Quatre mois après avoir été jugé « inutile » par les autorités pour contenir l’épidémie de coronavirus, le port du masque est obligatoire à partir de ce lundi dans les lieux publics clos. Un oubli qui pourra valoir aux contrevenants une amende de 135 euros en cas d’infraction. Quels sont les lieux concernés par cette obligation? Quelles mesures spécifiques sont prévues pour certains établissements ? Explications.
La mesure, d’abord annoncée pour le 1er août par Emmanuel Macron, a finalement été avancée au 20 juillet par le Premier ministre Jean Castex, pour tenter d’enrayer la reprise de l’épidémie de coronavirus en France. Le port du masque chirurgical ou « grand public » était déjà obligatoire dans les transports en commun depuis le 11 mai. Il est imposé à partir de ce lundi à toute personne de plus de 11 ans dans les lieux publics clos : « magasins de vente, centres commerciaux, administrations, banques et marchés couverts », a précisé dimanche la Direction générale de la Santé (DGS).
Le port du masque n’est en revanche pas imposé dans les espaces publics ouverts. Il n’est donc pas obligatoire dans la rue, les parcs, en mer, sur les chemins de randonnée ou à la plage.
Pour renforcer le niveau de protection des Français face à la #COVIDー19, le port du masque est obligatoire dès aujourd’hui dans tous les lieux publics clos. Explications ⤵️ pic.twitter.com/nRjCctSh1u
— Olivier Véran (@olivierveran) July 20, 2020
Ces établissements s’ajoutent à la liste des lieux où cette mesure de prévention était déjà prévue pour lutter contre le Covid-19. Les salles de réunion et de spectacle, restaurants, hôtels, salles de jeux, établissements d’enseignement, centre de vacances, bibliothèques, lieux de culte, établissements sportifs couverts, musées, gares et aéroports étaient en effet déjà concernés « parfois avec des règles spécifiques« , rappelle la DGS.
Quels sont les lieux concernés ?
La liste officielle
- salles d’auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple, y compris les salles de spectacle et les cinémas ;
- restaurants et débits de boissons, hôtels et pensions de famille ;
- salles de jeux ;
- établissements d’éveil, d’enseignement, de formation, centres de vacances, centres de loisirs sans hébergement ;
- bibliothèques, centres de documentation ;
- établissements de culte ;
- établissements sportifs couverts, établissements de plein air ;
- musées ;
- chapiteaux, tentes et structures ;
- hôtels-restaurants d’altitude, refuges de montagne ;
- établissements flottants ;
- gares routières et maritimes ainsi que les aéroports ;
- magasins de vente, centres commerciaux ;
- administrations et banques ;
- marchés couverts.
[#Coronavirus] Toute personne de 11 ans ou plus devra porter un masque dans les lieux publics clos. pic.twitter.com/I5u0DciCZm
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) July 19, 2020
Enseignes de la grande distribution
Quelles mesures spécifiques ?
Si le port du masque devient la norme, des règles spécifiques s’appliquent dans certains établissements
Salles de sport
Pour les salle de sport : même modus operandi que dans les restaurants où l'on entre, circule et sort avec le masque, que l'on enlève uniquement pour manger. Dans les salles de sport, on ne l'enlèvera qu'au moment de faire du sport, et on le portera le reste du temps ?
— Ministère des Sports ??♀️ (@Sports_gouv) July 17, 2020
Salles de cinéma
Pas de modification des règles applicables dans les cinémas.
Le masque reste obligatoire dans les cinémas, les spectateurs pouvant l’ôter s’ils le souhaitent lorsqu’ils sont assis, statiques, avec un siège d’écart entre eux ou de part et d’autre des personnes venant ensemble.— Laurent Coët (@laurentcoet) July 18, 2020
Lieux de travail, bureaux
Les entreprises et les administrations « sont concernées mais seulement pour l’accueil du public en leur sein (clientèle/usagers essentiellement) », précise la DGS. Et d’ajouter : « Leur fonctionnement interne relève quant à lui du droit du travail et plus particulièrement des règles en matière de santé au travail. » Dans une interview accordée au Parisien, le Premier ministre, Jean Castex, a affirmé qu’elles devront gérer cette obligation « au cas par cas, en fonction des situations ». Jeudi, devant les sénateurs à l’occasion de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a seulement précisé que « dans les locaux dits professionnels, cela suppose une évolution des protocoles sanitaires régissant les activités concernées« . « Leur fonctionnement interne relève quant à lui du droit du travail et plus particulièrement des règles en matière de santé au travail », a t-il ajouté.
Quelle(s) sanction(s) ?
Le non-port du masque dans l’un des établissements visés, expose le contrevenant à une amende de 135 euros. En cas de récidive, une personne verbalisée à plus de trois reprises dans un délai de 30 jours est passible d’une peine de 6 mois d’emprisonnement et de 3 750 euros (les peines appliquées sont les mêmes que celles appliquées pour défaut de respect du confinement). Le gouvernement a précisé que des contrôles pourraient être effectués de façon aléatoire pour vérifier le bon respect de cette mesure sanitaire.