Vote au Congrès : le dernier baroud d’honneur de Trump

Les élus du congrès américain se réunissent ce mercredi pour une session conjointe visant à officialiser la victoire du président élu Joseph R. Biden Jr.  Le président Trump et ses alliés républicains entendent transformer la séance de dépouillement en une ultime tentative “futile“ pour renverser les résultats. Ce qui se joue.

Ce mercredi 6 janvier, le Congrès américain tient une session conjointe visant à officialiser la victoire du président élu Joseph R. Biden. La session des deux chambres (Chambre des représentants et Sénat) se tient à partir de 13 heures locales (21 h00 en France). Objectif : enregistrer les résultats de la présidentielle américaine tels qu’ils ont été certifiés dans chaque État à travers le vote des grands électeurs formant le collège électoral. Par 306 voix contre 232, ces derniers ont élu Joe Biden à la présidence des États-Unis le 14 décembre.

Ce rendez-vous qui n’est d’habitude qu’une formalité précédant l’investiture du nouveau président prévue le 20 janvier, prend cette année un tour particulier. Le président sortant, Donald Trump et ses et ses alliés républicains complotent en effet pour transformer la séance de dépouillement en une dernière tentative “vaine“ de renverser les résultats. Les majorités bipartites des deux chambres sont prêtes à se rencontrer tard dans la nuit pour repousser les contestations attendues de la part d’un certain nombre d’élus républicains et confirmer que M. Biden est bien le vainqueur de ces élections.

Des élus républicains contestent le vote

Dans les semaines qui ont précédé la session du Congrès, des dizaines de législateurs républicains ont fait part de leur intention de prolonger leur quête  pour faire basculer le résultat des élections. Dans une annonce conjointe samedi dernier, un groupe d’élus républicains du Sénat a annoncé son intention de s’opposer aux votes de certains États.

Au moins quatre sénateurs républicains – Ted Cruz du Texas, Josh Hawley du Missouri, Kelly Loeffler de Géorgie et Tommy Tuberville de l’Alabama – ont depuis accepté de se joindre aux membres de la Chambre pour contester les résultats de trois États du champ de bataille remportés par M. Biden: l’Arizona, la Georgie et la Pennsylvanie.

Enfin mardi, Donald Trump a mis la pression sur Mike Pence, assurant sur Twitter que “le vice-président a le pouvoir de rejeter unilatéralement des grands électeurs choisis frauduleusement“. Une affirmation fausse, comme le rappellent le professeur de droit Rick Hansen et de nombreux experts constitutionnels. Selon les textes, le rôle du vice-président est avant tout protocolaire. Il est chargé “d’ouvrir les certificats puis les votes sont ensuite comptés.

Dans chaque cas, leurs objections obligeront la Chambre des représentants et le Sénat à débattre des allégations sans fondement de fraude électorale de Donald Trump, puis à voter pour accepter ou rejeter les résultats certifiés par l’État. Traditionnellement, ce processus prend une demi-heure environ, mais ce ne sera vraisemblablement pas le cas cette année. Comme l’autorise la loi, les élus du Congrès peuvent s’opposer au résultat de chaque Etat par écrit. Si au moins un représentant et un sénateur soutiennent cette démarche, les deux chambres devront alors se réunir séparément pour débattre et voter dans un temps imparti de deux heures maximum.

Une stratégie vouée à l’échec ?

L’effort des républicains basé sur de fausses allégations de fraude électorale massive qui ont déjà été rejetées dans près de 60 affaires judiciaires, a peu de chances d’aboutir. Les résultats des élections ont déjà été certifiés dans les 50 États, et la majorité démocrate à la Chambre garantit pratiquement que la victoire de M. Biden sera confirmée mercredi.

Pour qu’un résultat ne soit pas confirmé, il faut que les deux chambres soutiennent cette initiative. Or la Chambre des représentants est à majorité démocrate et pourra faire barrage aux tentatives d’obstruction. Même au Sénat, la majorité des élus républicains semble pour l’instant vouloir respecter le vote des grands électeurs et devrait s’opposer à la contestation des résultats. Leur chef de file, le sénateur républicain, Mitch McConnell, a ainsi demandé à ses troupes d’admettre la victoire des démocrates. Ces contestations pourraient en revanche faire durer la session au Congrès jusqu’à jeudi.

Trump maintient la pression

Afin de poursuivre son obstruction, Donald Trump a appelé ses supporters à se réunir dans les rues de Washington. Lundi, il a partagé ce clip vidéo pour inciter à la mobilisation. Plusieurs proches du président américain devraient prendre la parole, notamment George Papadopoulos, ancien conseiller de campagne, et Roger Stone, allié de longue date, qui ont tous deux été récemment graciés après avoir été condamnés dans l’affaire russe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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