Face au choc pour l’Économie de l’épidémie de COVID 19, le gouvernement a présenté ce mercredi son deuxième budget rectificatif. Le premier ministre a détaillé à l’issue du Conseil des ministres, plusieurs dispositifs qui seront intégrés au projet de loi de finances rectificative (PLFR). A la clé, un budget de crise porté à plus de 110 milliards d’euros pour permettre aux agents de l’Etat et aux français les plus modestes de faire face aux difficultés économiques rencontrées par le pays. Revue de détail.
Moins d’un mois après le premier correctif budgétaire, c’est un second budget rectificatif qui a été présenté ce matin par l’exécutif, afin de faire face à la crise sanitaire du COVID 19. « La crise exige des réponses à la hauteur du choc que nous subissons », a expliqué le premier ministre, Édouard Philippe, à la sortie du conseil des ministres. « Ce projet de loi de finances rectificative nous conduit aussi à réviser nos prévisions macro-économiques dans un climat d’incertitude extrême« , a poursuivi le chef du gouvernement, qui a estimé une contraction du produit intérieur brut de 8% pour un déficit de 9%, ainsi qu’une dette de 115% du PIB.
Un plan de crise à plus de 110 milliards d’euros
S’agissant du volet budgétaire, le gouvernement a porté le plan d’urgence à un total de 110 milliards d’euros, contre 45 milliards d’euros prévus mi-mars. Dans le détail, le financement de l’activité partielle qui concerne désormais quelque 8,7 millions de salariés est porté à 24 milliards d’euros et le fonds de solidarité en faveur des très petites entreprises et des indépendants atteint 7 milliards d’euros, au lieu du milliard prévu initialement, a détaillé Edouard Philippe. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a par ailleurs évoqué un fonds de développement économique d’un milliard d’euros pour les entreprises de taille intermédiaire.
Le projet prévoit également l’ouverture d’une « enveloppe de 20 milliards pour entrer au capital des entreprises en difficulté », via l’agence des participations de l’État (APE). Enfin, un « effort historique est fait en faveur du système sanitaire ». Quelque 8 milliards d’euros concerneront les dépenses exceptionnelles de santé (achat de masques, de matériel, acheminement des marchandises, fonctionnement de l’hôpital) et des primes pour les soignants).
Bruno Le Maire annonce une affectation de 20 milliards d'euros pour pouvoir apporter du capital à des entreprises stratégiques pic.twitter.com/0nvEBD7QC6
— BFMTV (@BFMTV) April 15, 2020
Un déficit de 9% et une dette à 115%
« Ce projet de loi de finances rectificative nous conduit aussi à réviser nos prévisions macro-économiques dans un climat d’incertitude extrême« , a indiqué le chef de l’exécutif qui a estimé une contraction du produit intérieur brut de 8% pour un déficit de 9%, ainsi qu’une dette de 115% du PIB.
Une prime de 500 à 1.500 euros pour les soignants
Le Premier ministre a annoncé le versement d’une prime exceptionnelle de 1.500 euros pour, les personnels soignants « en première ligne jour et nuit ». Dans les faits, cette prime défiscalisée et sans charges sociales sera versée en mai aux soignants des services de santé dans les 30 départements les plus touchés par l’épidémie et à ceux des services ayant accueilli des patients Covid-19 dans les départements les moins touchés. Les autres personnels soignants pratiquant dans des zones moins touchées, bénéficieront eux d’une prime 500 euros nets, en mai.
Tous, percevront par ailleurs une majoration de 50% de leurs heures supplémentaires, soit un gain en moyenne plus de 600 euros par agent, également sans impôts ni charges, a souligné plus tard le ministre de la Santé. « Chaque agent recevra donc en moyenne 1.000 à 2.000 euros environ », a précisé Olivier Véran, avec un coût total pour l’Etat de 1,3 milliard d’euros.
Une aide d’urgence pour les ménages les plus démunis
L’exécutif a aussi annoncé une aide exceptionnelle pour 4 millions de foyers, « les plus démunis ». Elle sera versée dès le 15 mai aux familles allocataires du RSA ou de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS). Son montant est fixé à 150 euros, auxquels ’ajouteront 100 euros par enfant, a précisé le Premier ministre. Les familles qui ne bénéficient ni du RSA ni de l’ASS, mais qui touchent des aides au logement, percevront de leur côté 100 euros par enfant, a indiqué le chef du gouvernement, précisant que ces aides d’urgence profiteront au total à « plus de quatre millions de foyers« . Le versement de ces aides « sera automatique, sans qu’aucune démarche ne soit nécessaire« , a encore souligné Edouard Philippe.