Covid-19 : comment va se dérouler le concert test de Bercy ?

Un concert test réunissant 7500 personnes, dont 5.000 qui assisteront au spectacle du groupe Indochine, va se tenir ce samedi à l’AccorHotels Arena de Bercy. “L’essai clinique“ coordonné par l’AP-HP, vise à évaluer les risques de transmission du Covid, dans une configuration complexe : un concert rassemblant des milliers de personnes, debout, sans distanciation, dans une salle fermée. Explications.

Après Barcelone et Amsterdam, c’est au tour de Paris de se prêter à l’exercice. Le samedi 29 mai aura lieu à l’Accor Arena de Paris un évènement bien particulier. Pour la première fois depuis plus d’un an, 5000 personnes vont se réunir dans l’ancien palais omnisports de Paris Bercy, pour assister à un concert du groupe Indochine. Emmanuel Macron qui assistera à ce concert-test, entend faire de l’évènement le symbole du “retour des jours heureux“.

Un essai clinique baptisé “Ambition Live Again“

Ce concert organisé sous l’égide du Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété,  “se déroulera en configuration debout dans une salle fermée. “Ce n’est pas un concert, mais un essai clinique“, insiste l’équipe d’infectiologues de l’AP-HP, qui coordonne sur le plan scientifique le projet, qui a reçu le feu vert du ministère de la Culture. “Il s’agit d’un projet porteur d’espoir pour un secteur qui en a besoin et qui est à l’arrêt depuis maintenant 14 mois (…) C’est aujourd’hui que la reprise de septembre se prépare“, a annoncé la ministre, Roselyne Bachelot, devant les membres du Conseil national des professions du spectacle (CNPS), réunis le 11 mai dernier.

Quel coût ?

Le coût de l’opération est de 1,36 million d’euros. Un budget financé à hauteur, de 800.000 euros par le ministère de la Santé et de 560.000 euros par la région Île-de-France, la mairie de Paris, le Prodiss, le Centre National de la Musique, Audiens et des mécènes privés. Le groupe Indochine ne touchera pas de cachet. “On veut le faire, pour aider toute la profession, pour démontrer, comme à Barcelone, Amsterdam, qu’aller dans un concert [avec masques], ce n’est pas risqué“ a indiqué son leader, Nicola Sirkis. “On va jouer bénévolement, et on va même investir pour présenter un vrai concert“, a-t-il précisé sur le plateau du 20 heures de France2.

Quel objectif ?

L’événement vise à évaluer les risques de transmission du virus SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19, dans la configuration la plus complexe : un concert rassemblant des milliers de personnes debout, sans distanciation, dans une salle fermée.

L’objectif principal “est de démontrer l’absence d’augmentation du risque de portage salivaire“ du Covid “sept jours après le concert chez les participants présents au concert par rapport aux non-participants“, indique l’AP-HP. Les volontaires devront avoir “entre 18 et 45 ans, n’avoir eu aucun symptôme du Covid et ne pas avoir été en contact avec des personnes atteintes du Covid depuis deux semaines“. Ils devront par ailleurs n’avoir “aucun facteur de risque de forme grave, ni vivre sous le même toit qu’une personne porteuse de ces facteurs“Les résultats préliminaires de cette expérimentation seront connus fin juin et suivis d’une publication scientifique, a indiqué le Pr Constance Delaugerre, virologue de l’hôpital parisien Saint-Louis.

Le protocole sanitaire

Le protocole sanitaire établi par l’assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) , sera particulièrement strict. Il prévoit “le port du masque chirurgical en continu et un renforcement de l’hygiène des mains pour le public, ainsi qu’une ventilation optimisée de la salle“.

Les participants au projet vont être soumis à trois tests : un test antigénique dans les trois jours précédant le concert, un autre test PCR sur prélèvement salivaire le jour J, puis un dernier sept jours plus tard. Le soir du concert, ils devront porter des masques chirurgicaux – et non FFP2 comme à Barcelone, l’AP-HP ayant jugé ces masques trop inconfortables pour un concert.

Une fois à l’intérieur, tous seront debout en fosse dans les conditions habituelles d’un concert, mais sans la possibilité de s’acheter à boire et à manger“ détaille l’AP-HP. Ni bar, ni espace de restauration ne seront en effet prévus dans l’enceinte de de l’AccorHotel Arena. Du gel hydroalcoolique sera mis à disposition.

Un format inédit

Des volontaires répartis en deux groupes

L’expérimentation parisienne est originale à plus d’un titre. D’abord, parce qu’elle repose sur deux populations : 5000 personnes qui assisteront physiquement au concert et 2500 qui resteront à leur domicile, et serviront de groupe témoin, pour étudier en miroir la circulation du Covid-19. L’étude comparera une semaine plus tard les contaminations au sein des spectateurs avec le groupe témoin de 2.500 personnes qui, lui, n’a pas assisté au concert. A Barcelone, les organisateurs du concert-test au mois de mars, n’ont trouvé “aucun signe suggérant qu’une transmission a eu lieu pendant l’événement.“

Les volontaires à cet essai clinique ont déposé leur  candidature sur le site Ambition Live Again. “La plateforme des candidatures est clôturée ! L’AP-HP et le Prodiss tiennent à remercier les plus de 20 000 volontaires qui se sont inscrits pour cette expérimentation scientifique inédite“, peut-on lire sur le compte Twitter du Prodiss.

La présence de caméras intelligentes

Autre particularité de l’opération ; l’installation dans la salle de l’Accor Arena de Paris de “caméras intelligentes“, pour évaluer le respect du protocole sanitaire, et plus particulièrement le port du masque. Concrètement, les caméras de la société Datakalab ne feront pas de reconnaissance faciale à proprement parler. Accompagnées d’un logiciel de traitement, elles ne serviront qu’à vérifier si les participant(e)s portent bien leur masque. La société assure qu’aucune image ne sera conservée et que le flux vidéo sera transformé en données anonymisées.

 

 

Posted in COVID_19 and tagged .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *