L’agenda politique

Juin
26
ven
Réunion en visioconférence entre Macron et Poutine
Juin 26 Jour entier

Le président Emmanuel Macron et son homologue russe, Vladimir Poutine, s’entretiendront vendredi 26 juin dans l’après-midi, par visioconférence, pour faire le point sur le « dialogue stratégique » engagé entre la France et la Russie. Les deux dirigeants échangeront également sur les crises en cours a annoncé mercredi l’Élysée. Au menu de ce coup de fil prévu pour durer deux heures : le conflit en Libye, l’Iran et la fin prochaine de l’embargo sur les armes, l’Ukraine, le Kosovo et le climat. « Un rendez-vous important« , dixit l’Elysée.Les présidents français et russe « ont souhaité ce temps d’échange approfondi pour faire le point sur les équilibres stratégiques à l’épreuve de la pandémie » et « aborder les principales crises à l’ordre du jour du Conseil de sécurité« , a précisé la présidence.

Juin
28
dim
1er tour de l’élection présidentielle polonaise @ Pologne
Juin 28 Jour entier

Reportée pour cause de crise sanitaire, l’élection présidentielle en Pologne, initialement prévue le 10 mai, a lieu ce dimanche 28 juin. Au pouvoir depuis 2015, Andrzej Duda, 48 ans, le candidat sortant du parti national-conservateur (PiS), tentera de décrocher un second mandat.

Entre un militant écologiste et un eurosceptique ardent, en passant par un pionnier des droits des homosexuels ou le maire de Varsovie, les 11 candidats à l’élection présidentielle polonaise de ce dimanche 28 juin forment un groupe très disparate

Duda fait face à un rival principal, le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, 48 ans également. Celui que l’on désigne comme « le candidat de l’espoir polonais », est appuyé par le plus grand parti d’opposition, la Plateforme civique (Platforma Obywatelska, PO). Cette dernière n’est rien de moins que la « bête noire » de l’establishment, comme le qualifiait récemment Ouest-FranceIl est doté d’un parcours sans-faute. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques, l’homme est pourtant « loin de faire l’unanimité », car il incarne aussi pour certains « l’élite déconnectée des préoccupations du peuple. »

Selon les derniers sondages, Duda devrait remporter facilement le premier tour dimanche, mais n’aurait que 50% des chances au second tour le 12 juillet, probablement face à Rafal Trzaskowski.

Une élection sous le regard de l’UE et de Washington

Le président sortant s’est rendu cette semaine à Washington où il a pu entendre des mots d’encouragement de Donald Trump. Le président américain considère Andrzej Duda, avec l’orientation droitière de son parti Droit et Justice (PiS), comme un allié européen important. A la différence de l’UE. Depuis la prise du pouvoir en 2015, Duda et le PiS ont attisé des tensions avec l’Union Européenne qui, a de maintes reprises, a mis au pilori les réformes du gouvernement populiste polonais, affirmant qu’elles érodent la démocratie, trois décennies à peine après la chute du communisme. En faisant campagne sous le mot d’ordre « On en a assez », le principal rival du président sortant, Rafal Trzaskowski, s’est engagé à réparer les liens avec Bruxelles.

Duda espère que les éloges et le soutien de Trump, consolideront l’adhésion des classes moyennes, dans un pays farouchement pro-américain. Or au vu de l’écart qui s’amenuise dans les sondages, certains des partisans du président au pouvoir craignent que sa rhétorique agressive et polarisante envers les minorités ne se retourne aujourd’hui contre lui.

Une rhétorique anti-gay

Andrzej Duda a promis aux Polonais de défendre toute une série d’avantages sociaux lancés par le parti au pouvoir, dont une allocation pour enfants et des retraites revalorisées. Un argument clé des populistes qui lui doivent leur deuxième mandat remporté lors des législatives d’octobre. Dans le même temps, le président a appuyé les attaques du PiS contre les droits des personnes LGBT et les valeurs occidentales, dans lesquelles ses détracteurs voient une diversion contre les soupçons de corruption visant de hauts responsables du parti dans la gestion de la crise du Covid-19. Les attaques anti-gay de chef de l’État ont déclenché des protestations en Pologne et à l’étranger.

Deuxième tour des municipales 2020 @ France
Juin 28 Jour entier

Initialement prévu le 22 mars 2020, le deuxième tour des municipales a été reporté par décret au dimanche 28 juin 2020, en raison de la crise sanitaire. Quelque 5000 communes françaises et 16,5 millions d’électeurs (39% du corps électoral), sont concernés par ce second tour pour lequel 157 632 candidats sont en lice. Des triangulaires auront lieu dans 786 communes et des quadrangulaires dans 155 communes.

Peuvent voter lors de ce scrutin :

  • les personnes inscrites sur les listes électorales parisiennes pour le 1er tour
  • les électeurs ayant acquis la nationalité française ou l’âge de la majorité jusqu’à la veille du scrutin.

Dans les deux cas, l’inscription sur les listes électorales est automatique. Il n’y a donc aucune démarche à effectuer.

Quelles mesures pour lutter contre l’abstention ?

Les élections municipales enregistrent depuis 1983 une baisse régulière de la participation. Mais le premier tour des municipales de 2020 a été marqué par un taux d’abstention historique (55,3%), dû en grande partie au contexte épidémique. Afin de favoriser la participation, le Gouvernement a envisagé plusieurs options pour le second tour :

  • le vote par correspondance : instauré en France dès 1945, il a donné lieu à de multiples fraudes (bourrages d’urnes, oublis de bulletins, faux certificats médicaux…). Une  loi de 1975 l’a donc supprimé et remplacé par le vote par procuration. Le gouvernement a jugé impossible la mise en place du vote postal pour le scrutin du 28 juin, vu son coût et le délai imparti. Mais il s’est dit prêt à y réfléchir pour l’avenir ;
  • le vote par internet : à ce jour, la loi ne prévoit pas sa généralisation et les électeurs n’ont pas d’identité numérique sécurisée. Il ne sera donc pas utilisé le 28 juin ;
  • le vote par procuration. C’est la solution qui a été privilégié par l’exécutif. Le projet de loi visant à « sécuriser l’organisation du second tour des municipales » adopté définitivement par le Parlement le 17 juin, en assouplit toutefois considérablement le régime.

Pour favoriser la participation, le ministère de l’Intérieur a rappelé que les procurations établies pour le 1er tour, le 22 mars, restent valables pour le 28 juin. Le mandataire doit être inscrit dans la même commune que le mandant, sauf s’il a reçu procuration d’un proche (un ascendant, en particulier). Exceptionnellement, Les mandataires peuvent être également porteurs de deux procurations établies en France, au lieu d’une.

Les personnes qui ne peuvent pas se déplacer pour faire établir une procuration peuvent également demander à leur commissariat ou gendarmerie que celle-ci soit recueillie à leur domicile. Un décret du 17 juin 2020 paru au JO du 18 juin, précise aussi que les demandes de procurations peuvent être recueillies, et ce « de manière pérenne », dans des lieux accueillant du public et définis par les préfets.

Une procuration peut être établie jusqu’à la veille du scrutin. Il est toutefois recommandé d’effectuer la démarche au plus tard quelques jours avant le scrutin pour tenir compte des délais d’acheminement et de traitement de la procuration.

Quel déroulement du scrutin ?

« Toutes les mesures nécessaires seront prises pour assurer la sécurité sanitaire de tous« , avait assuré Christophe Castaner, évoquant, comme au premier tour, « les gestes barrières ou la distanciation physique« . Pour plus de sécurité, « chaque électeur » devra porter « un masque de protection, utiliser son propre stylo pour l’émargement et manipuler lui-même ses pièces d’identité« , avait-il ajouté, précisant que des masques seraient fournis gratuitement aux électeurs n’en disposant pas.

Dans un communiqué diffusé mercredi 17 juin, le ministère de l’Intérieur a précisé les modalités d’organisation des bureaux de vote. Ces préconisations prennent en compte les recommandations du rapport du Conseil scientifique publié le 19 mai 2020.

L’aménagement des bureaux de vote

Les bureaux de vote seront aménagés de façon à limiter les risques de contaminations. Afin de limiter au maximum les contacts et à assurer une distance d’au moins un mètre entre chaque électeur, et entre les électeurs et le personnel concourant aux opérations de vote. Un marquage au sol permettant le respect des distances physiques, d’au moins 1 mètre sera présent tout au long du parcours des électeurs. Des parois permettant de limiter les projections seront également installées devant les agents de bureau de vote, les assesseurs et le président de bureau de vote. Le nombre d’électeurs pouvant accéder simultanément au bureau de vote sera également limité et priorité sera donnée pour voter aux personnes vulnérables.

Le port du masque obligatoire

Le port du masque sera obligatoire pour tout électeur se présentant au bureau de vote (masques « grand public »), ainsi que pour toute personne en charge des opérations électorales et de leur contrôle, qui sera équipés en outre de visières. Il pourra toutefois être demandé aux électeurs de retirer momentanément leur masque aux fins de contrôle de leur identité.

Chaque bureau de vote devra également obligatoirement être équipé d’un accès à un point d’eau avec du savon, ou de gel hydroalcoolique. L’approvisionnement des communes et bureaux de vote en gel, masques et visières de protection sera pris en charge intégralement par l’Etat. Il sera possible d’assister au dépouillement à condition de porter un masque chirurgical et de respecter les gestes barrières, et ce, dans la limite des capacités d’accueil du lieu de dépouillement.

Juin
29
lun
Brexit : retour physique à la table des négociations @ Bruxelles
Juin 29 – Juil 3 Jour entier

Après une série de discussions menée en visioconférence, pour cause de coronavirus, négociateurs britanniques et européens se retrouvent à Bruxelles à partir de ce lundi et jusqu’au 3 juillet, pour un nouveau round de négociations.  Des rencontres en face-à-face dans lesquelles le Premier ministre britannique a prévu de s’impliquer personnellement. Mais les Européens ne semblent pas très optimistes quant à des résultats tangibles. Le «  nouvel élan » promis par Boris Johnson à Ursula von der Leyen dans les négociations post-Brexit menées par le Royaume-Uni et l’UE lors de la visioconférence au sommet du 15 juin a été accueilli avec scepticisme à Bruxelles.

Pour l’heure, les quatre premiers rounds de discussion sur les relations post-Brexit se sont clos sur un constat d’échec. « Cette semaine, nous n’avons fait aucun progrès significatif (…) Nous ne pouvons pas continuer ainsi pour toujours » avait ainsi constaté Michel Barnier, le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, en conférence de presse, vendredi 5 juin.

Dans l’intervalle, le Royaume-Uni « a confirmé formellement » vendredi 12 juin à l’Union européenne ne pas vouloir prolonger la période de transition expirant fin décembre pendant laquelle les deux parties doivent s’accorder sur leur relation post-Brexit. « J’ai formellement confirmé que le Royaume-Uni ne prolongerait pas la période de transition, et le moment pour demander une extension est désormais passé« , a déclaré le ministre Michael Gove sur Twitter après une réunion en ligne avec le vice-président de la Commission européenne chargé des relations institutionnelles Maros Sefcovic.

Alors que Londres a fermé la porte à toute prolongation des discussions, de peur sans doute de relancer le débat sur le Brexit outre-Manche, le mois à venir s’annonce donc décisif pour savoir s’il y a vraiment un changement de ton et de tactique côté britannique. Dans un rapport adopté à une large majorité jeudi 18 juin, le Parlement européen a d’ailleurs appelé les parties à intensifier les pourparlers en juillet , regrettant qu’aucun progrès réel n’ait été réalisé dans les discussions après quatre cycles de négociations et relevant que les divergences restent importantes.

Une théorie circule néanmoins à Bruxelles : pour les européens, Boris Johnson n’aurait aucune intention d’accepter un accord qui rognerait une once de la souveraineté britannique. Et dans cette perspective, les dégâts économiques du coronavirus pourraient servir à dissimuler les dégâts économiques d’un éventuel Brexit sans accord. Ce qui permettrait au locataire du « 10 Downing street », d’endosser sans risque le costume de celui qui a sauvé le Royaume-Uni de la tutelle européenne.

Emmanuel Macron en Allemagne pour s’entretenir avec Merkel @ Meseberg
Juin 29 Jour entier

Après une longue parenthèse diplomatique, pour cause de crise sanitaire, Emmanuel Macron est attendu lundi 29 juin en Allemagne. Le couple franco-allemand fera un un point d’étape sur le projet de plan de relance de l’UE, avant le Conseil européen extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement prévu à Bruxelles les 17 et 18 juillet. Il s’agit de leur première rencontre depuis le début de la crise du coronavirus.

Emmanuel Macron sera reçu par la chancelière allemande dans le château de Meseberg, une résidence officielle du gouvernement allemand située à environ 70 km de Berlin, pour « un entretien, suivi d’une conférence de presse et d’un dîner de travail« , selon la présidence. « À la veille de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne », pour le second semestre 2020, « cette rencontre traduit leur volonté commune d’une étroite coordination entre la France et l’Allemagne, dans le prolongement de l’initiative du 18 mai », a précisé Berlin.

La conférence de presse

Conférence de presse du Président Emmanuel Macron et de la Chancelière Angela Merkel.

EN DIRECT | Depuis Meseberg, suivez la conférence de presse conjointe du Président Emmanuel Macron et de la Chancelière Angela Merkel.

Publiée par Élysée – Présidence de la République française sur Lundi 29 juin 2020

Emmanuel Macron reçoit les membres de la convention citoyenne pour le Climat @ Palais de l'Elysée
Juin 29 Jour entier


Au terme de neuf mois de travaux et sept sessions plénières au Conseil économique, social et environnemental (Cese), les 150 français triés au sort qui composent la convention citoyenne pour le climat, ont remis dimanche 21 juin au gouvernement, leurs  149 propositions validées à 95%, à l’issue d’un vote interne. Six membres de la commission présenteront ce lundi les conclusions de leur travaux au chef de l’Etat, qui les avait rencontrés en janvier quelques mois après le lancement de la Convention. Après leurs interventions, Emmanuel Macron « apportera une réponse aux propositions et fera des annonces, » a indiqué l’Elysée, sans en dévoiler la teneur. La balle est désormais dans le camp du président de la république, qui dira ce lundi quelles suites il entend réserver aux travaux de la convention.

149 propositions finales

Taxe sur les dividendes, rénovation thermique obligatoire des bâtiments, réforme des labels de certification, interdiction des centres-villes aux véhicules polluants, fin des terrasses chauffées… 149 propositions finales figurent dans le rapport final remis à l’exécutif, dont celle visant à limiter à 110 km/h la vitesse sur l’autoroute. Seule l’idée des 28 heures de travail hebdomadaires payés 35, n’a pas été retenue.

Le piège du référendum

Contrairement aux attentes de nombre d’observateurs, les 150 membres de la convention citoyenne n’ont pas souhaité porter de mesures concrètes au référendum, telles que par exemple, la rénovation obligatoire des bâtiments, ou encore la régulation de la publicité. Deux exceptions ont toutefois été faites. Elles concernent deux propositions emblématiques : l’écocide et une révision de la Constitution via la modification du préambule ou celle de l’article 1, afin d’y inscrire la lutte contre le réchauffement climatique. La grande question est désormais de savoir ce qu’Emmanuel Macron, qui a toujours envisagé de soumettre au référendum des mesures de la Convention fera de ces suggestions, et comment celles qu’il pourrait retenir par ailleurs seront mises en oeuvre.

Dans une interview au « Journal du Dimanche », Elisabeth Borne s’est déclarée, « à titre personnel, favorable à un référendum » « Des questions multiples permettraient de faire partager les travaux » de la Convention « avec tous les Français ». La ministre des Transports a laissé entendre que l’avis des Français serait « utile »pour savoir s’il faut obliger les propriétaires à rénover, si la publicité doit être davantage régulée, ou encore l’étalement urbain stoppé. Pour autant, elle a souligné que ​ »certaines propositions vont dans le sens de transformations déjà engagées et peuvent être portées dans le plan de relance ».

