de 35 000 participants au total sont attendus en Egypte du 6 au 18 novembre, dont principalement des représentants du secteur privé et de la société civile.

125 chefs d’état et de gouvernement

La liste officielle des chefs d’État et de gouvernement qui prendront la parole à la tribune de la COP27 en début de semaine prochaine compte près d’une centaine de noms. Parmi ceux-ci, on compte des leaders européens, dont le président français, Emmanuel Macron, qui prendra la parole lundi 7 novembre à 15h30, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et la première ministre italienne, Giorgia Meloni. Après avoir fait planer le doute pendant une semaine, le nouveau Premier ministre britannique se rendra lui aussi à la COP 27, où il retrouvera un certain Boris Johnson.

Les principales institutions (Commission européenne et Conseil européen) seront également représentées à Charm el-Cheikh, ainsi que des délégations d’organes et d’agences de l’UE. (Comité européen des régions ou Banque européenne d’investissement...)

Outre Atlantique, le président des Etats-Unis Joe Biden, dont le pays est l’un des plus gros émetteurs de CO2 dans l’atmosphère, a indiqué le 29 octobre son souhait de participer à la prochaine conférence pour le climat. “Il s’appuiera sur le travail considérable qu’ont entrepris les Etats-Unis pour faire progresser la lutte contre le changement climatique au niveau mondial“, a précisé la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.  Le Président américain Joe Biden viendra, mais plus tard, après les élections sénatoriales du 8 novembre, midterms cruciales pour la poursuite de son action notamment sur le climat.

Selon la liste des orateurs publié le 31 octobre par l’hôte égyptien, l’Argentine, le Japon, la Corée du Sud, le Mexique et la Turquie n’envoient pas de dirigeants. L’Indonésie sera représentée par son vice-président. L’Australien Anthony Albanese fera également l’impasse sur la rencontre. Quant au président russe, Vladimir Poutine, blacklisté par la communauté internationale, son nom ne figure pas sur la liste des invités. Jair Bolsonaro, qui reste président du Brésil jusqu’à la prise de fonction de Lula da Silva le 1er janvier, ne fera également pas le déplacement. Le nouveau président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a annoncé en revanche sa venue. Probablement au cours de la deuxième semaine, selon Reuters.

Les plus grands émetteurs du monde d’émissions de  CO2 brilleront également par leur absence. Ainsi, ni le Chinois Xi Jinping ni l’Indien Narendra Modi ne sont attendus dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh. De même, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui affiche le pire bilan d’émissions du G7, n’est pas sur la liste, a confirmé mercredi son cabinet. C’est le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, qui dirigera la délégation canadienne présente à la COP27.

Greta Thunberg ne fera également pas le déplacement en Egypte. L’activiste écologiste a notamment estimé dimanche que ces événements sous l’égide de l’ONU sont surtout utilisés “pour toutes sortes de greenwashing“.

La liste des intervenants

COP 27-Liste des intervenants

Quels enjeux ?

Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale“. Cette phrase cinglante prononcée par le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, dans un message vidéo posté il y a une dizaine de jours, donne le ton de la COP 27. Si l’alerte sur le dérèglement climatique est sonnée depuis longtemps, elle a en effet désormais laissé place à des impacts négatifs concrets, vécus au quotidien dans un grand nombre de pays.

Cette 27ème édition sera bien sur l’occasion pour les pays participants de mesurer l’avancée des engagements pris en vue d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015, qui vise à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de 2 °C. La présidence égyptienne a fixé à ce titre quatre objectifs :

– Atténuation: mettre en œuvre le pacte de Glasgow, revoir à la hausse les CDN

– Adaptation: progresser dans la réalisation de l’objectif mondial en matière d’adaptation, inscrire l’adaptation au cœur de l’action mondiale

– Financement: assurer le suivi des promesses et engagements existants, progresser dans la mise à disposition des 100 milliards USD annuels

– Coopération: entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.

Mais elle doit être surtout l’occasion pour les États membres, d’accélérer leur action climatique.

