A la veille du scrutin, tous les observateurs ont les yeux rivés sur une petite dizaine d’Etats, dont le résultat est difficilement prévisible. Les “swing states“, ces états pivots peuvent faire basculer l’élection jusqu’au dernier moment. En quoi sont-ils déterminants ? Quels sont-ils ? Etat des lieux de ces territoires qui décideront de la victoire finale entre Trump et Biden, alors que la campagne américaine vit ses dernières heures.
Le chemin vers la Maison blanche passe par une poignée d’états que le président sortant et son rival démocrate se disputent. Comme lors de l’élection de 2016, le scrutin pourrait de nouveau se jouer dans quelques états clés, où des dizaines de milliers de voix peuvent décider de l’élection. Des champs de bataille qui décideront qui remportera le collège électoral (cf. épisode 1). Dans bon nombre d’Etats, le vote est quasiment connu à l’avance. Mais dans une petite dizaine d’Etats, le vote est indécis, et ça change tout.
Pour rappel, les Américains se rendent aux urnes pour désigner, non pas directement leur président, mais un groupe de grands électeurs, réunis au sein d’un collège électoral qui compte 538 membres. Ce sont ces 538 là qui in fine élisent le président américain. Et pour obtenir ces grands électeurs, il faut remporter un Etat en tenant compte de la règle du “winner-takes-all“ (le vainqueur remporte tout).
Elle implique que le candidat arrivé en tête du scrutin dans un état, rafle tous les grands électeurs de cet état, qui peut ainsi basculer dans un camp ou l’autre. Il est donc essentiel pour chaque candidat de remporter les états peuplés qui ont le plus de grands électeurs, car ce sont eux rapporteront le plus de voix.
Une dizaine de “swing states“
Avec la règle du “winner-takes-all“ , certains États deviennent bien plus importants que d’autres. Il s’agit des fameux “swing states“. Ces “états pivots“ ou “états charnières“ sont des enjeux clés pour les deux candidats, et ce sont eux qui déterminent les stratégies de campagne de Donald Trump et de Joe Biden. Ils sont les territoires qui font gagner, ou perdre, l’élection. En cumulé, ils peuvent représenter une part importante des 270 voix des électeurs nécessaires pour remporter l’élection. Ce sont bien eux qui décideront le 3 novembre prochain, qui, de Donald Trump ou de Joe Biden, s’installera à la Maison-Blanche.
L’Ohio : le baromètre de l’élection
L’état offre 18 grands électeurs au vainqueur de l’élection. Mais s’il est autant scruté par les deux candidats, ce n’est pas en raison du contingent d’élus qu’il donne. Mais bien, parce qu’il s’agit d’un état charnière. Depuis 1964, il a toujours été remporté par le vainqueur de l’élection. En clair, quand l’Ohio vote démocrate, c’est un démocrate qui s’installe à la Maison Blanche. Et inversement.
En 2016, Donald Trump y avait triomphé avec huit points d’avance en attirant les démocrates déçus par Hillary Clinton. Cette année Joe Biden entend bien récupérer cet état du nord-est des Etats-Unis. Donald Trump reste toutefois toujours en mesure de le rafler, malgré que le milliardaire n’ait pas ramené les emplois dans cet État frappé par la crise industrielle et les délocalisations.
Les sondages sont extrêmement serrés entre les deux candidats. A la veille de l’élection, le président sortant a un très léger avantage sur son adversaire démocrate : 47,4% pour Donald Trump, contre 47,2% pour son rival démocrate.