Reste que les propositions de 150 citoyens risquent de se heurter à des impasses légales. Un référendum sur l’introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution, relèverait de l’article 89 de la Constitution. Ce qui signifie que la proposition de révision devrait au préalable être examinée et votée dans les mêmes termes par les deux assemblées. « Le Sénat ne sera certainement pas disposé à faire un tel cadeau au président de la République« ,  affirme à ce titre le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier.

Le référendum sur la création d’un crime d’écocide », afin de punir les atteintes graves à l’environnement, relèverait lui, de l’article 11 de la Constitution. Une simple déclaration du gouvernement, suivie d’un débat sans vote, sont prévus dans ce cas. Mais se poserait alors la problématique plébiscitaire : les électeurs seraient tentés de répondre non, pas à la question posée, mais à l’auteur de la question. Resterait alors qu’une seule voie au chef de l’Etat : celle du référendum à choix multiple. Le code électoral modifié en 2013 par François Hollande, permet désormais de poser plusieurs questions lors d’un même référendum. Cela impliquerait cependant de tordre le bras de la Convention citoyenne, en rajoutant des questions et peut-être en en supprimant d’autres.

Examen du 3ème budget rectificatif à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Juin 29 – Juil 3 Jour entier

Les députés de la commission des finances ont achevé, jeudi 25 juin, l’examen du projet de loi de finances rectificative 3 pour 2020. Sur plus de 1480 amendements déposés, seuls 66 amendements ont été adoptés. A partir du lundi 29 juin et pendant toute la semaine, l’Assemblée nationale examine en séance le texte. Son objectif principal est de faire face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19 en allégeant la trésorerie des entreprises.

L’article 18 du projet de loi prévoit plusieurs dispositifs en matière de cotisations et contributions sociales pour venir en aide aux employeurs et aux travailleurs indépendants les plus touchés par la crise sanitaire. Parmi les mesures inscrites dans le projet de loi :

  • un dispositif exceptionnel et temporaire d’exonération de cotisations patronales pour les TPE et PME ;
  • une aide exceptionnelle au paiement de leurs cotisations et contributions sociales, pour les employeurs éligibles à la mesure d’exonération exceptionnelle  ;
  • une remise partielle des dettes de cotisations et contributions patronales constituées au titre des périodes d’activité courant du 1er février au 31 mai 2020, pour les PME non aidées ;
  • un plan d’apurement des cotisations et contributions sociales restant dues à la date du 30 juin 2020, sans majoration ni pénalité, s’accompagnant d’une remise automatique des majorations et pénalités de retard ;
  • une réduction exceptionnelle des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants les plus touchés par la crise économique ;
  • une réduction exceptionnelle de cotisations sociales pour les artistes-auteurs.

Juin
30
mar
Agnès Buyzin devant la commission d’enquête sur le Covid 19 @ Assemblée nationale
Juin 30 Jour entier

L’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buyzin, est convoquée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, mardi 30 juin à 17h00.

Plusieurs ex-ministres de la Santé doivent passer devant la commission d’enquête cette semaine : Agnès Buzyn sera suivie mercredi par Marisol Touraine (ministre de 2012 à 2017) et Roselyne Bachelot (2007-2010), avant que Xavier Bertrand (2005-2007 puis 2010-2012) ne ferme le bal jeudi.

Lors de ce grand oral, l’ancienne ministre sera interrogée par les députés sur sa gestion de la crise du coronavirus. Car de nombreuses questions restent pour l’heure en suspens : où sont passés les masques? Etait-elle au courant de la pénurie qui allait frapper la France en cas de pandémie…Autant de questions épineuses, à propos desquelles l’ancienne ministre de la Santé, présentée comme l’une des bonnes élèves du gouvernement, va devoir se justifier.

Car les armes de ses adversaires sont déjà affûtées. « Elle était responsable de la préparation du pays à la crise« , juge un membre de l’opposition. Un autre tacle : « Elle disait qu’on avait des masques, qu’on était prêts, visiblement ce n’était pas le cas« . Agnès Buzyn sera d’autant plus attendue qu’on lui a souvent reproché d’avoir quitté le ministère précipitamment. Elle avait cédé la place à Olivier Véran le 16 février, en pleine montée du risque épidémique, pour être candidate LREM aux élections municipales à Paris.

La cruciale question des stocks de masques

Ce sera à n’en pas douter, la question au coeur des débats lors de cette audition.  Comment expliquer l’évaporation du stock stratégique d’Etat de masques de protection? En avril 2010, il se montait à 1 milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2, plus protecteurs, a indiqué le 24 juin à la commission d’enquête Didier Houssin, directeur général de la Santé (DGS) de 2005 à 2011. Mais début 2020, ce stock s’était réduit à 117 millions de masques chirurgicaux pour adultes, 40 millions de masques pédiatriques, et plus aucune réserve de FFP2. Pour l’heure, l’audition des différents protagonistes de la DGS comme de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF) a laissé de nombreuses zones d’ombre. Qui a décidé de redimensionner ce stock ? A-t-il été réduit pour des raisons budgétaires ou pour répondre à une nouvelle stratégie ? Les masques étaient-ils destinés à la population ou aux soignants ? Les hôpitaux auraient-ils dû constituer leurs propres stocks ?

Afin de tenter de « faire la lumière », les députés interrogeront sans doute Me Buzyn sur les suites données à un courrier de l’agence sanitaire Santé publique France, qui recommandait en 2018 de reconstituer le stock de masques à hauteur d’un milliard d’unités. Ce courrier avait été adressé au DGS fin septembre 2018. En octobre, Jérôme Salomon avait donné l’ordre de commander seulement 100 millions de masques. La commande n’a ensuite été effectivement passée qu’en juillet 2019 : seuls 32 millions de masques sont arrivés au cours de l’année 2019, le reste n’étant reçu qu’en février dernier, alors que l’épidémie de Covid-19 venait d’atteindre la France.

Et la situation n’est guère plus rassurante côté médicaments : selon les informations communiquées aux députés par François Bourdillon, directeur de SpF de mai 2016 à juin 2019, 95 % des antiviraux du stock stratégique étaient périmés.

L’ex ministre « impatiente de s’expliquer »

Dans la majorité, on sait bien qu’Agnès Buzyn devra aussi très certainement s’expliquer sur ses propos tenus au journal Le Monde. Elle y avait qualifié de « mascarade » la tenue du premier tour en pleine épidémie de coronavirus et et assuré qu’elle “savait que la vague du tsunami était devant nous” au moment de son départ du ministère.. Des mots qu’elle a dit regretter dans un communiqué.

« C’est vrai, j’ai exprimé mon inquiétude depuis le premier jour parce que c’était mon rôle », a déclaré l’ex-ministre de la santé, avant de rappeler et de justifier les mesures prises par le gouvernement, dont elle se dit « totalement solidaire ». « Les propos [cités dans Le Monde], recueillis en pleine crise, doivent être pris dans leur contexte. Je regrette l’utilisation du terme de “mascarade”, qui dans mes propos concernait le fait de débuter des discussions de fusions de listes électorales dans le contexte que l’on connaît. »

Agnès Buzyn se dit impatiente de s’expliquer. « C’est très important pour moi d’avoir la capacité de dire ce que j’ai fait. J’attends cette prise de parole », assure-t-elle. Pas sûr que ses colistiers partagent cet enthousiasme. Dans l’entourage de l’ex-candidate à la mairie de Paris, on concède que le calendrier est compliqué. C’est « une accumulation d’épreuves où rien ne lui sera épargné« , se désole un conseiller. Avant d’ajouter : « Ce sera l’occasion pour elle de montrer son courage et sa ténacité« . Mais un autre membre de son équipe a la défaite plus amère : « On est entré dans une phase de coma. Avant d’être définitivement débranché« .

les soignants appelés à manifester le 30 juin
Juin 30 Jour entier

Faute d’avancées du « Ségur de la santé » sur leurs revendications salariales, les soignants descendront de nouveau dans la rue mardi 30 juin à l’appel de plusieurs syndicats,  collectifs de soignants et d’organisations de médecins hospitaliers. Une nouvelle mobilisation qui intervient deux semaines après une première journée d’action très suivie – plus de 100.000 manifestants en France selon des sources policières, 180.000 pour les organisateurs.