Rehausser les objectifs climatiques

Parmi les quatre objectifs qu’elle s’est fixée, la présidence égyptienne a ainsi réaffirmé la nécessité pour les États de rehausser leurs objectifs climatiques dans le cadre de l’Accord de Paris. Selon un nouveau rapport de l’Agence des Nations Unies pour le climat (CCNUCC), les efforts pour lutter contre le réchauffement climatique ne permettent pas en effet pour l’instant de “nous mettre sur la voie d’un monde à 1,5°C “. Les derniers engagements climatiques internationaux en date sont en effet “très loin“ de répondre à l’objectif de l’Accord de Paris pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle, a alerté mercredi 26 octobre la CCNUCC.

Une position soutenue par le Conseil de l’UE qui rappelle que les ambitions mondiales doivent être revues à la hausse de manière substantielle pour que l’objectif consistant à limiter à 1,5 °C l’élévation de la température de la planète “reste à notre portée, conformément à l’accord de Paris“. Les États membres de l’Union rappelant que, collectivement, les contributions déterminées au niveau national (CDN) et leurs mises à jour sont insuffisantes à ce stade.

Aider les nations les plus impactées

Le sommet doit aussi permettre aux Etats parties de réitérer leurs engagements pris lors de la COP26 en faveur d’une action mondiale renforcée en matière d’adaptation aux phénomènes météorologiques extrêmes. Devront ainsi être aussi discutés les différentes mesures à prendre pour parvenir à aider les sociétés à s’adapter, notamment pour les communautés les plus vulnérables aux bouleversements entrainés par le réchauffement climatique.

Lors de la COP 26, les Etats  avaient convenu d’au moins doubler le financement de l’adaptation, face aux conséquences du réchauffement climatique. De nombreux acteurs appellent aujourd’hui à ce que ces financements soient équivalents aux montants actuellement dépensés pour l’atténuation des effets du réchauffement climatique.  Selon un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, les besoins annuels pour l’adaptation sont désormais estimés entre 160 et 340 milliards de dollars d’ici à 2030 et entre 315 et 565 milliards d’ici 2050. Des sommes révisées à la hausse par rapport à une précédente estimation publiée il y a un an, du fait de l’augmentation des risques climatiques.

Financer l’aide aux pays les plus pauvres

La question cruciale du financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays pauvres sera au coeur de cette 27ème rencontre. Lors de la COP15 de Copenhague en 2009, les pays développés s’étaient engagés à porter à 100 milliards de dollars par an en 2020, l’aide à ces nations. Une promesse jusqu’ici non tenue : l’aide n’atteignait que 79,6 milliards de dollars en 2019. Dans un rapport publié ce jeudi, le Programme des Nations unies pour l’environnement considère que “les flux financiers internationaux destinés à l’adaptation des pays en développement sont 5 à 10 fois inférieurs aux besoins estimés et l’écart se creuse.“

Outre ces objectifs, la question des “pertes et dommages“ sera également probablement amenée sur la table. Ces “pertes et dommages“ sont les compensations financièrement accordées aux pays en développement par les pays développés pour les dégâts causés par l’augmentation des Gaz à Effet de Serre (GES).

La COP27 doit enfin permettre de renforcer la promotion du partenariat et de la collaboration de l’ensemble des parties prenantes (gouvernements, secteur privé, société civile) pour atteindre les objectifs de la Convention-cadre.

Le programme

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Emmanuel Macron à la COP 27 @ Centre de congrès international
Nov 7 Jour entier

Emmanuel Macron est attendu ce lundi dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, en Égypte, où se tient jusqu’au 18 novembre, la 27e conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP 27) A l’Elysée, on l’assure : “C’est une COP importante“. Avant tout parce que le sommet mondial sur le climat organisé par l’ONU, est “un moment de la mise en oeuvre de l’Accord de Paris“, dont la France se veut garante depuis sa signature en 2015. Emmanuel Macron est sur place pour le rappeler.

Le président français doit y tenir un discours cet après-midi, à 15h30 (heure française). Avec dans ses bagages, plusieurs grandes priorités : notamment la sortie du charbon, le lien entre climat et nature, l’agriculture ainsi que la relance du “partenariat sur les forêts et sur la protection des réserves de carbone“. Un événement doit d’ailleurs y être consacré en sa présence.

En marge de la COP, Emmanuel Macron rencontrera pour la première fois le nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Un entretien avec le président égyptien Abdel Fattah-al Sissi figure également à son agenda.

Suivre le discours présidentiel en Direct

Le budget de la Sécurité sociale arrive au Sénat @ Sénat
Nov 7 – Nov 12 Jour entier

C’est une situation inédite. Le Sénat dominé par l’opposition de droite entame ce lundi 7 novembre l’examen en première lecture du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2023, texte frappé d’un 49.3 à l’Assemblée nationale après une série de revers pour le gouvernement. C’est la première séquence du marathon budgétaire annuel au Palais du Luxembourg, qui sera close par un vote solennel sur l’ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale le 15 novembre.

Une trajectoire des dépenses rejetée

Des centaines d’amendements ont été adoptés en commission mais devront être votés à nouveau dans l’hémicycle et des centaines d’autres ont été déposés en séance publique. La commission des affaires sociales n’a pas caché son scepticisme sur les grands équilibres des comptes sociaux et a proposé de rejeter la trajectoire budgétaire pour les quatre années à venir. Elle a également émis des doutes sur l’objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam), fixé pour 2023 à 244 milliards d’euros. Hors dépenses de crise, la progression est de 3,7 % sur un an. Dans un contexte d’inflation élevée, l’enveloppe dédiée à l’hôpital lui apparaît “peu tenable“ au regard des besoins de santé. “Les mesures ne sont pas dans ce PLFSS “, s’est alarmée la présidente de la commission, Catherine Deroche (Les Républicains).

Un amendement pour repousser l’âge légal de la retraite à 64 ans 

Coup de pression pour le gouvernement, le rapporteur de la branche vieillesse, le sénateur LR René-Paul Savary a introduit dans le projet de loi, un mécanisme de réforme des retraites. Un sujet particulièrement explosif. En effet cette mesure, si elle était votée au Sénat, placerait Emmanuel Macron et les députés de la majorité dans une situation délicate lorsque le texte reviendra à l’Assemblée. Ce nouvel article, qui devrait être adopté sans surprise en séance, a toutefois toutes les chances de rester un simple amendement d’appel. Le gouvernement entendant présenter sa nouvelle réforme des retraites au mois de janvier 2023.

Nov
8
mar
États-Unis : Midterms 2022 @ Etats-Unis
Nov 8 Jour entier

Ce mardi 8 novembre, les citoyens américains se rendent aux urnes pour des élections générales. Ce sont les “midterms“, un scrutin crucial. Organisées à mi-parcours du mandat présidentiel, ces élections renouvellent une bonne partie du Congrès, le parlement fédéral. Sont soumis au vote les 435 sièges de la Chambre des représentants (comparables aux députés français), qui sont remis en jeu tous les deux ans, et un tiers environ des cent sièges de sénateurs, qui ont des mandats de six ans – cette année, 35 sont dans la balance : quatorze sont occupés par les démocrates et vingt et un par les républicains. 

Mais dans de nombreux États, ce scrutin du 8 novembre sera aussi l’occasion de changer (ou non) de gouverneur. Un vote local qui a son importance nationale, tant les gouverneurs peuvent s’opposer à la mise en place dans leur État des décisions prises à Washington. 36 sièges de gouverneur sont en jeu cette année, soit dans plus des deux tiers des 50 États américains. La plupart d’entre eux disposent de mandats de quatre ans (sauf exceptions locales qui effectuent des mandats de deux ans, comme dans le New Hampshire ou le Vermont). Plusieurs États profitent aussi des élections générales pour faire voter leurs administrés sur divers sujets. Cette année, cinq d’entre eux vont soumettre la question du droit à l’avortement aux électeurs : la Californie, le Kentucky, le Michigan, le Montana et le Vermont.

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