Convention sur la fin de vie : Macron dévoile les arbitrages

Quand :
03/04/2023 Jour entier
2023-04-03T00:00:00+02:00
2023-04-04T00:00:00+02:00
Où :
Palais de l'Elysée
Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
France

Emmanuel Macron reçoit ce matin à l’Élysée les 184 citoyens tirés au sort pour participer à la convention sur la fin de vie. Ils présenteront les préconisations sur lesquelles ils travaillent depuis le 9 décembre dernier, avant que le chef de l’Etat ne tire lui-même dans un discours “les conclusions de ce travail essentiel“, traçant “les voies d’un possible acte deux de ce travail“, indiquait l’Elysée hier, lors d’un briefing téléphonique avec la presse.

La porte ouverte vers une aide active à mourir

Dans un rapport aussi riche que nuancé, adopté à la quasi-unanimité (92% pour, 3% contre et 5% abstention), les 184 Français tirés au sort pour cette convention appellent le gouvernement à “des changements profonds“, pour permettre un meilleur accompagnement des patients en fin de vie. Ils insistent d’abord sur les points qui ont suscité une quasi-unanimité au sein de leur assemblée, exprimant une “conviction commune“ qu’il faut “renforcer et améliorer“  l’offre de soins proposés à la population, y compris à domicile et en Ehpad.

Mais ils ouvrent aussi la porte à une forme d’aide active à mourir (AAM) en France, sans masquer leurs divisions sur ce sujet sensible. La convention a émis 146 propositions dont 65 font consensus et sont considérées comme “un socle”. Parmi les membres, 75,6% se prononcent en faveur d’une aide active à mourir, ouvrant la voie à l’euthanasie ou au suicide assisté, tandis que 23% des membres estiment que “la pleine application du cadre juridique actuel serait suffisante“.

Acte II du débat sur la fin de vie

Emmanuel Macron doit préciser ce lundi la suite qu’il entend donner à ce dossier. Le président de la République va “tirer les conclusions de ce travail et tracer les voies d’un Acte II dans ce débat national“, a annoncé l’Élysée, dimanche 2 avril.

Dès sa mise en place, le gouvernement avait fait savoir qu’il n’était pas question de reprendre “sans filtre“, les conclusions de la convention sur la fin de vie —  la convention citoyenne pour le climat ayant créé un précédent — un message que martelait encore l’Elysée hier. La présidence insistait toutefois sur l’importance que tout “ça ne se conclut pas par une impasse“. Le chef de l’Etat devrait en dire plus ce lundi sur ses intentions. Hier après-midi, le Palais se gardait bien de dévoiler la teneur du discours présidentiel. “Il va partir de la convention et tirer vers un travail législatif sans lequel il est impossible de faire aboutir les conclusions“, indiquait un conseiller ministériel . Cela pourrait déboucher sur une nouvelle loi, la voie du référendum n’étant en principe pas ouverte pour ce type de questions sociétales.

Sur le fond, le chef de l’Etat a toujours adopté une position très prudente sur le sujet de la fin de vie. En septembre dernier, au moment d’annoncer la convention, il insistait, face à la presse, sur le fait de ne “pas avoir de position officielle“ ou martelait que son “opinion personnelle impor[tait] peu“. Début mars, il recevait des représentants des cultes et des médecins pour échanger avec eux sur ce sujet. “Dès le départ, il a eu la conviction profonde que ce travail ne pourrait pas aboutir sur les considérations d’un homme seul“, indiquaient encore ses conseillers hier.

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