La plupart des syndicats de la fonction publique hospitalière (FO, Unsa, SUD) ainsi que les collectifs de soignants (Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux) appellent les « blouses blanches » à défiler. Plusieurs organisations de médecins hospitaliers, dont l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Action praticiens hôpital (APH) et Jeunes médecins, ont en outre décidé de se joindre au mouvement.  » Il faut qu’on avance (…) Ça fait un moment qu’on est en discussion et on n’a toujours pas de propositions concrètes, ni de chiffrage », a insisté lors de la conférence le président de l’ISNI, Justin Breysse.

Au total, près d’une centaine de rassemblements sont prévus un peu partout en France, principalement devant des hôpitaux et des agences régionales de santé (ARS). A Paris, le cortège s’élancera à 14h00 de l’ancien hôpital militaire du Val-de-Grâce (Ve arrondissement). Il passera devant l’hôpital Cochin, puis l’hôpital Necker, avant de rejoindre le ministère de la Santé. Dès midi, les manifestants sont autorisés à se rassembler sur le boulevard du Port-Royal, à l’angle de la rue de la Santé (14ème arrdt), pour aller vers la place Pierre-Laroque (7ème arrdt).

La manifestation a été autorisée par la préfecture de police de Paris.

Le ministre de la santé, Olivier Véran, a proposé le 24 juin une somme de 6 milliards d’euros pour augmenter la rémunération des personnels hospitaliers non médicaux. Une enveloppe à partager pour partie avec le secteur privé, soit près de 2 millions de salariés. Cette somme inclut une hausse générale des salaires dans la fonction publique hospitalière, une refonte des primes, ainsi que des hausses ciblées sur certaines professions, qui pourraient être étendues aux établissements privés. Pour revaloriser les salaires des médecins hospitaliers, le ministère propose une enveloppe de 300 millions d’euros.  Un chèque beaucoup moins important que celui promis aux paramédicaux. Insuffisant pour la CGT, qui revendique de son côté un plan global pour l’hôpital chiffré à 57 milliards d’euros. « On connaît enfin le bas de la fourchette », a réagi de son côté Force ouvrière, disant vouloir « peser de tout (son) poids » pour obtenir plus de moyens. Le Ségur de la santé « entre dans le dur » et « la négociation ne fait que réellement commencer », a insisté le syndicat.

Emmanuel Macron en Mauritanie pour le sommet du G5 Sahel @ Nouakchott
Juin 30 Jour entier

Emmanuel Macron se rendra mardi 30 juin à Nouakchott, en Mauritanie, pour participer à un sommet du G5 Sahel, afin de faire le point sur la lutte antijihadiste dans la région où sont déployés plus de 5.000 soldats français, a annoncé l’Elysée le 26 juin dernier. Le chef de l’État fera l’aller-retour dans la journée depuis Paris pour s’entretenir avec ses homologues du G5 Sahel (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali), le président de la Commission de l’Union africaine et la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie.

Il était initialement prévu que le président français face un détour par Dakar pour rencontrer son homologue sénégalais, mais en raison de la mise en quarantaine du président Macky Sall, qui a été en contact avec une personne atteinte par le Covid-19, la rencontre a été annulée.

Après cet échange à huis clos, les six dirigeants se réuniront en visioconférence avec plusieurs chefs d’État et de gouvernement de pays et d’organisations membres de la coalition pour le Sahel, dont le président du Conseil européen Charles Michel, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Giuseppe Conte et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, ont précisé les services de la présidence .

Ce sommet se tient six mois après celui de Pau, début 2020, où les six dirigeants avaient décidé d’intensifier la lutte antijihadiste face à la recrudescence d’attaques dans la région. « La situation sécuritaire s’améliore » mais « reste profondément fragile », a récemment résumé la ministre française des Armées, Florence Parly. Depuis Pau et l’envoi de 500 militaires français supplémentaires, l’opération Barkhane et ses partenaires sahéliens ont multiplié les offensives dans la région, en particulier dans la zone dite « des trois frontières » entre Mali, Burkina Faso et Niger, sanctuaire du groupe Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS). D’autres opérations ont également été menées dans le centre du Mali et le nord du Mali, où les forces françaises ont tué début juin le leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal.